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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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Z = f (x 1 , ..., x m ; t 1 , ..., t m ; E)<br />

(1a)<br />

Où les x i sont les biens et services marchands, les t i sont les temps investis par les<br />

différents membres du ménage, et où E représente les variables du contexte extérieur. La<br />

contrainte budgétaire qui lui est associée est la suivante :<br />

∑ p i x i = ∑ w j l j + v<br />

(2a)<br />

Où p i est le prix du bien i ; w j est le taux <strong>de</strong> salaire <strong>de</strong> la personne j qui s’applique au temps<br />

<strong>de</strong> travail l j <strong>de</strong> cette même personne ; v est le revenu <strong>de</strong> propriété éventuel.<br />

Comme il ne s’agit pas ici d’analyser le modèle <strong>de</strong> Becker en tant que tel, mais bien<br />

l’utilisation à sens unique <strong>de</strong> l’économie hors <strong>de</strong> son champ traditionnel, nous voulons<br />

simplement tirer les conséquences d’une telle formalisation pour ensuite les commenter et<br />

les développer. Deux observations nous paraissent plus essentielles que les autres : cette<br />

analyse en terme d’utilité qui, certes, est légitime à certains égards, n’en réduit pas moins<br />

le couple à une simple recherche d’économies d’échelle et <strong>de</strong> complémentarités <strong><strong>de</strong>s</strong> biens<br />

du marché et du temps <strong><strong>de</strong>s</strong> époux. Il y a ainsi, d’une part, réduction <strong><strong>de</strong>s</strong> sentiments à un<br />

élément <strong>de</strong> la fonction d’utilité et, d’autre part, une défense <strong>de</strong> ce que Becker nomme une<br />

« liberté », à savoir le droit pour la femme <strong>de</strong> vivre en polygamie, c’est-à-dire <strong>de</strong> partager<br />

son époux avec d’autres épouses. Et cette conclusion est d’autant plus valable à mesure<br />

que le salaire <strong>de</strong> l’époux augmente. En effet, il <strong>de</strong>vient plus avantageux pour lui <strong>de</strong><br />

travailler davantage et <strong>de</strong> laisser à ses femmes le soin <strong>de</strong> passer plus <strong>de</strong> temps pour<br />

produire les « biens » du ménage. La polygamie est alors également optimale puisqu’il<br />

peut être montré que l’utilité marginale d’une épouse supplémentaire est supérieure à celle<br />

que cette épouse aurait produite en épousant un célibataire pauvre 6 .<br />

B. Les conséquences <strong>de</strong> l’approche métaéconomique.<br />

Face à cette formalisation, et en se reportant, tout d’abord, aux travaux <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

psychanalystes (par exemple, Klein et Riviere, 1936), il est possible <strong>de</strong> voir le couple<br />

6 Nous pouvons toutefois remarquer que, si la tendresse, l’amour et l’affection du rapport homme-femme font<br />

partie <strong>de</strong> Z, alors ce <strong>de</strong>rnier est décroissant pour chaque femme à mesure que le nombre <strong>de</strong> femmes au sein<br />

du ménage augmente (l’homme a moins <strong>de</strong> temps à consacrer à chacune d’entre elles). Par contre, dans la<br />

logique <strong>de</strong> Becker, le Z <strong>de</strong> l’homme semble s’accroître automatiquement avec le nombre <strong>de</strong> femmes. Par<br />

conséquent, il y a un biais « masculin » qui peut fausser l’analyse.<br />

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