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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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partenariat avec les gouvernements, ONG, entreprises et citoyens locaux, <strong><strong>de</strong>s</strong> moyens réels<br />

et adaptés <strong>de</strong> réalisation <strong><strong>de</strong>s</strong> normes et <strong><strong>de</strong>s</strong> processus <strong>de</strong> leur internalisation sociale.<br />

Les différents programmes <strong>de</strong> l’OIT s’efforcent <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r ainsi 33 . Au contraire, le<br />

FMI, ne tenant pas compte <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme et considérant le « tout marché » comme<br />

la solution unique et applicable <strong>de</strong> façon i<strong>de</strong>ntique à tous, a condamné <strong><strong>de</strong>s</strong> pays à ne pas<br />

avoir <strong>de</strong> prêts parce qu’ils prenaient <strong><strong>de</strong>s</strong> mesures allant dans le sens <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme<br />

contre les mesures prônées par cette institution. Le FMI a donc instauré un système <strong>de</strong><br />

sanctions inadéquates à la fois du point <strong>de</strong> vue <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme et du point <strong>de</strong> vue<br />

économique, même en s’en tenant aux objectifs déclarés <strong>de</strong> ses programmes d’ajustement.<br />

B. La responsabilité <strong><strong>de</strong>s</strong> Etats.<br />

« A une société civile plus exigeante doit correspondre un Etat<br />

plus sophistiqué. Sinon, les firmes dirigeront réellement le mon<strong>de</strong>. »<br />

Richard Welford (2002, p. 3)<br />

Il existe, en particulier dans les pays du Sud, <strong><strong>de</strong>s</strong> Etats « incompétents », c’est-àdire<br />

qui ne représentent pas l’intérêt général ou le bien commun. En fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> situations<br />

et <strong><strong>de</strong>s</strong> époques, ils ont été qualifiés, par exemple, d’Etat « prédateur », <strong>de</strong> « république<br />

bananière », <strong>de</strong> « népotisme » ou encore – plus classiquement – d’Etat « <strong>de</strong> classe ». Par<br />

ailleurs, beaucoup d’Etats sont impuissants, par manques <strong>de</strong> moyens ou <strong>de</strong> volonté<br />

politique, à faire face aux intérêts privés. Il leur est ainsi difficile <strong>de</strong> faire respecter, non<br />

pas même les <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme, mais simplement leur propre législation interne. Et cela<br />

peut être vrai tout autant <strong><strong>de</strong>s</strong> pays du Nord (bien que dans une moindre mesure) que <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

pays du Sud.<br />

De fait, nous nous intéressons plus spécialement ici aux pays du Nord et à leur<br />

responsabilité en matière <strong>de</strong> respect <strong>de</strong> la démocratie et <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme sur le plan<br />

international. En tant que macro-unités, les Etats du Nord – du G8 (ex-G7) notamment –<br />

ont une responsabilité d’autant plus gran<strong>de</strong> qu’ils ont plus <strong>de</strong> moyens et <strong>de</strong> pouvoir. Cela,<br />

toutefois, ne signifie pas que les autres pays n’ont qu’à « se laisser gui<strong>de</strong>r » ou « laisser les<br />

33 Sur l’OIT et ses limites, voir notamment A. Euzéby (2000), F. Maupain (2001) et D. Peccoud (1998). En<br />

ce qui concerne la prise en compte croissante <strong>de</strong> la dimension « politique » du développement par la Banque<br />

Mondiale, et notamment le programme « Comprehensive Development Framework », lancé par son<br />

prési<strong>de</strong>nt, James Wolfenshon, en 1999 (programme qui reconnaît l’aspect multidimensionnel du<br />

développement, à la fois économique, politique, social, écologique, etc.), voir notamment (Blake, 2000) et<br />

(Boisson <strong>de</strong> Chazournes, 2001). Par ailleurs, le rapport sur le développement 1997 <strong>de</strong> la Banque mondiale<br />

porte spécifiquement sur le rôle <strong>de</strong> l’Etat.<br />

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