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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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Nous allons examiner l’apport et les limites <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> capital social, puis nous<br />

regar<strong>de</strong>rons <strong>de</strong> plus près les implications <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> gouvernance.<br />

1. Le capital social en question.<br />

De fait, la plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> développements <strong><strong>de</strong>s</strong> chapitres précé<strong>de</strong>nts, ainsi que <strong>de</strong> celuici,<br />

auraient pu être présentés en faisant appel au concept <strong>de</strong> capital social. Nous n’avons<br />

pas adopté une telle démarche pour trois motifs. En premier lieu, les auteurs et les théories<br />

dont nous nous inspirons – et que nous avons tenté <strong>de</strong> prolonger – n’utilisent pas un tel<br />

concept. En second lieu, cela aurait été faire un détour théorique à la fois inutile et risqué.<br />

Inutile parce que les concepts que nous utilisons ren<strong>de</strong>nt compte du contenu du capital<br />

social et ce souvent <strong>de</strong> façon plus adéquate – nous pensons en particulier à la notion <strong>de</strong><br />

« mouvement social ». Utiliser la notion <strong>de</strong> capital social aurait ainsi été risqué parce<br />

qu’elle aurait rendu notre propos plus opaque et aurait nécessité davantage d’explicitation,<br />

tant les définitions et les usages <strong>de</strong> cette notion sont multiples, voire contradictoires. Enfin,<br />

tout comme nous avons tendance à rejeter, à la suite <strong>de</strong> F. Perroux, la notion <strong>de</strong> « capital<br />

humain », nous entendons rester pru<strong>de</strong>nt quant à l’usage du « capital social », qui peut se<br />

révéler peu apte à la prise en compte <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme.<br />

Ceci étant, la conceptualisation et les applications récentes <strong>de</strong> ce concept – au<br />

<strong>de</strong>meurant relativement ancien – sont associées au développement et au progrès <strong>de</strong> la<br />

démocratie, ce qui nous pousse à l’examiner quelque peu dans le cadre <strong>de</strong> la présente revue<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> théories en présence. Pour ce faire, nous allons dresser quelques éléments <strong>de</strong> définition,<br />

puis formuler quelques critiques qui cernent les ambiguïtés <strong>de</strong> ce concept.<br />

a. Définitions.<br />

L’intérêt pour le capital social a été particulièrement le fait <strong><strong>de</strong>s</strong> théoriciens<br />

institutionnalistes, avec pour point <strong>de</strong> départ les travaux <strong>de</strong> Robert Putnam sur la<br />

démocratie italienne 22 . Ce <strong>de</strong>rnier définit le capital social comme la confiance, les normes<br />

et les réseaux qui facilitent la coordination et la coopération en vue d’un bénéfice mutuel,<br />

cf. (Putzel, 1997, p. 939). Pour Putnam, il s’agit d’argumenter en faveur du développement<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> relations <strong>de</strong> confiance au travers <strong>de</strong> la famille et <strong><strong>de</strong>s</strong> associations (sportives ou autres,<br />

22 Putnam R., (ainsi que Leonardi R. et Nanetti R.), Making <strong>de</strong>mocracy work : civic traditions in mo<strong>de</strong>rn<br />

Italy, Princeton University Press, 1993.<br />

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