l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

y ait changement immédiat du mode de régulation), se sont produits durant des périodes de
croissance, par exemple à la fin du XIXe siècle, à la fois parce que les risques de chômage
et de licenciement étaient moins grands et parce que le contexte politique pouvait être
favorable (comme l’arrivée des Républicains au pouvoir à la fin du XIXe siècle). De même
pour les mouvements de mai 1968 ou les mouvements écologiques, par exemple.
Il faut toutefois noter que la régulation systémique considère qu’il y a un
changement notable dans l’évolution du fonctionnement réciproque des sphères
économique et sociale après la seconde guerre mondiale, ce que nous verrons ci-dessous,
point 3, après avoir mis en avant, dans le point 2, les autres mouvements sociaux
susceptibles d’entrer en conflit avec le capital ou bien de concourir à la dévalorisation du
capital surabondant.
2. Les mouvements sociaux et la création de normes :
capitalisme ou anti-capitalisme ?
Même s’ils ne se produisent pas systématiquement en période de crise, les
mouvements sociaux ont, nécessairement, des soubassements économiques. En effet, ce
sont souvent les « accidents » d’origine économique (catastrophe industrielle ou autre) ou,
tout simplement, les processus du mode de régulation de la sphère économique qui, en
perturbant les autres sphères, provoquent des réactions et des prises de conscience appelant
ou soutenant les mouvements sociaux. Mais, ceux-ci ne conduisent pas systématiquement à
l’amélioration du mode de régulation capitaliste, en ce sens qu’ils ne concourent pas
forcément à l’accroissement du taux de profit. Ce n’est, d’ailleurs, que très rarement – pour
ne pas dire jamais – un de leurs objectifs. Par contre, ils visent généralement l’amélioration
de la régulation d’ensemble du système global des interrelations des sphères économique,
sociale et écologique. Nous allons nous intéresser ici, plus spécialement, au cas des Etats-
Unis 66 , tout d’abord dans le cadre de la liberté, notamment au travers de la lutte contre la
discrimination raciale (sphère sociale), puis dans celui des mouvements de défense de
l’environnement (sphère écologique).
66 Le cas américain est particulièrement intéressant, car il est porteur d’extrêmes ; par conséquent, les
relations mises en jeu apparaissent très nettement. En outre, compte tenu qu’il s’agit de la puissance
internationalement dominante, ses propres turpitudes ont des impacts non-négligeables sur l’ensemble de
l’économie mondiale ; d’où l’intérêt de les prendre comme « modèle ». Nos références principales sont, pour
les mouvements sociaux en général, (Stammers, 1999) ; pour les mouvements écologiques, (Coglianese,
2001) ; pour la liberté, (Foner, 1998) et, pour la lutte contre la discrimination, en particulier (Wright, 1999),
ainsi que (Neumark et Stock, 2001).
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