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Supplément : Association AVEC n°639 18/05/2012 La transmission ...

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Rencontres Chiffres & Droit<br />

Vendredi 27 avril <strong>2012</strong><br />

Compte-rendu du débat<br />

à Saint-<strong>La</strong>urent-du-Var - Hôtel Novotel Cap 3000<br />

en partenariat avec<br />

<strong>Association</strong> interprofessionnelle Avocats et Experts-comptables<br />

<strong>La</strong> <strong>transmission</strong> d’entreprise<br />

Intervenants : Me Emmanuel Voisin-Moncho, Avocat, et M. Richard Varlet, Expert-comptable<br />

et Commissaire aux comptes.<br />

E<br />

n préalable, nous pourrions<br />

nous poser la question<br />

de savoir «pourquoi<br />

transmettre une entreprise<br />

?».<br />

En effet, si cette notion semble<br />

évidente pour les sociétés<br />

d’une certaine taille, qui ont<br />

donc une valeur patrimoniale<br />

incontestable (sur laquelle il<br />

faudra malgré tout revenir<br />

pour savoir comment l’évaluer<br />

et comment l’optimiser dans le<br />

cadre d’un audit et d’une restructuration<br />

préalables), la<br />

question peut se poser pour<br />

un certain nombre d’activités:<br />

professions libérales, artisans,<br />

petits commerces, etc…<br />

Effectivement, si dans certaines<br />

activités il est possible<br />

(quoi que nécessitant un travail<br />

malgré tout important préalablement)<br />

d’arriver à un chiffre<br />

précis de la valeur de l’entreprise,<br />

dans le cadre d’activités<br />

marquées par un « intuitu personae<br />

» très fort et surtout non<br />

structurées avec du personnel,<br />

la question de la <strong>transmission</strong><br />

de l’entreprise ou plus particulièrement<br />

de la clientèle se pose.<br />

Indépendamment de l’aspect<br />

patrimonial (la volonté de<br />

valoriser le travail accumulé<br />

pendant de nombreuses années<br />

mais aussi de s’assurer un Emmanuel Voisin-Moncho et Richard Varlet.<br />

complément de revenus sur une<br />

période a priori de retraite ou en<br />

vue de relancer une nouvelle activité), il existe une autre raison qui pousse à<br />

dire qu’il faut impérativement envisager la <strong>transmission</strong> de l’entreprise : arrêter<br />

une activité a un coût.<br />

En effet, un petit artisan, un petit commerçant ou une profession libérale en fin<br />

de carrière et sans successeur pourrait être tenté de ne pas se poser le problème<br />

de la <strong>transmission</strong> de l’entreprise.<br />

Il pourrait préférer « liquider son stock » et mettre un terme à son activité<br />

avant de prendre sa retraite ou passer à autre chose.<br />

L’idée est que le temps passé à cette <strong>transmission</strong> pour un prix modeste ne<br />

vaudrait pas le coup.<br />

C’est oublier que lorsque l’on arrête une activité, cela à un coût fiscal et social.<br />

On se retrouve avec une fiscalité décalée des charges sociales qui le sont autant,<br />

et sans continuer d’avoir les revenus correspondants.<br />

Si on a du personnel, même peu, il faut mettre en place une procédure de<br />

licenciement économique, payer les indemnités, etc…<br />

Il y a le coût de la résiliation de certains contrats, etc…<br />

En conséquence, il est toujours préférable, même dans le cadre d’une activité<br />

modeste qui ne pourrait pas être transmise en général à un prix important, de<br />

céder l’activité, même pour un montant faible, afin que le successeur puisse<br />

prendre en charge les contrats en cours et le coût de leur poursuite ou résiliation.<br />

A défaut, le petit chef d’entreprise concerné risque de se retrouver avec une<br />

perte sèche lors de son départ à la retraite.<br />

Ce problème évacué, nous allons voir qu’avant d’envisager les possibilités de<br />

<strong>transmission</strong> de l’entreprise avec, sous l’angle croisé de l’Expert-comptable et<br />

de l’Avocat, les aspects juridiques, fiscaux, sociaux et comptables, il convient<br />

de savoir qu’avant toute <strong>transmission</strong>, le préalable est de connaître l’entreprise<br />

dont on dispose.<br />

Il faut l’évaluer et se poser un nombre important de questions afin de la restructurer<br />

pour la céder dans les meilleures conditions.<br />

Si cet audit n’est pas fait par celui qui veut transmettre, il sera obligatoirement<br />

fait (du moins, on le lui conseille) par celui qui veut l’acquérir.<br />

D’ailleurs, dans le cadre de cette présentation de la <strong>transmission</strong> d’entreprise,<br />

nous pouvons alternativement envisager l’hypothèse de celui qui transmet et<br />

celle de celui qui acquière.<br />

Dans les deux cas, doivent se poser les mêmes questions sur la situation<br />

de l’entreprise et l’évaluation du prix en fonction des réponses que l’on va<br />

avoir.<br />

Dans le cadre du cédant, cela doit amener à une réflexion sur ce que l’on<br />

doit structurer afin de valoriser cette entreprise et la céder dans les meilleures<br />

conditions.<br />

Se poser des questions ne signifie pas pour autant faire une restructuration<br />

importante.<br />

A l’inverse, si ces modifications de restructuration n’ont pas été faites et si un<br />

certain nombre de faiblesses de l’entreprise continuent d’exister au moment de<br />

la cession, ces questions doivent être posées par l’acquéreur (et plus particulièrement<br />

par ses Conseils, Expert-comptable et Avocat) afin de déterminer les<br />

moins-values, c'est-à-dire les surcoûts auxquels l’acquéreur peut s’attendre, et<br />

les intégrer dans le cadre d’une négociation.<br />

C’est donc ce préalable fondamental que nous allons envisager.


Rencontres Chiffres & Droit<br />

I – Un préalable : l’évaluation et la restructuration de l’entreprise<br />

A) L’évaluation fiscale et sociale<br />

<br />

Tous les professionnels s’accordent<br />

sur ce même point :<br />

qu’il s’agisse d’une <strong>transmission</strong><br />

à titre gratuit (donation)<br />

ou à titre onéreux (cession), il ne faut<br />

pas attendre le dernier moment pour<br />

y penser !<br />

Il faut prévoir entre 2 à 5 ans à partir<br />

de la date de <strong>transmission</strong> prévue. Le<br />

cédant y gagnera sur tous les plans :<br />

professionnel, personnel et familial.<br />

Préparer le cédant psychologiquement<br />

n’est que la première étape. Il<br />

n’est pas simple pour lui de se séparer<br />

de son entreprise qui représente plusieurs<br />

années de travail et d’investissements<br />

sans parler du changement<br />

de vie qui vous attend.<br />

On constate que le chef d’entreprise<br />

ne sait pas toujours comment faire<br />

pour céder son entreprise et repousse<br />

donc cette étape jusqu’à l’année précédant<br />

son départ en retraite.<br />

En faisant cela, il se prive du temps<br />

nécessaire pour analyser les forces,<br />

les faiblesses, la valeur et les perspectives<br />

de développement de son entreprise.<br />

Un manque d’anticipation qui<br />

ne permet pas non plus de repérer si<br />

un ou plusieurs salariés pourraient<br />

reprendre l’entreprise et avoir le<br />

temps de les former.<br />

<strong>La</strong> reprise d'entreprise<br />

étape par étape<br />

Les repreneurs, également, ne<br />

préparent pas assez leur opération<br />

et ne s’entourent pas de l’expertise<br />

de conseils. De plus, ils méconnaissent<br />

la complexité du métier de<br />

dirigeant !<br />

a) <strong>La</strong> <strong>transmission</strong> organisée<br />

Le montage de la <strong>transmission</strong> ou de<br />

la cession d’une entreprise doit être<br />

largement anticipé.<br />

Pour les praticiens, ils existent différents<br />

dispositifs (Donation, Cession<br />

d’actif, Cessions de titres, Apports,<br />

TUP-Transmission Universelle du<br />

Patrimoine, Fusion a l’endroit,<br />

Fusion à l’envers, Création d’une<br />

holding passive ou active, LBO-Leveraged<br />

Buy-Out, Location-gérance,<br />

Location des titres, Pacte fiscal, Cession<br />

groupe de famille, etc…) qui<br />

sont destinés à faciliter le montage<br />

d’une <strong>transmission</strong>.<br />

Il ne faut pas oublier que la<br />

<strong>transmission</strong> d’entreprise peut<br />

concerner aussi bien les membres<br />

de la famille que des tiers mais aussi<br />

des salariés. N’oubliez pas que les<br />

aspects fiscaux de la <strong>transmission</strong><br />

sont des points à approfondir avant<br />

toute décision.<br />

Reprendre une entreprise ne s’improvise pas. Être organisé et préparé<br />

sont les clefs de la réussite. Pour mener à bien votre reprise, suivez bien<br />

la liste des étapes incontournables.<br />

1. Se préparer à l’enjeu : Se former et se renseigner<br />

2. Définir son projet<br />

3. Trouver l’entreprise<br />

4. Rencontrer le cédant<br />

5. Faire diagnostiquer et évaluer<br />

6. Monter le plan de reprise : Financement<br />

7. Finir les négociations et conclure<br />

<strong>La</strong> <strong>transmission</strong> d’entreprise<br />

étape par étape<br />

Il faut devancer l’événement, organiser l’avenir, c’est chercher à devancer<br />

ce «relais» et donc agir sur la base de certaines hypothèses ou de<br />

certains pronostics.<br />

<strong>La</strong> difficulté essentielle réside dans la mise en place d’une stratégie finale<br />

bien définie. Car en dépit d’un large éventail de choix pour la possibilité<br />

de l’optimisation de la <strong>transmission</strong> d’entreprise, celle-ci ne permet<br />

pas d’apporter simultanément une réponse satisfaisante aux multiples<br />

préoccupations du chef d’entreprise. Voir même, les décisions susceptibles<br />

d’être prises pour faire face à une <strong>transmission</strong> auront presque<br />

toujours des incidences sur d’autres points qui, jusque-là, avaient été<br />

réglés.<br />

Se préparer à transmettre : pour le chef d’entreprise qui a passé<br />

sa vie dans son entreprise, celle-ci représente une forte valeur affective.<br />

Il est donc souvent difficile de s'en détacher. <strong>La</strong> <strong>transmission</strong> passe ainsi<br />

d'abord par une préparation psychologique du dirigeant qui doit déjà<br />

réfléchir au «post-<strong>transmission</strong>» et à son avenir personnel. Cette préparation<br />

facilitera non seulement l'acte de <strong>transmission</strong> en lui-même,<br />

mais aussi les négociations.<br />

Elaborer un plan de <strong>transmission</strong> : le chef d’entreprise doit définir<br />

ses intentions, afin de préparer le montage, s'agit-il d'une donation<br />

à la famille, une cession d'actifs, d'une cession totale du capital à un<br />

membre de la famille, un tiers, un salarié…?<br />

L'objectif est d'élaborer le montage de la <strong>transmission</strong> et ses répercussions<br />

juridiques, fiscales et financières : pour l'entreprise, pour le chef<br />

d’entreprise et le repreneur. Pour cette étape, il est indispensable pour<br />

le cédant de s'entourer de ses conseils (avocats, experts-comptables)<br />

afin d'optimiser la <strong>transmission</strong>.<br />

Etablir un diagnostic : le chef d’entreprise doit non seulement<br />

établir un diagnostic de l’entreprise mais également procéder à un diagnostic<br />

patrimonial personnel.<br />

• Etablir un diagnostic patrimonial personnel : il convient d’établir<br />

une analyse exhaustive et objective du patrimoine du dirigeant.<br />

A cette étape, c’est non seulement la consistance du patrimoine qui<br />

doit être inventoriée et chiffrée, mais aussi l’ensemble des ressources<br />

et des dépenses de celui-ci. Car très souvent, après la <strong>transmission</strong> les<br />

ressources du chef d’entreprise vont être considérablement réduites.<br />

Les droits à la retraite suffiront-ils à faire face aux dépenses et aux<br />

diverses impositions ? Les biens sont-ils répartis de façon à permettre<br />

un désintéressement à plus ou moins long terme des enfants non repreneurs<br />

? Le conjoint survivant aura-t-il, au vu des éléments actuels les<br />

ressources suffisantes pour faire face à ses besoins ? etc…<br />

• Etablir un diagnostic de l’entreprise : le dirigeant doit se mettre<br />

à la place du repreneur potentiel qui souhaitera tout savoir. Le diagnostic<br />

doit donc présenter des éléments financiers (résultats, cashflow,<br />

trésorerie, passés et futurs) mais aussi des éléments qualitatifs<br />

qui permettent une bonne appréciation de l'entreprise (environnement<br />

concurrentiel, forces, faiblesses, produits, clients, équipe en place, les<br />

projets, contrats en cours, statuts, bail,…). Il est préférable de s'appuyer<br />

sur ses conseils afin d'établir un dossier solide.<br />

Valoriser l’entreprise : c'est une étape essentielle dans le processus<br />

de <strong>transmission</strong> ou d'acquisition. <strong>La</strong> valorisation de l'entreprise<br />

est un acte délicat, un art qui ne laisse rien au hasard. Elle découle de<br />

l'appréciation d'éléments économico-financiers permettant d'établir un<br />

«juste prix» de l'entreprise. Ces éléments sont variés et vont de l'Actif<br />

Net Comptable Corrigé (ANCC) à l'évaluation par le Price Earning Ratio<br />

(PER) en passant par les perspectives de croissance du marché et le<br />

Goodwill. Là encore il est préférable de s'entourer de ses conseils qui<br />

pourront valoriser objectivement la société. N’oubliez jamais que vous<br />

pouvez avoir la meilleure et la plus précise des évaluations, si vous<br />

n’avez pas d’acquéreur l’entreprise ne vaut rien !<br />

Trouver son successeur : C'est sans nul doute la phase la plus<br />

délicate. Le dirigeant peut trouver le repreneur parmi ses proches, les<br />

cadres dirigeants de l'entreprise, ses concurrents, un tiers … L'enjeu de<br />

cette étape est la confidentialité. Le chef d’entreprise doit se montrer<br />

discret pour ne pas nuire à l’activité de l’entreprise.<br />

Négocier la reprise : Si les étapes précédentes ont été correctement<br />

menées, la négociation ne doit pas en principe poser d'importants<br />

problèmes. Si l'entreprise a été correctement évaluée, la marge de négociation<br />

pour le repreneur est faible.<br />

Tour d’horizon sur les exonérations<br />

Voir tableau en dernière page<br />

l Vendredi <strong>18</strong> mai <strong>2012</strong> l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 26 l


Rencontres Chiffres & Droit<br />

B/ L’évaluation juridique<br />

<br />

Pour envisager la <strong>transmission</strong><br />

d’une entreprise,<br />

il faut pouvoir la chiffrer.<br />

Or, on ne peut la chiffrer que lorsqu’on<br />

sait exactement ce dont on dispose.<br />

Sur ce point, le travail de l’Expertcomptable,<br />

la présentation du bilan,<br />

la valorisation de celui-ci semblent<br />

indispensables.<br />

Au-delà de la <strong>transmission</strong> de l’entreprise,<br />

il convient de savoir, en vue<br />

de cette <strong>transmission</strong>, dans le cadre<br />

d’un départ à la retraite ou d’un<br />

changement d’activité, à un tiers ou<br />

à un membre de l’entreprise, à des<br />

successeurs membres de la famille<br />

ou extérieurs, etc…, comment céder<br />

cette entreprise dans les meilleures<br />

conditions possibles.<br />

Le premier point qui semble fondamental<br />

c’est de faire en sorte que<br />

l’entreprise dont on dispose soit<br />

autonome par rapport au chef d’entreprise.<br />

En effet, plus une entreprise est marqué<br />

par un intuitu personae fort,<br />

moins elle sera facilement vendable<br />

ou cédable d’une façon générale.<br />

Il faut donc structurer celle-ci pour<br />

que l’outil de travail puisse être le<br />

plus facilement possible dissocié du<br />

chef d’entreprise lui-même.<br />

C’est le meilleur moyen d’assurer la<br />

valorisation du prix puisque l’acquéreur<br />

potentiel sera rassuré sur la<br />

pérennité de l’entreprise, mais cette<br />

pérennité est aussi fondamentale<br />

lorsque l’on veut notamment assurer<br />

une <strong>transmission</strong> familiale.<br />

Cela nécessite un audit de cette entreprise,<br />

audit assez proche d’ailleurs de<br />

ce que l’on peut faire dans le cadre<br />

d’une procédure de certification ISO<br />

où l’on met à plat l’ensemble des<br />

processus et des modes de fonctionnement<br />

qui se sont accumulés au fil<br />

des années et sur lesquels on n’a pas<br />

toujours pu avoir un regard complet.<br />

Cela démontre aussi que, lorsqu’on<br />

envisage une <strong>transmission</strong> d’entreprise<br />

et que l’on veut l’organiser, il<br />

faut s’y prendre à l’avance.<br />

Certaines modifications ou restructurations<br />

nécessitent parfois, si on<br />

veut qu’elles soient faites dans des<br />

conditions optimales, d’être effectuées<br />

plusieurs années avant (3, 4,<br />

voire 5 ans).<br />

Nous sommes là dans quelque chose<br />

qui est plus de l’ordre de la pratique<br />

managériale que de la stricte évaluation<br />

au sens juridique.<br />

Un des basiques qui constitue un<br />

investissement qui peut rebuter, dans<br />

une vision à court terme, une entreprise,<br />

mais qui semble fondamental<br />

dans le cadre d’une <strong>transmission</strong>, est<br />

la mise en place d’un encadrement.<br />

Il est, en effet, beaucoup plus difficile<br />

de céder dans de bonnes conditions<br />

(et donc à un bon prix) une entreprise<br />

qui n’est pas structurée avec un cadre<br />

connaissant la politique managériale<br />

de celle-ci et capable d’épauler efficacement,<br />

dans le suivi des relations<br />

avec les partenaires, clients, etc… le<br />

nouvel entrepreneur.<br />

Mais céder l’entreprise nécessite<br />

d’envisager un certain nombre de<br />

points.<br />

REPRENDRE LES STATUTS ET L’ORGANISATION SOCIALE<br />

N<br />

ous nous plaçons dans l’optique<br />

d’une société.<br />

Se pose la question de la restructuration<br />

de celle-ci.<br />

Le passage de la S.A.R.L. à la S.A.S.<br />

Est-ce utile ? Quel en est<br />

le coût? Quels points cela<br />

peut apporter dans le cadre<br />

d’une <strong>transmission</strong> à un<br />

tiers ou à un membre de sa<br />

famille ?<br />

L’idée aussi est le passage d’une entreprise<br />

en nom propre à une forme<br />

sociétale.<br />

Cela a également un coût, celui des<br />

apports, une fiscalité, une modification<br />

du statut de l’entrepreneur.<br />

Il y a des choses qui semblent évidentes.<br />

Si, pour des raisons historiques, une<br />

entreprise se trouve sous une vielle<br />

structure, comme la société en commandite<br />

simple qui engage le patrimoine<br />

personnel, il semble opportun<br />

de la restructurer car il sera très difficile<br />

de céder, dans la vie économique<br />

actuelle, une entreprise de ce type.<br />

Il paraît aussi fondamental de vérifier<br />

que l’activité exercée par l’entreprise<br />

est bien en conformité avec l’objet<br />

social d’origine de celle-ci qui a pu<br />

ne pas être changé.<br />

Cela évitera de devoir, dans l’urgence<br />

et parfois dans des conditions<br />

qui peuvent être fortement préjudiciables,<br />

le modifier.<br />

Ce point de l’adéquation entre l’objet<br />

social et l’activité est fondamental,<br />

notamment lorsque nous envisagerons<br />

celui qui est souvent, dans les<br />

entreprises de taille moyenne de<br />

notre région, une partie essentielle :<br />

le bail commercial.<br />

Se pose aussi la question des associés<br />

éventuels, y compris minoritaires.<br />

Quid des clauses d’agrément<br />

qui ont pu être mises<br />

ou pas ?<br />

Ce point est d’ailleurs aussi fondamental<br />

dans le cadre de la <strong>transmission</strong><br />

de l’entreprise par décès.<br />

A-t-on prévu ou non la possibilité<br />

que les héritiers<br />

puissent faire l’objet d’un<br />

agrément ou pas ?<br />

Il s’agit aussi de savoir s’il y a des<br />

pactes d’associés qui doivent être<br />

créés et/ou remis en cause.<br />

Ce point mérite d’être anticipé,<br />

notamment dans le cadre de négociations<br />

qui vont avoir lieu pour la<br />

cession.<br />

Il peut d’ailleurs se poser la question<br />

du rachat de parts d’associés minoritaires<br />

pour disposer d’une plus<br />

grande possibilité de <strong>transmission</strong>,<br />

sans qu’il y ait l’existence de blocage.<br />

Dans le cadre de l’entreprise, il<br />

convient aussi de se pencher sur l’ensemble<br />

des relations contractuelles<br />

de celle-ci.<br />

Nous allons donc envisager les différents<br />

types de contrats et leurs<br />

conséquences sur la <strong>transmission</strong> de<br />

l’entreprise.<br />

LE BAIL (essentiellement le Bail commercial)<br />

T<br />

rès souvent, notamment dans le<br />

commerce, le droit au bail est<br />

un des éléments parmi les plus<br />

importants de l’entreprise.<br />

C’est lui qui est au cœur de la pérennité<br />

de celle-ci mais aussi de sa valorisation.<br />

Il faut envisager trois situations différentes<br />

:<br />

a) l’entreprise a un bail avec un propriétaire<br />

qui est un tiers pour elle,<br />

b) l’entreprise a un bail avec une<br />

structure derrière laquelle se trouvent<br />

les mêmes dirigeants (il s’agit du cas<br />

classique de la S.C.I. et de la S.A.R.L.<br />

qui ont les mêmes associés et les<br />

mêmes dirigeants)<br />

c) le cas où l’entreprise est propriétaire<br />

à la fois du fonds et des murs,<br />

dans une structure unique (personne<br />

physique ou morale unique).<br />

a) Dans la première hypothèse où<br />

le commerçant ou la société commerciale<br />

n’a aucun lien avec son<br />

bailleur, il est fondamental d’étudier<br />

la situation juridique du bail<br />

commercial.<br />

Il convient de rappeler quelques<br />

règles essentielles posées par l’ancien<br />

décret de 1953 et aujourd’hui<br />

intégrées dans le cadre des articles<br />

L. 145-1 à L. 145-60 du Code de commerce.<br />

<strong>La</strong> propriété commerciale, qui est<br />

une des clés de notre système économique,<br />

suit un certain nombre de<br />

règles extrêmement strictes sur lesquelles<br />

il convient d’être vigilent.<br />

Il y a lieu de rappeler que le bail commercial<br />

correspond à une société<br />

commerciale, à un commerçant ou<br />

industriel immatriculé au Registre<br />

du Commerce et des Sociétés, un<br />

chef d’entreprise inscrit au Répertoire<br />

des Métiers (accomplissant ou<br />

non des actes de commerce).<br />

En outre, ainsi que le rappelle l’article<br />

L. 145-2 du Code de commerce :<br />

I- Les dispositions du présent chapitre<br />

s’appliquent également :<br />

1° Aux baux des locaux ou immeubles<br />

abritant des établissements d’enseignement<br />

;<br />

2° Aux baux consentis aux communes<br />

pour des immeubles ou des<br />

locaux affectés, soit au moment de la<br />

location, soit ultérieurement et avec<br />

le consentement exprès ou tacite du<br />

propriétaire, à des services exploités<br />

en régie ;<br />

3° Aux baux d’immeubles ou de<br />

locaux principaux ou accessoires,<br />

nécessaires à la poursuite de l’activité<br />

des entreprises publiques et établissements<br />

publics à caractère industriel<br />

ou commercial, dans les limites<br />

définies par les lois et règlements qui<br />

les régissent et à condition que ces<br />

baux ne comportent aucune emprise<br />

sur le domaine public ;<br />

4° Sous réserve des dispositions de<br />

l’article L. 145-26 aux baux des locaux<br />

ou immeubles appartenant à l’Etat,<br />

aux départements, aux communes<br />

et aux établissements publics, dans<br />

le cas où ces locaux ou immeubles<br />

satisfont aux dispositions de l’article<br />

L. 145-1 ou aux 1° et 2° ci-dessus ;<br />

5° Aux baux d’immeubles abritant<br />

soit des sociétés coopératives ayant<br />

la forme commerciale ou un objet<br />

commercial, soit des sociétés coopératives<br />

de crédit, soit des caisses<br />

d’épargne et de prévoyance ;<br />

6° Au baux des locaux consentis à<br />

des artistes admis à cotiser à la caisse<br />

de sécurité sociale de la maison des<br />

l Vendredi <strong>18</strong> mai <strong>2012</strong> l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 27 l<br />

artistes et reconnus auteurs d’œuvres<br />

graphiques et plastiques, tels que<br />

définis par l’article 98 A de l’annexe<br />

III du Code général des impôts ;<br />

7° Par dérogation à l’article 57 A de<br />

la loi n°86-1290 du 23 décembre 1986<br />

tendant à favoriser l’investissement<br />

locatif, l’accession à la propriété de<br />

logements sociaux et le développement<br />

de l’offre foncière, aux baux<br />

d’un local affecté à un usage exclusivement<br />

professionnel si les parties<br />

ont conventionnellement adopté ce<br />

régime.<br />

II- Toutefois, les dispositions du<br />

présent chapitre ne sont pas applicables<br />

aux autorisations d’occupation<br />

précaire accordées par l’administration<br />

sur un immeuble acquis<br />

par elle à la suite d’une déclaration<br />

d’utilité publique. Elles ne sont<br />

également pas applicables, pendant<br />

la période d’un an mentionnée<br />

au premier alinéa de l’article<br />

L. 214-2 du Code de l’urbanisme,<br />

aux fonds artisanaux, aux fonds de<br />

commerce ou aux baux commerciaux<br />

préemptés en application de<br />

l’article L. 214-1 du même code.<br />

suite en p.4


Rencontres Chiffres & Droit<br />

Si ce statut ne pose souvent pas de<br />

difficulté, notamment lorsque nous<br />

sommes en présence d’une société<br />

inscrite au Registre du Commerce et<br />

des Sociétés, elle peut l’être justement<br />

pour certaines activités de l’article L.<br />

145-2 du Code de commerce.<br />

Il convient de vérifier que nous<br />

sommes bien dans une situation<br />

conforme à ce statut pour que, lors<br />

de la cession, il n’y ait pas de difficulté,<br />

notamment avec le bailleur qui<br />

pourrait le remettre en cause.<br />

A l’inverse si, sans que cela ait été<br />

suffisamment bien formalisé, ce statut<br />

était applicable, il conviendrait<br />

de l’officialiser par la signature d’un<br />

bail en bonne et due forme (et à jour).<br />

A défaut, cette revendication du statut<br />

des baux commerciaux pourrait<br />

être l’objet d’une procédure.<br />

Le second point que tout le monde<br />

pense connaître est la durée du bail.<br />

L’article L. 145-4 du Code de commerce<br />

rappelle que :<br />

«<strong>La</strong> durée d’un contrat de location ne<br />

peut être inférieure à neuf ans.»<br />

Il faut savoir, bien entendu, que si ce<br />

délai a été dépassé sans que quoi que<br />

ce soit ait été fait, le bail continue de<br />

vivre.<br />

Il est là dans le cadre d’une tacite<br />

reconduction.<br />

Il n’a, en aucun cas, été renouvelé<br />

pour une nouvelle période équivale<br />

nte.<br />

Il est renouvelé pour une période<br />

indéterminée qui peut être remise en<br />

cause à tout moment, en respectant<br />

uniquement les délais de préavis.<br />

Il est fondamental d’avoir régularisé<br />

une telle situation.<br />

<strong>La</strong> tacite reconduction est, pour le<br />

preneur, une situation à éviter à tout<br />

prix.<br />

En effet, cela crée une insécurité<br />

juridique puisque le bailleur peut<br />

remettre en cause le bail à tout<br />

moment, mais aussi une insécurité<br />

économique car le montant du loyer<br />

est susceptible, là aussi, d’être remis<br />

en cause très facilement, sachant<br />

que les deux critères de modification<br />

d’un loyer commercial prévus<br />

par les articles L. 145-33 et L. 145-40<br />

du Code de commerce, c'est-à-dire<br />

essentiellement les facteurs locaux<br />

de commercialité et les prix couramment<br />

pratiqués dans le voisinage,<br />

sont réduits uniquement aux prix du<br />

voisinage lorsque le bail, par tacite<br />

reconduction, a dépassé 12 ans.<br />

Cette insécurité juridique doit absolument<br />

être réglée par la signature<br />

d’un nouveau document ou par les<br />

notifications qui doivent être faites<br />

pour demander le renouvellement<br />

du bail.<br />

A l’inverse, il est d’ailleurs extrêmement<br />

dangereux d’acquérir par<br />

exemple un fonds de commerce ou<br />

une société commerciale lorsque le<br />

bail s’avère être en tacite reconduction.<br />

Il est toujours possible d’anticiper<br />

le renouvellement, dans la perspective<br />

d’une <strong>transmission</strong> proche, pour<br />

pouvoir repartir sur un nouveau bail<br />

de 9 ans qui permettra de valoriser<br />

beaucoup plus l’entreprise.<br />

Lors de la cession, le bailleur peut,<br />

© dalaprod - fotolia.com<br />

outre demander une modification<br />

très importante du montant du loyer<br />

du fait de la durée du bail, aussi<br />

remettre en cause celui-ci, notamment<br />

lorsqu’il s’avère que l’activité<br />

n’est pas conforme au bail.<br />

Le fait qu’il y ait pu avoir une tolérance<br />

du bailleur ne lui interdirait<br />

pas, le jour de la cession, dans le but<br />

d’une augmentation du prix du loyer,<br />

de faire constater que l’activité n’a<br />

absolument aucun lien avec l’activité<br />

d’origine sans pour autant que le bail<br />

ait été changé.<br />

Ce problème n’est pas anecdotique<br />

et existe malheureusement dans le<br />

cadre de baux anciens.<br />

En revanche, un point très positif<br />

qu’il est bon de rappeler : la déspécialisation<br />

en cas de départ à la retraite.<br />

Il est important de rappeler que,<br />

lorsqu’on a un bail qui n’est pas<br />

tout commerce, la déspécialisation<br />

est théoriquement due que lorsqu’il<br />

s’agit d’une évolution de l’activité de<br />

l’entreprise.<br />

En cas de départ à la retraite, elle est<br />

de droit.<br />

Cela offre donc des possibilités de<br />

cession beaucoup plus intéressantes<br />

(article L. 145-51 du Code de commerce).<br />

Il faut, malgré tout, respecter un certain<br />

formalisme à l’égard du bailleur<br />

et des créanciers du fonds de commerce<br />

qui ont un droit éventuellement<br />

de préempter.<br />

b) <strong>La</strong> seconde hypothèse est celle<br />

où le même entrepreneur ou<br />

groupe d’entrepreneurs se trouve<br />

à la fois du côté du preneur et du<br />

côté du bailleur.<br />

Là aussi, il faut mettre de l’ordre dans<br />

ses affaires.<br />

C’est, en revanche, beaucoup plus<br />

simple.<br />

Il faut vérifier si le bail est suffisamment<br />

précis et complet.<br />

Il faut être ici très précis sur les<br />

charges (travaux, charges de copropriété,<br />

taxes, etc…) qui seront assumées<br />

par l’un ou par l’autre.<br />

En effet, les arrangements que l’on<br />

pouvait avoir avec soi-même pour des<br />

raisons de trésorerie ou de comptabilité<br />

ne seront plus possibles.<br />

Il faut aussi être précis sur les conditions<br />

dans lesquelles les locaux pourront<br />

ou non être modifiés, les autorisations,<br />

etc…<br />

Il faut aussi prévoir très clairement<br />

les conditions d’un agrément, s’il<br />

n’existait pas, en cas de cession du<br />

bail.<br />

Enfin et surtout, il faut vérifier si le<br />

loyer que l’on s’était octroyé à soimême<br />

est conforme à la réalité du<br />

marché.<br />

Il faut rappeler (et d’ailleurs ce<br />

problème peut se poser en cas de<br />

contrôle fiscal indépendant d’une<br />

<strong>transmission</strong>) que l’administration<br />

L<br />

LES CONTRATS DE TRAVAIL<br />

orsqu’un acquéreur d’une<br />

entreprise d’une certaine<br />

taille, en tout cas avec un certain<br />

nombre de salariés, va s’y<br />

intéresser, un des premiers points<br />

qu’il va demander à ses Conseils<br />

d’étudier est la situation sociale de<br />

l’entreprise.<br />

Combien de salariés, leur statut,<br />

leur ancienneté avec les risques de<br />

retraite et d’indemnités à la retraite,<br />

etc…<br />

Très souvent, on découvre à cette<br />

occasion, ce qui met le vendeur dans<br />

une position de faiblesse, que beaucoup<br />

de contrats ne sont pas formalisés,<br />

ce qui peut poser des difficultés<br />

quant aux heures supplémentaires<br />

et aux horaires de travail mais aussi<br />

quant au fait qu’il n’y a pas de clause<br />

de non-concurrence, etc…<br />

Il est clair que l’on ne peut pas là,<br />

juste avant la <strong>transmission</strong>, au risque<br />

uid de la valeur des marques,<br />

dessins, modèles, droits d’auteur<br />

et noms de domaines ?<br />

Il convient de vérifier que l’entreprise<br />

a bien les contrats de licences<br />

en règle.<br />

Il convient de vérifier également les<br />

taux de redevances.<br />

Il est important de vérifier que les<br />

droits de propriété intellectuelle<br />

fiscale peut toujours estimer que<br />

le loyer que paie la S.A.R.L. est trop<br />

élevé par rapport à la valeur locative<br />

et qu’elle ne peut donc déduire que le<br />

montant de la valeur locative réelle, le<br />

surplus redevenant du bénéfice avec<br />

la fiscalité afférente.<br />

A l’inverse, le bailleur (à travers sa<br />

S.C.I.) peut se voir redresser sur un<br />

loyer estimé trop faible.<br />

c) <strong>La</strong> dernière hypothèse est celle<br />

où la société commerciale est propriétaire<br />

à la fois du fonds et des<br />

murs.<br />

Si le but n’est pas de céder les deux<br />

ensemble, il faut, préalablement à<br />

la <strong>transmission</strong> de l’entreprise, faire<br />

sortir par un acte notarié les murs de<br />

la société.<br />

Cela va générer une plus-value qu’il<br />

faut chiffrer.<br />

Cela nécessite la mise en place d’un<br />

bail structuré et adapté.<br />

Si l’on doit, dans le mouvement,<br />

transmettre l’entreprise à un tiers, il<br />

convient que ce nouveau bail commercial<br />

soit établi avant le début des<br />

négociations.<br />

A défaut, il intègrera les négociations<br />

et offrira donc beaucoup moins de<br />

souplesse à l’entreprise.<br />

Cela nécessite aussi à cette occasion<br />

qu’un certain nombre d’éléments de<br />

conformité, notamment aux règles<br />

d’urbanisme, soient vérifiés.<br />

d’un conflit social majeur, modifier<br />

tous les contrats de travail.<br />

En revanche, cela peut être aussi<br />

l’occasion, dans le cadre de nouvelles<br />

embauches, d’être beaucoup<br />

plus vigilant, de vérifier si on a ou<br />

non cotisé ou s’il est encore possible<br />

de cotiser pour des assurances<br />

couvrant des indemnités de départ<br />

à la retraite de salariés anciens qui<br />

risquent de partir à la retraite en<br />

même temps que le chef d’entreprise,<br />

etc…<br />

Si l’entreprise devait avoir un règlement<br />

intérieur (qui est une obligation<br />

pour l’entreprise de plus de<br />

20 salariés) et qu’elle n'en a pas, il<br />

faut l’établir mais surtout le faire<br />

en respectant les conditions pour<br />

l’adoption d’un règlement intérieur,<br />

notamment avec présentation aux<br />

délégués du personnel pour avis et<br />

autorisation de l’inspection du travail.<br />

LES DROITS LIES<br />

A LA PROPRIETE INTELLECTUELLE<br />

Q<br />

ont bien été déposés sur le territoire<br />

concerné.<br />

En effet, il ne sert à rien de disposer<br />

de droits très protégés sur la France<br />

si la plus grande partie de l’activité<br />

de l’entreprise, au fil des temps, est<br />

exercée à l’étranger.<br />

Il faut aussi envisager le cas très particulier<br />

des noms de domaines sur<br />

Internet.<br />

l Vendredi <strong>18</strong> mai <strong>2012</strong> l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 28 l


Rencontres Chiffres & Droit<br />

I<br />

LES PRINCIPAUX CONTRATS<br />

l est important de vérifier, préalablement<br />

à la <strong>transmission</strong> de l’entreprise,<br />

la situation de la plupart des contrats<br />

d’assurances et notamment de les<br />

remanier en ce qui concerne les conditions<br />

de prise en charge de l’assurance des locaux<br />

lorsque l’on était son propre bailleur et que<br />

l’on va devenir, selon une modalité ou une<br />

autre, celui du repreneur.<br />

Il est fondamental aussi de vérifier si on a bien<br />

mis à jour, par d’éventuels avenants, les<br />

relations contractuelles avec les principaux<br />

partenaires et fournisseurs afin d’éviter qu’à<br />

l’occasion du changement de direction, un<br />

certain nombre d’accords puissent être<br />

remis en cause parce qu’ils étaient eux aussi<br />

en tacite reconduction, etc…<br />

Il faut aussi faire très attention à tous les<br />

contrats (cela existe notamment et pas uniquement<br />

dans le cadre des contrats entre<br />

constructeurs et concessionnaires automobiles)<br />

où il y a une clause de «intuitu personae»<br />

liée au dirigeant.<br />

En effet, dans un certain nombre de<br />

contrats, le fait que le dirigeant ou les principaux<br />

associés changent permet au cocontractant<br />

de remettre en cause sa relation<br />

contractuelle.<br />

Ce point doit être vérifié, surtout lorsqu’il s’agit<br />

d’un contrat aussi fondamental que celui<br />

liant un concessionnaire à un constructeur,<br />

et anticipé par des démarches préalables de<br />

présentation du successeur et d’agrément de<br />

celui-ci par le partenaire.<br />

Malgré tout, d’une façon générale, lorsqu’il<br />

s’agit de restructurer l’entreprise, il faut quand<br />

même être conscient des besoins réels de celle-ci.<br />

Il n’est pas obligatoirement opportun de faire<br />

des montages compliqués et inutiles qui auront<br />

un coût incontestable.<br />

Il ne parait pas indispensable, par exemple pour<br />

un petit épicier qui souhaite céder son activité,<br />

de se constituer en S.A.S.<br />

Il faut donc savoir quel est « le produit » et<br />

comment on souhaite mettre en œuvre la<br />

<strong>transmission</strong>.<br />

Les choses sont, bien entendu, tout à fait<br />

différentes selon que l’on transmette à des tiers,<br />

des anciens partenaires ou collaborateurs, ou<br />

des membres de sa famille.<br />

II – Comment préparer la <strong>transmission</strong> de son entreprise<br />

A) <strong>La</strong> <strong>transmission</strong> volontaire<br />

<br />

L’entreprise<br />

individuelle<br />

a) Donation de l’entreprise<br />

Si les futurs repreneurs à la reprise<br />

sont les héritiers, l’exploitant individuel<br />

peut opérer la <strong>transmission</strong> de<br />

son entreprise par voie de donation.<br />

<strong>La</strong> donation et, en présence de plusieurs<br />

enfants, la donation-partage<br />

sont des outils fondamentaux pour<br />

préparer la <strong>transmission</strong> d’une entreprise<br />

individuelle.<br />

D’un point de vue fiscal, la donation<br />

de l’entreprise individuelle produit<br />

les mêmes effets que la vente de<br />

l’entreprise. Ainsi, elle se traduit, en<br />

principe, par l’imposition immédiate<br />

des bénéfices et des plus-values, sauf<br />

application possible selon les cas<br />

d’exonérations.<br />

A cet effet, l’entreprise individuelle<br />

relevant de l’impôt sur le revenu (IR)<br />

dont l’activité, artisanale, commerciale,<br />

industrielle, libérale ou agricole<br />

a été exercée depuis au moins 5 ans<br />

et dont le chiffre d’affaires n’excède<br />

pas certains seuils peut bénéficier<br />

d’une exonération total ou partielle<br />

sur les plus-values d’actifs immobilisés,<br />

autres que les terrains à bâtir.<br />

L’exonération s’étend non seulement<br />

à l’IR mais également aux prélèvements<br />

sociaux.<br />

Ainsi, les exonérations de plus-values<br />

applicables, sous conditions, sont :<br />

- Soit une exonération totale ou partielle<br />

en cas de cession d’élément<br />

d’actif immobilisé (CGI art. 151 septies)<br />

- Soit une exonération totale ou partielle<br />

en cas de <strong>transmission</strong> à titre<br />

gratuit (donation et succession)<br />

d’une entreprise individuelle ou<br />

d’une branche complète d’activité<br />

(CGI art. 238 quindecies)<br />

- Soit d’une exonération totale après<br />

une période de 5 ans de report d’imposition<br />

en cas de donation d’une<br />

entreprise individuelle (CGI art. 41)<br />

Néanmoins, si l’exploitant ne peut<br />

pas prétendre à une exonération<br />

totale ou partielle, le bénéficiaire de<br />

la <strong>transmission</strong> peut, en l’application<br />

de l’article 41 CGI, demander le<br />

report d’imposition des plus-values<br />

constatées à l’occasion de la <strong>transmission</strong>,<br />

jusqu’à la date de cession<br />

ou cessation de l’entreprise. Ces plusvalues<br />

en report seront totalement<br />

exonérées si l’activité est poursuivie<br />

pendant au moins 5 ans par le bénéficiaire.<br />

L’exonération sera également maintenue<br />

si le bénéficiaire décide de former<br />

une société dans les conditions<br />

de l’article 151 octies du CGI, sous<br />

réserve qu’il s’engage à s’acquitter les<br />

impôts en report qui deviendraient<br />

exigibles avant la fin du délai de 5<br />

ans suivant la donation.<br />

En matière de droits d’enregistrement,<br />

la donation d’une entreprise<br />

donne lieu, dans tous les cas, à l’application<br />

des droits de mutations à<br />

titre gratuit.<br />

Pour le calcul des droits de donation,<br />

les dettes de l’entreprise individuelle<br />

mises à la charge du donataire sont<br />

déductibles de l’assiette des droits<br />

de donation, selon l’application de<br />

l’article 776 bis du CGI.<br />

<strong>La</strong> donation d’une entreprise individuelle<br />

peut bénéficier d’un abattement<br />

de 75% de la valeur des biens<br />

transmis lorsque le donataire prend<br />

l’engagement de conserver les biens<br />

affectés à l’exploitation et s’engage<br />

à poursuivre l’exploitation ; cette<br />

exonération peut se cumuler, le cas<br />

échéant, avec une réduction de 50%<br />

des droits liée à l’âge du donateur.<br />

b) Cession de l’entreprise et<br />

la responsabilité de l’acquéreur<br />

et du cédant<br />

<strong>La</strong> vente pure et simple du fonds et<br />

des éléments qui lui sont affectés<br />

déclenche l'imposition immédiate<br />

des bénéfices non encore taxés et de<br />

l'ensemble des plus-values de cession,<br />

sauf application d’un régime<br />

d’exonération.<br />

Cette opération met en outre à la<br />

charge des acquéreurs, ou de la<br />

société qu'ils auront constituée pour<br />

opérer le rachat, le droit de cession<br />

de fonds de commerce au taux de 3 %<br />

sur la fraction du prix comprise entre<br />

23 000 € et 200 000 € et de 5 % sur la<br />

fraction excédant 200 000 €.<br />

Il faut envisager plusieurs hypothèses<br />

:<br />

1°/ <strong>La</strong> cession de fonds de commerce<br />

Dans le cadre d’une cession de fonds<br />

de commerce, il n’y a <strong>transmission</strong><br />

que d’un actif et pas de passif (sous<br />

réserve du fait que des contrats en<br />

cours peuvent générer un passif).<br />

En revanche, il existe un système de<br />

séquestre conventionnel obligatoire.<br />

Ce séquestre est obligatoire et est très<br />

important pour :<br />

- l’acquéreur afin de lui apporter la<br />

sécurité que, du fait des dettes éventuelles<br />

du vendeur, il n’aura pas à<br />

subir le paiement d’un supplément<br />

de prix en vertu du principe de solidarité<br />

entre le vendeur et l’acquéreur<br />

pour le paiement de certaines dettes<br />

fiscales ;<br />

- les créanciers publics (l’administration<br />

fiscale) et privés (inscrits ou<br />

chirographaires). Ils peuvent faire<br />

payer leurs créances par le séquestre<br />

qui joue le rôle de répartiteur de cotisations<br />

et disposent, par la publicité<br />

légale, d’une faculté de surenchère.<br />

- le vendeur qui a la garantie de recevoir<br />

les fonds car il en a éventuellement<br />

besoin pour investir dans une<br />

autre affaire.<br />

Le vendeur doit être conscient du fait<br />

qu’il existe un délai qui est au minimum<br />

de trois mois mais qui peut aller<br />

jusqu’à cinq mois et quinze jours, à<br />

compter de la signature de l’acte,<br />

pendant la durée de ce séquestre.<br />

Le rédacteur doit, en effet, faire une<br />

publicité dans un journal d’annonces<br />

légales qui doit paraître dans les<br />

quinze jours de la signature avec<br />

mention des références de l’enregistrement<br />

de l’acte (article L. 141-12 du<br />

Code de commerce).<br />

Le délai incompressible est celui de<br />

trois mois à compter de l’enregistrement<br />

auprès de l’administration fiscale.<br />

Il est prévu par l’article L. 143-21 du<br />

Code de commerce et par l’article<br />

1684 du Code général des impôts qui<br />

crée une solidarité entre le vendeur<br />

et l’acquéreur pour le paiement qui<br />

l Vendredi <strong>18</strong> mai <strong>2012</strong> l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 29 l<br />

© Ilona Baha - fotolia.com<br />

est dû par le vendeur à l’administration<br />

fiscale (impôt sur le revenu au<br />

titre des bénéfices réalisés, impôt des<br />

sociétés, taxe d’apprentissage, T.V.A.,<br />

etc…).<br />

Mais, pour d’autres créanciers pouvant<br />

faire opposition (l’URSSAF, les<br />

caisses de retraite, etc…), le délai<br />

peut être porté à cinq mois et quinze<br />

jours.<br />

Une technique pour éviter ces délais<br />

est que, avec l’aide de l’Expert-comptable<br />

notamment, le vendeur fournisse<br />

au séquestre des justificatifs<br />

du fait qu’il est en règle avec l’administration<br />

fiscale et les principaux<br />

créanciers institutionnels afin qu’il<br />

puisse avoir un acompte significatif<br />

sur les fonds séquestrés.<br />

Pour autant, nous sommes dans le<br />

cadre d’un contrat et cela implique<br />

les règles générales du droit contractuel<br />

avec une possibilité de responsabilité<br />

contractuelle s’il s’avère qu’il<br />

y a eu des fraudes, de fausses déclarations,<br />

etc…<br />

Il convient de rappeler que, depuis la<br />

réforme sur la prescription, le délai<br />

est de cinq ans à partir de la découverte<br />

des faits.<br />

Le débat de la prescription peut être<br />

intéressant selon que le vendeur<br />

veuille essayer de poser le débat sur<br />

le vice du consentement (erreur, dol),<br />

où la prescription est de cinq ans à<br />

partir de la découverte, ou sur le vice<br />

caché où, ici, le délai est de deux ans<br />

à partir de la découverte.<br />

2°/ <strong>La</strong> cession de contrôle d’une<br />

société<br />

Celle-ci peut se faire de multiples<br />

façons mais le cas le plus classique<br />

est la cession des droits sociaux<br />

(parts ou actions).<br />

C’est dans ce cadre que la pratique<br />

a créé depuis longtemps des conventions<br />

de garantie afin d’aménager la<br />

garantie légale de l’acheteur.<br />

Elles protègent, bien entendu, l’acquéreur<br />

puisqu’à la différence de<br />

l’acquéreur du fonds de commerce,<br />

l’acquéreur de parts sociales acquiert<br />

un actif mais aussi un passif qui peut<br />

être inconnu.<br />

suite en p.6


Rencontres Chiffres & Droit<br />

Les moyens légaux classiques, qui<br />

sont notamment l’annulation de la<br />

vente de nombreuses années après,<br />

peuvent ne pas être du tout conformes<br />

à l’intérêt de l’acquéreur.<br />

Celui-ci a plutôt intérêt à être indemnisé<br />

du surcoût.<br />

Il a également intérêt à ce que cela<br />

soit fait en évitant les procédures<br />

judiciaires au maximum.<br />

Malgré tout, la présence d’une<br />

convention de garantie ne fait pas<br />

échec à l’invocation des mécanismes<br />

du droit commun.<br />

Les conventions de garantie appelées<br />

souvent G.A.P. (garantie actif passif)<br />

sont précédées d’un certain nombre<br />

de déclarations qui ont pour but de<br />

faire constater la connaissance d’un<br />

certain nombre d’éléments.<br />

Ces clauses précisent qui est garant<br />

(le cédant mais il peut y en avoir<br />

plusieurs avec une indivisibilité et/<br />

ou une solidarité) et qui est garanti.<br />

<strong>La</strong> couverture de cette garantie tient<br />

compte de l’état de connaissance du<br />

garant.<br />

Elle tient compte aussi de l’état de<br />

connaissance du garanti.<br />

Pour cette raison, la G.A.P. est précédée<br />

de beaucoup de déclarations et<br />

a des annexes fort volumineuses sur<br />

l’état de la société.<br />

Les évènements couverts par la<br />

garantie le sont généralement qu’à<br />

l’issue d’une «révélation» (fait générateur).<br />

Le délai dans lequel cette révélation<br />

doit se réaliser doit être défini par un<br />

terme.<br />

On ne peut pas s’engager indéfiniment.<br />

Il y a ensuite des montants minimum<br />

pour lesquels la garantie joue, montants<br />

qui sont ou non cumulatifs.<br />

Il y a des délais pour faire intervenir<br />

la garantie, ainsi qu’un formalisme<br />

(plus ou moins substantiel).<br />

<strong>La</strong> garantie est complétée, en général,<br />

par une protection rentrant dans<br />

le cadre d’une garantie à première<br />

demande ou cautionnement bancaire.<br />

Le but étant qu’un établissement<br />

bancaire paye directement dés que<br />

les conditions de mise en œuvre de<br />

la garantie sont remplies.<br />

Pour autant, la garantie bancaire<br />

ne pourra jouer qu’après une information<br />

et une mise en œuvre de la<br />

garantie telle qu’elle sera définie dans<br />

la clause d’information du garant.<br />

En cas de désaccord, bien entendu,<br />

c’est le Juge qui tranchera.<br />

Il existe à ce sujet une Jurisprudence<br />

très développée.<br />

<strong>La</strong> mise en œuvre de la garantie<br />

peut avoir une conséquence fiscale<br />

puisque si elle entraîne une réduction<br />

du prix, cela peut entraîner une<br />

réduction des droits d’enregistrement<br />

à verser.<br />

Cela peut aussi avoir une conséquence<br />

sur la plus-value qui a été<br />

payée par le vendeur.<br />

Si la voie judiciaire est prise, elle est<br />

souvent précédée par un préalable<br />

arbitral.<br />

Le Tribunal de Commerce est compétent<br />

(article L. 721-3 du Code de<br />

commerce).<br />

d) Mise en société d’une<br />

entreprise individuelle<br />

En principe, le dirigeant souhaite<br />

souvent recevoir une contrepartie<br />

financière lors de la <strong>transmission</strong><br />

de l’entreprise même au sein de la<br />

famille.<br />

<strong>La</strong> mise en société d’une entreprise<br />

individuelle permet une meilleure<br />

fragmentation du patrimoine. Elle<br />

favorise une bonne dissociation du<br />

couple «capital/pouvoir».<br />

Les motivations de l’adoption d’une<br />

forme sociétaire sont multiples, mais<br />

les raisons fiscales et sociales sont le<br />

plus souvent déterminantes, mais<br />

seule une étude chiffrée au cas par<br />

cas est efficiente.<br />

L’apport d’une entreprise à une<br />

société est assimilé à une cession<br />

d’entreprise et donne lieu, pour<br />

l’apporteur, à l’établissement d’une<br />

imposition immédiate des bénéfices<br />

et des plus-values.<br />

Afin d'optimiser les conséquences<br />

fiscales de l’apport d’une entreprise<br />

individuelle en société, on peut décider<br />

de se mettre en société et profiter<br />

ainsi du report de taxation prévu<br />

par l’article 151 octies. Le coût fiscal<br />

de la mise en société se résume alors<br />

dans l'obligation pour la société de<br />

soumettre à l'impôt, sur une période<br />

maximale fixée en principe à 5 ans,<br />

les plus-values dégagées par l'apport<br />

des éléments amortissables qui figuraient<br />

à l'actif de l'exploitation individuelle,<br />

à moins que l'apporteur<br />

n'opte pour l'imposition immédiate<br />

des plus-values à long terme au taux<br />

réduit 16% (29.5% avec les prélèvements<br />

sociaux et 31,5 à partir du<br />

01/07/12).<br />

Ce régime de faveur (art.151 octies<br />

du CGI) n’est pas intéressant lorsque<br />

les plus-values sont susceptibles de<br />

bénéficier d’un régime d’exonération.<br />

Pour les opérations d’apport, et sous<br />

certaines conditions, l’apporteur<br />

doit choisir, soit le régime de report<br />

d’imposition des plus-values (CGI<br />

art. 151 octies), soit un des régimes<br />

d’exonération totale ou partielle des<br />

plus-values :<br />

• Soit une exonération totale ou partielle<br />

en cas de cession d’éléments<br />

d’actif immobilisé (CGI art. 151 septies)<br />

• Soit une exonération totale ou partielle<br />

en cas de <strong>transmission</strong> d’une<br />

entreprise individuelle ou d’une<br />

branche complète d’activité (CGI art.<br />

238 quindecies)<br />

• Soit une exonération réalisée dans<br />

le cadre d’un départ en retraite (CGI<br />

art. 151 septies A),<br />

On peut noter, en cas de cession<br />

des titres reçus en rémunération de<br />

l’apport lors du départ en retraite de<br />

l’apporteur, cette cession peut le cas<br />

échéant être exonérée dans les conditions<br />

exposées à l’article 151 septies<br />

A.<br />

Donc, lorsque la plus-value réalisée<br />

par le cédant relève du régime des<br />

plus-values professionnelles, la<br />

plus-value en report d'imposition est<br />

exonérée dès lors que la plus-value<br />

dégagée à l'occasion du départ en<br />

retraite bénéficie elle-même de l'exonération,<br />

l'ensemble des conditions<br />

requises à cet effet étant satisfaites.<br />

Lorsque la plus-value réalisée par le<br />

cédant relève du régime des plusvalues<br />

des particuliers, par exemple<br />

lorsque la société de personnes dans<br />

laquelle il exerce son activité professionnelle<br />

a opté pour l'impôt sur les<br />

sociétés, les plus-values professionnelles<br />

en report d'imposition sont<br />

exonérées si :<br />

• le cédant a exercé de manière continue<br />

pendant les 5 ans précédant la<br />

cession une fonction de direction<br />

• il doit cesser toute fonction dans<br />

cette société et faire valoir ses droits<br />

à la retraite dans les 24 mois suivant<br />

ou précédant la cession ;<br />

• il ne doit pas détenir directement<br />

ou indirectement le contrôle majoritaire<br />

de la société cessionnaire<br />

jusqu'au terme de la troisième année<br />

suivant la cession des titres ;<br />

• la cession doit porter sur l'intégralité<br />

des droits ou parts détenus ;<br />

• la société doit être une PME ayant<br />

exercé de manière continue pendant<br />

les cinq années précédant la<br />

cession une activité commerciale,<br />

industrielle, artisanale, libérale ou<br />

agricole, à l'exception de la gestion<br />

de son propre patrimoine, et avoir<br />

son siège dans l'Union européenne,<br />

en Norvège, en Islande ou au Liechtenstein.<br />

A noter, la plus-value de cession relevant<br />

du régime des plus-values privées<br />

pouvant quant à elle bénéficier,<br />

le cas échéant, de l'abattement pour<br />

durée de détention, (cf. II. société)<br />

Apport en société suivi de la<br />

donation des titres<br />

Notamment, afin d'éviter une indivision<br />

entre les donataires, le chef<br />

d’entreprise peut préférer à la donation<br />

directe de l'entreprise la solution<br />

qui consiste, après apport de l’entreprise<br />

à une société, à faire porter la<br />

donation sur les titres créés à cette<br />

occasion. Dès lors qu'il va détenir, au<br />

moins provisoirement, le contrôle de<br />

la société, l'exploitant ne pourra pas<br />

bénéficier de l'exonération de plusvalue<br />

instituée par l'article 238 quindecies<br />

du CGI.<br />

Néanmoins, il pourra opter pour le<br />

régime fiscal particulier prévu à l'article<br />

151 octies du CGI, ce qui permettra<br />

:<br />

• d'une part, d'éviter l'imposition des<br />

plus-values dégagées sur les éléments<br />

amortissables : ces plus-values seront<br />

réintégrées dans le résultat imposable<br />

de la société sur une période<br />

maximale de 5 ans (15 ans pour les<br />

immeubles) ; toutefois, l'apporteur<br />

peut opter pour l'imposition immédiate<br />

au taux réduit de la plus-value<br />

à long terme sur les éléments apportés<br />

;<br />

• d'autre part, de transmettre aux<br />

bénéficiaires de la donation l'obligation<br />

de supporter l'imposition des<br />

plus-values afférentes aux éléments<br />

non amortissables, momentanément<br />

placées en sursis.<br />

Mais, comme on l'a vu (donation de<br />

l’entreprise), la solution consistant<br />

à faire d'abord donation de l'entreprise<br />

individuelle, en laissant aux<br />

bénéficiaires le soin de constituer<br />

une société, peut être plus avantageuse<br />

puisqu'elle permet aux bénéficiaires<br />

d'échapper à toute imposition<br />

sur les plus-values, y compris sur les<br />

l Vendredi <strong>18</strong> mai <strong>2012</strong> l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 30 l<br />

immobilisations non amortissables,<br />

en application de l'article 41 du CGI.<br />

Cession des titres après mise<br />

en société de l'entreprise individuelle<br />

Comme nous l’avons déjà vu, la<br />

décision de mettre l'entreprise individuelle<br />

en société en vue d'en céder<br />

les titres présente un intérêt appréciable<br />

en raison de la possibilité<br />

qu'elle offre à l'exploitant, en optant<br />

pour le régime de l’article 151 octies<br />

du CGI, de transférer chez la société<br />

nouvellement créée l'imposition des<br />

plus-values dégagées par l'apport des<br />

éléments amortissables.<br />

En effet, alors que ces plus-values<br />

seraient passibles entre les mains du<br />

cédant d'une imposition dont le taux<br />

maximal pourrait atteindre 41 %, la<br />

société nouvelle, du moment qu'elle<br />

est soumise à l'impôt sur les sociétés,<br />

supportera cette imposition au taux<br />

de 331/3%, éventuellement réduit à<br />

15 % pour une fraction des bénéfices<br />

et cela en principe en cinq fractions<br />

annuelles (selon régime de l’article<br />

151 octies du CGI). Mais cet avantage<br />

est contrebalancé par la soumission<br />

au taux de 331/3% (ou pour partie de<br />

15 %) des plus-values à long terme<br />

dégagées par l'apport de ces mêmes<br />

éléments, à moins que l'apporteur<br />

n'opte pour l'imposition immédiate<br />

au taux réduit (16 %) de ces plusvalues.<br />

Sous l'angle des droits d'enregistrement,<br />

la mise en société de l'entreprise<br />

individuelle à vendre n'entraîne<br />

en principe aucun surcoût car l'apport<br />

effectué lors de la formation de<br />

la société peut :<br />

• si la société créée est soumise à<br />

l'impôt sur le revenu : être exonérée<br />

de droit d'apport,<br />

• si la société est passible de l'impôt<br />

sur les sociétés : être soumise à un<br />

droit de mutation de 5% pour les<br />

immeubles et le fonds de commerce<br />

(taux réduit à 3% pour la fraction du<br />

prix du fonds comprise entre 23 000€<br />

et 200 000 €). A noter, on rappelle<br />

que ce droit n'est pas dû si l'apporteur<br />

s'engage à conserver pendant 3<br />

ans les titres reçus en contrepartie de<br />

l'apport.<br />

a. Cession de titres : Cette opération<br />

entraînera d'abord le paiement<br />

de l'impôt en sursis grevant les plusvalues<br />

dégagées lors de l'apport des<br />

éléments non amortissables (à condition,<br />

bien entendu, que l'opération<br />

d'apport ait été placée sous le régime<br />

de l'article 151 octies du CGI) et, s'il<br />

y a lieu, des droits d'apport évités<br />

lors de la création de la société. En<br />

outre, dans la mesure où elle sera<br />

consentie pour un prix supérieur à<br />

la valeur que comportaient les titres<br />

de la société nouvelle au moment<br />

de la création de celle-ci, cette vente<br />

dégagera en principe une plus-value<br />

imposable au taux de 16 % (société<br />

relevant de l'impôt sur le revenu) ou<br />

19 % (société passible de l'IS) plus<br />

les prélèvements sociaux de 13,5%.<br />

Selon les cas, le cédant pourra toutefois<br />

bénéficier :<br />

• soit de l'une ou l'autre des exonérations<br />

prévues par les articles 151 septies<br />

(régime des petites entreprises),<br />

238 quindecies (entreprises dont la<br />

valeur n'excède pas 500 000 €), 151<br />

septies A ou 150-0 D ter (départ à la<br />

retraite), 150-0 A (cession au profit<br />

d'un membre du groupe familial) ;<br />

suite en p.7


Rencontres Chiffres & Droit<br />

b. Donation de titres : Dans ce cas,<br />

le sursis d'imposition dont ont pu<br />

bénéficier les plus-values d'apport<br />

sur éléments non amortissables sera<br />

maintenu dès lors que les bénéficiaires<br />

accepteront de se substituer<br />

au donateur dans ses obligations.<br />

Le prélèvement fiscal le plus lourd<br />

sera alors représenté par les droits de<br />

donation, payables sur une période<br />

de dix ans après un différé de paiement<br />

de 5 ans.<br />

A noter, si le dirigeant décide de se<br />

réserver l'usufruit des titres transmis,<br />

il pourra, sous certaines conditions,<br />

conserver le bénéfice de l'exonération<br />

d'ISF applicable aux biens professionnels<br />

à raison de la nue-propriété<br />

de ces titres.<br />

Dans les différentes hypothèses envisagées,<br />

l'ancien exploitant pourra,<br />

tout en restant associé de la société<br />

qu'il a créée, éviter une dispersion<br />

excessive de son capital en souscrivant<br />

un engagement collectif de<br />

conservation des titres avec d'autres<br />

associés. A son décès, ou à la date<br />

qu'il aura choisie pour faire donation<br />

de ses titres, ses héritiers ou donataires<br />

pourront ainsi bénéficier d'une<br />

exonération de droit de mutation à<br />

titre gratuit à concurrence de 75 % de<br />

la valeur des titres transmis, à condition<br />

de prendre à leur tour l'engagement<br />

de conserver durablement ces<br />

titres et, pour au moins l'un d'entre<br />

eux ou des associés ayant souscrit<br />

l'engagement de conservation initial,<br />

d'exercer dans la société son activité<br />

principale (société de personnes) ou<br />

des fonctions de direction (société<br />

soumise à l'IS).<br />

Retrait des biens immobiliers<br />

dans le patrimoine privé de<br />

l’exploitant<br />

L’exploitant qui met son entreprise<br />

en société peut transférer dans son<br />

patrimoine privé les biens immobiliers<br />

qui figuraient à l’actif de l’exploitation<br />

à condition de les mettre<br />

à la disposition de la société par un<br />

bail d’au moins 9 ans.<br />

Ce retrait donne lieu à la taxation<br />

immédiate, selon le régime des plusvalues<br />

professionnelles, des plusvalues<br />

acquises par ces biens immobiliers.<br />

L’apporteur peut ainsi, en donnant les<br />

immeubles en location à la société,<br />

se ménager une source régulière de<br />

revenus (imposables dans la catégorie<br />

des revenus fonciers).<br />

Cette plus-value peut le cas échéant<br />

faire l’objet d’un abattement de 10%<br />

par année de détention au-delà de la<br />

5ème année. Cet abattement conduit<br />

à une exonération totale des plusvalues<br />

au bout de 15 ans. (CGI art.<br />

151 septies B).<br />

e) Location-gérance du fonds<br />

Il existe trois façons de gérer un<br />

fonds de commerce :<br />

1. L’exploitation personnelle (les<br />

bénéfices sont des BIC professionnels)<br />

2. L’exploitation confiée à un<br />

gérant mandataire.<br />

Cette forme d’exploitation se rencontre<br />

souvent dans le cadre de petits<br />

CASINO, stations-services ou hôtels.<br />

<strong>La</strong> société qui est propriétaire du<br />

fonds de commerce assume seule<br />

l’exploitation, perçoit les bénéfices<br />

et paie les impôts.<br />

Le gérant mandataire agit au nom et<br />

pour le compte du propriétaire.<br />

Sa rémunération est imposée comme<br />

des traitements et salaires.<br />

3. L’exploitation confiée à un locataire-gérant.<br />

C’est cette hypothèse que nous pouvons<br />

envisager.<br />

En effet, certains commerçants<br />

donnent leur fonds en location comme<br />

d’autres louent des immeubles afin<br />

d’en tirer des revenus.<br />

<strong>La</strong> seule condition est que le fonds<br />

existe au moins depuis 2 ans (article<br />

L. 144-3 du Code de commerce).<br />

Sur le plan juridique, le bailleur perd<br />

sa qualité de commerçant tandis que<br />

le nouvel exploitant l’acquièrt.<br />

Sur le plan fiscal, le locataire-gérant<br />

est imposé comme un commerçant<br />

ordinaire.<br />

C’est en effet lui qui a la gestion et qui<br />

en tire les bénéfices.<br />

Il a donc des BIC.<br />

Mais le bailleur est également imposé<br />

comme un commerçant dans la catégorie<br />

des BIC pour les redevances<br />

qu’il perçoit.<br />

Ces redevances constituent des revenus<br />

à déclarer pour le bailleur et sont<br />

des charges déductibles pour le locataire-gérant.<br />

Il est important de savoir que, pour<br />

le bailleur, son fonds est alors soumis<br />

à l’impôt sur la fortune puisqu’il ne<br />

l’exploite plus.<br />

Il n’a donc pas l’exemption de l’outil<br />

de travail.<br />

En lui-même, le contrat de locationgérance<br />

ne constitue pas un mode de<br />

<strong>transmission</strong> de l’entreprise.<br />

En effet, il n’y a pas de <strong>transmission</strong><br />

de la propriété et de cession d’activité.<br />

Mais, c’est parfois un préalable assez<br />

commode pour trouver un successeur.<br />

Pour le candidat à l’acquisition, ce<br />

serait une sorte de période d’essai lui<br />

permettant de tester la rentabilité de<br />

l’affaire.<br />

S’il ne dispose pas au départ des ressources<br />

nécessaires, il s’aménagera<br />

le temps d’une épargne supplémentaire.<br />

Mais, dans ce cas là, il faut penser à<br />

inclure dans le contrat de locationgérance<br />

une promesse de vente.<br />

Il faut aussi faire attention de ne pas<br />

utiliser la location-gérance d’une<br />

façon abusive et donc sanctionnable<br />

par l’administration fiscale.<br />

En effet, les loyers doivent être raisonnables<br />

et correspondre à la valeur<br />

locative réelle du fonds.<br />

A défaut, l’administration fiscale<br />

pourrait y voir un acte anormal de<br />

gestion si les redevances sont soit<br />

insuffisantes, soit excessives.<br />

Il ne faut pas, par exemple, que cette<br />

location-gérance soit un moyen de<br />

contourner les règles de la cession<br />

de l’entreprise et notamment du paiement<br />

d’une éventuelle plus-value.<br />

L’administration fiscale peut aller<br />

plus loin et même estimer que nous<br />

sommes face à un abus de droit et<br />

que la location-gérance déguise donc<br />

une cession de fonds.<br />

* Le schéma suivant indique le régime applicable en fonction de ces hypothèses<br />

Régime fiscal<br />

Régime fiscal de la cession des<br />

Activité de la société<br />

de la société<br />

titres détenus par une PP (1)<br />

Société soumise à l’IS Quelle que soit son activité Plus-values mobilières<br />

1. L’associé exerçant son activité<br />

professionnelle dans la société :<br />

Plus-values Professionnelle (2)<br />

Société relevant de l’IR<br />

Il convient donc de faire attention au<br />

cadre juridique dans lequel on met en<br />

place ce contrat.<br />

Si la location-gérance succède à une<br />

cession de l’activité, se pose le problème<br />

des plus-values.<br />

<strong>La</strong> location-gérance en elle-même<br />

n’entraîne pas perception des plusvalues<br />

puisqu’il ne s’agit que d’une<br />

modification des conditions d’exploitation<br />

et pas d’une cession.<br />

En revanche, les plus-values sont<br />

dues si, ultérieurement, intervient<br />

une vente.<br />

Mais, il faut faire attention parce que<br />

le préalable de la location-gérance<br />

peut faire perdre certains avantages<br />

au cédant.<br />

Il ne peut pas invoquer l’exonération<br />

réservée aux petites entreprises du<br />

fait qu’il n’exerce pas l’activité professionnelle<br />

dans l’entreprise.<br />

Cette exonération des plus-values<br />

réservée aux TPE est régie par l’article<br />

151 septies du Code général des<br />

impôts.<br />

Il s’agit d’une exonération pour les<br />

entreprises dont les recettes annuelles<br />

H.T. ne dépassent pas 350.000 € pour<br />

les entreprises de vente, les hôtels, les<br />

loueurs meublés, les cafés et les restaurants,<br />

et 126.000 € pour les autres<br />

prestataires de services.<br />

Il y a une exonération totale ou<br />

dégressive selon le montant du<br />

chiffre d’affaires.<br />

En revanche, la location-gérance suivie<br />

d’une cession au locataire-gérant<br />

peut apporter certains avantages.<br />

Si la valeur du fonds n’excède pas<br />

500.000 €, le vendeur peut bénéficier<br />

de l’exonération des plus-values<br />

à condition que la cession ait lieu<br />

au profit du locataire-gérant (article<br />

238 quindecies du Code général des<br />

impôts).<br />

Il faut, malgré tout, que le cédant ait,<br />

avant la location-gérance, exploité au<br />

moins 5 ans l’activité.<br />

De même, il pourra toujours bénéficier<br />

de l’exonération due au moment<br />

du départ à la retraite à condition<br />

toujours que la cession se fasse au<br />

profit du locataire-gérant.<br />

<strong>La</strong> société<br />

Société exerçant une activité<br />

BIC, BNC, BA<br />

Société à prépondérance<br />

immobilière<br />

2. L’associé n’exerçant pas son<br />

activité professionnelle dans la<br />

société : Plus-values mobilière<br />

Plus-values immobilière<br />

(1). Le régime des plus-values mobilières et des plus-values immobilières ne concerne que les<br />

cessions et transactions à titre onéreux emportant transfert de propriété, alors que le régime<br />

des plus-values professionnelles s’applique en cas de cession à titre onéreux ou à titre gratuit<br />

ou bien lorsque le contribuable cesse d’exercer son activité dans la société<br />

(2). L’associé qui cesse d’exercer son activité dans une société, en principe imposé sur la plusvalue<br />

réalisée à la date de cet événement, peut bénéficier de régimes d’exonérations ou de<br />

report d’imposition<br />

Quel régime d’imposition pour les<br />

plus-values de cessions de titres ?<br />

Les cessions de titres onéreux détenus<br />

par une personne physique sont<br />

susceptibles d’être imposées :<br />

a. à 19% : Société passible de l’IS,<br />

- Soit suivant le régime des plusvalues<br />

mobilières (CGI art. 150-0 A<br />

à 150-0 E),<br />

b. à 16% : Société relevant de l’impôt<br />

sur le revenu<br />

• Soit suivant le régime des plusvalues<br />

professionnelles, si le cédant<br />

exerce son activité<br />

• Soit suivant le régime des plusvalues<br />

immobilières, si la cession<br />

porte sur des titres de sociétés<br />

à prépondérance immobilière<br />

* voir tableau ci-dessus<br />

En outre, en cas de cessions de titres,<br />

cette vente dégagera en principe une<br />

plus-value imposable au taux de<br />

16% (société relevant de l'impôt sur<br />

le revenu) ou 19 % (société passible<br />

de l'IS) plus les prélèvements sociaux<br />

de 13,5%.<br />

Selon les cas, le cédant pourra toutefois<br />

bénéficier, soit de l'une ou<br />

l'autre des exonérations prévues par<br />

les articles :<br />

• 151 septies (régime des petites<br />

entreprises),<br />

• 238 quindecies (entreprises dont la<br />

valeur n'excède pas 500 000 €),<br />

• 151 septies A ou 150-0 D ter (départ<br />

à la retraite),<br />

-• 150-0 A (cession au profit d'un<br />

membre du groupe familial) ;<br />

Abattement pour durée de<br />

détention (dirigeant de PME)<br />

Le dispositif général d'abattement<br />

pour durée de détention de titres<br />

de sociétés soumises à l'IS prévu<br />

à l'article 150-0 D bis du CGI, qui<br />

devait entrer en vigueur en <strong>2012</strong>, a<br />

été supprimé par la loi de finances<br />

pour <strong>2012</strong>, et remplacé par un mécanisme<br />

de report d'imposition sous<br />

condition de réemploi.<br />

Toutefois, ce dispositif d'abattement<br />

spécifique aux dirigeants qui cèdent<br />

leur société à l'occasion de leur départ<br />

en retraite reste en revanche applicable<br />

jusqu'au 31 décembre 2013.<br />

Peuvent en bénéficier, sous certaines<br />

conditions, les plus-values de cession<br />

d'actions ou de parts de sociétés passibles<br />

de l'impôt sur les sociétés, ou<br />

de droits démembrés (usufruit ou<br />

nue-propriété) portant sur ces titres,<br />

suite en p.8<br />

l Vendredi <strong>18</strong> mai <strong>2012</strong> l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 31 l


Rencontres Chiffres & Droit<br />

acquis ou souscrits avant le 1er janvier<br />

2006. Les plus-values concernées<br />

sont réduites d'un abattement d'un<br />

tiers par année de détention des titres<br />

au-delà de la cinquième et sont, par<br />

suite, totalement exonérées lorsque<br />

les titres sont détenus depuis plus de<br />

huit ans.<br />

Un report d'imposition sous<br />

condition de réemploi pour les<br />

plus-values de cession de titres<br />

Les plus-values de cession d'actions<br />

ou de parts de sociétés passibles de<br />

l'IS, ou de droits démembrés (usufruit<br />

ou nue-propriété) portant sur<br />

ces titres, peuvent, sous certaines<br />

conditions, bénéficier d'un report<br />

d'imposition lorsque la plus-value<br />

est réinvestie dans la souscription au<br />

capital d'une société passible de l'IS.<br />

Ce report se transforme en exonération<br />

définitive si les titres souscrits<br />

en réemploi sont conservés durant<br />

plus de 5 ans (applicable aux plusvalues<br />

réalisées à compter du 1er<br />

janvier 2011).<br />

Les prélèvements sociaux restent dus<br />

dans les conditions habituelles.<br />

Le mécanisme de report d'imposition<br />

qui s'y substitue est strictement<br />

encadré. Applicable sur demande, il<br />

concerne les seules cessions de participations<br />

de plus de 10 % détenues<br />

depuis au moins huit ans. De plus<br />

il est subordonné au réinvestissement<br />

par le cédant d'au moins 80 %<br />

du produit de cession (net de prélèvements<br />

sociaux) dans une société<br />

opérationnelle soumise à l'impôt sur<br />

les sociétés. Ce réinvestissement en<br />

numéraire doit intervenir dans les<br />

trois ans de la cession et représenter<br />

au moins 5 % des titres de la société<br />

bénéficiaire.<br />

A noter que cette souscription ne<br />

peut pas bénéficier des réductions<br />

d'impôt sur le revenu ou d'ISF.<br />

Le report se transforme en exonération<br />

définitive après cinq ans de<br />

détention.<br />

Participations excédant 25%:<br />

cessions au sein du groupe<br />

familial<br />

Lorsque les membres d'une même<br />

famille détiennent une participation<br />

importante dans une société soumise<br />

à l'impôt sur les sociétés ou à un<br />

impôt équivalent et ayant son siège<br />

dans un Etat membre de l'Union<br />

européenne (ou en Islande, en Norvège<br />

ou au Liechtenstein) les cessions<br />

de titres au sein du groupe<br />

familial sont exonérées lorsque les<br />

conditions suivantes sont réunies :<br />

- le cédant, son conjoint, leurs ascendants<br />

et leurs descendants, ainsi que<br />

leurs frères et sœurs, doivent avoir<br />

détenu ensemble, directement ou<br />

indirectement, plus de 25 % des<br />

droits dans les bénéfices sociaux<br />

à un moment quelconque au cours<br />

des cinq années précédant la cession<br />

;<br />

• la cession de ces droits doit<br />

être consentie, pendant la durée<br />

de la société, au profit de l'un des<br />

membres du groupe familial défini<br />

ci-dessus;<br />

• l'acquéreur ne doit pas revendre<br />

tout ou partie des droits à un tiers<br />

dans un délai de cinq ans.<br />

Les plus-values exonérées sont soumises<br />

aux prélèvements sociaux<br />

A noter : L'exonération est applicable<br />

lorsque la cession est effectuée au<br />

profit du conjoint d'un ascendant<br />

ou d'un descendant soumis à une<br />

imposition commune si toutes les<br />

autres conditions sont remplies (D.<br />

adm. 5 B-622 n° 15 et 16). Elle ne<br />

l'est pas en revanche lorsque la cession<br />

est consentie au conjoint d'un<br />

frère ou d'une sœur (Inst. 5 C-4-10)<br />

ou à une société «de famille» (Rép.<br />

Ligot : AN 24-8-1987 p. 4687 n°<br />

20897).<br />

Pacte fiscal / Dutreil<br />

Dans le cadre de la <strong>transmission</strong><br />

(par donation ou succession) d’une<br />

entreprise individuelle ou parts de<br />

société, la signature d’un pacte fiscal<br />

(dit pacte Dutreil) a des avantages.<br />

Le pacte fiscal s’applique aussi bien<br />

à la <strong>transmission</strong> de parts de sociétés<br />

ou de holdings animatrices (quel<br />

que soit leur régime fiscal) : ces titres<br />

transmis par donation ou succession<br />

et compris dans un pacte peuvent<br />

bénéficier de la même exonération<br />

partielle de droit de mutation à titre<br />

gratuit, à hauteur de 75% de la valeur<br />

des titres (sans limitation de montant)<br />

En pratique, cette exonération est<br />

accordée si :<br />

- les titres transmis ont fait l’objet<br />

d’un engagement collectif de conservation<br />

d’une durée minimale de 2 ans<br />

pris par le donateur, le défunt avec au<br />

moins un autre associé,<br />

- cet engagement porte sur au moins<br />

34% des droits financiers et des droits<br />

de vote (pour les sociétés non cotées)<br />

- à compter de la <strong>transmission</strong>, les<br />

héritiers ou donataire poursuivent<br />

l’engagement collectif jusqu’à son<br />

terme<br />

- chaque héritier ou donataire s’engage<br />

à conserver les titres transmis<br />

pendant une durée de 4 ans à compter<br />

de la fin de l’engagement collectif<br />

de conservation,<br />

- l’un des associés signataire du pacte<br />

ou l’un des héritiers ou donataires<br />

ayant pris l’engagement individuel<br />

de conservation exerce une fonction<br />

de direction pendant une durée de<br />

l’engagement collectif et les trois ans<br />

qui suivent la <strong>transmission</strong>.<br />

À noter que les héritiers voulant<br />

bénéficier du pacte Dutreil peuvent<br />

aussi conclure en lieu et place de<br />

leurs parents un engagement collectif<br />

dans les six mois suivant le décès.<br />

Cela les contraint à conserver les<br />

titres pendant deux ans préalablement<br />

à l’engagement individuel de<br />

quatre ans.<br />

Abattement en cas de donation<br />

d'entreprise aux salariés<br />

Les donations en pleine propriété de<br />

fonds artisanaux, de fonds de commerce,<br />

de fonds agricoles ou de clientèles<br />

d'une entreprise individuelle ou<br />

de titres d'une société, ouvrent droit,<br />

sur option du donataire, à un abattement<br />

de 300 000 € sur la valeur<br />

du fonds ou de la clientèle ou sur la<br />

fraction de la valeur des titres représentative<br />

du fonds ou de la clientèle.<br />

Le bénéfice de cet abattement est<br />

subordonné aux conditions suivantes:<br />

• l'entreprise ou la société exerce une<br />

activité industrielle, commerciale,<br />

artisanale, agricole ou libérale ;<br />

• les donataires sont titulaires d'un<br />

contrat de travail à durée indéterminée<br />

depuis deux ans au moins<br />

et exercent leurs fonctions à temps<br />

plein, ou sont titulaires d'un contrat<br />

d'apprentissage. Ces contrats sont<br />

conclus avec l'entreprise dont le<br />

fonds (ou la clientèle) est transmis<br />

ou avec la société dont les parts ou<br />

actions sont transmises.<br />

• les donataires poursuivent à titre<br />

d'activité professionnelle unique et<br />

de manière effective et continue,<br />

pendant cinq ans à compter de la<br />

<strong>transmission</strong>, l'exploitation du fonds<br />

ou l'activité de la société. Par ailleurs,<br />

l'un d'eux assure, pendant la<br />

même période, la direction effective<br />

de l'entreprise ;<br />

• le fonds (ou la clientèle) doit être<br />

détenu depuis plus de deux ans par<br />

le donateur ou la société lorsqu'il a<br />

été acquis à titre onéreux ;<br />

• lorsque la <strong>transmission</strong> porte sur<br />

des parts ou actions acquises à titre<br />

onéreux, le donateur doit les détenir<br />

depuis plus de deux ans.<br />

L'abattement ne peut s'appliquer<br />

qu'une fois entre un même donateur<br />

et un même donataire.<br />

Location des parts sociales<br />

<strong>La</strong> location de parts sociales, qui est<br />

une création récente de notre droit,<br />

est le pendant pour les sociétés de la<br />

location-gérance.<br />

Elle a un but de <strong>transmission</strong><br />

puisque ce contrat de location de<br />

parts sociales ou d’actions, qui a été<br />

consacré par la loi du 2 août 20<strong>05</strong> en<br />

faveur des PME, est inscrit dans le<br />

titre IV du Code de commerce dont<br />

le titre est « Transmission et reprise<br />

des entreprises » (articles L. 239-1 à<br />

L. 239-5).<br />

Il faut donc faire un contrat de location<br />

dans lequel le bailleur s’engage<br />

à faire jouir des parts et actions pendant<br />

un certain temps et moyennant<br />

un certain prix.<br />

On applique les règles générales du<br />

contrat de location prévues par le<br />

Code civil (articles 1709 et suivants).<br />

Comme pour la location-gérance,<br />

c’est un moyen pour un futur acquéreur<br />

de tester l’entreprise mais aussi<br />

de se constituer des revenus pour<br />

l’acheter.<br />

En revanche, cela nécessite une<br />

préalable modification des statuts<br />

puisque, pour qu’un associé ou un<br />

actionnaire puisse consentir un<br />

contrat de location-gérance sur ses<br />

propres actions, il faut que les statuts<br />

le prévoient (article L. 239-1 alinéa 1<br />

du Code de commerce).<br />

Le locataire ne peut être qu’une personne<br />

physique.<br />

<strong>La</strong> location ne peut porter que sur<br />

des titres nominatifs non négociables<br />

sur le marché réglementé (pour les<br />

sociétés anonymes, elle n’est possible<br />

que si elles ne sont pas cotées).<br />

Un certain nombre de types d’actions<br />

sont exclus de ce système (article L.<br />

239-1 alinéas 3 à 6 du Code de commerce)<br />

:<br />

1°/ les parts et actions détenues par<br />

des personnes physiques dans le<br />

cadre de leur patrimoine privé,<br />

2°/ les actions inscrites avec une<br />

société de capital-risque ou une<br />

société unipersonnelle d’investissement<br />

à risque,<br />

3°/ si les actions sont détenues par<br />

un fonds commun de placement à<br />

risque, dans l’innovation ou de proximité,<br />

4°/ si nous sommes dans le cadre<br />

d’une société d’exercice libéral (sauf<br />

si la location est faite à des salariés<br />

ou collaborateurs libéraux exerçant<br />

en son sein).<br />

<strong>La</strong> sous-location et le prêt des actions<br />

concernées sont, en revanche, interdits<br />

à peine de nullité.<br />

Sur le plan formel, le contrat doit<br />

obligatoirement être écrit et enregistré.<br />

Les conditions d’opposabilité sont<br />

celles de l’article 1690 du Code civil,<br />

c'est-à-dire la signification par Huissier<br />

ou l’acceptation par la société,<br />

par l’intermédiaire de son représentant<br />

légal.<br />

Le locataire doit, bien entendu, avoir<br />

reçu l’agrément des autres associés,<br />

selon les modalités qui auront été<br />

prévues par les statuts mais aussi par<br />

cette règle.<br />

Le locataire, en pratique, est assimilé<br />

dans ses obligations à l’usufruitier.<br />

Il doit donc conserver la substance<br />

de la chose mais a le droit d’en user<br />

et de l’exploiter.<br />

En revanche, il paie un loyer.<br />

Cela a des conséquences pour les<br />

droits de vote.<br />

Le bailleur reste détenteur des droits<br />

de vote pour toute décision concernant<br />

les modifications statutaires<br />

ou changement de nationalité de la<br />

société.<br />

Cependant, le locataire a des droits<br />

de vote aux assemblées ordinaires.<br />

A la différence d’autres cas, il ne peut<br />

pas y avoir d’aménagements de ces<br />

règles sur les droits de vote.<br />

Il se pose après, toujours en cas de<br />

location, les mêmes questions pour<br />

le fonds de commerce.<br />

Il faut que le loyer soit conforme à<br />

une réalité, c'est-à-dire ni excessif, ni<br />

dérisoire, et que cette location ne soit<br />

pas une façon de détourner les règles<br />

de cession d’actions avec la fiscalité<br />

afférente (plus-value pour le cédant,<br />

droits d’enregistrement pour l’acquéreur).<br />

l Vendredi <strong>18</strong> mai <strong>2012</strong> l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 32 l


Rencontres Chiffres & Droit<br />

A) <strong>La</strong> <strong>transmission</strong> non-volontaire<br />

Nous avons envisagé les préalables<br />

à toute <strong>transmission</strong> d’entreprise,<br />

qui est un audit très complet que<br />

nous venons de faire de celles-ci, et<br />

les modalités de <strong>transmission</strong> d’entreprise<br />

dans le cadre d’un choix et<br />

d’une organisation.<br />

Pour autant, la <strong>transmission</strong> ne se<br />

fait pas toujours au moment choisi.<br />

Un décès ou une maladie grave,<br />

empêchant toute poursuite de l’activité,<br />

est malheureusement une chose<br />

courante.<br />

Nous avons envisagé, dans le cadre<br />

d’une matinée il y a un an, les possibilités<br />

d’indemnisation du chef<br />

d’entreprise.<br />

Pour autant, il s’agissait de cas où la<br />

responsabilité d’un tiers pouvait être<br />

recherchée.<br />

Ce n’est pas le cas dans le cadre de<br />

la plupart des maladies ou de nombreux<br />

accidents de la vie où la victime<br />

est aussi le seul responsable.<br />

Tout d’abord, il semble opportun et<br />

c’est ce que font un certain nombre<br />

de chefs d’entreprises, même si on n’a<br />

pas vocation à une <strong>transmission</strong>, de<br />

faire régulièrement un point (ou un<br />

audit) de son entreprise, de sa situation<br />

et de ce qui nécessiterait, dans<br />

le cas justement d’une <strong>transmission</strong>,<br />

de faire le nécessaire.<br />

A titre personnel, je suis très partisan<br />

de la démarche qu’on utilise<br />

dans le cadre de la certification ISO<br />

qui vise à ce que les process d’une<br />

entreprise soient formalisés de façon<br />

qu’en l’absence de son dirigeant, des<br />

repreneurs puissent le faire dans de<br />

meilleures conditions.<br />

Nous retrouvons ici d’ailleurs le<br />

débat de l’autonomie de l’entreprise<br />

par rapport à l’entrepreneur qui reste<br />

quand même un point important à<br />

envisager, même en cours d’activité.<br />

1°/ les problèmes successoraux et les<br />

choix pour l’entreprise<br />

Il faut d’abord rappeler quelques<br />

principes généraux qui concernent<br />

tout type de succession mais qui<br />

ont une application très particulière<br />

pour l’entreprise.<br />

1°/ <strong>La</strong> succession est ouverte<br />

au jour du décès du défunt et<br />

son patrimoine est évalué ce<br />

jour là.<br />

En revanche, les droits de succession<br />

doivent être réglés dans les six mois<br />

qui suivent, sauf à ce qu’il y ait des<br />

pénalités en cas de retard.<br />

Or, lorsque, dans la succession, l’entreprise<br />

ou les parts de société constituent<br />

l’essentiel du patrimoine, cela<br />

peut poser une énorme difficulté<br />

puisque si, lorsque le chef d’entreprise<br />

décède, l’entreprise est en pleine<br />

forme, son évaluation est faite sur la<br />

base de son activité et de sa situation<br />

économique à ce moment là.<br />

Six mois plus tard, si un certain<br />

nombre de mesures n’ont pas été<br />

prises, l’entreprise peut avoir disparu,<br />

en tout cas n’avoir aucune<br />

valeur.<br />

Pour autant, la fiscalité s’appliquera<br />

sur la base de la valeur qu’elle avait<br />

au jour du décès.<br />

Cette fiscalité est quand même<br />

importante.<br />

En ligne directe, le Code général des<br />

impôts (article 777), pour 2011, prévoyait<br />

une taxation à 5% à partir de<br />

8.072 €.<br />

Ce montant atteignait très rapidement<br />

20% (à partir de 15.932 € et ce,<br />

jusqu’à 552.324 €).<br />

Entre frère et sœur, on est à 35 % et,<br />

au-delà de 24.430 €, à 45 %.<br />

En cas d’étranger (c'est-à-dire tout<br />

simplement un conjoint avec lequel<br />

on n’est pas marié, ni pacsé), le taux<br />

est de 60%.<br />

Il est donc important de tenir compte<br />

de cela, d’où la nécessité d’un certain<br />

nombre d’assurances qui peuvent être<br />

souscrites pour protéger sa famille.<br />

Il faut aussi savoir qui seront ses<br />

héritiers si jamais le chef d’entreprise<br />

venait à décéder brutalement.<br />

Il faut, en effet, être très attentif<br />

lorsque l’on a comme héritiers des<br />

enfants encore mineurs.<br />

Ils seront représentés par son<br />

conjoint.<br />

Ce conjoint n’est pas obligatoirement<br />

l’actuel mais quelqu’un dont on s’est<br />

séparé, dans le cadre d’un divorce ou<br />

dans le cadre de la fin d’une union<br />

libre.<br />

Il faut donc éventuellement prévoir<br />

un certain nombre d’éléments sur la<br />

gestion future de l’entreprise dans le<br />

cadre d’un testament mais au-delà, si<br />

l’entreprise le mérite, dans le cadre<br />

de ce que l’on appelle un mandat<br />

post-mortem (article 812 à 812-7 du<br />

Code civil).<br />

L’article 812 prévoit, depuis une<br />

réforme du 23 juin 2006 rentrée en<br />

vigueur le 1er janvier 2007 :<br />

«Toute personne peut donner à une ou<br />

plusieurs autres personnes, physiques<br />

ou morales, mandat d’administrer ou<br />

de gérer, sous réserve des pouvoirs<br />

confiés à l’exécuteur testamentaire,<br />

tout ou partie de sa succession pour<br />

le compte et dans l’intérêt d’un ou plusieurs<br />

des héritiers identifiés.»<br />

Ce mandat doit être justifié par un<br />

intérêt sérieux et légitime, au regard<br />

de la personne de l’héritier ou du<br />

patrimoine successoral, précisément<br />

motivé.<br />

Il est donné pour une durée qui ne<br />

peut excéder deux ans, prorogeable<br />

une ou plusieurs fois par décision du<br />

Juge (des tutelles).<br />

Toutefois, il peut être donné pour une<br />

durée de cinq ans, prorogeable dans<br />

les mêmes conditions, en raison de<br />

l’inaptitude, de l’âge du ou des héritiers,<br />

ou de la nécessité de gérer des<br />

biens professionnels.<br />

Il doit être donné et accepté en la<br />

forme authentique (acte notarié).<br />

Il doit être accepté par le mandataire<br />

avant le décès du mandant.<br />

Ce mandat est gratuit, sauf convention<br />

contraire.<br />

Il semble très important lorsque l’on<br />

est face à un patrimoine significatif<br />

et une situation familiale complexe<br />

(enfants de plusieurs unions, procédure<br />

de divorce difficile, etc…).<br />

Il convient de rappeler que le conjoint<br />

est aujourd’hui un héritier de droit.<br />

L’article 731 du Code civil prévoit que<br />

la succession est dévolue par la loi<br />

aux parents et au conjoint successibles<br />

du défunt dans des conditions<br />

qui sont définies par les différents<br />

articles suivants.<br />

En l’absence de conjoint successible,<br />

les héritiers du défunt sont :<br />

1°/ ses enfants et leurs descendants,<br />

2°/ ses père et mère, frères et sœurs et<br />

descendants de ces derniers.<br />

En revanche, ainsi que le prévoit<br />

l’article 757 du Code civil :<br />

«Si l’époux prédécédé laisse des enfants<br />

ou descendants, le conjoint survivant<br />

recueille, à son choix, l’usufruit de la<br />

totalité des biens existants ou la propriété<br />

du quart des biens lorsque tous<br />

les enfants sont issus des deux époux<br />

et la propriété du quart en présence<br />

d’un ou plusieurs enfants qui ne sont<br />

pas issus des deux époux».<br />

Il convient de rappeler l’importance<br />

de l’usufruit en matière de droit des<br />

sociétés.<br />

Il convient aussi de rappeler que,<br />

ainsi que le précise l’article 732 du<br />

Code civil :<br />

«Est conjoint successible le conjoint<br />

survivant non divorcé».<br />

Quid dans le cadre d’une procédure<br />

de divorce en cours ?<br />

Si le divorce n’est pas définitif, le<br />

conjoint reste héritier.<br />

Il convient de préciser que, sauf<br />

dispositions testamentaires particulières,<br />

en l’absence d’enfant ou<br />

de descendant du défunt et de ses<br />

père et mère, le conjoint survivant<br />

recueille toute la succession (article<br />

757-2 du Code civil).<br />

<strong>La</strong> seule solution pour retirer le<br />

caractère d’héritier réservataire au<br />

conjoint survivant et donc de le déshériter<br />

est, si le défunt a des descendants<br />

(et seulement dans cette hypothèse),<br />

un testament.<br />

En revanche, s’il n’y a pas de descendant,<br />

le conjoint survivant reste héritier<br />

réservataire pour un quart de la<br />

succession.<br />

D’une façon générale, lorsqu’il y a<br />

plusieurs héritiers, afin d’éviter les<br />

problèmes d’une indivision compliquée,<br />

il est impératif d’avoir un<br />

testament qui permette à ce que<br />

l’entreprise, ou du moins l’essentiel<br />

des parts de la société, soit confiée<br />

à celui des héritiers qui est le plus<br />

adapté et surtout à éviter un partage<br />

des pouvoirs qui peut rendre la situation<br />

ingérable.<br />

Il convient aussi de tenir à jour les procurations<br />

auprès des banques pour<br />

que le conjoint survivant, surtout s’il<br />

n’est pas marié, ne se retrouve pas<br />

dans une situation où il ne peut plus<br />

faire aucune opération pour l’entreprise.<br />

Faute de disposer d’une procuration<br />

ou d’un moyen d’intervenir<br />

auprès des établissements bancaires,<br />

les comptes risquent d’être bloqués,<br />

avec des conséquences parfois très<br />

graves pour les partenaires, les fournisseurs<br />

et les employés.<br />

2°/ Le mandat de protection<br />

future<br />

Dans l’hypothèse du chef d’entreprise<br />

qui tombe brutalement malade et qui<br />

ne peut plus gérer l’entreprise pendant<br />

une longue période, voire même<br />

définitivement, le moyen dont nous<br />

disposons aujourd’hui, depuis la loi<br />

du 5 mars 2007, est le mandat de<br />

protection future (qui est tout à fait<br />

différent du mandat post-mortem),<br />

régi par les articles 477 à 484 du Code<br />

civil.<br />

Ce mandat n’est valable que tant que<br />

le mandant est vivant et à partir du<br />

moment où il est inapte à gérer son<br />

activité.<br />

Si une personne se trouve, en état<br />

majeur, incapable de gérer ses<br />

affaires, la solution classique est l’ouverture<br />

d’une procédure de tutelle ou<br />

de curatelle.<br />

Il s’agit d’une procédure lourde et<br />

souvent longue puisqu’il faut saisir le<br />

Procureur de la République qui mandate<br />

un Expert Psychiatre, inscrit sur<br />

la liste des Experts Psychiatres du<br />

Parquet, qui doit faire un rapport.<br />

<strong>La</strong> personne doit être entendue par le<br />

Juge des tutelles qui, éventuellement,<br />

se déplace si elle-même ne peut se<br />

déplacer.<br />

Le Juge désigne alors un mandataire<br />

spécial puis un curateur ou un gérant<br />

de tutelle, selon la gravité, qui est<br />

choisi soit parmi les membres de la<br />

famille, soit un tiers rémunéré.<br />

Le processus est long et surtout<br />

risque d’être l’occasion de générer<br />

des conflits familiaux importants.<br />

Pendant ce temps là, l’entreprise ne<br />

peut pas fonctionner ou difficilement.<br />

Tout dépend, bien entendu, si celle-ci<br />

est structurée avec un encadrement<br />

ou pas.<br />

Pour autant, lorsque l’inaptitude<br />

est grave, voire définitive, il faudra<br />

alors envisager une <strong>transmission</strong> de<br />

l’entreprise soit à des collaborateurs,<br />

soit à des tiers, etc…<br />

suite en p.10<br />

l Vendredi <strong>18</strong> mai <strong>2012</strong> l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 33 l


Rencontres Chiffres & Droit<br />

Il convient donc qu’entre-temps<br />

une gestion et une restructuration<br />

puissent se faire.<br />

Or, un gérant de tutelle, même professionnel,<br />

n’est pas a priori armé<br />

pour gérer une entreprise et n’en a<br />

d’ailleurs pas le temps.<br />

Pour cela, le mandat de protection<br />

future permet de choisir, par un acte<br />

sous seing privé ou notarié, la personne<br />

qui, le jour où le chef d’entreprise<br />

sera inapte, gèrera ses affaires<br />

et selon les pouvoirs qu’on lui aura<br />

donnés.<br />

C’est donc une tutelle ou curatelle sur<br />

mesure.<br />

Les articles 477 et suivants du Code<br />

civil permettent une très grande souplesse<br />

puisque si le chef d’entreprise<br />

n’est pas déjà sous protection, il peut<br />

choisir la personne qu’il va mandater<br />

et la limite de ses pouvoirs à ce qui<br />

est nécessaire, sans pour autant donner<br />

un blanc-seing.<br />

Il peut s’agir d’actes d’administration<br />

ou de disposition.<br />

En revanche, si des actes de disposition<br />

sont prévus (ce qui, a priori,<br />

n’est pas conseillé), il faut obligatoirement<br />

que le mandat soit un mandat<br />

notarié.<br />

<strong>La</strong> personne qui a reçu ce mandat le<br />

met en exécution dès que le mandant<br />

se retrouve dans une situation d’incapacité.<br />

Il faut que le mandataire produise au<br />

Greffe du Tribunal d’Instance le mandat<br />

et un certificat médical émanant<br />

d’un Médecin choisi sur la liste des<br />

Médecins Experts pour que celui-ci<br />

le commence.<br />

Le mandataire exécute le mandat et,<br />

s’il s’agit d’un mandat notarié, rend<br />

compte au Notaire qui doit faire le<br />

contrôle ou, sinon, au Greffe du Tribunal<br />

d’Instance.<br />

Bien entendu, toute personne peut<br />

éventuellement remettre en cause ce<br />

mandat, dans le cadre d’un recours<br />

devant le Juge des tutelles.<br />

Il semble opportun de prévoir un mandat<br />

donnant à un dirigeant de substitution<br />

le pouvoir de gérer l’entreprise<br />

dans les meilleures conditions possibles<br />

et d’assurer sa pérennité.<br />

CALENDRIER<br />

En <strong>2012</strong> l’<strong>Association</strong> va continuer ses Matinées<br />

ayant pour but une formation mais aussi un débat<br />

sur le thème de :<br />

• L'aventure entrepreneuriale : risques et opportunités<br />

le 15 juin <strong>2012</strong><br />

Et d’autres à venir.<br />

Tous les renseignements concernant<br />

l’<strong>Association</strong> peuvent être trouvés sur son site :<br />

www.association-avec.org<br />

ou être pris auprès de Monsieur Richard<br />

VARLET, président de l’<strong>Association</strong>, dont le mail<br />

pour «AvEC» est :<br />

président@<strong>Association</strong>-avec.org<br />

AvEC : <strong>Association</strong> interprofessionnelle Avocats<br />

et Experts-comptables<br />

Interprofessionalité :<br />

Osez être AvEC !<br />

l Vendredi <strong>18</strong> mai <strong>2012</strong> l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 34 l


Rencontres Chiffres & Droit<br />

Tableau des Régimes d'exonération<br />

Régime d'exonération et de report d'imposition des +VL professionnelles applicables aux donations<br />

d'entreprises<br />

Régimes d'exonération des plus values professionnelles applicables aux<br />

cessions à titre onéreux<br />

Régime spécial en cas<br />

d'apport<br />

Article 238 quindecies Article 151 septies Article 151 septies B Article 41 Article 238 quindecies Article 151 septies Article 151 septies A Article 151 octies<br />

Dispositifs<br />

Exonération en fonction Exonération des plusvalues<br />

professionnelles<br />

de la valeur des éléments<br />

transmis (inférieure à 500 des petites entreprises (en<br />

K€)<br />

fonction des recettes) (4)<br />

Abattement pour durée<br />

Report d'imposition en<br />

de détention sur les plusvalues<br />

immobilières à<br />

cas de <strong>transmission</strong> à titre<br />

gratuit d'une entreprise<br />

long terme réalisées sur<br />

individuelle.<br />

les immeubles<br />

d'exploitation<br />

Exonération en fonction<br />

de la valeur des éléments<br />

transmis (inférieure à 500<br />

K€)<br />

Exonération des plusvalues<br />

professionnelles<br />

des petites entreprises (en<br />

fonction des recettes) (4)<br />

Exonération des plusvalues<br />

professionnelles<br />

réalisée dans le cadre<br />

d'un départ à la retraite<br />

en cas de cession à titre<br />

onéreux :<br />

- d'une entreprise<br />

individuelle,<br />

- société de personnes<br />

- Report d'imposition en<br />

cas d'apport en société<br />

(entreprise individuelle ou<br />

branche complète<br />

d'activité)<br />

- Exonération sur<br />

immobilisations<br />

amortissables<br />

Entreprises concernées :<br />

IR (BIC, BNC, BA) OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI OUI<br />

IS OUI (1) NON NON NON OUI (1) NON NON NON<br />

Opérations<br />

Transmission à titre<br />

onéreux ou gratuit :<br />

- d'une entreprise<br />

individuelle,<br />

- d'une branche complète<br />

d'activité,<br />

- d'un ensemble de titres<br />

constituant un actif<br />

professionnel<br />

Toute opération<br />

dégageant une plus-value<br />

professionnelle (vente,<br />

apport,retrait du<br />

patrimoine professionnel,<br />

donation...)<br />

Toute opération*<br />

dégageant une plus-value<br />

professionnelle<br />

immobilière<br />

Transmission à titre gratuit<br />

en pleine propriété de<br />

l'ensemble des actifs<br />

immobilisés affectés à<br />

l'activité ou branche<br />

complète d'activité<br />

Transmission à titre<br />

onéreux ou gratuit :<br />

- d'une entreprise<br />

individuelle,<br />

- d'une branche complète<br />

d'activité,<br />

- d'un ensemble de titres<br />

constituant un actif<br />

professionnel<br />

Toute opération<br />

dégageant une plus-value<br />

professionnelle (vente,<br />

apport,retrait du<br />

patrimoine professionnel,<br />

donation...)<br />

Cession à titre onéreux et<br />

départ à la retraite dans<br />

les deux ans qui<br />

précèdent ou suivent la<br />

cession<br />

Apport de l'ensemble des<br />

éléments d'actif<br />

immobilisé (avec toutefois<br />

la possibilité d'exclure les<br />

immeubles à condition<br />

qu'ils restent à la<br />

disposition de la société)<br />

- Rémunération de l'apport<br />

par remise de titres<br />

Conditions<br />

5 ans d'exercice<br />

préalable de l'activité<br />

5 ans d'exercice préalable<br />

de l'activité<br />

5 ans d'affectation à<br />

l'exploitation pour ouvrir<br />

droit à un abattement<br />

Poursuite de l'activité<br />

pendant 5 ans par un<br />

héritier ou donataire<br />

5 ans d'exercice préalable<br />

de l'activité<br />

5 ans d'exercice préalable<br />

de l'activité<br />

5 ans d'exercice préalable<br />

de l'activité<br />

/<br />

Entreprises données en<br />

location-gérance<br />

Oui sous certaines<br />

conditions spécifiques (2) NON<br />

Oui sous certaines<br />

conditions spécifiques (3)<br />

/<br />

Oui sous certaines<br />

conditions spécifiques (2)<br />

NON<br />

Oui sous certaines<br />

conditions spécifiques (2)<br />

/<br />

Exonération des plus-<br />

Exonération totale, valeur<br />

des biens, droits ou parts<br />

si :<br />

< 300 K€)<br />

ou partielle si > 300 K€ et<br />

< 500 K€<br />

values à court et à long<br />

terme : totale en-dessous<br />

des premiers seuils de<br />

recettes (90 ou 250 K €) ;<br />

dégressive au-delà (126<br />

ou 350 K €)<br />

Exonération total au-délà<br />

de 15 ans de détention<br />

exonération progressive<br />

entre la 5è et 15 è année<br />

Report d'imposition de<br />

toutes les plus-values<br />

lorsque l'activité est<br />

exercée pendant au moins<br />

5 ans<br />

Exonération totale, valeur<br />

des biens, droits ou parts<br />

si :<br />

< 300 K€)<br />

ou partielle si > 300 K€ et<br />

< 500 K€<br />

Exonération des plusvalues<br />

à court et à long<br />

terme : totale en-dessous<br />

des premiers seuils de<br />

recettes (90 ou 250 K €) ;<br />

dégressive au-delà (126<br />

ou 350 K €)<br />

Exonération totale des<br />

plus-values à court et à<br />

long terme<br />

NB : absence<br />

d'exonération de CSG et<br />

de CRDS<br />

Report d'imposition de<br />

toutes les plus-values, si<br />

rémunération de l'apport<br />

est exclusivement<br />

constituée d'actions ou<br />

parts sociales<br />

Exonérations<br />

- Sauf biens immobiliers<br />

et titres de société à<br />

prépondérance<br />

immobilière<br />

-Sauf terrains à bâtir<br />

- Concerne les immeubles<br />

affectés à l'exploitation<br />

(sauf terrain à bâtir)<br />

/<br />

- Sauf biens immobiliers et<br />

titres de société à<br />

-Sauf terrains à bâtir<br />

prépondérance<br />

immobilière<br />

-les immeubles affectés a<br />

l'exploitation peuvent être<br />

exclus de l'apport à<br />

condition d'être mis à la<br />

disposition de l'entité<br />

bénéficiant de l'apport<br />

dans le cadre d'un bail<br />

d'une durée minimale de 9<br />

ans<br />

Cumul avec d'autres<br />

régimes exonération<br />

Non, sauf 151 septies A<br />

et 151 septies B<br />

Non, sauf 151 septies A et<br />

151 septies B<br />

Oui<br />

Non, cumul impossible du<br />

régime de report avec<br />

régime d'éxonération 151<br />

septies et 238 quindecies<br />

Non, sauf 151 septies A et<br />

151 septies B<br />

Non, sauf 151 septies A et<br />

151 septies B<br />

Oui, sauf 41 et 151 nonies<br />

II et IV<br />

Non, sauf possibilité du<br />

maintien du 41<br />

(1) Moins de 250 salariés, et un CA inférieur à 50 M€ ou un bilan total inférieur à 43 M€. En outre, le capital ou les droits de vote ne doivent pas être détenus, à hauteur de 25 % ou plus, par une ou plusieurs entreprises ne répondant pas à ces mêmes critères<br />

(2) Location-gérance : à condition que l'activité ait été exercée pendant 5 ans avant la mise en location-gérance et que la <strong>transmission</strong> soit réalisée au profit du locataire<br />

(3) Immeuble loué au locataire dans des conditions telles que le loyer a le caractère de BIC<br />

(4) Le seuil de chiffre d'affaires autorisant l'exonération totale des plus-values est fixé à 250 000 € hors taxes pour les entreprises industrielles et commerciales de vente ou fourniture de logements,<br />

à l'exception des locations meublées, et pour les exploitants agricoles, et à 90 000 € hors taxes pour les entreprises de prestations de services. Au-delà de cette limite, une exonération partielle des plus-values est prévue.<br />

<strong>La</strong> part exonérée décroît progressivement en fonction du montant des recettes. Les plus-values sont totalement soumises à l'impôt lorsque les recettes atteignent 350 000 € pour les entreprises industrielles et commerciales de vente ou fourniture<br />

de logement ainsi que pour les exploitants agricoles ou 126 000 € pour les entreprises de prestations de services<br />

* Toute opération : Cession à titre onéreux (vente ou apport), ou <strong>transmission</strong> à titre ratuit ou retrait d'actif<br />

l Vendredi <strong>18</strong> mai <strong>2012</strong> l Tribune Bulletin Côte d’Azur l 35 l

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