l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

pratique aux politiques néo-libérales, notamment en matière d’emploi et de formation. De
fait, une telle approche peut servir de point de départ aux politiques de développement, le
droit au développement incluant lui-même la notion d’accroissement des « capabilités ».
Nous voulons ici préciser certaines possibilités concrètes de mesures des « capabilités », un
tel travail ayant été effectué, en particulier, par Jean-Pierre Lachaud (2000) 16 .
Jean-Pierre Lachaud part, tout d’abord, de la formalisation théorique des
« capabilités », avant de construire un test économétrique micro-multidimensionnel. La
formalisation de départ des « capabilités » peut prendre la forme qui suit :
C = C(B, K)
(1j)
C est le vecteur de « capabilités » d’un ménage, vecteur qui est fonction des quantités de
biens consommés, B, et des caractéristiques, K, du ménage. Cette formalisation suggère
une supériorité de la méthode directe d’observation des consommations et des besoins,
lorsque cela est possible, sur la méthode indirecte de l’utilitarisme, prenant le revenu et les
dépenses des ménages comme approximation des consommations et des besoins.
Toutefois, il convient de préciser que les deux méthodes sont cumulatives, en ce sens que
l’approche par les « capabilités » est un approfondissement donnant des informations
complémentaires qui vont permettre d’affiner les politiques de développement. Cependant,
il nous semble aussi essentiel de préciser que ces informations complémentaires orientent
le développement vers la mise en œuvre des « capabilités » plutôt que vers la simple
augmentation du revenu. Cela entraîne, à l’opposé de la seule logique utilitariste, la prise
en compte du droit au développement, la croissance économique n’étant légitime que si les
16 D’autres travaux vont dans le sens d’une application empirique du concept de « capabilités » dont, bien
sûr, les thèses des étudiants sous la direction d’Amartya Sen. Toutefois, nous n’avons pas eu l’opportunité de
consulter ces recherches. Par ailleurs, les travaux de J.-P. Lachaud nous apparaissent particulièrement riches
et ont le mérite d’être en français ; il nous semble donc utile d’en présenter une partie ici. En ce qui concerne
la modélisation multidimensionnelle proprement dite, on pourra également se reporter aux textes sur ce sujet
dans le recueil : (Michon, 1998).
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