02.10.2014 Views

l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

l'economie des droits de l'homme - creden - Université Montpellier I

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

surviendra que dans un avenir toujours plus lointain, mais auquel il convient <strong>de</strong> travailler,<br />

quitte à lui sacrifier aujourd’hui les <strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme (voir ce qui c’est passé en URSS<br />

sous Staline). Cependant, il convient aussi d’observer que l’on retrouve dans toute l’œuvre<br />

<strong>de</strong> Karl Marx un aspect excessivement concret <strong>de</strong> cette utopie.<br />

D’abord, Karl Marx entend par règne d’abondance la situation où les besoins<br />

naturels <strong>de</strong> l’homme seront satisfaits sans difficulté. On peut y inclure la réalisation <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>droits</strong> <strong>de</strong> l’homme fondamentaux ou, <strong>de</strong> manière encore plus restrictive, les simples<br />

besoins physiques et corporels <strong>de</strong> l’être humain.<br />

Ensuite, le danger <strong>de</strong> voir une restriction dans le point précé<strong>de</strong>nt, à savoir celui <strong>de</strong><br />

repousser toujours la libération <strong>de</strong> l’homme par la considération qu’il ne produit pas assez<br />

pour remplir ses premiers besoins, est écarté par l’analyse <strong>de</strong> Karl Marx. En effet, par<br />

royaume d’abondance, il entend aussi et surtout une ère où le travail sera réduit au<br />

minimum. La réduction du temps <strong>de</strong> travail est ainsi une mesure concrète du progrès,<br />

toujours d’actualité par ailleurs. Elle a le mérite d’indiquer que la satisfaction <strong><strong>de</strong>s</strong> besoins<br />

envisagée dans le premier point, reste très réduite car elle ne suppose que peu <strong>de</strong> chose, si<br />

l’on peut dire, et la vraie abondance n’est possible que lorsque ce minimum est reconnu<br />

comme tel. Car ce qui compte, ce n’est pas l’abondance matérielle, mais « le<br />

développement <strong>de</strong> la force productive <strong>de</strong> tous les individus. Dès lors, ce n’est plus le<br />

temps <strong>de</strong> travail, mais le temps disponible qui mesure la richesse » (Marx, 1858, p.348).<br />

Ainsi, l’étape <strong>de</strong> la société communiste est celle <strong>de</strong> « la libre individualité fondée sur le<br />

développement universel <strong><strong>de</strong>s</strong> hommes et sur la maîtrise <strong>de</strong> leur productivité sociale et<br />

collective ainsi que <strong>de</strong> leurs capacités sociales » (Marx, 1857a, p. 156) 27 .<br />

De cette maîtrise collective reconnue comme telle découle naturellement « une<br />

organisation du travail ayant pour conséquence la participation <strong>de</strong> l’individu à la<br />

consommation collective » (Marx, 1857a, p. 179). La seule trace d’utopie chez Marx est<br />

alors <strong>de</strong> croire que la production sera un jour jugée à une autre aune que celle du profit !<br />

Quoi qu’il en soit, il convient <strong>de</strong> souligner trois points pour conclure cette présentation.<br />

27 Voir aussi (Marx, 1858, p. 181) ; l’analyse <strong>de</strong> Karl Marx en terme <strong>de</strong> maîtrise du processus productif, qui<br />

implique notamment la réunion du travail manuel et du travail scientifique (Marx et Engels, 1875, p. 24) a été<br />

reprise et développée par Simone Weil (1934). A noter que pour ces auteurs, c’est le travail manuel qui est<br />

central. La question <strong>de</strong> leur portée se pose donc face à la montée <strong><strong>de</strong>s</strong> services et du « virtuel ». Son<br />

approfondissement mériterait à lui seul une thèse ; disons donc seulement que nous restons attaché au point<br />

<strong>de</strong> vue <strong>de</strong> ces auteurs, même si nous n’excluons pas <strong>de</strong> notre analyse les solutions, tout comme les<br />

problèmes, véhiculés par la montée <strong><strong>de</strong>s</strong> nouvelles technologies.<br />

98

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!