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Supplément : Association AVEC n°639 18/05/2012 La transmission ...

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Rencontres Chiffres & Droit<br />

b. Donation de titres : Dans ce cas,<br />

le sursis d'imposition dont ont pu<br />

bénéficier les plus-values d'apport<br />

sur éléments non amortissables sera<br />

maintenu dès lors que les bénéficiaires<br />

accepteront de se substituer<br />

au donateur dans ses obligations.<br />

Le prélèvement fiscal le plus lourd<br />

sera alors représenté par les droits de<br />

donation, payables sur une période<br />

de dix ans après un différé de paiement<br />

de 5 ans.<br />

A noter, si le dirigeant décide de se<br />

réserver l'usufruit des titres transmis,<br />

il pourra, sous certaines conditions,<br />

conserver le bénéfice de l'exonération<br />

d'ISF applicable aux biens professionnels<br />

à raison de la nue-propriété<br />

de ces titres.<br />

Dans les différentes hypothèses envisagées,<br />

l'ancien exploitant pourra,<br />

tout en restant associé de la société<br />

qu'il a créée, éviter une dispersion<br />

excessive de son capital en souscrivant<br />

un engagement collectif de<br />

conservation des titres avec d'autres<br />

associés. A son décès, ou à la date<br />

qu'il aura choisie pour faire donation<br />

de ses titres, ses héritiers ou donataires<br />

pourront ainsi bénéficier d'une<br />

exonération de droit de mutation à<br />

titre gratuit à concurrence de 75 % de<br />

la valeur des titres transmis, à condition<br />

de prendre à leur tour l'engagement<br />

de conserver durablement ces<br />

titres et, pour au moins l'un d'entre<br />

eux ou des associés ayant souscrit<br />

l'engagement de conservation initial,<br />

d'exercer dans la société son activité<br />

principale (société de personnes) ou<br />

des fonctions de direction (société<br />

soumise à l'IS).<br />

Retrait des biens immobiliers<br />

dans le patrimoine privé de<br />

l’exploitant<br />

L’exploitant qui met son entreprise<br />

en société peut transférer dans son<br />

patrimoine privé les biens immobiliers<br />

qui figuraient à l’actif de l’exploitation<br />

à condition de les mettre<br />

à la disposition de la société par un<br />

bail d’au moins 9 ans.<br />

Ce retrait donne lieu à la taxation<br />

immédiate, selon le régime des plusvalues<br />

professionnelles, des plusvalues<br />

acquises par ces biens immobiliers.<br />

L’apporteur peut ainsi, en donnant les<br />

immeubles en location à la société,<br />

se ménager une source régulière de<br />

revenus (imposables dans la catégorie<br />

des revenus fonciers).<br />

Cette plus-value peut le cas échéant<br />

faire l’objet d’un abattement de 10%<br />

par année de détention au-delà de la<br />

5ème année. Cet abattement conduit<br />

à une exonération totale des plusvalues<br />

au bout de 15 ans. (CGI art.<br />

151 septies B).<br />

e) Location-gérance du fonds<br />

Il existe trois façons de gérer un<br />

fonds de commerce :<br />

1. L’exploitation personnelle (les<br />

bénéfices sont des BIC professionnels)<br />

2. L’exploitation confiée à un<br />

gérant mandataire.<br />

Cette forme d’exploitation se rencontre<br />

souvent dans le cadre de petits<br />

CASINO, stations-services ou hôtels.<br />

<strong>La</strong> société qui est propriétaire du<br />

fonds de commerce assume seule<br />

l’exploitation, perçoit les bénéfices<br />

et paie les impôts.<br />

Le gérant mandataire agit au nom et<br />

pour le compte du propriétaire.<br />

Sa rémunération est imposée comme<br />

des traitements et salaires.<br />

3. L’exploitation confiée à un locataire-gérant.<br />

C’est cette hypothèse que nous pouvons<br />

envisager.<br />

En effet, certains commerçants<br />

donnent leur fonds en location comme<br />

d’autres louent des immeubles afin<br />

d’en tirer des revenus.<br />

<strong>La</strong> seule condition est que le fonds<br />

existe au moins depuis 2 ans (article<br />

L. 144-3 du Code de commerce).<br />

Sur le plan juridique, le bailleur perd<br />

sa qualité de commerçant tandis que<br />

le nouvel exploitant l’acquièrt.<br />

Sur le plan fiscal, le locataire-gérant<br />

est imposé comme un commerçant<br />

ordinaire.<br />

C’est en effet lui qui a la gestion et qui<br />

en tire les bénéfices.<br />

Il a donc des BIC.<br />

Mais le bailleur est également imposé<br />

comme un commerçant dans la catégorie<br />

des BIC pour les redevances<br />

qu’il perçoit.<br />

Ces redevances constituent des revenus<br />

à déclarer pour le bailleur et sont<br />

des charges déductibles pour le locataire-gérant.<br />

Il est important de savoir que, pour<br />

le bailleur, son fonds est alors soumis<br />

à l’impôt sur la fortune puisqu’il ne<br />

l’exploite plus.<br />

Il n’a donc pas l’exemption de l’outil<br />

de travail.<br />

En lui-même, le contrat de locationgérance<br />

ne constitue pas un mode de<br />

<strong>transmission</strong> de l’entreprise.<br />

En effet, il n’y a pas de <strong>transmission</strong><br />

de la propriété et de cession d’activité.<br />

Mais, c’est parfois un préalable assez<br />

commode pour trouver un successeur.<br />

Pour le candidat à l’acquisition, ce<br />

serait une sorte de période d’essai lui<br />

permettant de tester la rentabilité de<br />

l’affaire.<br />

S’il ne dispose pas au départ des ressources<br />

nécessaires, il s’aménagera<br />

le temps d’une épargne supplémentaire.<br />

Mais, dans ce cas là, il faut penser à<br />

inclure dans le contrat de locationgérance<br />

une promesse de vente.<br />

Il faut aussi faire attention de ne pas<br />

utiliser la location-gérance d’une<br />

façon abusive et donc sanctionnable<br />

par l’administration fiscale.<br />

En effet, les loyers doivent être raisonnables<br />

et correspondre à la valeur<br />

locative réelle du fonds.<br />

A défaut, l’administration fiscale<br />

pourrait y voir un acte anormal de<br />

gestion si les redevances sont soit<br />

insuffisantes, soit excessives.<br />

Il ne faut pas, par exemple, que cette<br />

location-gérance soit un moyen de<br />

contourner les règles de la cession<br />

de l’entreprise et notamment du paiement<br />

d’une éventuelle plus-value.<br />

L’administration fiscale peut aller<br />

plus loin et même estimer que nous<br />

sommes face à un abus de droit et<br />

que la location-gérance déguise donc<br />

une cession de fonds.<br />

* Le schéma suivant indique le régime applicable en fonction de ces hypothèses<br />

Régime fiscal<br />

Régime fiscal de la cession des<br />

Activité de la société<br />

de la société<br />

titres détenus par une PP (1)<br />

Société soumise à l’IS Quelle que soit son activité Plus-values mobilières<br />

1. L’associé exerçant son activité<br />

professionnelle dans la société :<br />

Plus-values Professionnelle (2)<br />

Société relevant de l’IR<br />

Il convient donc de faire attention au<br />

cadre juridique dans lequel on met en<br />

place ce contrat.<br />

Si la location-gérance succède à une<br />

cession de l’activité, se pose le problème<br />

des plus-values.<br />

<strong>La</strong> location-gérance en elle-même<br />

n’entraîne pas perception des plusvalues<br />

puisqu’il ne s’agit que d’une<br />

modification des conditions d’exploitation<br />

et pas d’une cession.<br />

En revanche, les plus-values sont<br />

dues si, ultérieurement, intervient<br />

une vente.<br />

Mais, il faut faire attention parce que<br />

le préalable de la location-gérance<br />

peut faire perdre certains avantages<br />

au cédant.<br />

Il ne peut pas invoquer l’exonération<br />

réservée aux petites entreprises du<br />

fait qu’il n’exerce pas l’activité professionnelle<br />

dans l’entreprise.<br />

Cette exonération des plus-values<br />

réservée aux TPE est régie par l’article<br />

151 septies du Code général des<br />

impôts.<br />

Il s’agit d’une exonération pour les<br />

entreprises dont les recettes annuelles<br />

H.T. ne dépassent pas 350.000 € pour<br />

les entreprises de vente, les hôtels, les<br />

loueurs meublés, les cafés et les restaurants,<br />

et 126.000 € pour les autres<br />

prestataires de services.<br />

Il y a une exonération totale ou<br />

dégressive selon le montant du<br />

chiffre d’affaires.<br />

En revanche, la location-gérance suivie<br />

d’une cession au locataire-gérant<br />

peut apporter certains avantages.<br />

Si la valeur du fonds n’excède pas<br />

500.000 €, le vendeur peut bénéficier<br />

de l’exonération des plus-values<br />

à condition que la cession ait lieu<br />

au profit du locataire-gérant (article<br />

238 quindecies du Code général des<br />

impôts).<br />

Il faut, malgré tout, que le cédant ait,<br />

avant la location-gérance, exploité au<br />

moins 5 ans l’activité.<br />

De même, il pourra toujours bénéficier<br />

de l’exonération due au moment<br />

du départ à la retraite à condition<br />

toujours que la cession se fasse au<br />

profit du locataire-gérant.<br />

<strong>La</strong> société<br />

Société exerçant une activité<br />

BIC, BNC, BA<br />

Société à prépondérance<br />

immobilière<br />

2. L’associé n’exerçant pas son<br />

activité professionnelle dans la<br />

société : Plus-values mobilière<br />

Plus-values immobilière<br />

(1). Le régime des plus-values mobilières et des plus-values immobilières ne concerne que les<br />

cessions et transactions à titre onéreux emportant transfert de propriété, alors que le régime<br />

des plus-values professionnelles s’applique en cas de cession à titre onéreux ou à titre gratuit<br />

ou bien lorsque le contribuable cesse d’exercer son activité dans la société<br />

(2). L’associé qui cesse d’exercer son activité dans une société, en principe imposé sur la plusvalue<br />

réalisée à la date de cet événement, peut bénéficier de régimes d’exonérations ou de<br />

report d’imposition<br />

Quel régime d’imposition pour les<br />

plus-values de cessions de titres ?<br />

Les cessions de titres onéreux détenus<br />

par une personne physique sont<br />

susceptibles d’être imposées :<br />

a. à 19% : Société passible de l’IS,<br />

- Soit suivant le régime des plusvalues<br />

mobilières (CGI art. 150-0 A<br />

à 150-0 E),<br />

b. à 16% : Société relevant de l’impôt<br />

sur le revenu<br />

• Soit suivant le régime des plusvalues<br />

professionnelles, si le cédant<br />

exerce son activité<br />

• Soit suivant le régime des plusvalues<br />

immobilières, si la cession<br />

porte sur des titres de sociétés<br />

à prépondérance immobilière<br />

* voir tableau ci-dessus<br />

En outre, en cas de cessions de titres,<br />

cette vente dégagera en principe une<br />

plus-value imposable au taux de<br />

16% (société relevant de l'impôt sur<br />

le revenu) ou 19 % (société passible<br />

de l'IS) plus les prélèvements sociaux<br />

de 13,5%.<br />

Selon les cas, le cédant pourra toutefois<br />

bénéficier, soit de l'une ou<br />

l'autre des exonérations prévues par<br />

les articles :<br />

• 151 septies (régime des petites<br />

entreprises),<br />

• 238 quindecies (entreprises dont la<br />

valeur n'excède pas 500 000 €),<br />

• 151 septies A ou 150-0 D ter (départ<br />

à la retraite),<br />

-• 150-0 A (cession au profit d'un<br />

membre du groupe familial) ;<br />

Abattement pour durée de<br />

détention (dirigeant de PME)<br />

Le dispositif général d'abattement<br />

pour durée de détention de titres<br />

de sociétés soumises à l'IS prévu<br />

à l'article 150-0 D bis du CGI, qui<br />

devait entrer en vigueur en <strong>2012</strong>, a<br />

été supprimé par la loi de finances<br />

pour <strong>2012</strong>, et remplacé par un mécanisme<br />

de report d'imposition sous<br />

condition de réemploi.<br />

Toutefois, ce dispositif d'abattement<br />

spécifique aux dirigeants qui cèdent<br />

leur société à l'occasion de leur départ<br />

en retraite reste en revanche applicable<br />

jusqu'au 31 décembre 2013.<br />

Peuvent en bénéficier, sous certaines<br />

conditions, les plus-values de cession<br />

d'actions ou de parts de sociétés passibles<br />

de l'impôt sur les sociétés, ou<br />

de droits démembrés (usufruit ou<br />

nue-propriété) portant sur ces titres,<br />

suite en p.8<br />

l Vendredi <strong>18</strong> mai <strong>2012</strong> l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 31 l

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