l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

ésultats, des interactions avec l’extérieur, notamment par le biais du commerce et des
mouvements de capitaux. Par conséquent, il convient de prendre également des mesures
« extérieures », c’est-à-dire qui concernent les relations internationales et la coopération
internationale. Coopération qui est l’objet même du droit au développement, sachant
qu’elle est indispensable à la réalisation des objectifs internes de justice sociale et de
développement, en particulier dans les pays du Sud, mais aussi, bien sûr, dans les pays du
Nord.
Par conséquent, et puisque « les considérations d’équité et de justice sont des
éléments essentiels du droit au développement, [elles] devront déterminer et réorienter
toute la structure de la croissance » (Commission des droits de l’homme, 2002a, p. 5). Le
droit au développement se base sur des considérations de justice sociale interne qui
conduisent à réexaminer les priorités antérieures du développement (croissance
économique), mais il va plus loin puisqu’il donne également les outils internationaux
favorables à cette réorientation. En effet, comment inverser une logique économique de
croissance si la pression internationale fait que le mode même du développement ne
dépend pas du choix des populations locales ? Comment favoriser le financement de la
lutte contre la pauvreté face à l’impératif de la compétitivité et aux avantages accordés aux
capitaux financiers, si le pays doit prioritairement payer « sa » dette et réduire ses barrières
douanières et ses outils réglementaires ? Le droit au développement est la mise en œuvre
de la justice sociale au plan international en ce sens qu’il exige, à la fois, un changement de
l’ordre économique international vers plus d’équité entre les pays et l’amélioration de la
coopération économique, sociale, politique et culturelle. En se basant sur les droits de
l’homme, il n’impose aucun mode de développement particulier et prédéfini ; au contraire,
les droits de l’homme et le droit au développement sont à même de défendre la diversité
des développements, des « mondes bons » possibles. Par conséquent, le droit au
développement s’oppose à toute forme de « coopération internationale » qui se résumerait
à un quelconque impérialisme. Dès lors, toutes les mesures qui ont pour objectif
d’améliorer le développement et la justice sociale doivent garder à l’esprit, à la fois les
articulations internes/externes et la nécessité de respecter les droits de l’homme, y compris
culturels, ce qui s’oppose à l’imposition forcée de normes extérieures inadéquates. Dans ce
contexte, la question de l’amélioration des conditions de travail est particulièrement
délicate à envisager, simultanément à cause de l’opposition des défenseurs du seul
commerce (ou du libre-échange, de l’économie de marché, etc.) et de celle des dirigeants
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