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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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l’utilisation du terme « libertés économiques » qui, comme nous l’avons vu, a un sens très<br />

particulier pour certains économistes ; cf., par exemple, (Friedman, 1991) et (Gwartney et<br />

alii, 2001) et notre chapitre IV, infra. Ainsi, lorsque Sen définit la notion <strong>de</strong> liberté comme<br />

prenant en compte à la fois les processus qui permettent l’exercice d’un libre choix et les<br />

possibilités réelles qui s’offrent aux individus en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions sociales où ils se<br />

situent (Sen, 2000a, p. 27), nous pouvons octroyer la même valeur aux <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme<br />

qui ont bien pour « fonction » <strong>de</strong> reconnaître et <strong>de</strong> rendre possible pour tous le libre choix<br />

<strong>de</strong> leurs actions, tout en leur donnant les possibilités concrètes d’agir ; un droit <strong>de</strong> l’homme<br />

n’est vraiment réalisé qu’à ces <strong>de</strong>ux conditions. Ainsi, nous pouvons affirmer, à la suite <strong>de</strong><br />

François Perroux, que si « un seul agent est privé <strong>de</strong> la capacité inhérente à sa nature<br />

générique qui est <strong>de</strong> choisir <strong><strong>de</strong>s</strong> objectifs subsumés par une finalité, l’organisation est<br />

suboptimale » (1961, p. 511).<br />

Voyons à présent <strong>de</strong> manière plus précise l’aspect réel <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong>, leur indivisibilité<br />

et leur double caractère <strong>de</strong> fins et <strong>de</strong> moyens.<br />

A. L’aspect concret <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> et <strong>de</strong> leur sujet.<br />

Les approches économiques standards, lorsqu’elles justifient l’intervention <strong>de</strong> l’Etat<br />

et, pour employer un terme générique, lorsqu’elles approuvent l’Etat-provi<strong>de</strong>nce, le<br />

« Welfare State », le font en pointant du doigt, d’abord les échecs du marché (compétition<br />

imparfaite, externalités, mauvaise prise en compte <strong><strong>de</strong>s</strong> économies d’échelle et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

spécificités <strong><strong>de</strong>s</strong> biens publics, problèmes liés au manque d’information, etc.), ensuite en<br />

indiquant les effets positifs <strong>de</strong> certaines productions collectives (l’éducation et les soins en<br />

particulier) sur la croissance, la qualité du travail et <strong>de</strong> l’environnement économique, etc.<br />

Une telle approche peut amener à défendre les <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme comme <strong><strong>de</strong>s</strong> correcteurs<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> imperfections du marché et <strong><strong>de</strong>s</strong> producteurs d’externalités positives. Cependant, cette<br />

approche est vulnérable aux attaques <strong><strong>de</strong>s</strong> défenseurs <strong>de</strong> la supériorité du marché sur l’Etat,<br />

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