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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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quelles normes s’agit-il exactement ? Au sein <strong><strong>de</strong>s</strong> développements régulationnistes, on peut<br />

distinguer plusieurs sortes <strong>de</strong> normes. Deux découpages peuvent être adoptés pour les<br />

définir schématiquement.<br />

Le premier décompose les normes entre celles qui sont « comportementales »,<br />

celles qui sont « systémiques », et celles qui sont productives ou « <strong>de</strong> production », cf.<br />

(Duharcourt, 1993). Nous pouvons les interpréter <strong>de</strong> la manière suivante : les premières<br />

correspon<strong>de</strong>nt à la sphère sociale ; ce sont celles qui, produites par le fonctionnement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

structures sociales, entretiennent la perpétuation <strong>de</strong> ces structures qui, elles-mêmes,<br />

nourrissent le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> régulation économique en vigueur. Le racisme <strong><strong>de</strong>s</strong> années<br />

antérieures à 1970 aux Etats-Unis fait partie <strong>de</strong> ce genre <strong>de</strong> normes. La sous-évaluation du<br />

travail <strong><strong>de</strong>s</strong> jeunes en est un autre exemple.<br />

Les normes systémiques, quant à elles, se réfèrent à la fois à la sphère écologique et<br />

à l’ensemble du système. Elles sont les normes garantes <strong>de</strong> la rationalité d’ensemble du<br />

système, au respect <strong><strong>de</strong>s</strong>quelles doivent concourir les autres types <strong>de</strong> normes. Il peut s’agir,<br />

par exemple, <strong>de</strong> normes <strong>de</strong> pollution (seuil à ne pas dépasser) ou d’éducation (concernant<br />

le niveau général d’une population donnée) qui, si elles ne sont pas garanties, voire<br />

améliorées, vont bloquer, voire dégra<strong>de</strong>r, la capacité du système global – ou <strong>de</strong> chacune<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> sphères prise isolément – à se reproduire.<br />

Les normes <strong>de</strong> production, enfin, concernent essentiellement la sphère économique.<br />

Elles sont les normes d’organisation du travail et concernent donc la mise en œuvre <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>droits</strong> sociaux, en particulier ceux attachés aux conditions <strong>de</strong> travail. Elles subissent la<br />

pression <strong><strong>de</strong>s</strong> autres normes que la sphère économique doit respecter – pour le meilleur ou<br />

pour le pire – au risque, dans le cas contraire, <strong>de</strong> remettre en cause le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> régulation<br />

en cours. Par ailleurs, entrent dans ces normes ce que Jean-Paul Maréchal (1993) nomme<br />

les « normes <strong>de</strong> travail » ; or, celles-ci étant à la fois « ce qui doit être » et « ce qui est », il<br />

y a un conflit sur « ce qui doit être », dont l’enjeu est « ce qui est », issue toujours<br />

susceptible d’être remise en cause à terme, cf. (Maréchal, 1993, p. 58).<br />

Le second découpage, effectué par Renato Di Ruzza (1993), sépare les « normes <strong>de</strong><br />

régulation », qui sont les contraintes globales à respecter (et correspon<strong>de</strong>nt donc aux<br />

normes systémiques précé<strong>de</strong>ntes) ; les « normes régulatrices », qui relèvent <strong>de</strong> variables<br />

économiques s’imposant aux agents et structurant leurs comportements (par exemple, les<br />

« lois » du marché) ; les « normes <strong>de</strong> rationalité », qui correspon<strong>de</strong>nt aux normes <strong>de</strong><br />

production ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus. Ce découpage, s’il correspond à peu près au précé<strong>de</strong>nt, s’en distingue<br />

par sa généralité et par son articulation. Il n’y a pas forcément ici <strong>de</strong> normes édictées, mais<br />

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