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Supplément : Association AVEC n°639 18/05/2012 La transmission ...

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Rencontres Chiffres & Droit<br />

I<br />

LES PRINCIPAUX CONTRATS<br />

l est important de vérifier, préalablement<br />

à la <strong>transmission</strong> de l’entreprise,<br />

la situation de la plupart des contrats<br />

d’assurances et notamment de les<br />

remanier en ce qui concerne les conditions<br />

de prise en charge de l’assurance des locaux<br />

lorsque l’on était son propre bailleur et que<br />

l’on va devenir, selon une modalité ou une<br />

autre, celui du repreneur.<br />

Il est fondamental aussi de vérifier si on a bien<br />

mis à jour, par d’éventuels avenants, les<br />

relations contractuelles avec les principaux<br />

partenaires et fournisseurs afin d’éviter qu’à<br />

l’occasion du changement de direction, un<br />

certain nombre d’accords puissent être<br />

remis en cause parce qu’ils étaient eux aussi<br />

en tacite reconduction, etc…<br />

Il faut aussi faire très attention à tous les<br />

contrats (cela existe notamment et pas uniquement<br />

dans le cadre des contrats entre<br />

constructeurs et concessionnaires automobiles)<br />

où il y a une clause de «intuitu personae»<br />

liée au dirigeant.<br />

En effet, dans un certain nombre de<br />

contrats, le fait que le dirigeant ou les principaux<br />

associés changent permet au cocontractant<br />

de remettre en cause sa relation<br />

contractuelle.<br />

Ce point doit être vérifié, surtout lorsqu’il s’agit<br />

d’un contrat aussi fondamental que celui<br />

liant un concessionnaire à un constructeur,<br />

et anticipé par des démarches préalables de<br />

présentation du successeur et d’agrément de<br />

celui-ci par le partenaire.<br />

Malgré tout, d’une façon générale, lorsqu’il<br />

s’agit de restructurer l’entreprise, il faut quand<br />

même être conscient des besoins réels de celle-ci.<br />

Il n’est pas obligatoirement opportun de faire<br />

des montages compliqués et inutiles qui auront<br />

un coût incontestable.<br />

Il ne parait pas indispensable, par exemple pour<br />

un petit épicier qui souhaite céder son activité,<br />

de se constituer en S.A.S.<br />

Il faut donc savoir quel est « le produit » et<br />

comment on souhaite mettre en œuvre la<br />

<strong>transmission</strong>.<br />

Les choses sont, bien entendu, tout à fait<br />

différentes selon que l’on transmette à des tiers,<br />

des anciens partenaires ou collaborateurs, ou<br />

des membres de sa famille.<br />

II – Comment préparer la <strong>transmission</strong> de son entreprise<br />

A) <strong>La</strong> <strong>transmission</strong> volontaire<br />

<br />

L’entreprise<br />

individuelle<br />

a) Donation de l’entreprise<br />

Si les futurs repreneurs à la reprise<br />

sont les héritiers, l’exploitant individuel<br />

peut opérer la <strong>transmission</strong> de<br />

son entreprise par voie de donation.<br />

<strong>La</strong> donation et, en présence de plusieurs<br />

enfants, la donation-partage<br />

sont des outils fondamentaux pour<br />

préparer la <strong>transmission</strong> d’une entreprise<br />

individuelle.<br />

D’un point de vue fiscal, la donation<br />

de l’entreprise individuelle produit<br />

les mêmes effets que la vente de<br />

l’entreprise. Ainsi, elle se traduit, en<br />

principe, par l’imposition immédiate<br />

des bénéfices et des plus-values, sauf<br />

application possible selon les cas<br />

d’exonérations.<br />

A cet effet, l’entreprise individuelle<br />

relevant de l’impôt sur le revenu (IR)<br />

dont l’activité, artisanale, commerciale,<br />

industrielle, libérale ou agricole<br />

a été exercée depuis au moins 5 ans<br />

et dont le chiffre d’affaires n’excède<br />

pas certains seuils peut bénéficier<br />

d’une exonération total ou partielle<br />

sur les plus-values d’actifs immobilisés,<br />

autres que les terrains à bâtir.<br />

L’exonération s’étend non seulement<br />

à l’IR mais également aux prélèvements<br />

sociaux.<br />

Ainsi, les exonérations de plus-values<br />

applicables, sous conditions, sont :<br />

- Soit une exonération totale ou partielle<br />

en cas de cession d’élément<br />

d’actif immobilisé (CGI art. 151 septies)<br />

- Soit une exonération totale ou partielle<br />

en cas de <strong>transmission</strong> à titre<br />

gratuit (donation et succession)<br />

d’une entreprise individuelle ou<br />

d’une branche complète d’activité<br />

(CGI art. 238 quindecies)<br />

- Soit d’une exonération totale après<br />

une période de 5 ans de report d’imposition<br />

en cas de donation d’une<br />

entreprise individuelle (CGI art. 41)<br />

Néanmoins, si l’exploitant ne peut<br />

pas prétendre à une exonération<br />

totale ou partielle, le bénéficiaire de<br />

la <strong>transmission</strong> peut, en l’application<br />

de l’article 41 CGI, demander le<br />

report d’imposition des plus-values<br />

constatées à l’occasion de la <strong>transmission</strong>,<br />

jusqu’à la date de cession<br />

ou cessation de l’entreprise. Ces plusvalues<br />

en report seront totalement<br />

exonérées si l’activité est poursuivie<br />

pendant au moins 5 ans par le bénéficiaire.<br />

L’exonération sera également maintenue<br />

si le bénéficiaire décide de former<br />

une société dans les conditions<br />

de l’article 151 octies du CGI, sous<br />

réserve qu’il s’engage à s’acquitter les<br />

impôts en report qui deviendraient<br />

exigibles avant la fin du délai de 5<br />

ans suivant la donation.<br />

En matière de droits d’enregistrement,<br />

la donation d’une entreprise<br />

donne lieu, dans tous les cas, à l’application<br />

des droits de mutations à<br />

titre gratuit.<br />

Pour le calcul des droits de donation,<br />

les dettes de l’entreprise individuelle<br />

mises à la charge du donataire sont<br />

déductibles de l’assiette des droits<br />

de donation, selon l’application de<br />

l’article 776 bis du CGI.<br />

<strong>La</strong> donation d’une entreprise individuelle<br />

peut bénéficier d’un abattement<br />

de 75% de la valeur des biens<br />

transmis lorsque le donataire prend<br />

l’engagement de conserver les biens<br />

affectés à l’exploitation et s’engage<br />

à poursuivre l’exploitation ; cette<br />

exonération peut se cumuler, le cas<br />

échéant, avec une réduction de 50%<br />

des droits liée à l’âge du donateur.<br />

b) Cession de l’entreprise et<br />

la responsabilité de l’acquéreur<br />

et du cédant<br />

<strong>La</strong> vente pure et simple du fonds et<br />

des éléments qui lui sont affectés<br />

déclenche l'imposition immédiate<br />

des bénéfices non encore taxés et de<br />

l'ensemble des plus-values de cession,<br />

sauf application d’un régime<br />

d’exonération.<br />

Cette opération met en outre à la<br />

charge des acquéreurs, ou de la<br />

société qu'ils auront constituée pour<br />

opérer le rachat, le droit de cession<br />

de fonds de commerce au taux de 3 %<br />

sur la fraction du prix comprise entre<br />

23 000 € et 200 000 € et de 5 % sur la<br />

fraction excédant 200 000 €.<br />

Il faut envisager plusieurs hypothèses<br />

:<br />

1°/ <strong>La</strong> cession de fonds de commerce<br />

Dans le cadre d’une cession de fonds<br />

de commerce, il n’y a <strong>transmission</strong><br />

que d’un actif et pas de passif (sous<br />

réserve du fait que des contrats en<br />

cours peuvent générer un passif).<br />

En revanche, il existe un système de<br />

séquestre conventionnel obligatoire.<br />

Ce séquestre est obligatoire et est très<br />

important pour :<br />

- l’acquéreur afin de lui apporter la<br />

sécurité que, du fait des dettes éventuelles<br />

du vendeur, il n’aura pas à<br />

subir le paiement d’un supplément<br />

de prix en vertu du principe de solidarité<br />

entre le vendeur et l’acquéreur<br />

pour le paiement de certaines dettes<br />

fiscales ;<br />

- les créanciers publics (l’administration<br />

fiscale) et privés (inscrits ou<br />

chirographaires). Ils peuvent faire<br />

payer leurs créances par le séquestre<br />

qui joue le rôle de répartiteur de cotisations<br />

et disposent, par la publicité<br />

légale, d’une faculté de surenchère.<br />

- le vendeur qui a la garantie de recevoir<br />

les fonds car il en a éventuellement<br />

besoin pour investir dans une<br />

autre affaire.<br />

Le vendeur doit être conscient du fait<br />

qu’il existe un délai qui est au minimum<br />

de trois mois mais qui peut aller<br />

jusqu’à cinq mois et quinze jours, à<br />

compter de la signature de l’acte,<br />

pendant la durée de ce séquestre.<br />

Le rédacteur doit, en effet, faire une<br />

publicité dans un journal d’annonces<br />

légales qui doit paraître dans les<br />

quinze jours de la signature avec<br />

mention des références de l’enregistrement<br />

de l’acte (article L. 141-12 du<br />

Code de commerce).<br />

Le délai incompressible est celui de<br />

trois mois à compter de l’enregistrement<br />

auprès de l’administration fiscale.<br />

Il est prévu par l’article L. 143-21 du<br />

Code de commerce et par l’article<br />

1684 du Code général des impôts qui<br />

crée une solidarité entre le vendeur<br />

et l’acquéreur pour le paiement qui<br />

l Vendredi <strong>18</strong> mai <strong>2012</strong> l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 29 l<br />

© Ilona Baha - fotolia.com<br />

est dû par le vendeur à l’administration<br />

fiscale (impôt sur le revenu au<br />

titre des bénéfices réalisés, impôt des<br />

sociétés, taxe d’apprentissage, T.V.A.,<br />

etc…).<br />

Mais, pour d’autres créanciers pouvant<br />

faire opposition (l’URSSAF, les<br />

caisses de retraite, etc…), le délai<br />

peut être porté à cinq mois et quinze<br />

jours.<br />

Une technique pour éviter ces délais<br />

est que, avec l’aide de l’Expert-comptable<br />

notamment, le vendeur fournisse<br />

au séquestre des justificatifs<br />

du fait qu’il est en règle avec l’administration<br />

fiscale et les principaux<br />

créanciers institutionnels afin qu’il<br />

puisse avoir un acompte significatif<br />

sur les fonds séquestrés.<br />

Pour autant, nous sommes dans le<br />

cadre d’un contrat et cela implique<br />

les règles générales du droit contractuel<br />

avec une possibilité de responsabilité<br />

contractuelle s’il s’avère qu’il<br />

y a eu des fraudes, de fausses déclarations,<br />

etc…<br />

Il convient de rappeler que, depuis la<br />

réforme sur la prescription, le délai<br />

est de cinq ans à partir de la découverte<br />

des faits.<br />

Le débat de la prescription peut être<br />

intéressant selon que le vendeur<br />

veuille essayer de poser le débat sur<br />

le vice du consentement (erreur, dol),<br />

où la prescription est de cinq ans à<br />

partir de la découverte, ou sur le vice<br />

caché où, ici, le délai est de deux ans<br />

à partir de la découverte.<br />

2°/ <strong>La</strong> cession de contrôle d’une<br />

société<br />

Celle-ci peut se faire de multiples<br />

façons mais le cas le plus classique<br />

est la cession des droits sociaux<br />

(parts ou actions).<br />

C’est dans ce cadre que la pratique<br />

a créé depuis longtemps des conventions<br />

de garantie afin d’aménager la<br />

garantie légale de l’acheteur.<br />

Elles protègent, bien entendu, l’acquéreur<br />

puisqu’à la différence de<br />

l’acquéreur du fonds de commerce,<br />

l’acquéreur de parts sociales acquiert<br />

un actif mais aussi un passif qui peut<br />

être inconnu.<br />

suite en p.6

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