Supplément : Association AVEC n°639 18/05/2012 La transmission ...
Supplément : Association AVEC n°639 18/05/2012 La transmission ...
Supplément : Association AVEC n°639 18/05/2012 La transmission ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Rencontres Chiffres & Droit<br />
acquis ou souscrits avant le 1er janvier<br />
2006. Les plus-values concernées<br />
sont réduites d'un abattement d'un<br />
tiers par année de détention des titres<br />
au-delà de la cinquième et sont, par<br />
suite, totalement exonérées lorsque<br />
les titres sont détenus depuis plus de<br />
huit ans.<br />
Un report d'imposition sous<br />
condition de réemploi pour les<br />
plus-values de cession de titres<br />
Les plus-values de cession d'actions<br />
ou de parts de sociétés passibles de<br />
l'IS, ou de droits démembrés (usufruit<br />
ou nue-propriété) portant sur<br />
ces titres, peuvent, sous certaines<br />
conditions, bénéficier d'un report<br />
d'imposition lorsque la plus-value<br />
est réinvestie dans la souscription au<br />
capital d'une société passible de l'IS.<br />
Ce report se transforme en exonération<br />
définitive si les titres souscrits<br />
en réemploi sont conservés durant<br />
plus de 5 ans (applicable aux plusvalues<br />
réalisées à compter du 1er<br />
janvier 2011).<br />
Les prélèvements sociaux restent dus<br />
dans les conditions habituelles.<br />
Le mécanisme de report d'imposition<br />
qui s'y substitue est strictement<br />
encadré. Applicable sur demande, il<br />
concerne les seules cessions de participations<br />
de plus de 10 % détenues<br />
depuis au moins huit ans. De plus<br />
il est subordonné au réinvestissement<br />
par le cédant d'au moins 80 %<br />
du produit de cession (net de prélèvements<br />
sociaux) dans une société<br />
opérationnelle soumise à l'impôt sur<br />
les sociétés. Ce réinvestissement en<br />
numéraire doit intervenir dans les<br />
trois ans de la cession et représenter<br />
au moins 5 % des titres de la société<br />
bénéficiaire.<br />
A noter que cette souscription ne<br />
peut pas bénéficier des réductions<br />
d'impôt sur le revenu ou d'ISF.<br />
Le report se transforme en exonération<br />
définitive après cinq ans de<br />
détention.<br />
Participations excédant 25%:<br />
cessions au sein du groupe<br />
familial<br />
Lorsque les membres d'une même<br />
famille détiennent une participation<br />
importante dans une société soumise<br />
à l'impôt sur les sociétés ou à un<br />
impôt équivalent et ayant son siège<br />
dans un Etat membre de l'Union<br />
européenne (ou en Islande, en Norvège<br />
ou au Liechtenstein) les cessions<br />
de titres au sein du groupe<br />
familial sont exonérées lorsque les<br />
conditions suivantes sont réunies :<br />
- le cédant, son conjoint, leurs ascendants<br />
et leurs descendants, ainsi que<br />
leurs frères et sœurs, doivent avoir<br />
détenu ensemble, directement ou<br />
indirectement, plus de 25 % des<br />
droits dans les bénéfices sociaux<br />
à un moment quelconque au cours<br />
des cinq années précédant la cession<br />
;<br />
• la cession de ces droits doit<br />
être consentie, pendant la durée<br />
de la société, au profit de l'un des<br />
membres du groupe familial défini<br />
ci-dessus;<br />
• l'acquéreur ne doit pas revendre<br />
tout ou partie des droits à un tiers<br />
dans un délai de cinq ans.<br />
Les plus-values exonérées sont soumises<br />
aux prélèvements sociaux<br />
A noter : L'exonération est applicable<br />
lorsque la cession est effectuée au<br />
profit du conjoint d'un ascendant<br />
ou d'un descendant soumis à une<br />
imposition commune si toutes les<br />
autres conditions sont remplies (D.<br />
adm. 5 B-622 n° 15 et 16). Elle ne<br />
l'est pas en revanche lorsque la cession<br />
est consentie au conjoint d'un<br />
frère ou d'une sœur (Inst. 5 C-4-10)<br />
ou à une société «de famille» (Rép.<br />
Ligot : AN 24-8-1987 p. 4687 n°<br />
20897).<br />
Pacte fiscal / Dutreil<br />
Dans le cadre de la <strong>transmission</strong><br />
(par donation ou succession) d’une<br />
entreprise individuelle ou parts de<br />
société, la signature d’un pacte fiscal<br />
(dit pacte Dutreil) a des avantages.<br />
Le pacte fiscal s’applique aussi bien<br />
à la <strong>transmission</strong> de parts de sociétés<br />
ou de holdings animatrices (quel<br />
que soit leur régime fiscal) : ces titres<br />
transmis par donation ou succession<br />
et compris dans un pacte peuvent<br />
bénéficier de la même exonération<br />
partielle de droit de mutation à titre<br />
gratuit, à hauteur de 75% de la valeur<br />
des titres (sans limitation de montant)<br />
En pratique, cette exonération est<br />
accordée si :<br />
- les titres transmis ont fait l’objet<br />
d’un engagement collectif de conservation<br />
d’une durée minimale de 2 ans<br />
pris par le donateur, le défunt avec au<br />
moins un autre associé,<br />
- cet engagement porte sur au moins<br />
34% des droits financiers et des droits<br />
de vote (pour les sociétés non cotées)<br />
- à compter de la <strong>transmission</strong>, les<br />
héritiers ou donataire poursuivent<br />
l’engagement collectif jusqu’à son<br />
terme<br />
- chaque héritier ou donataire s’engage<br />
à conserver les titres transmis<br />
pendant une durée de 4 ans à compter<br />
de la fin de l’engagement collectif<br />
de conservation,<br />
- l’un des associés signataire du pacte<br />
ou l’un des héritiers ou donataires<br />
ayant pris l’engagement individuel<br />
de conservation exerce une fonction<br />
de direction pendant une durée de<br />
l’engagement collectif et les trois ans<br />
qui suivent la <strong>transmission</strong>.<br />
À noter que les héritiers voulant<br />
bénéficier du pacte Dutreil peuvent<br />
aussi conclure en lieu et place de<br />
leurs parents un engagement collectif<br />
dans les six mois suivant le décès.<br />
Cela les contraint à conserver les<br />
titres pendant deux ans préalablement<br />
à l’engagement individuel de<br />
quatre ans.<br />
Abattement en cas de donation<br />
d'entreprise aux salariés<br />
Les donations en pleine propriété de<br />
fonds artisanaux, de fonds de commerce,<br />
de fonds agricoles ou de clientèles<br />
d'une entreprise individuelle ou<br />
de titres d'une société, ouvrent droit,<br />
sur option du donataire, à un abattement<br />
de 300 000 € sur la valeur<br />
du fonds ou de la clientèle ou sur la<br />
fraction de la valeur des titres représentative<br />
du fonds ou de la clientèle.<br />
Le bénéfice de cet abattement est<br />
subordonné aux conditions suivantes:<br />
• l'entreprise ou la société exerce une<br />
activité industrielle, commerciale,<br />
artisanale, agricole ou libérale ;<br />
• les donataires sont titulaires d'un<br />
contrat de travail à durée indéterminée<br />
depuis deux ans au moins<br />
et exercent leurs fonctions à temps<br />
plein, ou sont titulaires d'un contrat<br />
d'apprentissage. Ces contrats sont<br />
conclus avec l'entreprise dont le<br />
fonds (ou la clientèle) est transmis<br />
ou avec la société dont les parts ou<br />
actions sont transmises.<br />
• les donataires poursuivent à titre<br />
d'activité professionnelle unique et<br />
de manière effective et continue,<br />
pendant cinq ans à compter de la<br />
<strong>transmission</strong>, l'exploitation du fonds<br />
ou l'activité de la société. Par ailleurs,<br />
l'un d'eux assure, pendant la<br />
même période, la direction effective<br />
de l'entreprise ;<br />
• le fonds (ou la clientèle) doit être<br />
détenu depuis plus de deux ans par<br />
le donateur ou la société lorsqu'il a<br />
été acquis à titre onéreux ;<br />
• lorsque la <strong>transmission</strong> porte sur<br />
des parts ou actions acquises à titre<br />
onéreux, le donateur doit les détenir<br />
depuis plus de deux ans.<br />
L'abattement ne peut s'appliquer<br />
qu'une fois entre un même donateur<br />
et un même donataire.<br />
Location des parts sociales<br />
<strong>La</strong> location de parts sociales, qui est<br />
une création récente de notre droit,<br />
est le pendant pour les sociétés de la<br />
location-gérance.<br />
Elle a un but de <strong>transmission</strong><br />
puisque ce contrat de location de<br />
parts sociales ou d’actions, qui a été<br />
consacré par la loi du 2 août 20<strong>05</strong> en<br />
faveur des PME, est inscrit dans le<br />
titre IV du Code de commerce dont<br />
le titre est « Transmission et reprise<br />
des entreprises » (articles L. 239-1 à<br />
L. 239-5).<br />
Il faut donc faire un contrat de location<br />
dans lequel le bailleur s’engage<br />
à faire jouir des parts et actions pendant<br />
un certain temps et moyennant<br />
un certain prix.<br />
On applique les règles générales du<br />
contrat de location prévues par le<br />
Code civil (articles 1709 et suivants).<br />
Comme pour la location-gérance,<br />
c’est un moyen pour un futur acquéreur<br />
de tester l’entreprise mais aussi<br />
de se constituer des revenus pour<br />
l’acheter.<br />
En revanche, cela nécessite une<br />
préalable modification des statuts<br />
puisque, pour qu’un associé ou un<br />
actionnaire puisse consentir un<br />
contrat de location-gérance sur ses<br />
propres actions, il faut que les statuts<br />
le prévoient (article L. 239-1 alinéa 1<br />
du Code de commerce).<br />
Le locataire ne peut être qu’une personne<br />
physique.<br />
<strong>La</strong> location ne peut porter que sur<br />
des titres nominatifs non négociables<br />
sur le marché réglementé (pour les<br />
sociétés anonymes, elle n’est possible<br />
que si elles ne sont pas cotées).<br />
Un certain nombre de types d’actions<br />
sont exclus de ce système (article L.<br />
239-1 alinéas 3 à 6 du Code de commerce)<br />
:<br />
1°/ les parts et actions détenues par<br />
des personnes physiques dans le<br />
cadre de leur patrimoine privé,<br />
2°/ les actions inscrites avec une<br />
société de capital-risque ou une<br />
société unipersonnelle d’investissement<br />
à risque,<br />
3°/ si les actions sont détenues par<br />
un fonds commun de placement à<br />
risque, dans l’innovation ou de proximité,<br />
4°/ si nous sommes dans le cadre<br />
d’une société d’exercice libéral (sauf<br />
si la location est faite à des salariés<br />
ou collaborateurs libéraux exerçant<br />
en son sein).<br />
<strong>La</strong> sous-location et le prêt des actions<br />
concernées sont, en revanche, interdits<br />
à peine de nullité.<br />
Sur le plan formel, le contrat doit<br />
obligatoirement être écrit et enregistré.<br />
Les conditions d’opposabilité sont<br />
celles de l’article 1690 du Code civil,<br />
c'est-à-dire la signification par Huissier<br />
ou l’acceptation par la société,<br />
par l’intermédiaire de son représentant<br />
légal.<br />
Le locataire doit, bien entendu, avoir<br />
reçu l’agrément des autres associés,<br />
selon les modalités qui auront été<br />
prévues par les statuts mais aussi par<br />
cette règle.<br />
Le locataire, en pratique, est assimilé<br />
dans ses obligations à l’usufruitier.<br />
Il doit donc conserver la substance<br />
de la chose mais a le droit d’en user<br />
et de l’exploiter.<br />
En revanche, il paie un loyer.<br />
Cela a des conséquences pour les<br />
droits de vote.<br />
Le bailleur reste détenteur des droits<br />
de vote pour toute décision concernant<br />
les modifications statutaires<br />
ou changement de nationalité de la<br />
société.<br />
Cependant, le locataire a des droits<br />
de vote aux assemblées ordinaires.<br />
A la différence d’autres cas, il ne peut<br />
pas y avoir d’aménagements de ces<br />
règles sur les droits de vote.<br />
Il se pose après, toujours en cas de<br />
location, les mêmes questions pour<br />
le fonds de commerce.<br />
Il faut que le loyer soit conforme à<br />
une réalité, c'est-à-dire ni excessif, ni<br />
dérisoire, et que cette location ne soit<br />
pas une façon de détourner les règles<br />
de cession d’actions avec la fiscalité<br />
afférente (plus-value pour le cédant,<br />
droits d’enregistrement pour l’acquéreur).<br />
l Vendredi <strong>18</strong> mai <strong>2012</strong> l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 32 l