Les rayons cosmiques : historique et enjeux actuels - IPN - IN2P3
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3 Evolution des techniques de détection<br />
Depuis la première découverte des <strong>rayons</strong> <strong>cosmiques</strong>, les techniques de<br />
détection n’ont cessé de se développer, <strong>et</strong> les instruments dédiés aux <strong>rayons</strong><br />
<strong>cosmiques</strong> sont devenus de plus en plus perfectionnés, perm<strong>et</strong>tant des mesures<br />
de plus en plus précises de leur énergie, masse <strong>et</strong> composition.<br />
<strong>Les</strong> premières mesures des <strong>rayons</strong> <strong>cosmiques</strong> ont été des mesures directes en<br />
altitude. Plus l’énergie augmente, plus les flux diminuent <strong>et</strong> comme on ne peut<br />
pas augmenter infiniment les surfaces de détection, il devient impossible d’effectuer<br />
des mesures directes au-delà de 10 15 eV. C’est grâce aux grandes gerbes<br />
atmosphériques que l’on peut effectuer des mesures à plus haute énergie. En<br />
fait, comme l’a compris très tôt Pierre Auger, le rayon cosmique initie par interaction<br />
avec les atomes de l’atmosphère une gerbe dont le nombre de particules<br />
<strong>et</strong> donc la taille croît avec l’énergie. Une gerbe de 10 20 eV engendre plus de 10 11<br />
particules au sol <strong>et</strong> couvre plusieurs dizaines de km 2 offrant ainsi une immense<br />
surface de détection. L’étude des caractéristiques des gerbes détectées perm<strong>et</strong><br />
de remonter indirectement aux paramètres du rayon cosmique primaire. Il s’agit<br />
alors de mesurer des gerbes de particules, le concept des détecteurs comme nous<br />
le verrons est tout à fait différent.<br />
Nous donnerons d’abord quelques exemples de l’évolution de la détection<br />
directe des <strong>rayons</strong> <strong>cosmiques</strong>, puis nous donnerons un aperçu des techniques de<br />
détection indirecte.<br />
3.1 Techniques de détection directes<br />
Pour augmenter les chances de détection directement des <strong>rayons</strong> <strong>cosmiques</strong><br />
primaires, il faut se placer le plus haut possible en altitude. Au début du siècle<br />
dernier, les physiciens embarquaient avec leurs détecteurs en ballon <strong>et</strong> sont<br />
même parvenus à des altitudes records de 16 km dans des cabines pressurisées.<br />
Ces vols habités, extrêmement périlleux, ont été remplacés p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it dans<br />
les années 40 par des ballons sondes, qui perm<strong>et</strong>taient d’atteindre la haute atmosphère.<br />
<strong>Les</strong> détecteurs les plus couramment utilisés dans ces vols étaient soit<br />
de type ”enregistreurs”, comme les émulsions nucléaires, soit de type ”visuel”,<br />
comme les chambres à brouillard, soit ”électronique” comme les compteurs<br />
Geiger.<br />
<strong>Les</strong> émulsions nucléaires, utilisées en couches multiples, d’épaisseur<br />
éventuellement différentes, ont l’avantage de perm<strong>et</strong>tre des mesures précises de<br />
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