l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

durable par l’ajout de la protection des générations futures. Par ailleurs, le développement
humain durable se décline en cinq volets. Le premier est la responsabilisation, qui découle
de l’accroissement des « capabilités ». Les hommes et les femmes qui bénéficient du
processus de développement sont mieux à même d’y participer activement et d’y prendre
ainsi leur part de responsabilité. Le second est la coopération. Le développement humain
implique le sentiment d’appartenance à une collectivité, favorable au travail en commun.
Le troisième est l’équité. Celle-ci implique que l’élargissement des capacités individuelles
ne passe pas seulement par le revenu, mais aussi par l’égalité d’accès à d’autres
« moyens », comme l’éducation. Le quatrième est la durabilité qui implique que les droits
des générations futures ne sont pas menacés par le processus de développement des
générations présentes. Le cinquième volet, enfin, est la sécurité, en particulier celle des
moyens de subsistance, mais aussi vis-à-vis des maladies ou de la répression et de toute
forme de bouleversement soudain des conditions de vie.
De part ces différents objectifs, qui se cumulent avec ceux de la « bonne
gouvernance » décrits ci-dessus, le PNUD rejoint pour partie les objectifs du droit au
développement, en particulier en plaçant l’être humain au cœur du processus de
développement. En effet, ce dernier vise l’accroissement des « capabilités » de chaque
personne, Amartya Sen étant l’un des architectes de l’approche du PNUD. Par ailleurs, cet
accroissement a pour but et pour moyen la responsabilité de chaque personne,
responsabilité indissociable ici – à l’inverse de la démarche néo-libérale – du pouvoir de
décision à la base du processus. Pour ce faire, ce processus doit permettre la sécurisation
des personnes, afin qu’elles soient en position réelle d’exercer ce pouvoir et cette
responsabilité, ce qui implique le respect des droits de l’homme. Le Rapport sur le
développement humain 2000 porte explicitement sur cette question 35 . Le PNUD y exprime
la nécessité de l’indivisibilité et de l’universalité des droits de l’homme, et leur lien
intrinsèque avec le développement humain, en passant notablement par la notion de
promotion des capacités, rejoignant en cela l’approche du développement par les
« capabilités ». En fait, les droits de l’homme sont des moyens de définition et de mesure
du développement humain, au même titre qu’ils offrent des outils légaux pour atteindre les
objectifs de ce dernier. Par ailleurs, Amartya Sen note que (cf. PNUD, 2000, p. 23) :
« même si les droits de l’homme relèvent en définitive du droit individuel, leur
réalisation dépend de l’existence de conditions sociales appropriées. Le
35 Le premier chapitre de ce rapport a été rédigé par Amartya Sen.
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