02.10.2014 Views

l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

. Vers un nouveau mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> régulation : la promotion<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> « capabilités ».<br />

La dérégulation <strong><strong>de</strong>s</strong> relations <strong>de</strong> travail, amplifiée par la perte <strong>de</strong> pouvoir <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

syndicats, a permis aux employeurs <strong>de</strong> réduire les garanties <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés, notamment en<br />

matière <strong>de</strong> salaire et <strong>de</strong> protection sociale. Elle a encouragé le développement d’une<br />

flexibilité quantitative, les modalités d’embauche et <strong>de</strong> licenciement, ainsi que la<br />

manipulation <strong><strong>de</strong>s</strong> horaires étant laissées à la seule appréciation <strong>de</strong> l’employeur. Cette<br />

flexibilité déstructure les anciennes normes <strong>de</strong> l’organisation fordiste et accroît ainsi<br />

l’incertitu<strong>de</strong> à <strong>de</strong> nombreux égards. Si nous nous basons sur le cas anglais, il n’empêche<br />

que cette évolution est caractéristique <strong>de</strong> l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> pays européens, comme le montre<br />

le rapport Supiot. Un commentateur <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier émet la remarque qui suit pour l’Italie<br />

(Trentin, 1999, p. 473).<br />

« On peut observer également qu’au cœur <strong>de</strong> toutes les formes <strong>de</strong> travail<br />

subordonné se <strong><strong>de</strong>s</strong>sine une nouvelle contradiction qui risque d’être fatale, même<br />

pour la bonne conduite <strong>de</strong> l’entreprise : celle entre la requête <strong>de</strong> nouvelles<br />

compétences et <strong>de</strong> nouvelles responsabilités d’un côté, et, <strong>de</strong> l’autre, l’absence <strong>de</strong><br />

certitu<strong>de</strong> sur la durée du rapport <strong>de</strong> travail et sur les possibilités <strong>de</strong> réemploi avec<br />

une qualification adéquate, et <strong>de</strong> surcroît l’inexistence d’un système <strong>de</strong> Sécurité<br />

sociale adapté aux nouvelles conditions <strong>de</strong> flexibilité et <strong>de</strong> mobilité qui<br />

caractérisent le marché du travail. »<br />

On a là résumé ce que nous avons mis en évi<strong>de</strong>nce à partir <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> la régulation<br />

systémique : la contradiction croissante entre <strong><strong>de</strong>s</strong> mo<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> régulation qui ten<strong>de</strong>nt vers<br />

une autonomisation, avec d’un côté une logique purement économique <strong>de</strong> réduction <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

coûts et, <strong>de</strong> l’autre, une logique <strong>de</strong> développement <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes qui ne peut plus se faire<br />

par simple référence à la précé<strong>de</strong>nte, mais dont celle-ci dépend au bout du compte. Ce<br />

processus est double puisque, d’une part, il y a un développement <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes qui procè<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> sa propre logique, indépendante du milieu <strong>de</strong> travail (développement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

loisirs, valorisation <strong>de</strong> la vie sociale et familiale, l’entreprise ne <strong>de</strong>venant qu’un simple<br />

« prestataire » <strong>de</strong> salaire 43 , allongement <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> universitaires, etc.) et, d’autre part, il y<br />

a un besoin constant <strong>de</strong> formation professionnelle qui se détache <strong>de</strong> l’expérience nécessaire<br />

43 Vision <strong>de</strong> ce que l’on appelle parfois la « génération X », décrite notamment par André Gorz (1997, p.<br />

101s).<br />

318

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!