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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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discuter. Le sujet <strong>de</strong> la science économique, nous semble-t-il, doit être en perpétuelle<br />

discussion : c’est le conflit pacifique <strong><strong>de</strong>s</strong> idées, la confrontation <strong><strong>de</strong>s</strong> contraires, la pluralité<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> opinions et <strong><strong>de</strong>s</strong> démonstrations 5 , qui a toujours fait progresser cette science 6 .<br />

Par conséquent, la rigueur scientifique n’exclut pas nécessairement une part <strong>de</strong><br />

discours « politique », à condition qu’il reste ancré dans la recherche du vrai, c’est-à-dire<br />

<strong>de</strong> l’argumentaire raisonné ouvert à la confrontation pacifique et évolutive <strong><strong>de</strong>s</strong> idées 7 . Si<br />

nous n’adhérons pas spécialement au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> Karl Popper qui veut qu’une<br />

proposition scientifique soit une proposition « falsifiable », il nous semble néanmoins que<br />

la rigueur scientifique repose nécessairement sur la capacité d’inclure le changement, à la<br />

fois celui du « mon<strong>de</strong> » étudié et celui <strong><strong>de</strong>s</strong> idées, changement qui s’oppose à<br />

l’immobilisme et au conservatisme 8 . Pour envisager le changement d’optique qu’implique<br />

la prise en compte <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme au sein <strong>de</strong> la science économique, nous avons<br />

adopté un plan en quatre étapes, que nous allons à présent exposer.<br />

III. D’une problématique globale à un plan <strong>de</strong> recherche.<br />

Cette thèse a pour double objet d’inclure les <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme dans l’analyse<br />

économique et d’ouvrir cette <strong>de</strong>rnière à ces <strong>droits</strong>. Autrement dit, il s’agit <strong>de</strong> comprendre<br />

pourquoi les <strong>de</strong>ux peuvent et doivent se penser ensemble, dans quelle mesure, pour quels<br />

objectifs et <strong>de</strong> quelles façons. L’enjeu est d’enrichir simultanément la théorie (et la<br />

pratique) <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme et l’analyse économique, sans dénaturer ni l’une ni l’autre.<br />

5 Nous pouvons affirmer avec une faible marge d’erreur qu’un économiste « doué » peut démontrer<br />

« scientifiquement » à peu près tout ce qu’il veut, le pour et le contre, le blanc et le noir, peut-être pas<br />

simultanément, mais tout simplement à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux modèles alternatifs ou même simplement en modifiant<br />

légèrement les données prises en compte. Un modèle, quel que soit son type, ne peut pas totalement se<br />

construire ex-nihilo, il repose au moins en partie sur une idée <strong>de</strong> départ, sur ce que l’on entend démontrer<br />

avant <strong>de</strong> se lancer dans la modélisation.<br />

6 Outre les références déjà citées, on peut se reporter, pour approfondir les éléments <strong>de</strong> réflexions ici<br />

proposés à : (Andreff, 1996), (Baron et Hannan, 1994), (Beaud, 1996), (Bell et Kristol, 1986), (Bruter, 1996),<br />

(d’Arcy, 1983), (Delaunay, 1996), (Di Ruzza, 1996), (Gerbier, 1996), (Kindleberger, 1999), (Mahieu, 2000),<br />

(Marouani, 1996), (Morgenstern, 1971), (Perroux, 1970) et (Sachs, 1972), entre autres contributions.<br />

7 A vrai dire, c’est bien <strong>de</strong> l’économie politique que nous comptons faire ici. Par ailleurs, nous pouvons<br />

remarquer, à la suite <strong>de</strong> Fourquet (1994, p. 253), que « toute théorie [économique] a une double articulation :<br />

pratique, avec un projet social ; théorique, avec les autres sciences sociales, et aussi avec elle-même<br />

(cohérence rationnelle interne) ».<br />

8 Les exemples que nous offrent d’autres sciences prouvent l’importance du changement en la matière et les<br />

dangers du conservatisme. Que l’on pense, notamment, à Galilée ou à la physique quantique remplaçant le<br />

système newtonien. La différence ici, c’est que le système <strong>de</strong> Ptolémée ou celui <strong>de</strong> Newton ne sont plus<br />

guère étudiés aujourd’hui, alors que l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> économistes <strong><strong>de</strong>s</strong> temps jadis est toujours, nous semble-t-il,<br />

d’une certaine utilité. De ce <strong>de</strong>rnier point <strong>de</strong> vue, d’ailleurs, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> la pensée économique<br />

peut apparaître partiellement comme une étu<strong>de</strong> empirique, les théories et l’influence qu’elles ont eue sur le<br />

mon<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> idées comme sur le mon<strong>de</strong> réel pouvant être interprétées comme <strong><strong>de</strong>s</strong> « faits historiques ».<br />

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