l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

théorie ont bel et bien adopté une approche que nous qualifions de métaéconomique. Ainsi,
d’après James Buchanan (1983) :
« les Choix publics sont une perspective sur la politique qui provient d’une
extension-application des outils et méthodes de l’économiste aux processus des
décisions collectives et non-marchandes. »
Ces développements ont ainsi permis, par exemple, l’émergence d’une théorie alternative
de la révolution, qui voit cette dernière non pas comme l’aboutissement d’une lutte
systémique, mais comme un sous-produit de l’activité et des décisions purement privées
des individus, cf. (Lafay, 1991).
Se situant donc dans le cadre de l’individualisme méthodologique, deux éléments
principaux caractérisent la théorie des choix publics, à savoir l’application du mécanisme
de catallaxie – i.e. des règles de l’échange – et celle de l’homo-œconomicus, l’homme
rationnel qui vise son propre intérêt (Buchanan, 1983). La théorie principal-agent
(mandant-mandataire) s’est ajoutée également aux outils de l’analyse, en se voyant
surimprimer le fonctionnement du « marché électoral » où les élus, assimilés à l’agent,
échangent des programmes et des actes politiques contre les voix de leurs électeurs, ces
derniers jouant le rôle du principal.
Si les études empiriques et les développements théoriques ont permis de nuancer
quelque peu ces apports, les faisant passer d’une métaéconomie simple à une
métaéconomie complexe, ce passage reste par trop limité encore. L’analyse des droits de
l’homme doit permettre de l’approfondir quelque peu, ce que nous développons par la
suite. Avant cela, nous revenons sur les deux hypothèses fondatrices de ce type d’analyse.
I. De l’homme rationnel à l’échange : quelques hypothèses.
Selon James Buchanan (1983, p. 14), la théorie des choix publics n’a commencé à
devenir « productive » qu’à partir du moment où, aux règles de l’échange, elle a ajouté le
principe de l’homo-œconomicus pour analyser les processus politiques. L’homoœconomicus
est censé agir pour son seul intérêt et de façon rationnelle, ce qui, pour les
économistes orthodoxes, est un pléonasme puisque la rationalité peut inclure l’égoïsme,
l’amoralité et une forme d’égocentrisme, c’est-à-dire d’indifférence à l’opinion d’autrui
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