l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

Chapitre I : Pensée économique et droits de l’homme.
Ce premier chapitre se propose les différents objectifs suivants : par l’étude de la
pensée économique, il entend d’abord apporter une « justification » à une recherche
économique sur les droits de l’homme, en relevant l’intérêt que ceux-ci ont présenté pour
certains économistes, y compris parmi les plus importants. Il veut ensuite faire un premier
bilan des liens et des apports réciproques entre la pensée économique et les droits de
l’homme. Ceci nous permet de déterminer quelles sortes d’approches économiques se
révèlent adaptées pour étudier les droits de l’homme. Il s’agit enfin de dégager certains
concepts, idées ou méthodes, susceptibles d’être utilisés dans les développements
subséquents. On se rendra ainsi compte que la science économique travaille toujours,
grosso modo, sur les mêmes sujets. Certaines idées ont même, pour ainsi dire, des cycles
de résurgences ou, tout du moins, sont communes à des pensées très diverses. Nous
supposons, en outre, qu’une science quelle qu’elle soit, mais plus particulièrement encore
en ce qui concerne les sciences sociales, ne peut faire l’impasse sur son passé. Sinon, elle
prendrait le risque de tout réinventer sans cesse et donc inutilement.
L’objet de ce chapitre est ainsi de faire un tour d’horizon de la pensée économique,
mise en parallèle avec les droits de l’homme (voir notre chronologie à la suite de cette
introduction). Il est toutefois évident que nous ne pouvons traiter tous les courants et tous
les auteurs – qu’ils soient illustres ou obscurs – et que nous ne pouvons que nous contenter
ici d’un bref raccourci. Il va de soi également qu’il y a plusieurs façons de « faire » de
l’histoire de la pensée (cf. Lapidus, 1995) et que nous n’avons pas la prétention de faire
œuvre d’historien. Nous avons seulement voulu, dans ces quelques pages :
indiquer d’abord que des économistes, souvent majeurs, se sont intéressés directement ou
indirectement aux droits de l’homme et généralement en lien avec l’économie « au sens
strict » ; établir ensuite un rapide parallèle entre l’évolution de la reconnaissance des droits
de l’homme et l’évolution de la pensée économique ; dégager enfin certaines idées et
certains outils utilisables en première approximation pour tenter de bâtir une économie des
droits de l’homme cohérente et, si possible, quelque peu novatrice et utile.
Pour ce faire, nous procédons de la façon suivante : une première section tente un
rapide bilan de la pensée économique envisagée à l’aune des droits de l’homme. Une
seconde section présente une étude de l’œuvre d’Adam Smith. Une troisième section
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