l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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verrons une approche plus globale, qui prend en compte les facteurs qui influencent la réalisation de tous les droits de l’homme. 1. Le modèle de J. Fedderke (2001). Johannes Fedderke (2001) étudie les relations entre la croissance et les institutions à l’aide de plusieurs scénarios dans lesquels il met en exergue les droits de l’homme. Le scénario n°1 part de la théorie de la modernisation originelle et considère que les institutions, résumées d’abord par l’indice des libertés politique de la Freedom House, découlent de la croissance. Il en donne la formalisation suivante : R = y γ = k αγ (1h) Où R sont les droits garantis et qui impliquent la croissance des institutions sociales et politiques nécessaires aux respects de ces droits, notamment un système politique démocratique (Fedderke, 2001, p. 650) 27 . « y » est le niveau de production réalisé grâce à la fonction de production k α , alors que γ représente l’impact de ce niveau de production sur les droits. Si l’on se trouve sur le sentier de croissance équilibrée, et si γ est positif, alors le respect des droits est également sur un sentier équilibré qui suit la croissance. A l’inverse, si γ est négatif, les droits s’érodent, ce qui peut être le cas dans un régime qui doit accroître la répression pour maintenir son niveau de croissance économique, comme l’Afrique du Sud de l’apartheid, cf. (Fedderke, 2001, p. 650-651, 658). Nous voyons l’intérêt d’une telle démarche car la croissance peut y être placée dans le rôle d’outil au service d’autres fins. Toutefois, elle est réductrice car elle implique une causalité unilatérale, la croissance conduisant à la revendication et au respect des droits. Mais γ peut aussi être égal à zéro, ce qui impliquerait que le respect des droits ne seraient tout simplement pas influencés par le niveau de développement économique. Cela expliquerait le cas des dictatures qui ont un fort taux de croissance, sans reconnaître les droits de leurs citoyens (Fedderke, 2001, p. 657), ce qui montre que cet auteur n’inclut pas, à juste titre, les « libertés économiques » au sein de R. Par ailleurs, Fedderke développe d’autres modèles où la causalité entre droits et développement économique repose sur des interactions réciproques. 27 Bien que l’auteur se centre principalement sur l’indice des libertés politiques de la Freedom House, le fait qu’il tienne compte des institutions politiques et sociales fait que l’on peut sans difficulté interpréter R comme l’ensemble des droits de l’homme dans le cadre formel ainsi proposé. 412

Ainsi, le cas n°2 examine les interdépendances entre les institutions et ce que Fedderke appelle le développement économique, ici entendu comme le PNB par habitant. Ce qui donne : Y = R(.) Q(.) (2h) Où Y est la production ; R(.) représente l’impact des droits sur la production et Q(.) l’impact de la technologie utilisée. Cette fonction peut être envisagée sous la forme classique d’une fonction Cobb-Douglas (K = capital ; L = travail) : Q(.) = K α L 1-α (3h) A partir de là, l’auteur envisage deux cas. Le premier est celui où les droits dépendent du potentiel productif (productivité par travailleur, q) de la technologie utilisée : R = q γ = k αγ (4h) Le second est celui où les droits sont en interaction avec le potentiel productif (par tête) de l’économie tout entière 28 . Cela donne la relation (5h) : R = y γ (5h) telle que, en tenant de compte de l’équation (2h) : y = k α/(1-γ) (6h) Un test économétrique sur la période 1973-1995, portant sur 86 pays, conduit l’auteur aux résultats qui suivent 29 . Tout d’abord, il convient de noter que la diversité des pays, qui se classent dans les différents cas énoncés plus haut, conduit à la conclusion qu’il ne peut y avoir une seule voie pour le développement ; des alternatives sont donc nécessaires. 28 On peut voir là une illustration de l’atmosphère industrielle à la Marshall ou de la notion de « capital social », notion qu’évoque l’auteur dans son introduction. Nous revenons, section III, sur ce concept. 29 Nous n’entrons pas dans les détails du modèle, ni dans les solutions et résultats partiels ; pour l’analyse complète, à la fois des hypothèses théoriques et du test économétrique, on se reportera à l’article ici présenté : (Fedderke, 2001). 413

Ainsi, le cas n°2 examine les interdépendances entre les institutions et ce que<br />

Fed<strong>de</strong>rke appelle le développement économique, ici entendu comme le PNB par habitant.<br />

Ce qui donne :<br />

Y = R(.) Q(.)<br />

(2h)<br />

Où Y est la production ; R(.) représente l’impact <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> sur la production et Q(.)<br />

l’impact <strong>de</strong> la technologie utilisée. Cette fonction peut être envisagée sous la forme<br />

classique d’une fonction Cobb-Douglas (K = capital ; L = travail) :<br />

Q(.) = K α L 1-α<br />

(3h)<br />

A partir <strong>de</strong> là, l’auteur envisage <strong>de</strong>ux cas. Le premier est celui où les <strong>droits</strong> dépen<strong>de</strong>nt du<br />

potentiel productif (productivité par travailleur, q) <strong>de</strong> la technologie utilisée :<br />

R = q γ = k αγ<br />

(4h)<br />

Le second est celui où les <strong>droits</strong> sont en interaction avec le potentiel productif (par tête) <strong>de</strong><br />

l’économie tout entière 28 . Cela donne la relation (5h) :<br />

R = y γ<br />

(5h)<br />

telle que, en tenant <strong>de</strong> compte <strong>de</strong> l’équation (2h) :<br />

y = k α/(1-γ)<br />

(6h)<br />

Un test économétrique sur la pério<strong>de</strong> 1973-1995, portant sur 86 pays, conduit l’auteur aux<br />

résultats qui suivent 29 . Tout d’abord, il convient <strong>de</strong> noter que la diversité <strong><strong>de</strong>s</strong> pays, qui se<br />

classent dans les différents cas énoncés plus haut, conduit à la conclusion qu’il ne peut y<br />

avoir une seule voie pour le développement ; <strong><strong>de</strong>s</strong> alternatives sont donc nécessaires.<br />

28 On peut voir là une illustration <strong>de</strong> l’atmosphère industrielle à la Marshall ou <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> « capital<br />

social », notion qu’évoque l’auteur dans son introduction. Nous revenons, section III, sur ce concept.<br />

29 Nous n’entrons pas dans les détails du modèle, ni dans les solutions et résultats partiels ; pour l’analyse<br />

complète, à la fois <strong><strong>de</strong>s</strong> hypothèses théoriques et du test économétrique, on se reportera à l’article ici présenté :<br />

(Fed<strong>de</strong>rke, 2001).<br />

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