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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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facilement mesurable et sert d’approximation <strong><strong>de</strong>s</strong> distorsions sur l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> marchés,<br />

liées à l’intervention étatique. Il s’agit <strong>de</strong> mesurer l’écart entre le taux <strong>de</strong> change officiel et<br />

le taux au marché noir. L’in<strong>de</strong>x <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong> droit provient d’un travail <strong>de</strong><br />

l’International Country Risk Gui<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>tiné aux investisseurs. Il classe les pays sur une<br />

échelle qui va <strong>de</strong> 0 à 6 (6 étant le plus favorable) et estime ainsi l’entretien <strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong><br />

droit, la corruption politique, le risque <strong>de</strong> dénonciation <strong><strong>de</strong>s</strong> contrats, etc.<br />

Enfin, les variables qui représentent la démocratie proviennent essentiellement du<br />

travail <strong>de</strong> Gastil et <strong>de</strong> ses successeurs 10 . Barro utilise l’indicateur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> politiques <strong>de</strong><br />

Gastil pour mesurer la démocratie. Ceux-ci sont définis ainsi par Gastil (cité par Barro, p.<br />

15) : « les <strong>droits</strong> politiques sont <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> à participer pleinement au processus politique.<br />

Dans une démocratie, cela signifie le droit <strong>de</strong> vote et le droit <strong>de</strong> prendre part aux affaires<br />

publiques reconnus pour tous les adultes, ainsi que la réalité d’un vote décisif sur les<br />

politiques publiques pour tous les représentants élus ». A quoi s’ajoute le fait qu’un pays<br />

avec un parti dominant et où les <strong>droits</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> minorités ne sont pas reconnus, est moins<br />

démocratique. Cette définition <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> politiques est ensuite rendue opérationnelle par<br />

un classement <strong><strong>de</strong>s</strong> pays sur une échelle <strong>de</strong> 1 à 7, où 1 représente le <strong>de</strong>gré le plus élevé <strong>de</strong><br />

<strong>droits</strong> politiques effectifs.<br />

2. Résultats principaux.<br />

« Les libertés économiques, sous la forme <strong>de</strong> libres marchés et <strong>de</strong> petits<br />

gouvernements qui centrent leurs activités sur le maintien <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> <strong>de</strong> propriété,<br />

sont souvent envisagées comme <strong><strong>de</strong>s</strong> stimuli <strong>de</strong> la croissance. Cette hypothèse reçoit<br />

confirmation par la présente étu<strong>de</strong> ».<br />

Par ces mots, Barro (1994, p. 1) résume toute sa vision du lien entre économie et rôle <strong>de</strong><br />

l’Etat. Peu importe que le gouvernement soit démocratique ou non, pour peu qu’il respecte<br />

les <strong>droits</strong> <strong>de</strong> propriété et les libertés économiques qui se résument au libre jeu du marché.<br />

La question qui reste posée, toutefois, est celle <strong>de</strong> savoir si la forme du gouvernement est si<br />

neutre que cela ou, plus clairement, si une démocratie est susceptible <strong>de</strong> respecter les<br />

libertés économiques aussi bien qu’une dictature. En effet, Barro note en particulier que la<br />

démocratie a <strong><strong>de</strong>s</strong> effets pervers (<strong><strong>de</strong>s</strong> « drawbacks », littéralement : inconvénients) tels que<br />

10 Avec le travail d’Humana, les statistiques <strong>de</strong> Gastil sont parmi les plus utilisées en matière <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> la<br />

démocratie. Du point <strong>de</strong> vue <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme, elles ont le même défaut que le précé<strong>de</strong>nt : elles ne<br />

tiennent compte que d’une partie <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> et ne donnent donc qu’une vision partielle <strong>de</strong> la démocratie. Voir<br />

Gastil R. D. (et ses successeurs), Freedom in the World, Greenwood Press, 1982-83 (et les années suivantes).<br />

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