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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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point <strong>de</strong> vue conceptuel, <strong>de</strong> s’en tenir à ces <strong>droits</strong>, nous avons vu qu’eux aussi faisaient<br />

l’objet d’une récupération par le néo-libéralisme. Par conséquent, si la « gouvernance »<br />

peut servir à faire progresser la cause <strong>de</strong> ces <strong>droits</strong>, contre celle du néo-libéralisme, nous ne<br />

pouvons qui adhérer. C’est d’ailleurs en partie la démarche d’Henri Bartoli (1999) qui<br />

définit une gouvernance à trois niveaux, mondial, national et régional, afin <strong>de</strong> promouvoir<br />

une politique <strong>de</strong> développement dont les <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme seraient le centre. Il convient<br />

toutefois <strong>de</strong> remarquer que, pour réaliser un tel objectif, les auteurs et institutions, le<br />

PNUD en tête, sont amenés à mieux préciser le concept <strong>de</strong> gouvernance en lui adjoignant<br />

un qualificatif, ce qui donne naissance à la « bonne gouvernance ».<br />

La « bonne gouvernance » est celle qui promeut le développement humain<br />

(Maréchal, 2000, p. 144). Nous allons rapi<strong>de</strong>ment en dresser une définition, en suivant le<br />

PNUD (1997). Pour ce <strong>de</strong>rnier, si la bonne gouvernance et le développement humain sont<br />

liés, c’est parce que la première est un moyen d’éliminer la pauvreté. En effet, si la<br />

gouvernance est l’exercice <strong>de</strong> l’autorité en vue <strong>de</strong> la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires d’un pays, la<br />

bonne gouvernance base cet exercice sur neuf caractéristiques susceptibles <strong>de</strong> favoriser les<br />

pauvres quant aux moyens et fins <strong>de</strong> cette gestion. La première caractéristique est la<br />

participation. Celle-ci implique que tous les hommes et toutes les femmes puissent<br />

participer au processus <strong>de</strong> décision. La secon<strong>de</strong> caractéristique est la primauté du droit.<br />

Elle nécessite <strong><strong>de</strong>s</strong> textes juridiques équitables et appliqués <strong>de</strong> façon impartiale. La<br />

troisième est la transparence. Cela signifie que les personnes concernées ont l’accès le plus<br />

large à l’information nécessaire 34 , ainsi qu’aux processus et institutions mis en jeu. La<br />

quatrième est la capacité d’ajustement, qui implique que les institutions et processus<br />

doivent répondre aux besoins <strong>de</strong> toutes les parties prenantes. La cinquième est l’orientation<br />

du consensus, la « bonne gouvernance » jouant le rôle d’intermédiaire entre <strong><strong>de</strong>s</strong> intérêts<br />

différents, afin d’aboutir à un consensus qui sert au mieux les intérêts du groupe. La<br />

sixième est l’équité. Celle-ci implique que toutes les personnes ont la possibilité <strong>de</strong><br />

maintenir ou d’améliorer leurs conditions <strong>de</strong> vie. La septième est l’efficacité et l’efficience.<br />

Il s’agit d’atteindre les objectifs fixés, tout en utilisant au mieux les ressources disponibles.<br />

La huitième est la responsabilité qui implique que les déci<strong>de</strong>urs (gouvernementaux, privés<br />

ou civils) ren<strong>de</strong>nt <strong><strong>de</strong>s</strong> comptes au public et aux institutions. La neuvième caractéristique,<br />

34 Ce qui n’est certes pas évi<strong>de</strong>nt. Par exemple, les documents internes <strong>de</strong> la Banque mondiale sur tel ou tel<br />

pays ne sont pas facilement accessibles par les citoyens <strong>de</strong> ces pays et sont même rarement en une autre<br />

langue que l’anglais, y compris les documents possédés par les gouvernements <strong>de</strong> ces pays. C’est notamment<br />

le cas au Mexique, cf. (Fox, 1997). Le recours, par la Banque mondiale, aux concepts <strong>de</strong> « capital social » et<br />

<strong>de</strong> « gouvernance », reste donc encore largement superfétatoire.<br />

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