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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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C’est pourquoi il convient d’envisager le passage à une « économie du service » plutôt<br />

qu’à « une économie du gain ». Passage que François Perroux envisage plus<br />

particulièrement pour les technologies mo<strong>de</strong>rnes 25 .<br />

2. Technologie spatiale et communication.<br />

« La communication d’informations atmosphériques recueillies par<br />

satellites <strong>de</strong>vrait être mondiale, parce que l’utilisation <strong>de</strong> cette<br />

information est avantageuse à tous. Des œuvres, <strong><strong>de</strong>s</strong> entreprises<br />

d’intérêt mondial font contraste avec les formes impérialistes <strong>de</strong> leur<br />

exploitation ; elles appellent logiquement et pratiquement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

institutions mondiales » (Perroux, 1969).<br />

Tout comme la démocratie sociale doit soumettre « les pouvoirs <strong>de</strong> disposition sur<br />

le capital <strong>de</strong> production à l’avantage collectif (intérêt général) » et permettre que <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

contrôles soient exercés sur les élites dominantes (Perroux, 1969, p. 81-82) ; le principe<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> biens globaux justifie l’instauration d’institutions mondiales. Aujourd’hui, nombreuses<br />

sont les oppositions à la globalisation qui accroît les inégalités et renforce les<br />

nationalismes 26 , intégrismes et mouvements indépendantistes <strong>de</strong> type « égoïste » 27 . En<br />

conséquence, les raisons que l’on peut invoquer pour justifier une internationalisation et les<br />

moyens <strong>de</strong> la mettre en place, doivent être évoquées. L’universalité intrinsèque <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>droits</strong><br />

<strong>de</strong> l’homme appelle la mondialisation comme universalisation. Cette <strong>de</strong>rnière peut être<br />

entendue comme la mise en commun <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources génériques <strong>de</strong> l’humanité et leur<br />

gestion commune pour l’intérêt commun. C’est-à-dire que l’universalisation <strong>de</strong>vrait<br />

reposer sur l’intérêt <strong>de</strong> tous sans exception, qu’elle se base sur une gestion publique, une<br />

gestion privée ou un mélange <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux.<br />

25 Il est possible d’étendre cette réflexion aux technologies les plus récentes (micro-informatique, réseaux <strong>de</strong><br />

communications, etc.), ce que n’a pas pu faire F. Perroux, mais que font d’autres comme Von Der Weid<br />

(1991). L’analyse <strong>de</strong> François Perroux nous invite alors à ne pas nous laisser bercer d’illusions : d’une part,<br />

les nouvelles technologies ne peuvent pas être un remè<strong>de</strong> miracle pour le Sud (l’Afrique notamment) et,<br />

d’autre part, il convient <strong>de</strong> faire la distinction entre un développement capitaliste <strong>de</strong> ces technologies et un<br />

développement en terme <strong>de</strong> bien global, impliquant <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions internationales et une mise en commun<br />

qui n’a pas pour but le profit <strong>de</strong> quelques-uns, mais l’intérêt collectif <strong>de</strong> l’humanité.<br />

26 « La mondialisation en cours provoque conjointement, et à toutes les échelles, le creusement <strong><strong>de</strong>s</strong> inégalités<br />

socio-spatiales et une fragmentation <strong><strong>de</strong>s</strong> territoires qui ne signifie cependant pas leur fin » comme le<br />

remarque Jean-Yves Martin (1999, p. 75), voir aussi (Bauman, 1999) et (Hiernaux-Nicolas, 1999).<br />

L’émission « Le <strong><strong>de</strong>s</strong>sous <strong><strong>de</strong>s</strong> cartes » (Arte) a également consacré un <strong>de</strong> ses numéros à la prolifération <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

territoires liée à la mondialisation.<br />

27 On pense par exemple au cas <strong>de</strong> l’Italie où certains veulent que le Nord industrialisé et riche se sépare du<br />

Sud agricole et pauvre. A l’inverse, il faut reconnaître l’importance <strong>de</strong> la démocratie spatiale (Sautter, 1991).<br />

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