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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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l’homme (la montée <strong>de</strong> l’éducation, la protection <strong>de</strong> l’environnement, etc.) s’inscrivent<br />

dans une logique <strong>de</strong> dévalorisation du capital favorable à la relance <strong>de</strong> l’accumulation, et<br />

donc à la survie du capitalisme, elle peut encourager les mouvements extrémistes à tout<br />

remettre en cause, plutôt que <strong>de</strong> chercher un équilibre entre les sphères. Il nous semble,<br />

toutefois, que l’analyse systémique, en montrant l’autonomisation progressive <strong>de</strong> la sphère<br />

sociale vis-à-vis <strong>de</strong> la régulation capitaliste, donne <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <strong>de</strong> réponse à ce dilemme.<br />

3. La double régulation : l’autonomie <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme.<br />

D’après l’analyse <strong>de</strong> la régulation systémique, les formes sociales en extension,<br />

essentiellement basées sur la santé, l’éducation, la formation et la culture, se sont d’abord<br />

développées pour répondre aux besoins du capital, mais ont leur logique propre <strong>de</strong><br />

fonctionnement et seraient en train <strong>de</strong> prendre leur autonomie. Etant déconnectées du taux<br />

<strong>de</strong> profit comme « organe régulateur », ces formes sociales auraient leur propre logique et<br />

se développeraient donc à présent sans référence directe avec le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> régulation du<br />

capitalisme, cf. (Fontvieille et Michel, 1998), (Carpentier, 2000, p. 37-38).<br />

Notre propre analyse tend à éclairer ce raisonnement en indiquant comment le<br />

développement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme arrive parfois à se faire contre la seule régulation <strong>de</strong><br />

la sphère économique, et, pour se maintenir, doit nécessairement avoir une logique propre<br />

<strong>de</strong> développement. Cela est tout d’abord particulièrement vrai dans le cas <strong>de</strong> l’éducation,<br />

étudié par ces auteurs (en particulier : Fontvieille et Michel, 1998). Il semblerait ainsi que,<br />

alors qu’avant la secon<strong>de</strong> guerre mondiale la logique du développement <strong><strong>de</strong>s</strong> dépenses<br />

éducatives était une logique <strong>de</strong> crise, à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> années 1950, la logique change, les<br />

dépenses d’éducation <strong>de</strong>venant un moteur <strong>de</strong> la croissance, pour ensuite stagner à partir <strong>de</strong><br />

1973, pendant la crise. Il y aurait alors, à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> années 1990, une nouvelle logique <strong>de</strong><br />

l’éducation, celle du développement <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes. Nous ne sommes pas en parfait accord<br />

avec cette logique. Pour nous, l’éducation, tout comme les autres facteurs qui peuvent<br />

concourir au développement <strong><strong>de</strong>s</strong> potentialités humaines ont toujours eu une part<br />

d’autonomie à l’égard du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> régulation capitaliste. Nous laisserons toutefois ce point<br />

particulier <strong>de</strong> côté dans cette thèse, pour conserver la logique d’ensemble <strong>de</strong> la régulation<br />

systémique. En particulier, cette logique découle <strong><strong>de</strong>s</strong> modifications technologiques qui,<br />

tout en offrant les possibilités <strong>de</strong> baisse du temps <strong>de</strong> travail, imposent une ouverture<br />

croissante du temps sur la formation et l’accumulation <strong><strong>de</strong>s</strong> savoirs. En outre, selon nous, le<br />

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