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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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organismes et leur premier <strong>de</strong>voir est donc <strong>de</strong> respecter les règles posées par ceux-ci, ainsi<br />

que <strong>de</strong> ne pas entraver leurs actions.<br />

II. Les créateurs <strong>de</strong> normes juridiques internationales : les institutions<br />

supranationales.<br />

Le développement actuel <strong><strong>de</strong>s</strong> normes au niveau international passe par la<br />

multiplication <strong><strong>de</strong>s</strong> « contrats », logique dans laquelle s’insèrent les co<strong><strong>de</strong>s</strong> et les chartes<br />

précé<strong>de</strong>ntes. Or, cette « contractualisation » <strong><strong>de</strong>s</strong> relations internationales n’est pas<br />

suffisante, mais surtout elle est contre-productive puisqu’elle prétend rendre inutile une loi<br />

internationale qui proviendrait d’une souveraineté du peuple tout entier, c’est-à-dire <strong>de</strong> la<br />

planète entière 28 . La loi peut, en fait, être analysée comme un bien public commun, en<br />

étant fondée sur la souveraineté populaire, c’est-à-dire sur une origine démocratique. Le<br />

problème qui se pose donc aujourd’hui est double : le manque <strong>de</strong> normes internationales<br />

provoque une perte d’efficacité globale ; le manque <strong>de</strong> démocratie au sein <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions<br />

internationales, créatrices potentielles <strong>de</strong> normes, ôte toute possibilité <strong>de</strong> développement<br />

d’un droit international légitime et applicable 29 .<br />

Puisque la mondialisation économique a réduit la pertinence <strong>de</strong> la souveraineté <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Etats nationaux, il convient <strong>de</strong> créer une universalisation parallèle <strong>de</strong> la démocratie,<br />

capable d’appuyer les principes supérieurs (généraux) qui doivent gui<strong>de</strong>r le développement<br />

et les développements 30 . La diversité <strong><strong>de</strong>s</strong> développements appelle, par ailleurs, la diversité<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> applications <strong><strong>de</strong>s</strong> principes généraux, la reconnaissance <strong>de</strong> normes internationales<br />

amenant, sur le plan économique, à procé<strong>de</strong>r à une réévaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> politiques néolibérales<br />

face aux principes <strong>de</strong> la démocratie. Il ne s’agit pas <strong>de</strong> faire ici une pétition <strong>de</strong><br />

principe, <strong>de</strong> type « il faut que, il faut que... » ; l’évi<strong>de</strong>nce selon laquelle les institutions<br />

internationales, en particulier le FMI (Fonds monétaire international), la Banque mondiale,<br />

l’OMC (Organisation mondiale du commerce) et le Conseil <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong> l’ONU, doivent<br />

28 Cf. (Chemillier-Gendreau, 2001, p. 163-171) ; voir aussi (<strong>de</strong> Bernis, 1998, p. 374) : « La juridisation <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

relations économiques internationales ou, si l’on préfère, la substitution d’un droit démocratiquement élaboré<br />

à la loi du plus fort est un aspect du progrès <strong><strong>de</strong>s</strong> sociétés ».<br />

29 Nous relèverons en particulier, dans le cadre <strong>de</strong> la présente section, qu’une initiative <strong><strong>de</strong>s</strong> Nations-Unies, en<br />

1992, pour négocier un « Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> Conduite pour les firmes transnationales », a été abandonnée sous la<br />

pression <strong>de</strong> plusieurs pays dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni ; cf. (Paul et Garred, 2000, p. 3).<br />

30 C’est-à-dire, d’une part, les différents développements nationaux et pas seulement la croissance mondiale<br />

réduisant ses effets positifs aux pays riches et procédant d’un jeu à somme négative notamment à cause <strong>de</strong> la<br />

déstructuration <strong><strong>de</strong>s</strong> régulations sociales et écologiques, et donc, d’autre part, les développements humain et<br />

soutenable autant que le seul « développement » économique.<br />

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