l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

Section Première : Des auteurs grecs à nos jours, l’évolution parallèle
des concepts économiques et des concepts humanistes.
Nous nous proposons tout d’abord de faire un rapide survol de la pensée
économique afin de mettre en lumière certaines idées récurrentes susceptibles d’influencer
la réflexion sur les droits de l’homme. Dans ce cadre, nous traitons des courants
précurseurs : les philosophes grecs, les penseurs scolastiques, les mercantilistes et les
physiocrates. Puis, nous nous intéressons à la pensée des libéraux et « quasi-libéraux » : les
utilitarismes de Bentham, Bastiat, Say, Stuart Mill et des premiers néo-classiques. Nous
complétons ensuite ce survol par l’étude des pensées socialistes ou « quasi-socialistes » :
les utopistes, les anarchistes et les écoles allemandes du XIXe siècle. Enfin, nous étendons
cette étude à quelques courants du XXe siècle.
I. Les précurseurs.
Dans la recherche de précurseurs de la science économique, il est assez facile de
remonter très loin dans le temps, jusqu’à certains penseurs orientaux et occidentaux du
cinquième siècle avant Jésus-Christ environ. Puis, l’ensemble « précurseurs » peut
s’étendre jusqu’à l’ouvrage d’Adam Smith en 1776, en excluant celui-ci. Nous n’avons
bien sûr pas l’intention de détailler l’ensemble de ces pensées disparates. Il nous semble
toutefois utile de regarder si ceux que les économistes considèrent comme leurs
prédécesseurs avaient aussi une pensée de précurseurs en matière de droits de l’homme, en
lien avec leur pensée pré-économique. Pour ce faire, nous allons examiner rapidement la
pensée des philosophes grecs, des scolastiques et des penseurs des Lumières, des
mercantilistes et des physiocrates.
A. Les philosophes grecs.
Les ouvrages d’histoire de la pensée, parmi les plus réputés 1 , ne peuvent se priver
d’un petit retour en arrière sur la pensée des auteurs grecs, en particulier Platon (428-347
av. JC) et Aristote (384-322 av. JC), dont les écrits resurgissent en Europe à partir du XIe
siècle.
1 Nous nous inspirons plus spécialement de l’ouvrage d’Henri Denis (1966). On peut aussi consulter avec
intérêt John Kenneth Galbraith (1987).
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