l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I
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4;3 * P ′ i = β X i + ∑ γ ik Bik + ε i (3j) k = 1 L’équation (2j) représente un indicateur de pauvreté non monétaire, P, associé à la matrice X des besoins essentiels et à leurs seuils minima acceptables, z. Dès lors, x ij est la quantité du jème besoin essentiel possédée par l’individu i, tel que i = (1,…,n) et x ij appartient à X. Les seuils minima de chaque besoin sont donc : z = (z 1 , z 2 , …z k ) le vecteur des niveau de subsistance pour chacun des attributs k. Une personne sera considérée comme pauvre si au moins l’un de ses attributs est inférieur au z correspondant. L’équation (3j) représente le test effectué pour le Burkina Faso 19 . P i est une variable latente qui se rapporte à l’indice de pauvreté du ménage i ; X i représente les caractéristiques du ménage i ; B ik représente l’accès du ménage i aux besoins essentiels k, c’est-à-dire la pauvreté non monétaire du ménage i en terme du bien de base k. La logique, on le voit, est assez proche de celle du droit au développement. Nous retrouvons en effet l’idée d’un vecteur dont tous les éléments sont essentiels (si un seul est inférieur au seuil minimal, le ménage se trouve en situation de pauvreté) et interagissent les uns sur les autres. La prise en compte des caractéristiques des ménages, en particulier, entraîne des conclusions particulières qui justifient une recherche micro-économique en parallèle aux analyses macro-économiques plus traditionnelles. Lachaud obtient notamment les résultats suivants pour le Burkina Faso 20 : par exemple, il constate que le taux de scolarisation ne s’accroît que d’un tiers lorsque le revenu est multiplié par deux. Il relève également que l’augmentation du revenu est associée à l’accroissement de l’insuffisance pondérale (poids inférieur à la valeur normale) ou de l’émaciation (maigreur excessive liée au manque de nourriture), à moins que le chef de famille ne soit une femme. Ces deux exemples montrent toute l’importance d’un raisonnement en terme de droit au développement et de « capabilités ». Le taux de croissance, essentiel sur le plan macro-économique, devient une variable « presque » secondaire au plan microéconomique, puisque sans mesures de développement adéquates, les conséquences de 19 Nous l’avons quelque peu simplifiée, cf. (Lachaud, 2000, p. 36) pour les détails. 20 Nous laissons de côté les différences régionales au sein du pays. Il va de soi, malgré tout, que de telles différences sont essentielles à la mise en place d’un programme de développement basé sur le droit au développement, puisqu’il doit être sans discrimination, y compris géographique. Mais il convient aussi de tenir compte de l’interaction des droits à mettre en mouvement, qui peut être plus ou moins forte en fonction des lieux d’implantation de tel ou tel projet. Par exemple, construire un village dans un lieu isolé peut éventuellement répondre au besoin de logement, mais entraînera des inconvénients s’il n’est pas associé à la construction d’infrastructures permettant l’accès aux marchés, à l’école, etc. 440
l’accroissement du taux de croissance ne seront pas nécessairement positives. La seule augmentation du revenu ne suffit pas à accroître la scolarisation (la seule scolarisation des filles pouvant ne pas augmenter du tout), alors même que celle-ci apparaît nécessaire à l’accroissement du revenu. En particulier, il est possible d’observer que l’impact du revenu est fonction du niveau des ressources, c’est-à-dire dépend de seuils de revenus (cf. Lachaud, 2000, p. 15, 24-25) qui ne peuvent être dépassés, selon nous, qu’à condition que les autres variables atteignent elles-mêmes un certain seuil. Les résultats de Lachaud illustrent également l’indivisibilité et l’interaction des droits de l’homme, puisqu’il constate que la facilité d’accès à l’école primaire réduits les déficits alimentaires et que l’accès à des services publics de santé réduit la malnutrition et l’insuffisance pondérale. Par ailleurs, le cas de l’insuffisance pondérale illustre assez visiblement deux éléments dont nous avons déjà dit quelques mots. En premier lieu, si l’accroissement du revenu peut en être la source, c’est sans doute parce qu’il incite à des modifications de consommation, vers des produits plus chers et moins nutritionnels (marchandises industrielles importées). En second lieu, la place des femmes et de l’éducation de ces dernières est clairement mise en lumière. Cela, pourtant, n’est pas si simple puisque Lachaud (2000, p. 27) observe que plus la part des revenus des épouses ou des femmes chef de ménage est élevée, plus la probabilité de malnutrition des garçons est faible, mais pas celle des filles. L’auteur explique un tel résultat par la supposition de raisons « d’équité » (excès de mortalité infantile masculine) ou « d’efficacité » (les garçons sont considérés comme des travailleurs potentiels). Cela montre bien que le progrès et le développement doivent être pensés de façon multidimensionnelle. Il s’agit d’une évolution de l’ensemble des facteurs économiques, sociaux et culturels, évolution des normes qui ne peut que bénéficier d’une logique en terme de droit au développement. Plusieurs concepts, aujourd’hui, sont mis en avant dans un cadre plus ou moins proche de ce droit ; nous allons à présent les examiner afin de voir s’ils peuvent offrir une « nouvelle philosophie » du développement, susceptible d’aider à théoriser et à mettre en application les résultats et recommandations des approches précédentes. 441
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Lachaud, 2000, p. 15, 24-25) qui ne peuvent être dépassés, selon nous, qu’à condition que<br />
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peut que bénéficier d’une logique en terme <strong>de</strong> droit au développement. Plusieurs concepts,<br />
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