l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

transferts de ressources du Nord vers le Sud. Lier le commerce aux normes de production,
dans la logique dominante, nécessite l’extension de mesures d’assistance. Par exemple, si
l’on veut réduire le travail des enfants, il convient d’aider les pays concernés à développer
parallèlement leurs institutions éducatives. Comme le note J.-M. Servais (1989, p. 472), les
Etats adressant une plainte contre un autre qui ne respecterait pas les normes minimales,
pourraient s’engager à prendre en charge un programme d’assistance technique, dans un
plan de coopération établi en collaboration avec l’OIT.
Dans ce cadre, le droit au développement englobe une double considération :
d’abord, l’ouverture commerciale peut être un moyen de favoriser le libre exercice du
développement, tant qu’elle favorise le libre usage des ressources nationales dans une voie
de développement choisie localement. Ensuite, dès lors que l’ouverture commerciale peut
avoir des impacts négatifs, et dès lors que les autres pays peuvent juger déloyaux les
« avantages comparatifs » des pays du Sud, le droit au développement suppose que la
coopération peut apporter des moyens susceptibles de réduire ces « avantages
comparatifs » sans pour autant nuire aux pays exportateurs. La dernière approche répond
plus directement aux aspects internes de cette question.
− Les droits des travailleurs.
Pour enrayer le « dumping social », la meilleure approche serait donc celle de la
reconnaissance du droit au développement, ce qui implique le renouveau d’une véritable
coopération internationale en faveur des droits de l’homme. Le partenariat économique et
social semble, en effet, la seule voie pacifique susceptible de résoudre les conflits d’intérêt
entre nations. Cela est d’autant plus vrai que la plupart des pays du Nord qui accusent les
autres de « dumping social », sont eux-mêmes engagés dans une spirale de recherche de la
« compétitivité » qui nuit à leur système de protection sociale. Par ailleurs, il convient de
préciser que l’accusation de « dumping social » est relativement faible. En effet, il est
possible d’observer que les travailleurs des pays du Sud (nous pensons, par exemple, au
cas de la Thaïlande) ont certes des bas salaires, mais aussi de faibles productivités. Par
ailleurs, l’impact des coûts sociaux du travail sur le coût total de revient d’une marchandise
est assez mal connu et il convient d’observer que les marchandises d’exportation,
notamment celles dont la production est susceptible d’être délocalisée du Nord vers le Sud
par les FTN, ont des prix sans commune mesure avec les salaires versés. Autrement dit, le
prix final ne dépend souvent que très peu des salaires ouvriers.
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