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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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la redistribution <strong><strong>de</strong>s</strong> revenus <strong><strong>de</strong>s</strong> riches vers les pauvres et l’existence <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong><br />

pression. Inconvénients qui peuvent être évités par une dictature, qui peut, en outre,<br />

maintenir les libertés économiques et la propriété privée, comme l’a illustré le Chili du<br />

temps <strong>de</strong> Pinochet, cf. (Barro, 1994, p. 1).<br />

Dans le cadre d’analyse néo-classique, Barro obtient les éléments suivants pour<br />

répondre à la question <strong>de</strong> savoir si la démocratie est favorable à la croissance. Tout<br />

d’abord, à propos <strong><strong>de</strong>s</strong> dépenses non productives du gouvernement, il apparaît que leur<br />

accroissement, ainsi que celui <strong><strong>de</strong>s</strong> taxes qui lui est sous-jacent, est défavorable aux taux <strong>de</strong><br />

croissance. Ensuite, s’il y a un effet favorable sur la croissance du respect <strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong> droit<br />

et <strong><strong>de</strong>s</strong> « libertés économiques », ainsi qu’un effet positif causé par un haut niveau <strong>de</strong><br />

capital humain, la démocratie, elle, a un effet légèrement négatif. Enfin, Barro constate<br />

que, dans certains cas, l’accroissement du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> respect <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> politiques peut être<br />

favorable à la croissance s’il a lieu dans une dictature très dure. Mais l’effet positif se<br />

réduit à mesure que la démocratie se développe, jusqu’à se transformer en effet négatif<br />

(une sorte <strong>de</strong> courbe en U inversé avec le niveau <strong>de</strong> démocratisation en abscisse et la<br />

croissance en ordonnée) 11 .<br />

3. Remarques générales.<br />

Pour Barro, la démocratie a donc un effet négatif – même s’il est très faible – sur la<br />

croissance, notamment parce que les dictatures sont plus à même <strong>de</strong> respecter les « libertés<br />

économiques ». Cette simple constatation suffit pour s’interroger sur le bien-fondé <strong>de</strong> ces<br />

« libertés », mais ce sont d’autres points que nous voulons éclairer dans l’immédiat.<br />

Tout d’abord, Barro considère le poids <strong>de</strong> l’Etat par ses dépenses<br />

« improductives », dont il exclut l’éducation et l’armée. Dès lors plusieurs questions se<br />

posent, car si l’éducation peut être vue comme un investissement et être prise en compte<br />

dans le niveau <strong>de</strong> capital humain, les dépenses militaires, <strong>de</strong>puis Adam Smith, sont<br />

habituellement vues comme <strong><strong>de</strong>s</strong> dépenses improductives. En outre, Barro oublie que pour<br />

garantir l’Etat <strong>de</strong> droit, le respect <strong><strong>de</strong>s</strong> contrats, etc., il convient <strong>de</strong> financer un important<br />

11 Ce retrouvent là, en partie, les résultats <strong>de</strong> W. Dick évoqués supra. Cependant, Barro est moins nuancé que<br />

ce <strong>de</strong>rnier ; il écrit notamment : « For example, in the worst dictatorships, an increase in political rights might<br />

be growth enhancing because of the benefit from limitations on governmental power. But in places that have<br />

already achieved a mo<strong>de</strong>rate amount of <strong>de</strong>mocracy, a further increase in political rights might impair growth<br />

because of the intensified concern with income redistribution. » ; « The results indicate that the middle level<br />

of <strong>de</strong>mocracy is most favorable to growth, the lowest level comes second, and the highest level comes<br />

third. » (Barro, 1994, p. 18-19) ; voir aussi le texte plus récent (et traduit en français) : (Barro, 1997, ch. 2).<br />

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