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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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Cette forme générale prend en compte M relations théoriques (m = 1,…, M) et K variables<br />

exogènes (k = 1,…, K) pour T pério<strong><strong>de</strong>s</strong> (t = 1,…, T) et N pays (i = 1,…, N). Il existe TM<br />

équations sous cette forme qui, une fois précisées et davantage caractérisées, permettent<br />

d’obtenir les résultats qui suivent, pour une étu<strong>de</strong> qui porte sur 65 pays, du Nord comme du<br />

Sud, pour la pério<strong>de</strong> 1970-1989.<br />

Du point <strong>de</strong> vue global, tout d’abord, les auteurs confirment les résultats antérieurs,<br />

la démocratie ayant un impact final légèrement négatif sur la croissance. Cependant,<br />

l’étu<strong>de</strong> décomposant cet effet en fonction <strong>de</strong> différents canaux, elle permet d’avoir une<br />

analyse plus fine. Ainsi, les auteurs constatent que la démocratie accroît l’accumulation du<br />

capital humain, ce qui confirme notre point <strong>de</strong> vue à propos du rapport<br />

démocratie/éducation dans le temps, exprimé dans les remarques du point précé<strong>de</strong>nt sur<br />

l’analyse <strong>de</strong> Barro.<br />

Autre résultat, les auteurs constatent que la démocratie réduit le taux<br />

d’investissement physique. Les hypothèses qui peuvent expliquer un tel résultat reposent<br />

sur le fait que la démocratie peut favoriser le travail dans la répartition du revenu national ;<br />

par conséquent, l’augmentation <strong><strong>de</strong>s</strong> salaires réduisant les retours sur investissements, ceuxci<br />

sont moins importants. Les résultats économétriques sur ces hypothèses sont robustes<br />

par rapport aux spécifications du modèle. Les auteurs trouvent également <strong>de</strong>ux liens moins<br />

robustes que les précé<strong>de</strong>nts, entre démocratie et croissance : d’une part, par le biais <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

inégalités <strong>de</strong> revenus (plus <strong>de</strong> démocratie = moins d’inégalités = une plus forte<br />

croissance 17 ) et, d’autre part, par le biais <strong>de</strong> la consommation étatique (plus <strong>de</strong> démocratie<br />

17 Ce résultat est intéressant parce qu’il n’est pas évi<strong>de</strong>nt. Pour notre part, nous suivons le point <strong>de</strong> vue qui<br />

veut que trop d’inégalité nuit à la croissance, alors même que l’égalité peut être favorable à la croissance, cf.<br />

par exemple, Albert Hirschman (1986, p. 42-44), mais aussi les arguments <strong><strong>de</strong>s</strong> néostructuralistes :<br />

(Berthomieu et Ehrhart, 2000, p. 75s, 84). L’opposition traditionnelle entre efficacité et égalité a ainsi<br />

souvent été contestée (nous évoquons ce fait chapitre II, supra). Cependant, <strong>de</strong> nombreuses théories et<br />

travaux empiriques ten<strong>de</strong>nt à établir que la démocratie nuit à la croissance parce qu’elle réduit les inégalités<br />

par le biais <strong>de</strong> transferts financés par l’impôt. Autrement dit, en présence <strong>de</strong> fortes inégalités, il est préférable<br />

pour la croissance que le régime soit dictatorial, ce que l’on peut déduire, par exemple, <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong><br />

Persson et Tabellini (1992) ; toutefois, ces auteurs considèrent aussi que, dans un régime démocratique, il<br />

vaut donc mieux qu’il y ait moins d’inégalités afin <strong>de</strong> ne pas nuire à la croissance. En outre, plus<br />

généralement, la logique néo-libérale estime qu’il faut, d’un côté, <strong><strong>de</strong>s</strong> riches qui peuvent investir et<br />

accumuler du capital et, d’un autre côté, <strong><strong>de</strong>s</strong> pauvres prêts à travailler dans n’importe quelle condition. Ce<br />

<strong>de</strong>rnier point peut être présenté sous une forme plus neutre : la pauvreté et les inégalités sont le moteur <strong>de</strong> la<br />

croissance et sont profitables au bonheur <strong>de</strong> tous, parce qu’elles excitent le tempérament productif <strong>de</strong><br />

l’homme. Sur les théories et les faits concernant la relation entre croissance et inégalités, cf. la revue <strong>de</strong><br />

littérature <strong>de</strong> David Kucera (2002). Sur <strong><strong>de</strong>s</strong> questions connexes, voir (Salmon, 1995).<br />

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