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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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que la « politique-comme-échange » est la réalité que James Buchanan a choisi d’observer<br />

et la seule qu’il entend étudier. Ce sont donc les procédés d’accords volontaires, dépendant<br />

exclusivement <strong><strong>de</strong>s</strong> décisions individuelles (Buchanan, 1983, p. 8-9), qui sont pris en<br />

compte ; ce qui sous-tend d’ailleurs un biais en faveur <strong>de</strong> la règle d’unanimité.<br />

Une contradiction peut déjà être relevée. Effectivement, alors que la perspective du<br />

« Public choice » se révèle fondamentalement normative et favorise les arrangements <strong>de</strong><br />

type « marché » qui s’appuient sur la catallaxie (Buchanan, 1983, p. 10), les institutions<br />

sont censées pallier les lacunes <strong>de</strong> ce même marché, cf. la citation ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus (1987). Alors<br />

que Buchanan considère que les institutions, provenant d’accords volontaires, ne sont<br />

justifiées que parce qu’elles assurent la « sécurisation » dont est incapable le marché, il<br />

part du principe que ces institutions doivent elles-mêmes être analysées (positivisme) et<br />

fonctionner (normativisme) comme le marché. Mais peut-être est-ce tout simplement que<br />

le marché lui-même ne fonctionne pas en un mécanisme <strong>de</strong> pure catallaxie ? 13<br />

Les analystes <strong><strong>de</strong>s</strong> choix publics, à travers une étu<strong>de</strong> métaéconomique conséquente –<br />

bien que majoritairement « simple » –, ont ainsi étudié les partis politiques comme <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

firmes qui peuvent être monopolistiques. En outre, <strong>de</strong> nombreux auteurs se sont intéressés<br />

aux groupes <strong>de</strong> pression ou encore, ont étudié le « marché politique » sous l’angle <strong>de</strong> la<br />

théorie principal-agent. Ces analyses apparaissent doublement pertinentes, à notre sens, car<br />

elles permettent à la fois d’approfondir l’analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions et d’éclairer le<br />

fonctionnement <strong>de</strong> l’économie et <strong>de</strong> la science économique elles-mêmes. Pour préciser ces<br />

éléments, nous allons abor<strong>de</strong>r l’assimilation <strong><strong>de</strong>s</strong> partis politiques à <strong><strong>de</strong>s</strong> firmes et les raisons<br />

d’une remise en cause <strong>de</strong> la démocratie, qui repose notamment sur l’excès <strong><strong>de</strong>s</strong> dépenses<br />

publiques.<br />

1. Les partis politiques vus comme <strong><strong>de</strong>s</strong> firmes.<br />

Le premier point que nous voulons discuter ici découle <strong>de</strong> la comparaison entre<br />

partis et entreprises. Dans son article <strong>de</strong> 1971 sur cette question, George Stigler indique<br />

que l’on peut envisager un parti unique au même titre qu’un monopoleur. Ainsi, tout<br />

comme le monopoleur a intérêt à vendre le produit que les consommateurs atten<strong>de</strong>nt, mais<br />

à son prix <strong>de</strong> monopole, le dictateur a intérêt à rechercher la politique la plus populaire, en<br />

fonction <strong>de</strong> ses contraintes <strong>de</strong> parti unique. Si l’analyse, en termes économiques, est<br />

13 James Buchanan (1987, p. 264) précisant d’ailleurs lui-même que la main invisible n’existe pas sur le<br />

marché politique, ne peut-on pas s’interroger en retour sur son existence sur le marché proprement dit ?<br />

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