Les rayons cosmiques : historique et enjeux actuels - IPN - IN2P3
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ait entre 2 électrodes sous haute tension le courant induit par les particules<br />
ionisant le gaz sous faible pression. Lorsque l’on applique des hautes tensions<br />
plus élevées, les électrons arrachés entr<strong>et</strong>iennent l’ionisation <strong>et</strong> on est alors en<br />
régime saturé : c’est le principe du fameux compteur Geiger Müller (GM) mis<br />
au point en 1929, qui perm<strong>et</strong> non seulement de détecter des évènements individuels<br />
mais aussi de déterminer leur temps d’arrivée <strong>et</strong> donc peut être utilisé<br />
pour des mesures en coïncidences. Dès 1936, on réussit à automatiser ce type de<br />
détecteur pour pouvoir aller encore plus haut dans l’atmosphère. <strong>Les</strong> émulsions<br />
photographiques utilisant du bromure d’argent furent aussi utilisées, en particulier<br />
dans des ballons stratosphériques. Même si ces détecteurs ne perm<strong>et</strong>tent<br />
pas de mesure de temps, ils impriment la trace des particules ionisantes qui les<br />
traversent, <strong>et</strong> sont d’autant plus efficaces qu’ils sont épais.<br />
1.4 Découverte des gerbes de <strong>rayons</strong> <strong>cosmiques</strong><br />
En 1938, le physicien Pierre Auger, qui avait installé dans les Alpes des<br />
compteurs GM, nota l’arrivée simultanée de particules dans ses détecteurs,<br />
même lorsqu’ils étaient distants de plusieurs dizaines de mètres. La fréquence<br />
de ces événements cohérents était bien au delà du taux de coïncidences fortuites<br />
attendu. Il venait de découvrir les grandes gerbes atmosphériques, créées par<br />
l’interaction de <strong>rayons</strong> <strong>cosmiques</strong> avec les particules de l’atmosphère. Il s’agit de<br />
cascades de particules secondaires, qui se multiplient par chocs successifs, créant<br />
une gerbe de plus en plus fournie puis qui s’atténue progressivement quand<br />
l’énergie des particules n’est plus suffisante pour l’alimenter. Plus l’énergie du<br />
rayon cosmique initial est élevée <strong>et</strong> plus la surface couverte au sol par la gerbe<br />
induite est large. Auger déduisit de ses mesures que les particules qu’il observait<br />
atteignait le milliard de Giga ElectronVolt.<br />
Il faut souligner que des gerbes initiées par des <strong>rayons</strong> <strong>cosmiques</strong> ont été<br />
également observées en laboratoire à la même période, notamment par Rossi<br />
dans une chambre à brouillard équipée de couches de plomb (figure 4). Ce<br />
détecteur perm<strong>et</strong> de visualiser à beaucoup plus p<strong>et</strong>ite échelle (sur typiquement<br />
10 cm au lieu de 5 km) ce qui se passe dans l’atmosphère.<br />
<strong>Les</strong> grandes gerbes atmosphériques vont s’avérer un outil essentiel pour<br />
l’étude des <strong>rayons</strong> <strong>cosmiques</strong> de haute énergie, comme nous le verrons plus<br />
loin.<br />
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