l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

présente une étude de la pensée de Karl Marx. Une quatrième et dernière section
commente l’apport de François Perroux.
Pourquoi ces trois auteurs plus particulièrement ?
En ce qui concerne Adam Smith, il est considéré comme le père fondateur de la science
économique et, quelles que soient les limites de cette considération, il convient de
reconnaître l’importance cruciale de cet auteur dont la plupart des économistes libéraux se
réclament encore aujourd’hui. En outre, Thomas Paine a été fortement inspiré par Adam
Smith ; or Thomas Paine est l’un des protagonistes des différentes Révolutions de la fin du
XVIIIe siècle, et a été l’un des défenseurs majeurs des droits de l’homme. Ce parallèle, sur
lequel nous avons choisi d’insister, représente la synthèse d’une certaine pensée qui
mélangeait encore libéralisme politique et libéralisme économique : une sorte de pensée
humaniste qui, nous semble-t-il, a disparu du discours et des actes du libéralisme du XIXe
siècle et du néo-libéralisme qui prédomine depuis les années 1980.
En ce qui concerne Karl Marx, il est assez aisé de justifier un tel choix puisqu’il est
sans doute le plus important théoricien du socialisme, censé être à l’opposé du libéralisme
de Smith. Certes, il est possible d’invoquer d’autres grands penseurs (Proudhon, Saint-
Simon, etc.) mais Marx est généralement reconnu comme le « plus » économiste de tous, et
nous avons nous-mêmes tendance à être de ceux qui le classent parmi les « classiques ».
En outre, l’intérêt de l’œuvre de Marx réside dans la contradiction apparente entre une
opposition, parfois radicale, envers la démocratie et les droits de l’homme de 1789, et sa
défense acharnée des droits des travailleurs et de ce que l’on appelle couramment les
« droits sociaux », aujourd’hui largement reconnus au nombre des droits de l’homme.
Enfin, l’étude de François Perroux, loin d’être un exercice de prêtrise 1 , nous semble
bien être un passage obligé – encore aujourd’hui – pour tout économiste qui s’intéresse aux
droits de l’homme et au développement. Parmi les auteurs du XXe siècle, il est l’un des
rares – avec A. Sen, plus récemment et non des moindres, nous y reviendrons – à s’être
préoccupé des questions éthiques, et à montrer comment les droits de l’homme devaient
être un impératif à prendre en compte par l’économiste scientifique. Si l’étude des travaux
1 Pour faire allusion à une phrase de H.G. Johnson à propos de Joan Robinson, « la grande prêtresse auprès
du suaire de Keynes ».
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