l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

l’homme, et aider ainsi à construire les normes qui permettront de réguler le système
global, dans le respect des droits de l’homme ; c’est, en tout cas, la position de
l’humanisme scientifique. Répondre aux coûts de l’homme peut passer par la construction
des normes et de relations économiques qui accroissent les « capabilités » des personnes.
Nous allons nous intéresser à cette perspective à présent.
B. Les normes, le travail et les coûts de l’homme.
La flexibilité du travail est prônée, au sein du paradigme néo-libéral, comme la
nouvelle norme de rationalité. Il convient de s’interroger sur sa pertinence, afin de
remarquer qu’elle appelle un ensemble de normes régulatrices pour être acceptable. Cela
est dû au fait que, la flexibilité du travail remettant en cause des normes plus anciennes,
elle entraîne, d’une part, une perte d’efficacité du système global en matière de satisfaction
des besoins sociaux et, d’autre part, elle nuit à la reproduction même du système, y
compris à celle des processus de régulation de la seule sphère économique. Il convient
donc d’adopter une nouvelle vision des normes, comme devant permettre la satisfaction
des coûts de l’homme et l’extension des « capabilités » des personnes, le capitalisme ou,
plutôt, le système économique ne pouvant connaître, à terme, de véritable progrès que par
l’accroissement de son efficacité dans la satisfaction des besoins sociaux (de l’ensemble de
la planète).
1. La flexibilité : un vrai concept ou une fausse norme ?
Il existe deux sortes de flexibilité du travail 34 qui se développent concurremment
aujourd’hui pour tenter de réguler la crise et d’en sortir. Brisant les anciennes normes
régulatrices, elles tentent d’en inventer de nouvelles, susceptibles de créer un nouveau
mode de régulation viable ; mais, étant contradictoires, elles sont parties intégrantes de la
régulation de crise qui cherche la cohérence normative nécessaire à la nouvelle régulation
du système global.
La première sorte est celle de la logique néo-libérale, qui consiste à transformer le
travail vivant en variable d’ajustement des coûts face aux chocs externes à l’entreprise.
34 En fait, il existe une multitude de formes de flexibilités, mais elles se rattachent toutes à deux grands types
d’évolution, comme nous allons le montrer. Sur la diversité des processus de flexibilité, cf. (Lévy-Valensi,
1993) et (Théry, 1998).
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