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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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<strong><strong>de</strong>s</strong> salaires minimaux et d’autres mesures <strong>de</strong> sécurité sociale, cf. (Kapstein, 1999, p. 104-<br />

105).<br />

Cette approche, en laissant chaque pays fixer les standards qu’il peut respecter et<br />

promouvoir, respecte son droit au développement en lui laissant l’opportunité <strong>de</strong> choisir sa<br />

voie <strong>de</strong> développement. Le problème qui reste entier est celui <strong>de</strong> savoir s’il s’agit<br />

simplement <strong>de</strong> donner la souplesse nécessaire au libre exercice <strong><strong>de</strong>s</strong> avantages comparatifs,<br />

tels qu’ils sont vus par les gouvernements, ou bien s’il s’agit <strong>de</strong> réellement promouvoir le<br />

droit au développement. Les <strong>de</strong>ux approches complémentaires suivantes permettent <strong>de</strong><br />

renforcer celui-ci.<br />

− Une vision holiste.<br />

Pour Ethan Kapstein (1999, p. 106), « le commerce international n’est pas un droit<br />

mais un privilège », ce qui implique que les nations doivent respecter certains standards<br />

communs pour commercer avec les autres. Nous ne sommes pas tout à fait d’accord avec<br />

cette vision, qui le conduit notamment à approuver les embargos, que nous avons tendance<br />

à rejeter comme injustes et inefficaces. Du point <strong>de</strong> vue historique, toutefois, cette vue est<br />

interpellante lorsque l’on pense, par exemple, à la guerre <strong>de</strong> l’opium ou à l’ouverture du<br />

Japon par la politique <strong>de</strong> la canonnière. Si le commerce est un privilège et non un droit,<br />

pourquoi les pays occi<strong>de</strong>ntaux s’efforcent-ils d’inclure, parfois par la force, les autres pays<br />

dans le système commercial international ? Le commerce apparaît, <strong>de</strong> fait, comme le<br />

privilège <strong><strong>de</strong>s</strong> pays occi<strong>de</strong>ntaux, une clause sociale <strong>de</strong>vant les ai<strong>de</strong>r à préserver leurs<br />

avantages. En conséquence, il conviendrait plutôt d’adopter une vue contraire qui<br />

considérerait la participation au commerce comme un droit. Cela impliquerait notamment<br />

que l’on puisse ne pas l’exercer, mais aussi qu’il dépen<strong>de</strong> pour son exercice <strong><strong>de</strong>s</strong> autres<br />

<strong>droits</strong>. Le droit au commerce ne peut être exercé au détriment du droit <strong><strong>de</strong>s</strong> peuples à<br />

disposer <strong>de</strong> leurs richesses, ni avant les autres <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme plus fondamentaux. Le<br />

commerce ne peut être qu’un outil au service <strong>de</strong> ces <strong>droits</strong>, ce qui implique une vision<br />

holiste, mettant en lumière les interrelations entre le commerce et les autres <strong>droits</strong>.<br />

Mais c’est sur un autre point que nous voulons attirer l’attention ici. L’opinion <strong>de</strong><br />

Kapstein consiste à dire que, dès lors que <strong><strong>de</strong>s</strong> standards minima sont reconnus et imposés,<br />

ils impliquent la reconnaissance, par les pays du Nord, <strong>de</strong> leur responsabilité en la matière<br />

à l’égard <strong><strong>de</strong>s</strong> pays du Sud. Il convient ainsi <strong>de</strong> prendre en compte les conséquences<br />

négatives <strong>de</strong> l’ouverture commerciale et <strong>de</strong> les compenser, notamment par le biais <strong>de</strong><br />

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