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l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

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appliquée : en reconnaissant la réalité du mon<strong>de</strong>, comprendre et promouvoir les moyens<br />

d’une économie humaine, d’une économie intégrale garante <strong><strong>de</strong>s</strong> buts réels qu’on lui donne.<br />

Ainsi, « l’économie <strong>de</strong> l’homme humanisé commencera le jour où l’espèce ne<br />

laissera plus mourir ses pauvres » (Perroux, 1969, p. 268). Ce qui « exige que l’homme ne<br />

détruise pas l’homme en le sacrifiant à l’argent » (Perroux, 1969, p. 262). L’économie peut<br />

donc être un humanisme scientifique en opposition à la société <strong>de</strong> l’argent qui est une<br />

société hypocrite :<br />

« cette société <strong>de</strong> l’enrichissement matériel ne peut avouer ses échecs. La pauvreté<br />

est opposée à ses objectifs : si elle la reconnaissait, elle se condamnerait elle-même.<br />

C’est donc le pauvre qui a tort, ce n’est pas la société <strong><strong>de</strong>s</strong> riches. » (…) « Malheur<br />

au pauvre : il ne vaut rien ! » (Perroux, 1969, p. 263).<br />

Or, cette hypocrisie, la science économique la reproduit. Elle nie ses échecs, faisant du<br />

chômage un taux naturel associé à <strong><strong>de</strong>s</strong> décisions volontaires <strong><strong>de</strong>s</strong> agents ; c’est la loi <strong>de</strong><br />

l’offre et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : vous me proposez un salaire trop faible, je ne travaille pas…<br />

Ainsi, les <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme ou la conviction religieuse ne sont en rien un<br />

fon<strong>de</strong>ment a priori, ils sont au contraire une justification logique, a posteriori, en tant que<br />

norme universelle, <strong>de</strong> l’humanisme scientifique qui veut que la science économique ne<br />

serve aucun intérêt particulier mais serve le but économique <strong>de</strong> l’humanité, à savoir le<br />

développement <strong>de</strong> cette humanité tout entière.<br />

La critique <strong>de</strong> l’économie ne s’arrête pas à ce premier élément d’hypocrisie. Elle<br />

peut être poussée plus loin et donner naissance à une alternative.<br />

B. Critique et reconstruction <strong>de</strong> la science économique.<br />

Les critiques <strong>de</strong> l’économie standard, outre celle <strong>de</strong> son hypocrisie, relèvent ses<br />

insuffisances alors même qu’elle tente <strong>de</strong> s’appliquer à tous les domaines <strong>de</strong> la société et<br />

<strong>de</strong> la vie humaine. Ces critiques, bien que n’étant pas un rejet strict, appellent une<br />

reformulation, voire une recréation, <strong>de</strong> la science économique, <strong>de</strong> ses métho<strong><strong>de</strong>s</strong> autant que<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> moyens et <strong><strong>de</strong>s</strong> fins qu’elle se propose.<br />

1. Critique <strong>de</strong> l’économisme pseudo-scientifique.<br />

Cette critique est multiforme et en premier lieu elle consiste à nouveau en<br />

l’hypocrisie, qui est associée au service <strong><strong>de</strong>s</strong> puissants. L’hypocrisie est alors double : elle<br />

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