Propriétés optiques et modélisation des structures à base de boîtes ...
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N o d’ordre 2009ISAL Année 2009<br />
UNIVERSITE DE MONASTIR<br />
FACULTE DES SCIENCES<br />
DE MONASTIR<br />
INSTITUT NATIONAL DES<br />
SCIENCES APPLIQUEES<br />
DE LYON<br />
THESE<br />
Présentée par<br />
Mourad BAIRA<br />
Pour obtenir<br />
LE GRADE DE DOCTEUR<br />
En Physique<br />
Suj<strong>et</strong> :<br />
<strong>Propriétés</strong> <strong>optiques</strong> <strong>et</strong> <strong>modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>structures</strong> <strong>à</strong> <strong>base</strong> <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
pour l’émission <strong>à</strong> 1.3 µm<br />
Soutenue le 17 Décembre 2009 <strong>de</strong>vant la Commission d’examen<br />
Jury MM.<br />
Belgacem EL JANI Professeur (FSM-Monastir) Rapporteur (Prési<strong>de</strong>nt)<br />
Catherine BRU-ChEVALLIER D.R. (CNRS) (INSA-Lyon) Directrice <strong>de</strong> thèse<br />
Hassen MAAREF Professeur (FSM-Monastir) Directeur <strong>de</strong> thèse<br />
Jean-Marc JANCU M.C. (INSA-Rennes) Rapporteur<br />
Larbi SFAXI Professeur (FSM-Monastir) Membre<br />
Michel GENDRY D.R. (CNRS) (ECL-Lyon) Membre<br />
C<strong>et</strong>te thèse a été préparée au Laboratoire <strong>de</strong> Physique <strong><strong>de</strong>s</strong> Semiconducteurs <strong>et</strong><br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Composants Électroniques <strong>et</strong> <strong>à</strong> l’Institut <strong><strong>de</strong>s</strong> Nanotechnologies <strong>de</strong> Lyon.
Remerciements<br />
Je remercie tout d’abord Mr le Docteur Jean-Marc JANCU <strong>et</strong> Mr le<br />
Professeur Belgacem EL JANI <strong>de</strong> me faire l’honneur d’être les rapporteurs<br />
<strong>de</strong> mon manuscrit <strong>de</strong> doctorat. J’associe <strong>à</strong> ces remerciements Mr le Directeur<br />
<strong>de</strong> Recherche Michel GENDRY pour avoir accepté <strong>de</strong> juger ce travail <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
participer <strong>à</strong> ce jury. Je tiens <strong>à</strong> vous exprimer toute ma gratitu<strong>de</strong> pour avoir<br />
consacré une partie <strong>de</strong> votre temps <strong>à</strong> lire <strong>et</strong> juger ce travail.<br />
Je tiens aussi <strong>à</strong> exprimer ma gratitu<strong>de</strong> au Mr le Professeur Gérard<br />
GUILLOT pour m’avoir accueillie au sein <strong>de</strong> l’ex LPM, au Mr le Professeur<br />
Guy HOLLINGER directeur <strong>de</strong> l’institut <strong><strong>de</strong>s</strong> nanotechnologies <strong>de</strong> Lyon <strong>et</strong><br />
Mr le professeur Hassen MAAREF directeur du laboratoire <strong>de</strong> physique <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
semi-conducteurs <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> composants électroniques. Merci <strong>de</strong> m’avoir donné<br />
la chance d’apprendre ce qu’est un laboratoire <strong>de</strong> recherche avec tout ce que<br />
cela comporte.<br />
Arrivé <strong>à</strong> la fin <strong>de</strong> ces années <strong>de</strong> thèse palpitantes, il est agréable <strong>de</strong> prendre<br />
quelques instants pour se r<strong>et</strong>ourner <strong>et</strong> observer le chemin parcouru, <strong>et</strong> surtout<br />
les rencontres qui l’ont jalonné <strong>et</strong> les gens qui nous y ont accompagné.<br />
Mes premières pensées vont naturellement vers mes directeurs <strong>de</strong> thèse<br />
Mme Catherine BRU-CHEVALLIER <strong>et</strong> Mr Hassen MAAREF qui m’ont<br />
laissé l’autonomie nécessaire <strong>à</strong> mon épanouissement tout en apportant ses<br />
conseils éclairés aux moments opportuns. Merci pour tout ce que vous avez<br />
fait pour moi, <strong>à</strong> commencer par me faire confiance pour mener <strong>à</strong> bien ce<br />
suj<strong>et</strong> pluridisciplinaire avec lequel je me suis régalé au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières<br />
années, malgré les inévitables moments difficiles inhérents <strong>à</strong> une thèse. Merci
4 Remerciements<br />
pour la passion que vous investis dans la recherche <strong>et</strong> pour ce don <strong>à</strong> motiver<br />
les membres <strong>de</strong> vos équipes. Parler <strong>de</strong> l’équipe sans mentionner le plaisir<br />
immense que j’ai eu <strong>à</strong> travailler avec Mr le Professeur Larbi SFAXI serait inimaginable.<br />
Son talent <strong>et</strong> son profond investissement étaient <strong><strong>de</strong>s</strong> ingrédients<br />
indispensables <strong>à</strong> l’équipe pour la conduite <strong>de</strong> ce proj<strong>et</strong>. Merci pour tout,<br />
LARBI, en particulier pour ton capacité <strong>à</strong> rayonner ton bonne humeur, pour<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> discussions hilarantes, pour avoir toujours été l<strong>à</strong> quand j’en avais besoin.<br />
Mes remerciements vont également <strong>à</strong> Mr Olivier Marty pour la patience<br />
<strong>et</strong> la pédagogie avec laquelle il a su m’enseigner les rudiments <strong>de</strong> l’imagerie<br />
par microscope électronique en transmission (TEM).<br />
Je souhaite aussi adresser mes remerciements <strong>à</strong> tous les membres <strong>de</strong><br />
L’INL <strong>et</strong> l’LPSCE, anciens <strong>et</strong> nouveaux, <strong>et</strong> plus particulièrement : Bassem<br />
Salem (souma), Walf Chikaoui, Ridha Ajjel, Bouraoui Ilahi, Malek Gassoumi,<br />
Faouzi Saïdi, Lotfi Bouzaïenne, Imen Saïdi, Houcine Mejri, Ab<strong>de</strong>lhamid,<br />
Saoussen, Zouhour, Radhia, Helmi, (si) Hammadi, Jacobo, Raïssa, Vincent,<br />
Nicolas, E<strong>de</strong>rn, Celine, George, Taha, Jean-Marie, Bing, Delphine,. . .<br />
Pour finir, je tiens <strong>à</strong> remercier tous mes proches <strong>et</strong> en particulier mes<br />
parents, pour avoir toujours été <strong>à</strong> mes côtés <strong>et</strong> m’avoir doté d’une éducation<br />
extrêmement épanouissante, <strong>à</strong> mes frères (Na<strong>de</strong>r, Rochdi, Karim, Mounir) <strong>et</strong><br />
<strong>à</strong> ma sœur Nawel, pour avoir continué <strong>à</strong> me témoigner le respect du grand<br />
frère même après que j’ai cessé d’être assez impressionnant pour leur faire<br />
peur. And last but <strong>de</strong>finitely not least, merci <strong>à</strong> la femme <strong>de</strong> ma vie (Olfa)<br />
pour l’être <strong>et</strong> mon p<strong>et</strong>it bébé (Iyed), quotidiennement source <strong>de</strong> bonheur.<br />
Des belles années, vraiment. . . Il est désormais temps <strong>de</strong> continuer <strong>à</strong> tracer<br />
son chemin vers l’avenir avec résolution <strong>et</strong> optimisme, en espérant que<br />
les prochaines années seront au moins aussi agréables, <strong>et</strong> en emportant une<br />
multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> bon souvenirs.<br />
Merci, <strong>et</strong> <strong>à</strong> bientôt j’espère. . .
Table <strong><strong>de</strong>s</strong> matières<br />
Remerciements 3<br />
Introduction générale 17<br />
1 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs 21<br />
1.1 <strong>Propriétés</strong> <strong>de</strong> <strong>base</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques . . . . . . . . . . . . 21<br />
1.1.1 <strong>Propriétés</strong> électroniques . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />
1.1.2 <strong>Propriétés</strong> <strong>optiques</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />
1.1.3 <strong>Propriétés</strong> structurales . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />
1.2 Elaboration <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs . . . . . . . . . . . . . 30<br />
1.2.1 Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> réalisation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques . . . . . 30<br />
1.2.2 Croissance auto-organisée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs . 31<br />
1.3 Molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques . . . . . . . . . . . . . . . . . 38<br />
1.3.1 Potentialités <strong><strong>de</strong>s</strong> Molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques . . . . 38<br />
1.3.2 Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> réalisation . . . . . . . . . . . . . . . . . 42<br />
1.3.3 Eléments <strong>de</strong> théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques 46<br />
1.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52<br />
2 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques 53<br />
2.1 Boîtes quantiques isolées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />
2.1.1 Modélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />
2.1.2 Potentiel <strong>de</strong> confinement . . . . . . . . . . . . . . . . . 54<br />
2.1.3 Niveaux d’énergie <strong>et</strong> fonction d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> . . . . . . . . . . 55
6 TABLE DES MATIÈRES<br />
2.1.4 Transitions <strong>optiques</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59<br />
2.1.5 Résultats <strong>et</strong> discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />
2.2 Molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques . . . . . . . . . . . . . . . . . 64<br />
2.2.1 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques avec la métho<strong>de</strong> LCAO-<br />
MO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64<br />
2.2.2 Niveaux d’énergie <strong>et</strong> fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> dans une molécule<br />
<strong>à</strong> <strong>de</strong>ux BQs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66<br />
2.2.3 Transitions <strong>optiques</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70<br />
2.2.4 Anisotropie <strong>de</strong> taille dans une molécule <strong>à</strong> <strong>de</strong>ux BQs . . 71<br />
2.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75<br />
3 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs 77<br />
3.1 Réduction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques . . . . . . . . . 77<br />
3.2 <strong>Propriétés</strong> structurales <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons étudiés . . . . . . . . . 83<br />
3.3 <strong>Propriétés</strong> <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> populations <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques . . . 85<br />
3.3.1 Dépendance <strong>de</strong> la PL avec la <strong>de</strong>nsité d’excitation optique 85<br />
3.3.2 Etu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> l’Excitation <strong>de</strong> Photoluminescence (PLE) . . 86<br />
3.3.3 Dépendance <strong>de</strong> la Photoluminescence avec la température<br />
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89<br />
3.4 Caractérisations <strong>optiques</strong> <strong>de</strong> BQs uniques InAs/GaAs . . . . . 93<br />
3.4.1 Isolation d’une boîte quantique unique . . . . . . . . . 93<br />
3.4.2 Montage expérimental <strong>de</strong> micro-photoluminescence . . 95<br />
3.4.3 Spectres d’émission <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques uniques InAs/GaAs 97<br />
3.4.4 I<strong>de</strong>ntification <strong><strong>de</strong>s</strong> raies d’émissions . . . . . . . . . . . 98<br />
3.4.5 Couplage latéral entre <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> quantiques . . . . . 101<br />
3.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104<br />
4 Eff<strong>et</strong>s du champ électrique sur les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
107<br />
4.1 Champ électrique latéral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107<br />
4.1.1 Champ électrique créé par une charge ponctuelle . . . . 107<br />
4.1.2 Niveaux d’énergie <strong>et</strong> fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> . . . . . . . . . 108
TABLE DES MATIÈRES 7<br />
4.1.3 Eff<strong>et</strong> Stark "latéral" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109<br />
4.1.4 Intensité <strong>de</strong> PL <strong>et</strong> élargissement spectral . . . . . . . . 111<br />
4.1.5 Molécule <strong>de</strong> BQ dans un champ électrique latéral . . . 112<br />
4.2 Champ électrique vertical . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114<br />
4.2.1 Niveaux d’énergie <strong>et</strong> fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> . . . . . . . . . 114<br />
4.2.2 Influence du champ électrique vertical . . . . . . . . . . 115<br />
4.2.3 Intégrales <strong>de</strong> Coulomb . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />
4.3 Contrôle <strong>de</strong> la charge dans les <strong>boîtes</strong> quantiques . . . . . . . . 119<br />
4.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122<br />
Conclusion générale 123<br />
Perspectives 127<br />
Annexe 131<br />
A Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> caractérisations <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques . . . . . . 131<br />
A.1 Caractérisations <strong>optiques</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . 131<br />
A.2 Caractérisations structurales . . . . . . . . . . . . . . . 133
8 TABLE DES MATIÈRES
Table <strong><strong>de</strong>s</strong> figures<br />
1.1 Représentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité d’états <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs <strong>de</strong> charges . 23<br />
1.2 Densité d’états électronique d’une structure <strong>à</strong> BQs . . . . . . . 24<br />
1.3 Niveaux d’énergie dans une boîte quantique . . . . . . . . . . 25<br />
1.4 Spectre <strong>de</strong> PL d’une structure <strong>à</strong> BQs . . . . . . . . . . . . . . 27<br />
1.5 Spectre <strong>de</strong> micro-PL d’une structure <strong>à</strong> BQs . . . . . . . . . . . 28<br />
1.6 Schéma <strong>de</strong> principe du RHEED . . . . . . . . . . . . . . . . . 34<br />
1.7 Image RHEED : Transition 2D/3D . . . . . . . . . . . . . . . 34<br />
1.8 Oscillations <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> la tache spéculaire . . . . . . . . 35<br />
1.9 Calcul du vitesse <strong>de</strong> croissance : Transition 2D/3D . . . . . . 36<br />
1.10 Processus <strong>de</strong> formation d’une structure <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> empilées [1]. . . . 43<br />
1.11 Molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques réalisées par une technique assisté<br />
par AFM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44<br />
1.12 Molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques réalisées par croissance épitaxiale<br />
<strong>et</strong> gravure atomique sélective . . . . . . . . . . . . . . 45<br />
2.1 Forme <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques étudiées : A gauche, image TEM en<br />
section transversale. A droite, image AFM en 3D. . . . . . . . . . 54<br />
2.2 Système <strong>de</strong> référence <strong>et</strong> schéma <strong>de</strong> la boîte quantique. . . . . . . . 55<br />
2.3 Fonction enveloppe <strong>de</strong> l’état fondamental (a) <strong>et</strong> le premier état<br />
excité (b) d’une boîte quantique InAs <strong>de</strong> forme lentille sphérique<br />
dans une matrice <strong>de</strong> GaAs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
10 TABLE DES FIGURES<br />
2.4 A gauche : énergie <strong><strong>de</strong>s</strong> transitions (E e1−hh1 , E e2−hh2 and E e3−hh3 )<br />
pour une BQ <strong>de</strong> forme lentille sphérique en fonction <strong>de</strong> la largeur<br />
<strong>de</strong> <strong>base</strong> <strong>de</strong> la boîte (rapport hauteur sur largeur fixe α = 0.15).<br />
A droite : spectre <strong>de</strong> photoluminescence <strong>de</strong> la structure étudiée<br />
enregistré <strong>à</strong> forte puissance d’excitation optique. Le pic <strong>à</strong> 1.057 eV<br />
correspond au niveau fondamental <strong>et</strong> les <strong>de</strong>ux pics suivants <strong>à</strong> 1.118<br />
eV <strong>et</strong> 1.176 eV correspon<strong>de</strong>nt au premier <strong>et</strong> au <strong>de</strong>uxième niveau<br />
excité respectivement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63<br />
2.5 Deux configurations d’une molécule <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques (QDM)<br />
constituée par <strong>de</strong>ux BQs noté L ( gauche) <strong>et</strong> R (droite). d est la<br />
distance inter-centre <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs. D L (D R ) est le diamètre <strong>de</strong> la BQ<br />
gauche respectivement droite. a) Cas d > (D L + D R )/2. b) cas<br />
d < (D L + D R )/2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67<br />
2.6 Force d’oscillateur <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre premiers excitons (|X 1 〉, |X 2 〉, |X 3 〉<br />
<strong>et</strong> |X 4 〉) en fonction <strong>de</strong> la distance qui sépare les <strong>de</strong>ux centres <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>boîtes</strong> dans le cas d’une molécule symétrique. . . . . . . . . . . . 70<br />
2.7 Force d’oscillateur <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre premiers excitons (|X 1 〉, |X 2 〉, |X 3 〉<br />
<strong>et</strong> |X 4 〉) en fonction <strong>de</strong> la distance qui sépare les <strong>de</strong>ux centres <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>boîtes</strong> dans le cas d’une molécule dissymétrique. . . . . . . . . . . 73<br />
2.8 Représentation schématique <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions d’on<strong>de</strong> excitoniques. Les<br />
symboles sont : + (trou), - (électron) ou ± (exciton). Les <strong>de</strong>ux<br />
cercles dénotent les BQs gauche <strong>et</strong> droite. . . . . . . . . . . . . . 74<br />
3.1 Structure type <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons élaborés . . . . . . . . . . . . . . 78<br />
3.2 Images AFM <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons non encapsulés réalisés <strong>à</strong> différentes<br />
vitesses <strong>de</strong> croissances. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80<br />
3.3 Densité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques en fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> croissance. 81<br />
3.4 Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> d’émission <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> S(1-5) <strong>et</strong><br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> largeurs <strong>à</strong> mi-hauteur <strong><strong>de</strong>s</strong> pics <strong>de</strong> PL <strong>à</strong> 300 K. . . . . . . . . . 81<br />
3.5 Image TEM en coupe transverse <strong>de</strong> la structure S1 : a) en champ<br />
clair, b) en champ sombre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
TABLE DES FIGURES 11<br />
3.6 Image <strong>de</strong> microscopie électronique en transmission <strong>à</strong> haute résolution<br />
en section transverse (HRTEM) d’un îlot InAs. . . . . . . . . 84<br />
3.7 Spectres <strong>de</strong> photoluminescence <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons S1, S2, S3, S4 <strong>et</strong><br />
S5 <strong>à</strong> basse température <strong>et</strong> <strong>à</strong> forte puissance d’excitation. . . . . . . 86<br />
3.8 Spectres normalisés <strong>de</strong> photoluminescence <strong>à</strong> 10 K <strong>de</strong> l’échantillon<br />
S5 pour différentes puissances d’excitations. . . . . . . . . . . . . 87<br />
3.9 Spectres <strong>de</strong> PLE <strong>à</strong> 10 K <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> S1, S2, S3, S4 <strong>et</strong> S5 . . . . 87<br />
3.10 Image AFM <strong>de</strong> la structure S5 montrant une zone <strong>de</strong> regroupement<br />
<strong>de</strong> <strong>boîtes</strong>. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88<br />
3.11 Evolution <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> photoluminescence en fonction <strong>de</strong> la<br />
température <strong>de</strong> l’échantillon S5. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90<br />
3.12 Spectres <strong>de</strong> photoluminescence <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
(échantillon S5) mesurés <strong>à</strong> différentes températures. . . . . . . . . 91<br />
3.13 Evolution <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> la transition optique <strong>de</strong> l’état fondamental<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques en fonction <strong>de</strong> la température (pour l’échantillon<br />
S5). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93<br />
3.14 Schéma du banc expérimental <strong>de</strong> micro-photoluminescence. . . . . 96<br />
3.15 Spectres <strong>de</strong> microPL pour trois <strong>boîtes</strong> quantiques différentes <strong>de</strong><br />
l’échantillons S5. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97<br />
3.16 Evolution <strong>de</strong> la photoluminescence d’une boîte quantique unique<br />
en fonction <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong> l’excitation. . . . . . . . . . . . . . 98<br />
3.17 A gauche : Evolution <strong>de</strong> l’intensité intégrée <strong>de</strong> photoluminescence<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux raies X <strong>et</strong> 2X en fonction <strong>de</strong> la puissance d’excitation.<br />
A droite : Evolution <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> la raie 2X en fonction <strong>de</strong><br />
l’intensité <strong>de</strong> la raie X. La courbe en pointillé est un ajustement<br />
linéaire aux valeurs expérimentales : la pente est <strong>de</strong> 2,3. . . . . . . 100<br />
3.18 Spectres <strong>de</strong> microPL <strong>à</strong> forte puissance d’excitation <strong>à</strong> travers <strong>de</strong>ux<br />
trous différents dans le masque métallique. . . . . . . . . . . . . . 101<br />
3.19 Images AFM montrant plusieurs groupement <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
InAs/GaAs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
12 TABLE DES FIGURES<br />
3.20 Image TEM en section transverse <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots InAs montrant <strong>de</strong>ux<br />
<strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs couplées latéralement. . . . . . . . . 102<br />
3.21 Spectre <strong>de</strong> photoluminescence <strong>à</strong> basse puissance d’excitation d’une<br />
molécule <strong>de</strong> boîte quantique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103<br />
3.22 Spectre <strong>de</strong> photoluminescence en fonction <strong>de</strong> la puissance d’excitation<br />
d’une molécule <strong>de</strong> boîte quantique. . . . . . . . . . . . . . . 103<br />
4.1 Eff<strong>et</strong> Stark quadratique en fonction du champ électrique latéral<br />
pour trois <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>de</strong> forme lentille sphérique <strong>de</strong> diamètre<br />
<strong>de</strong> <strong>base</strong> D : D=20 nm en tir<strong>et</strong>s, D=24 nm en pointillés <strong>et</strong> D=28 nm<br />
trait plein ; la hauteur est maintenue fixe : h=4 nm. . . . . . . . . 109<br />
4.2 Evolution <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> Stark en fonction du diamètre <strong>de</strong> <strong>base</strong> <strong>de</strong> la<br />
boîte quantique pour un champ F =10 kV/cm. . . . . . . . . . . 110<br />
4.3 Force d’oscillateur <strong>de</strong> la transition fondamentale dans une boîte<br />
quantique <strong>de</strong> forme lentille sphérique en fonction <strong>de</strong> champ électrique<br />
latéral (hauteur h=4 nm <strong>et</strong> Diamètre D=28 nm) . . . . . . 111<br />
4.4 Position énergétique <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre premiers excitons présents dans la<br />
molécule <strong>de</strong> BQs en fonction du champ électrique pour trois différentes<br />
valeurs <strong>de</strong> distance inter-centres <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs : a) d inter−centres =<br />
20 nm. b) d inter−centres = 27 nm. c) d inter−centres = 40 nm. Diamètre<br />
<strong>de</strong> la boîte : <strong>à</strong> gauche D L =28 nm, <strong>à</strong> droite D R =26 nm. . . . . . . 113<br />
4.5 Structure <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction pour trois différents cas <strong>de</strong> polarisations.<br />
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />
4.6 Eff<strong>et</strong> Stark quadratique en fonction du champ électrique vertical<br />
pour <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>de</strong> forme lentille sphérique <strong>de</strong> hauteur<br />
h : h=4 nm en trait plein, h=6 nm en tir<strong>et</strong>s ; le diamètre <strong>de</strong> la <strong>base</strong><br />
D=28 nm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117<br />
4.7 En haut : variation <strong><strong>de</strong>s</strong> termes Coulombiens J eh , J ee <strong>et</strong> J hh en<br />
fonction du champ électrique. En bas : variation <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies <strong>de</strong><br />
liaisons <strong><strong>de</strong>s</strong> excitons chargées (X + , X − ) <strong>et</strong> du biexciton (XX) en<br />
fonction du champ électrique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
TABLE DES FIGURES 13<br />
4.8 Schéma d’une dio<strong>de</strong> Schottky <strong>et</strong> du profil <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> la structure<br />
<strong>à</strong> eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> champ réalisée pour contrôler le chargement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>. . 121<br />
4.9 Structure type d’un HEMT <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques . . . . . . . . . . 128<br />
4.10 Spectres <strong>de</strong> PL <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> HEMT <strong>à</strong> BQs pour différentes valeurs<br />
d’espaceur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128<br />
A.1 Schéma du banc expérimental <strong>de</strong> PL . . . . . . . . . . . . . . 132<br />
A.2 Schéma du banc expérimental <strong>de</strong> PLE . . . . . . . . . . . . . 133<br />
A.3 Microscope <strong>à</strong> force atomique (AFM) . . . . . . . . . . . . . . 134<br />
A.4 Microscope électronique en transmission (TEM) . . . . . . . . 135
14 TABLE DES FIGURES
Liste <strong><strong>de</strong>s</strong> tableaux<br />
2.1 Paramètres utilisés dans notre calcul : m w masse effective dans le<br />
matériau puits (InAs) par unité m e , m b masse effective dans le matériau<br />
barrière (GaAs) par unité m e , m e = masse <strong>de</strong> l’électron libre,<br />
Eg InAs =765 meV : Gap du matériau puits <strong>à</strong> basse température, V e<br />
(V h )= discontinuité <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction (valence) en meV en<br />
tenant compte <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> moyen <strong>de</strong> la contrainte. . . . . . . . . . . 61<br />
3.1 Vitesses <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> la couche d’InAs <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> S 1 , S 2 ,<br />
S 3 , S 4 <strong>et</strong> S 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79<br />
3.2 Paramètres <strong>de</strong> croissance optimisés pour obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> <strong>à</strong><br />
<strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs <strong>de</strong> faible <strong>de</strong>nsité ém<strong>et</strong>tant autour <strong>de</strong><br />
1,3 µm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82<br />
3.3 Position <strong><strong>de</strong>s</strong> pics <strong>de</strong> PL <strong>et</strong> <strong>de</strong> PLE pour les <strong>structures</strong> S1-S5. E0 :niveau<br />
fondamental, E1 : premier niveau excité <strong>et</strong> E2 : <strong>de</strong>uxième<br />
niveau excité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88<br />
4.1 Paramètres d’ajustement linéaire <strong>de</strong> l’équation (4.15) pour différent<br />
hauteurs <strong>de</strong> la boîte quantique : h=2-6nm. Le diamètre est<br />
maintenu fixe : D=28 nm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
16 LISTE DES TABLEAUX
Introduction générale<br />
Durant ces <strong>de</strong>rnières années, les progrès dans la technologie <strong>de</strong> fabrications<br />
d’hétéro<strong>structures</strong> <strong>de</strong> semiconducteurs, ont rendu possible la croissance<br />
<strong>de</strong> nano<strong>structures</strong> (systèmes 0D) plus couramment dénommées <strong>boîtes</strong><br />
quantiques dans lesquelles les porteurs se r<strong>et</strong>rouvent confinés dans les trois<br />
directions <strong>de</strong> l’espace. La conséquence du confinement d’un électron dans<br />
un volume nanométrique donne lieu <strong>à</strong> une distribution discrète <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité<br />
d’état qui modifie intrinsèquement les processus <strong>de</strong> relaxation <strong><strong>de</strong>s</strong> paires<br />
électron-trou photocréées observés dans les <strong>structures</strong> massives ou dans les<br />
puits quantiques. Ces nano<strong>structures</strong> <strong>de</strong> basse dimensionnalité seraient ainsi<br />
comparables <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> "atomes artificiels". Elles ouvrent donc la voie, en matière<br />
con<strong>de</strong>nsée, <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> applications habituellement réservées aux systèmes<br />
atomiques tout en offrant une pal<strong>et</strong>te <strong>de</strong> paramètres ajustables, ainsi qu’une<br />
intégration plus aisée.<br />
Les <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>de</strong> semiconducteurs ont fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreux<br />
travaux aussi bien expérimentaux que théoriques, portant sur les interactions<br />
<strong>à</strong> plusieurs corps [2, 3], sur les phénomènes reliés au spin [4], ainsi<br />
que sur les interactions avec les phonons [5, 6]. La structure fine <strong><strong>de</strong>s</strong> excitons<br />
dans les <strong>boîtes</strong> quantiques uniques ou dans les <strong>boîtes</strong> couplées (parfois<br />
appelées molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques) reste toutefois mal connue alors<br />
que leur compréhension est fondamentale pour le développement d’applications<br />
faisant appel <strong>à</strong> ces <strong>structures</strong> comme par exemple les sources <strong>à</strong> photon<br />
unique [7, 8, 9, 10] pour la cryptographie quantique ou bien le calcul<br />
quantique [11, 12, 13, 14, 15]. Ces applications exigent non seulement d’être
18 Introduction générale<br />
capable <strong>de</strong> contrôler <strong>et</strong> d’étudier les <strong>boîtes</strong> quantiques uniques mais aussi<br />
d’étudier l’interaction entre plusieurs <strong>boîtes</strong>.<br />
La compréhension <strong>de</strong> la structure fine <strong><strong>de</strong>s</strong> excitons en présence ou non<br />
d’un champ électrique <strong>et</strong> le contrôle <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> du couplage entre <strong>boîtes</strong> est un<br />
enjeu important [16, 17, 18] qui fait donc <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques un candidat<br />
prom<strong>et</strong>teur dans le développement <strong><strong>de</strong>s</strong> applications basées sur ces <strong>structures</strong>.<br />
De plus, la transmission <strong>de</strong> l’information en utilisant <strong><strong>de</strong>s</strong> liaisons <strong>optiques</strong> nécessite<br />
l’emploi d’une nouvelle génération <strong>de</strong> sources <strong>de</strong> lumière compatibles<br />
avec les spécifications imposées par la transmission par fibres <strong>optiques</strong> <strong>de</strong><br />
silice, notamment en termes <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> d’émission dans la gamme<br />
1.3-1.55 µm où les pertes par absorption sont minimales. La recherche <strong>et</strong><br />
le développement menés sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs sur substrat GaAs<br />
(ém<strong>et</strong>tant <strong>à</strong> 1.3 µm <strong>à</strong> 300 K) représente un grand enjeu technologique <strong>et</strong><br />
commercial pour les applications du domaine <strong><strong>de</strong>s</strong> communications <strong>optiques</strong>.<br />
C’est pourquoi dans le cadre <strong>de</strong> ce travail nous nous proposons en premier<br />
lieu d’optimiser les paramètres <strong>de</strong> croissance pour élaborer <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> <strong>à</strong><br />
<strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs <strong>de</strong> grosses tailles pour l’émission <strong>de</strong> la lumière<br />
<strong>à</strong> 1.3 µm <strong>et</strong> peu <strong>de</strong>nses pour perm<strong>et</strong>tre l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques uniques<br />
ou <strong>de</strong> "molécules" <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques, puis d’étudier théoriquement <strong>et</strong> expérimentalement<br />
leurs propriétés optoélectroniques.<br />
Ce travail a été réalisé en cotutelle entre le Laboratoire <strong>de</strong> Physique <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Semiconducteurs <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Composants Electroniques <strong>de</strong> la Faculté <strong><strong>de</strong>s</strong> Sciences<br />
<strong>de</strong> Monastir <strong>et</strong> l’Institut <strong><strong>de</strong>s</strong> Nanotechnologies <strong>de</strong> Lyon <strong>à</strong> l’Institut National<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Sciences Appliquées <strong>de</strong> Lyon.<br />
Le premier chapitre <strong>de</strong> ce mémoire constitue une introduction aux <strong>boîtes</strong><br />
quantiques semiconductrices, plus particulièrement les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs<br />
sur substrat GaAs. Dans un premier temps nous rappellons quelques propriétés<br />
<strong>de</strong> <strong>base</strong>s <strong>de</strong> ces nano-<strong>structures</strong>. Par la suite nous décrivons brièvement<br />
les différentes techniques <strong>de</strong> fabrication. Nous présentons également l’intérêt<br />
<strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques, les différentes approches <strong>de</strong> la<br />
réalisation <strong>de</strong> ces molécules <strong>et</strong> les éléments essentiels <strong>à</strong> la compréhension <strong>de</strong>
19<br />
leurs <strong>modélisation</strong>s théoriques.<br />
Dans le chapitre 2, nous nous intéressons au calcul numérique <strong><strong>de</strong>s</strong> états<br />
électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs isolées <strong>et</strong> couplées latéralement.<br />
Nous détaillons tout d’abord le modèle théorique qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
calculer les fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>et</strong> les énergies propres <strong>à</strong> travers la résolution <strong>de</strong><br />
l’équation <strong>de</strong> Schrödinger en trois dimensions, puis nous abordons le modèle<br />
<strong>de</strong> calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux d’énergies <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> dans un système<br />
<strong>à</strong> <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> quantiques. Enfin nous présentons les résultats du calcul numérique<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> transitions excitoniques pour une molécule <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
InAs/GaAs.<br />
A travers le troisième chapitre, nous abordons les conditions <strong>de</strong> croissance<br />
qui ont permis d’obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> <strong>à</strong> faible <strong>de</strong>nsité surfacique <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>boîtes</strong> quantiques <strong>et</strong> l’émission <strong>de</strong> la lumière autour <strong>de</strong> 1.3 µm, ainsi que les<br />
propriétés structurales <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons étudiés. Ensuite, nous décrivons les<br />
propriétés <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> populations <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques <strong><strong>de</strong>s</strong> différents échantillons<br />
élaborés. Nous détaillons l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques uniques InAs/GaAs, en présentant leurs spectres <strong>de</strong> micro photoluminescence<br />
afin d’i<strong>de</strong>ntifier les différentes raies d’émission. Nous présentons<br />
également les résultats <strong>de</strong> l’observation du couplage latéral <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong><br />
quantiques. Nous finirons ce chapitre par une comparaison entre les résultats<br />
expérimentaux <strong>et</strong> théoriques.<br />
Le <strong>de</strong>rnier chapitre est consacré <strong>à</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> d’un champ électrique<br />
sur les propriétés <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques. Nous commençons<br />
par la présentation <strong>de</strong> quelques éléments <strong>de</strong> <strong>modélisation</strong> théoriques<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> eff<strong>et</strong>s d’un champ électrique sur les transitions <strong>optiques</strong> dans une boîte<br />
quantique isolée ou sur une molécule <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques. Nous finirons ce<br />
chapitre par la présentation du principe du contrôle <strong>de</strong> charge dans les <strong>boîtes</strong><br />
quantiques.
20 Introduction générale
Chapitre 1<br />
Généralités sur les <strong>boîtes</strong><br />
quantiques InAs/GaAs<br />
Dans ce chapitre, nous allons présenter quelques propriétés <strong>de</strong> <strong>base</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>structures</strong> <strong>de</strong> type <strong>boîtes</strong> quantiques, en particulier dans le système InAs/GaAs<br />
que nous allons étudier dans la suite <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse. Par la suite nous décrivons<br />
brièvement les différentes techniques <strong>de</strong> fabrication. Nous présenterons<br />
également l’intérêt <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>et</strong> les différentes<br />
métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> ces molécules. Nous finirons ce chapitre<br />
par un aperçu sur les éléments <strong>de</strong> <strong>modélisation</strong> théorique <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong><br />
<strong>boîtes</strong> quantiques.<br />
1.1 <strong>Propriétés</strong> <strong>de</strong> <strong>base</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
Une boîte quantique peut être imaginée comme un atome artificiel géant<br />
[19] constitué <strong>de</strong> milliers d’atomes réels. C’est une structure qui confine spatialement<br />
les porteurs dans une région <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la longueur<br />
d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> De Broglie, ce qui affecte n<strong>et</strong>tement les états quantiques d’un système.<br />
Ceci a permis <strong><strong>de</strong>s</strong> avancées majeures dans l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés fondamentales<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> systèmes <strong>de</strong> zéro dimensionnalité <strong>et</strong> a créé <strong><strong>de</strong>s</strong> opportunités<br />
pour <strong>de</strong> nouveaux dispositifs dans divers champs d’applications. Parmi ces
22 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
applications, on peut citer la réalisation <strong><strong>de</strong>s</strong> bits quantiques (qubit), élément<br />
<strong>de</strong> <strong>base</strong> dans le domaine du traitement quantique <strong>de</strong> l’information.<br />
1.1.1 <strong>Propriétés</strong> électroniques<br />
1.1.1.1 Confinement <strong>de</strong> porteurs<br />
Si un matériau semiconducteur ayant un gap optique Eg 1 appelé couche<br />
active est entouré par un matériau <strong>de</strong> gap Eg 2 plus grand, appelé barrière,<br />
ceci crée <strong><strong>de</strong>s</strong> zones dans lesquelles les porteurs (électrons <strong>et</strong> trous) sont confinés<br />
avec <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies quantifiées. La structure électronique du matériau présente<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux discr<strong>et</strong>s d’énergie qui dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />
profon<strong>de</strong>ur du puits.<br />
La réduction <strong>de</strong> la dimensionnalité <strong><strong>de</strong>s</strong> hétéro<strong>structures</strong> conduit <strong>à</strong> différents<br />
types <strong>de</strong> confinement <strong>de</strong> porteurs : ainsi on parle d’un confinement 2D<br />
dans une structure <strong>de</strong> puits quantique, <strong>de</strong> confinement 1D dans une structure<br />
<strong>de</strong> fils quantiques <strong>et</strong> enfin <strong>de</strong> confinement 0D dans une structure <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques. Le confinement électronique dans les <strong>boîtes</strong> quantiques engendre<br />
une modification radicale <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité d’états électroniques par rapport aux<br />
matériaux massifs, puits quantiques ou encore fils quantiques. En eff<strong>et</strong> la<br />
<strong>de</strong>nsité d’états électroniques présente un spectre discr<strong>et</strong> sous l’action <strong>de</strong> ce<br />
confinement résultant <strong>de</strong> la discrétisation <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux d’énergie, comme il est<br />
présenté en figure (1.1).<br />
1.1.1.2 Etats électroniques <strong>et</strong> niveaux d’énergie<br />
Du fait du confinement en énergie dans les trois directions <strong>de</strong> l’espace, les<br />
niveaux d’énergie <strong><strong>de</strong>s</strong> électrons <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> trous sont entièrement discrétisés dans<br />
une boîte quantique.<br />
De plus, la forte contrainte biaxiale exercée entre le matériau constituant<br />
la boîte (a InAs = 6.0583 Å) <strong>et</strong> le matériau qui l’entoure (a GaAs = 5.6533 Å),<br />
ajoutée <strong>à</strong> la rupture <strong>de</strong> symétrie entre l’axe <strong>de</strong> croissance <strong>et</strong> les directions
1.1 <strong>Propriétés</strong> <strong>de</strong> <strong>base</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 23<br />
Matériau massif (3D)<br />
Densité d'états<br />
Energie<br />
Puits quantiques (2D)<br />
Densité d'états<br />
Energie<br />
Fils quantiques (1D)<br />
Densité d'états<br />
Energie<br />
Boîtes quantiques (0D)<br />
Densité d'états<br />
Energie<br />
Fig. 1.1 – Représentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité d’états <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs <strong>de</strong> charges associées<br />
respectivement <strong>à</strong> un matériau massif (3D) :dρ/dE ∝ E 1 2 , un puits quantique<br />
(2D) :dρ/dE ∝ const, un fil quantique (1D) :dρ/dE ∝ E − 1 2 <strong>et</strong> une boîte quantique<br />
(0D) :dρ/dE ∝ δ(E).<br />
du plan, repousse la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> trous légers. Seuls les trous lourds sont donc<br />
considérés par la suite.<br />
Une structure <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> InAs/GaAs réalisée par croissance auto-organisée<br />
contient donc du GaAs sous forme 3D (massive), un puits mince 2D d’InGaAs<br />
(la couche <strong>de</strong> mouillage) <strong>et</strong> les <strong>boîtes</strong> 0D d’InAs. Les états <strong>de</strong> conduction <strong>de</strong><br />
ce système sont donc constitués d’un continuum d’énergie correspondant <strong>à</strong> la<br />
ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction du GaAs massif. Puis pour <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies plus faibles se<br />
trouve le continuum <strong>de</strong> la couche 2D d’InGaAs (couche <strong>de</strong> mouillage), <strong>et</strong> enfin<br />
pour <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies encore plus basses, les états <strong>de</strong> conduction se réduisent<br />
aux états discr<strong>et</strong>s <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>. La figure (1.2) schématise les <strong>de</strong>nsités d’états <strong>de</strong><br />
valence <strong>et</strong> <strong>de</strong> conduction du système InAs/GaAs. Sur c<strong>et</strong>te figure, nous avons
24 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
représenté trois niveaux d’énergie dans la boîte notés 1S e(h) (niveau fondamental),<br />
1P e(h) <strong>et</strong> 1d e(h) (niveaux excités) pour les électrons (respectivement<br />
pour les trous).<br />
E<br />
z<br />
Ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> Conduction<br />
1d e<br />
1p e<br />
1s e<br />
1s h<br />
1p h<br />
1d h<br />
ρ<br />
: Boîte quantique (0D)<br />
Ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> Valence<br />
: Couche <strong>de</strong> mouillage (2D)<br />
: Matériau barrière (3D)<br />
Fig. 1.2 – Schéma <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité d’états électronique <strong>et</strong> morphologie d’une structure<br />
<strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs. Les flèches en pointillé symbolisent les transitions<br />
<strong>optiques</strong> permises dans les <strong>boîtes</strong>.<br />
Il reste <strong>à</strong> déterminer la position <strong>et</strong> le nombre <strong>de</strong> niveaux d’énergie accessible<br />
aux électrons dans les <strong>boîtes</strong>. Une représentation schématique simple <strong>de</strong><br />
la structure électronique d’une boîte quantique est donnée par la figure (1.3),<br />
montrant l’influence <strong>de</strong> la taille <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques sur le nombre <strong>et</strong> la position<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux d’énergie.<br />
Différents modèles ont été utilisés pour calculer ces niveaux d’énergie. Les<br />
plus simples considèrent une particule dans une sphère entourée <strong>de</strong> barrières<br />
<strong>de</strong> potentiel infinies [20]. Ce modèle a été ensuite amélioré par l’introduction<br />
<strong>de</strong> barrières <strong>de</strong> potentiel finies <strong>et</strong> <strong>de</strong> masses effectives différentes entre l’intérieur<br />
<strong>et</strong> l’extérieur <strong>de</strong> la boîte. Pour <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>de</strong> forme non<br />
sphérique ce modèle n’est pas suffisant <strong>et</strong> il faut tenir compte <strong>de</strong> la forme
1.1 <strong>Propriétés</strong> <strong>de</strong> <strong>base</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 25<br />
Matériau barrière (3D)<br />
Couche <strong>de</strong> mouillage (2D)<br />
Niveaux d’énergies<br />
dans une boîte<br />
quantique (0D)<br />
Grosse boîte<br />
P<strong>et</strong>ite boîte<br />
Fig. 1.3 – Niveaux d’énergie dans les <strong>boîtes</strong> quantiques. Le confinement en énergie<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs varie selon les dimensions <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>. Plus la boîte est p<strong>et</strong>ite, plus le<br />
confinement est fort <strong>et</strong> donc plus les niveaux d’énergie sont éloignés du fond du<br />
puits (comme pour un puits <strong>à</strong> une dimension).<br />
<strong>de</strong> la boîte. Malheureusement la forme exacte ainsi que la composition <strong>de</strong> la<br />
boîte sont encore très mal connues <strong>et</strong>, <strong>de</strong> ce fait, il est très difficile <strong>de</strong> comparer<br />
précisément les calculs théoriques <strong>de</strong> niveaux d’énergie avec les résultats<br />
expérimentaux. De plus, en tenant compte <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong> la boîte, on se<br />
trouve alors confronté <strong>à</strong> un problème dans lequel le potentiel <strong>de</strong> confinement<br />
est non séparable suivant les variables d’espace <strong>et</strong> l’équation <strong>de</strong> Schrödinger<br />
doit alors souvent être résolue numériquement. De nombreuses métho<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>de</strong> calcul existent. Par exemple, J. Y. Marzin <strong>et</strong> al ont donné une approche<br />
semi-analytique pour <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques côniques [21]. Stier <strong>et</strong> al. ont proposé<br />
un calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux d’énergie dans une boîte en tenant compte <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
contraintes par une métho<strong>de</strong> kp <strong>à</strong> 8 ban<strong><strong>de</strong>s</strong> [22]. Corn<strong>et</strong> <strong>et</strong> al. ont utilisé une<br />
approche basée sur la transformation <strong>de</strong> Fourrier <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Schrödinger<br />
pour tenir compte <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> mouillage [23]. Des approches théoriques<br />
plus atomistiques sont aussi proposées comme <strong><strong>de</strong>s</strong> calculs <strong>de</strong> liaisons fortes<br />
par Lippens <strong>et</strong> al [24] ou <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> pseudopotentiel par Wang <strong>et</strong> al [25].<br />
Dans notre calcul (présenté dans le chapitre 2), nous avons utilisé une métho<strong>de</strong><br />
variationnelle <strong>de</strong> type masse effective appliquée aux <strong>boîtes</strong> d’InAs qui<br />
perm<strong>et</strong> d’avoir une estimation simple <strong>et</strong> efficace <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux d’énergie dans
26 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
la boîte <strong>et</strong> qui est suffisante pour l’interprétation <strong>de</strong> nos résultats expérimentaux.<br />
1.1.2 <strong>Propriétés</strong> <strong>optiques</strong><br />
Le confinement <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs dans les <strong>boîtes</strong> quantiques donne lieu <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
émissions excitoniques plus intenses que celles obtenues dans les matériaux<br />
massifs <strong>à</strong> cause <strong>de</strong> la localisation <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs dans l’espace. Il s’est avéré<br />
que ces hétéro<strong>structures</strong> présentaient <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés intéressantes par rapport<br />
aux matériaux massifs : meilleur comportement optique en raison d’une<br />
amélioration du recouvrement <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions d’on<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la possibilité <strong>de</strong><br />
contrôler le comportement optique en jouant sur la composition <strong>et</strong> la taille<br />
<strong>de</strong> ces nano<strong>structures</strong>. De plus, la modification du diagramme <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> du<br />
fait <strong>de</strong> la quantification <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux d’énergie réduit le couplage <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs<br />
avec les phonons. La gran<strong>de</strong> efficacité radiative <strong>de</strong> ces nano<strong>structures</strong><br />
est donc une propriété importante pour les applications dans les dispositifs<br />
optoélectroniques.<br />
1.1.2.1 Luminescence d’un ensemble <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
Les <strong>structures</strong> <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs présentent en plus <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>boîtes</strong> (0D) une matrice <strong>de</strong> semiconducteur (3D) <strong>et</strong> une couche <strong>de</strong> mouillage<br />
(2D). Ceci entraîne l’apparition, sur le spectre <strong>de</strong> photoluminescence stationnaire<br />
<strong>de</strong> ces <strong>structures</strong>, <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> d’émission <strong>de</strong> la barrière du massif ainsi<br />
que <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong> mouillage <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies supérieures <strong>à</strong> celle <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques (Fig. 1.4).<br />
Le spectre <strong>de</strong> PL d’un ensemble <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques est en général très<br />
large (LMH <strong>de</strong> 20 <strong>à</strong> 100 meV) en raison <strong>de</strong> l’élargissement inhomogène <strong>de</strong> la<br />
ban<strong>de</strong> d’émission traduisant les fluctuations statistiques <strong>de</strong> taille <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
<strong>de</strong> la population.
(0D) une matrice <strong>de</strong> semiconducteur (3D) <strong>et</strong> une couche <strong>de</strong> mouillage (2D)<br />
ceci entraîne l’apparition, sur le spectre <strong>de</strong> photoluminescence stationnaire<br />
<strong>de</strong> ces <strong>structures</strong>, <strong>de</strong> raies d’émission <strong>de</strong> la barrière du massif ainsi que <strong>de</strong><br />
la couche <strong>de</strong> mouillage <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> énergie supérieure <strong>à</strong> celle <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques.<br />
Le spectre <strong>de</strong> PL d’un ensemble <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques est en général<br />
très large (LMH <strong>de</strong> 20 <strong>à</strong> 100 meV) en raison <strong>de</strong> l’élargissement inhomogène<br />
<strong>de</strong> la raie d’émission provoqué par les fluctuations <strong>de</strong> tailles <strong>et</strong> <strong>de</strong> forme <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
1.1 <strong>Propriétés</strong> <strong>boîtes</strong>. <strong>de</strong> <strong>base</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 27<br />
Boîtes quantiques<br />
(0D)<br />
couche <strong>de</strong> mouillage<br />
(2D)<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
GaAs massif<br />
(3D)<br />
1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5<br />
Energie (eV)<br />
Figure 1.2 Spectre <strong>de</strong> luminescence d’une structure <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs <strong>à</strong><br />
Fig. 1.4 – Spectre <strong>de</strong> luminescence<br />
basse<br />
d’une<br />
température<br />
structure <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
<strong>à</strong> basse température<br />
1.1.2.2 Luminescence d’une boîte quantique unique<br />
1.2.2. Spectre <strong>de</strong> luminescence d’une boîte quantique unique<br />
Plusieurs techniques sont utilisées pour affiner le spectre <strong>de</strong> PL <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques. Plusieurs D’où, latechniques possibilité sont d’isoler utilisées lapour raieaffiner <strong>de</strong> photoluminescence le spectre <strong>de</strong> PL <strong><strong>de</strong>s</strong> d’une<br />
<strong>boîtes</strong> quantiques.<br />
boîte quantique unique <strong>de</strong> la distribution inhomogène. La technique utilisée<br />
………………………………………………………………………<br />
dans le cadre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse est la réalisation d’un masque métallique contenant<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> ouvertures nanométriques <strong>de</strong> diamètre <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité contrôlables.<br />
La figure (1.5) représente le signal <strong>de</strong> photoluminescence obtenu pour<br />
<strong>de</strong>ux diamètres différents <strong>de</strong> nano ouvertures dans un masque métallique. Le<br />
premier spectre (a) contient une dizaine <strong>de</strong> raies fines correspondant chacune<br />
<strong>à</strong> l’émission d’une boîte. Par contre, le spectre (b) contient une seule raie fine<br />
preuve <strong>de</strong> l’émission d’une seule boîte. La largeur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te raie est limitée<br />
(250µeV ) par la résolution du banc expérimental utilisé.<br />
1.1.3 <strong>Propriétés</strong> structurales<br />
1.1.3.1 Dimensions caractéristiques<br />
Pour que la quantification soit efficace dans les <strong>boîtes</strong> quantiques, il faut<br />
que ces <strong>de</strong>rnières aient <strong><strong>de</strong>s</strong> dimensions inférieures <strong>à</strong> la longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> De
28 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
(a)<br />
Intesnité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
(b)<br />
1.04 1.05 1.06 1.07 1.08 1.09 1.10<br />
Energie (eV)<br />
Fig. 1.5 – Spectre <strong>de</strong> photoluminescence <strong>à</strong> basse température a) d’une dizaine <strong>de</strong><br />
<strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs. b) d’une boîte quantique unique InAs/GaAs<br />
Broglie thermique donnée par la relation :<br />
λ th =<br />
2π<br />
√<br />
2m<br />
∗<br />
e kT<br />
(1.1)<br />
où m ∗ e est la masse effective <strong>de</strong> l’électron dans la boîte quantique, k est<br />
la constante <strong>de</strong> Boltzmann.<br />
Dans le cas contraire, les eff<strong>et</strong>s quantiques seront masqués par l’énergie<br />
thermique kT.<br />
Pour conserver les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> confinements, les <strong>boîtes</strong> quantiques doivent<br />
répondre <strong>à</strong> <strong>de</strong>ux exigences :<br />
- La taille <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> doit être supérieure <strong>à</strong> une limite basse, pour garantir<br />
la présence d’au moins un niveau électronique dans la structure quantique.<br />
C<strong>et</strong>te taille minimale est définie par l’égalité entre la discontinuité <strong>de</strong> ban<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> conduction ∆Ec <strong>et</strong> <strong>de</strong> la valeur approximative du premier niveau présent<br />
dans la boîte [26] :<br />
∆Ec = 2 π 2 1<br />
(1.2)<br />
2m ∗ e Dmin<br />
2<br />
Ceci est une estimation théorique car un niveau est toujours présent même<br />
dans <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> <strong>de</strong> très p<strong>et</strong>ite taille.
1.1 <strong>Propriétés</strong> <strong>de</strong> <strong>base</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 29<br />
- L’écart énergétique entre <strong>de</strong>ux niveaux successifs doit être suffisamment<br />
grand pour que la population thermique <strong>à</strong> 300 K du niveau excité soit faible<br />
<strong>de</strong>vant la population du niveau fondamental.<br />
A titre d’exemple <strong>et</strong> en tenant compte <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux limites, il apparaît<br />
donc nécessaire d’élaborer <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs /GaAs <strong>de</strong> dimensions<br />
typiques comprises entre 4 nm <strong>et</strong> 12 nm [26].<br />
1.1.3.2 Fluctuation <strong><strong>de</strong>s</strong> paramètres structuraux<br />
Pour qu’une population <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques dans un plan avec un taux<br />
<strong>de</strong> couverture <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 25% puisse être exploitée avec succès dans un<br />
laser, la dispersion en taille autorisée est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5% [27] . Même pour<br />
un composant exploitant une BQ unique, une certaine uniformité <strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques est nécessaire pour garantir la reproductibilité<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> performances du composant. Les meilleures valeurs <strong>de</strong> largeur <strong>à</strong><br />
mi-hauteur (LMH) <strong>de</strong> spectres <strong>de</strong> photoluminescence <strong>à</strong> basse température<br />
dans le système InAs/GaAs ém<strong>et</strong>tant autour <strong>de</strong> 1 µm (traduisant la dispersion<br />
en taille <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs ) reportées sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 19-25 meV [7, 28, 29].<br />
C<strong>et</strong>te largeur est représentative <strong><strong>de</strong>s</strong> fluctuations <strong>de</strong> taille d’un ensemble <strong>de</strong><br />
BQs InAs/GaAs <strong>de</strong> 10 nm, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 nm (10%).<br />
Vu que la dispersion en taille <strong>et</strong> en composition est reliée au processus<br />
<strong>de</strong> formation <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs, il s’est avéré très difficile d’élaborer <strong><strong>de</strong>s</strong> populations<br />
<strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> homogènes sans modifier leurs propriétés <strong>optiques</strong> ou structurales<br />
(longueur d’on<strong>de</strong> d’émission, <strong>de</strong>nsité surfacique . . .).<br />
Il est ainsi nécessaire d’optimiser les paramètres <strong>de</strong> croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs<br />
selon l’application envisagée.<br />
1.1.3.3 Défauts<br />
Parmi les obstacles <strong>à</strong> l’émission <strong>de</strong> lumière dans un semiconducteur, les<br />
impur<strong>et</strong>és <strong>et</strong> défauts cristallins sont susceptibles <strong>de</strong> piéger les porteurs <strong>et</strong> entraîner<br />
leur recombinaison non radiative. Si les <strong>boîtes</strong> quantiques perm<strong>et</strong>tent
30 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
effectivement <strong>de</strong> limiter la diffusion <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs vers les défauts dans le volume,<br />
les pièges recombinants présents <strong>à</strong> l’interface entre les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
<strong>et</strong> les barrières doivent être réduits. Il s’agit donc <strong>de</strong> fabriquer <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques dénuées <strong>de</strong> défauts structuraux avec <strong><strong>de</strong>s</strong> interfaces <strong>de</strong> bonne qualité,<br />
<strong>de</strong> façon <strong>à</strong> renforcer le ren<strong>de</strong>ment radiatif.<br />
1.2 Elaboration <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs<br />
1.2.1 Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> réalisation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
Il existe plusieurs métho<strong><strong>de</strong>s</strong> pour réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques. Du point<br />
<strong>de</strong> vue technologique la métho<strong>de</strong> la plus flexible <strong>et</strong> directe est la structuration<br />
latérale d’une structure <strong>à</strong> puits quantique déj<strong>à</strong> existante. La lithographie<br />
électronique <strong>et</strong> la gravure ionique sélective ou la gravure chimique humi<strong>de</strong><br />
perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> produire <strong><strong>de</strong>s</strong> nano<strong>structures</strong> <strong>de</strong> dimension typique inférieure <strong>à</strong><br />
30 nm. D’autre procédés utilisant <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X ou <strong><strong>de</strong>s</strong> faisceaux d’ions sont<br />
proposés pour améliorer la résolution du transfert du masque qui constitue<br />
l’image <strong><strong>de</strong>s</strong> nano<strong>structures</strong> <strong>à</strong> fabriquer.<br />
Les expériences d’optique menées sur ce type <strong>de</strong> BQs ont bien montré<br />
le confinement 3D <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs <strong>de</strong> charges. L’avantage <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
fabrication <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs est la possibilité <strong>de</strong> reproduire <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs avec <strong><strong>de</strong>s</strong> dimensions<br />
prédéfinies, ce qui perm<strong>et</strong> une meilleure étu<strong>de</strong> systématique <strong><strong>de</strong>s</strong> eff<strong>et</strong>s<br />
<strong>de</strong> confinement en fonction <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> <strong>et</strong> une séparation remarquable<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux énergétiques. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> présente toutefois plusieurs<br />
inconvénients : il est difficile <strong>de</strong> réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite taille <strong>et</strong> leur<br />
surface présente <strong><strong>de</strong>s</strong> défauts responsables <strong>de</strong> nombreuses recombinaisons non<br />
radiatives.<br />
Un autre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fabrication <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs est basé sur la fluctuation <strong>de</strong><br />
l’épaisseur <strong><strong>de</strong>s</strong> puits quantiques <strong>de</strong> largeur faible, appelées BQs naturelles.<br />
L’apport <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> par rapport <strong>à</strong> celle utilisant <strong><strong>de</strong>s</strong> procédés <strong>de</strong> lithographie<br />
est la minimisation <strong><strong>de</strong>s</strong> défauts lors <strong>de</strong> la formation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>.
1.2 Elaboration <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs 31<br />
De telle <strong>boîtes</strong> quantiques présentent le modèle d’un système 0D le plus remarquable<br />
avec les plus faibles LMH <strong><strong>de</strong>s</strong> raies d’émission <strong>et</strong> d’absorption.<br />
Cependant, c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> n’est plus utilisée <strong>à</strong> cause du très faible potentiel<br />
<strong>de</strong> confinement dans les BQs.<br />
Aujourd’hui la fabrication <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> <strong>de</strong> semi-conducteurs III-V se fait<br />
essentiellement par croissance auto-organisée selon le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance dit<br />
"Stranski-Krastanov" du nom <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux chercheurs ayant décrit ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
croissance en 1939 [30]. Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance épitaxiale a été observé pour<br />
la première fois sur <strong><strong>de</strong>s</strong> puits contraints InAs/GaAs en 1985 [31]. Les <strong>boîtes</strong><br />
quantiques auto-organisées présentent une très bonne qualité optique comparable<br />
<strong>à</strong> celle <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques naturelles, en plus d’un potentiel <strong>de</strong><br />
confinement plus important. La séparation énergétique entre les niveaux <strong>de</strong><br />
confinement dans ce type <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> peut atteindre 100 meV.<br />
Les <strong>boîtes</strong> quantiques auto-organisées peuvent être fabriquées par épitaxie<br />
par j<strong>et</strong>s moléculaires (EJM) ou par croissance épitaxiale en phase vapeur aux<br />
organométalliques (EPVOM) pour plusieurs systèmes <strong>de</strong> matériaux semiconduteurs,<br />
comme In(Ga)As/GaAs, InAlAs/AlGaAs, InAs/InP ou (Si)Ge/Si.<br />
Il faut noter que d’autres métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> croissance sont actuellement utilisées<br />
pour réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> nano<strong>structures</strong> telles que la synthèse chimique <strong>de</strong> nanocristaux<br />
en solution pour les semiconducteurs II-VI ou l’anodisation électrochimique<br />
pour les IV-IV. Dans ce cas, les nano<strong>structures</strong> sont généralement<br />
dispersées en solution.<br />
1.2.2 Croissance auto-organisée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
InAs<br />
La technique la plus utilisée actuellement pour élaborer <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> <strong>à</strong><br />
<strong>boîtes</strong> quantiques <strong>de</strong> dimensions nanométriques est l’EJM. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> croissance représente l’état <strong>de</strong> l’art <strong><strong>de</strong>s</strong> techniques <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> films<br />
minces monocristallins <strong>à</strong> partir d’une phase vapeur. L’EJM implique <strong><strong>de</strong>s</strong> processus<br />
d’évaporation contrôlés avec précision dans une enceinte placée sous
32 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
ultravi<strong>de</strong> (≈ 10 −10 T orr). Les flux atomiques ou moléculaires <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments<br />
proviennent <strong>de</strong> la sublimation ou <strong>de</strong> l’évaporation <strong>de</strong> l’élément soli<strong>de</strong> contenu<br />
dans <strong><strong>de</strong>s</strong> creus<strong>et</strong>s chauffés par eff<strong>et</strong> Joule. Ces creus<strong>et</strong>s sont munis <strong>de</strong> caches<br />
obturateurs dont l’ouverture conditionne l’arrivée du flux qui se con<strong>de</strong>nsera<br />
sur la surface du substrat. Pour les échantillons étudiés dans ce travail, les<br />
éléments III (In <strong>et</strong> Ga) sont évaporés sous forme atomique alors que l’élément<br />
V (As) provient d’un flux <strong>de</strong> molécule As 4 . La croissance <strong>de</strong> couches<br />
contraintes perm<strong>et</strong> en une seule étape d’épitaxie (via le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance<br />
Stranski-Krastanov (SK)) <strong>de</strong> fabriquer <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots tridimensionnels dont les dimensions<br />
les apparentent <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques. Ce phénomène entraîne<br />
une simplification <strong>de</strong> mise en oeuvre par rapport aux autres procédés <strong>de</strong><br />
fabrication <strong><strong>de</strong>s</strong> nano<strong>structures</strong> utilisant d’autres voies technologiques. Toutefois,<br />
la croissance étant auto-organisée, elle nécessite la maîtrise <strong><strong>de</strong>s</strong> différents<br />
paramètres <strong>de</strong> la croissance pour contrôler leur homogénéité en forme <strong>et</strong> en<br />
taille.<br />
1.2.2.1 Conditions <strong>de</strong> croissance<br />
Plusieurs paramètres influencent la croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots :<br />
La température <strong>de</strong> croissance (Tc) : C’est un paramètre très important<br />
dans la croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> nano<strong>structures</strong>. La mobilité <strong><strong>de</strong>s</strong> atomes sur la surface<br />
<strong>de</strong> l’échantillon (adatomes) est un processus <strong>de</strong> diffusion activé thermiquement.<br />
On comprend alors qu’une croissance réalisée <strong>à</strong> plus haute température<br />
va favoriser le mouvement <strong><strong>de</strong>s</strong> adatomes <strong>à</strong> la surface pour diminuer la <strong>de</strong>nsité<br />
d’îlots <strong>et</strong> augmenter leur taille.<br />
La pression d’Arsenic (PAs) : Plus la pression d’arsenic est élevée, plus<br />
la mobilité <strong><strong>de</strong>s</strong> adatomes d’élément III sera faible.<br />
La vitesse <strong>de</strong> croissance (Vc) : La vitesse <strong>à</strong> laquelle est effectuée la croissance<br />
impose le temps <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce <strong><strong>de</strong>s</strong> adatomes avant incorporation. Une<br />
vitesse <strong>de</strong> croissance élevée empêche la diffusion <strong><strong>de</strong>s</strong> adatomes sur la surface<br />
<strong>et</strong> perm<strong>et</strong> d’obtenir une <strong>de</strong>nsité élevée <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques.
1.2 Elaboration <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs 33<br />
1.2.2.2 Suivi <strong>de</strong> croissance<br />
La maîtrise <strong><strong>de</strong>s</strong> épaisseurs déposées est la clé <strong>de</strong> la croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques. Pour cela, il s’agit <strong>de</strong> contrôler précisément les vitesses <strong>de</strong> croissance.<br />
La technique <strong>de</strong> croissance par EJM opérant en ultravi<strong>de</strong>, l’observation<br />
<strong>et</strong> le contrôle <strong>de</strong> la croissance peut se faire in-situ au moyen d’un faisceau<br />
d’électrons. Le principe consiste <strong>à</strong> focaliser sur la surface <strong>de</strong> l’échantillon un<br />
faisceau d’électrons <strong>de</strong> haute énergie (10 kV) en inci<strong>de</strong>nce rasante (≈ 1 °) (en<br />
anglais Reflexion High Energy Electron Diffraction ou RHEED), <strong>et</strong> <strong>à</strong> visualiser<br />
la figure <strong>de</strong> diffraction sur un écran fluorescent. Dans c<strong>et</strong>te configuration<br />
(d’énergie <strong>et</strong> d’inci<strong>de</strong>nce), l’interaction se limite <strong>à</strong> quelques plans atomiques,<br />
ce qui fait du RHEED une technique d’analyse <strong>de</strong> surface par excellence. Non<br />
seulement, le faisceau d’électrons est réfléchi sur la surface, mais il est également<br />
diffracté par c<strong>et</strong>te surface. Ces <strong>de</strong>ux phénomènes perm<strong>et</strong>tent d’avoir<br />
accès <strong>à</strong> un certain nombre d’informations.<br />
L’intensité du faisceau réfléchi, ou encore tâche spéculaire, est très sensible<br />
<strong>à</strong> la rugosité <strong>de</strong> surface <strong>à</strong> l’échelle <strong>de</strong> la monocouche. Par conséquent, plus la<br />
rugosité est importante, plus l’intensité <strong>de</strong> la tache spéculaire est faible. Dans<br />
le cas d’une croissance couche par couche, la rugosité est fonction du taux <strong>de</strong><br />
couverture <strong>de</strong> la surface. Les oscillations <strong>de</strong> la tâche spéculaire correspon<strong>de</strong>nt<br />
<strong>à</strong> la variation <strong>de</strong> réflectivité (donc <strong>de</strong> la rugosité) <strong>de</strong> la surface au cours <strong>de</strong><br />
la formation d’une couche complète. Une pério<strong>de</strong> d’oscillation est donc égale<br />
au temps <strong>de</strong> dépôt d’exactement une monocouche atomique. Notons aussi<br />
que l’amortissement <strong><strong>de</strong>s</strong> oscillations avec le temps est surtout dû <strong>à</strong> ce que<br />
la croissance n’est pas exactement monocouche par monocouche <strong>et</strong> que, la<br />
croissance d’une couche supérieure peut débuter avant la croissance complète<br />
<strong>de</strong> la monocouche inférieure. Ceci crée une rugosité résiduelle qui s’accentue<br />
avec le nombre <strong>de</strong> monocouches <strong>et</strong> qui fait diminuer l’intensité (Fig.1.8).<br />
La figure <strong>de</strong> diffraction observée sur l’écran fluorescent dépend elle aussi<br />
beaucoup <strong>de</strong> l’état <strong>et</strong> surtout du type <strong>de</strong> surface. Si la surface est plane, le<br />
spectre <strong>de</strong> diffraction se compose d’une série <strong>de</strong> raies parallèles (transformée<br />
<strong>de</strong> Fourier d’un réseau 2D) dont l’espacement est inversement proportionnel
34 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
Raies <strong>de</strong> diffraction<br />
Tache spéculaire<br />
1/a<br />
Ecran fluorescent<br />
Faisceau d’électron<br />
inci<strong>de</strong>nt<br />
Echantillon<br />
a<br />
≈1°<br />
Fig. 1.6 – Schéma <strong>de</strong> principe du RHEED : Un faisceau électronique frappant la<br />
surface d’un matériau sous inci<strong>de</strong>nce rasante. La réflexion (tache spéculaire) <strong>et</strong> la<br />
figure <strong>de</strong> diffraction sont représentées.<br />
Fig. 1.7 – Image RHEED d’une surface plane (2D) <strong>et</strong> d’une surface recouverte<br />
d’îlots (3D).<br />
au paramètre <strong>de</strong> maille dans le plan <strong><strong>de</strong>s</strong> couches. Si, <strong>à</strong> l’opposé, la surface est
1.2 Elaboration <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs 35<br />
250<br />
200<br />
Intensité (u. a.)<br />
150<br />
100<br />
GaAs<br />
V GaAs<br />
=0.720 MC/s<br />
In 0.3<br />
Ga 0.7<br />
As<br />
V InGaAs<br />
=1.057MC/s<br />
50<br />
0<br />
0 5 10 15 20<br />
Temps (s)<br />
Fig. 1.8 – Oscillations <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> la tache spéculaire en fonction du temps<br />
pour le GaAs <strong>et</strong> pour l’InGaAs. La pério<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> oscillations perm<strong>et</strong> d’obtenir la<br />
vitesse <strong>de</strong> croissance du matériau.<br />
fortement rugueuse (3D)(Fig. 1.7), alors le faisceau d’électrons est en transmission<br />
au travers d’îlots, ce qui donne lieu <strong>à</strong> une diffraction <strong>de</strong> volume. Sur<br />
l’écran, celle-ci se traduit par la présence <strong>de</strong> taches (transformée <strong>de</strong> Fourier<br />
d’un réseau 3D) correspondant aux conditions <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong> Bragg. Le<br />
diagramme <strong>de</strong> diffraction fournit donc <strong><strong>de</strong>s</strong> informations sur la morphologie<br />
<strong>de</strong> la surface (2D ou 3D). De ce fait, il perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> contrôler la formation <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>boîtes</strong> quantiques.<br />
1.2.2.3 La calibration <strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses <strong>de</strong> croissance<br />
Rappelons qu’il est indispensable <strong>de</strong> contrôler les quantités <strong>de</strong> matériau<br />
que l’on va déposer pour contrôler la croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> nano<strong>structures</strong>. Cela<br />
revient <strong>à</strong> maitriser les vitesses <strong>de</strong> croissance <strong>et</strong> donc les flux <strong>de</strong> matériau
36 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
inci<strong>de</strong>nts, que l’on contrôle par la température <strong>de</strong> chauffage <strong>de</strong> chaque cellule.<br />
La calibration <strong><strong>de</strong>s</strong> vitesses <strong>de</strong> croissance est effectuée systématiquement avant<br />
chaque campagne <strong>de</strong> croissance. Elle peut être basée soit sur l’observation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> oscillations <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> la tache spéculaire du RHEED (Fig. 1.8)<br />
soit sur l’apparition <strong>de</strong> taches <strong>de</strong> diffraction caractéristiques d’une croissance<br />
tridimensionnelle (Fig. 1.7).<br />
Intensité <strong><strong>de</strong>s</strong> oscilations RHEED (u. a.)<br />
∆T<br />
0 10 20 30 40 50 60 70<br />
Temps (s)<br />
Fig. 1.9 – Transition 2D/3D du mo<strong>de</strong> SK : L’intervalle <strong>de</strong> temps qui correspond<br />
au dépôt <strong>de</strong> 1,7 MC d’InAs :∆T = 38s ⇒ V InAs = 0, 045MC/s .<br />
Chaque pério<strong>de</strong> d’oscillation <strong>de</strong> la tache spéculaire indique le dépôt d’une<br />
monocouche <strong>de</strong> matériau. La détermination <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> perm<strong>et</strong> alors<br />
d’obtenir la vitesse <strong>de</strong> croissance du matériau epitaxié. Ainsi, en mesurant<br />
un certain nombre d’oscillations en un temps donné, on en déduit la vitesse<br />
<strong>de</strong> croissance. Pour le GaAs, l’observation directe est possible (Fig. 1.8). Pour<br />
l’InAs, c’est plus délicat. En eff<strong>et</strong>, <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> 1.7 monocouche, il y a formation<br />
<strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques. Il n’y a alors plus d’oscillations. La détermination <strong>de</strong> la<br />
vitesse <strong>de</strong> croissance n’étant pas très fiable sur une seule pério<strong>de</strong> (moins <strong>de</strong>
1.2 Elaboration <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs 37<br />
<strong>de</strong>ux monocouches), il est préférable d’observer les oscillations RHEED d’un<br />
alliage ternaire InGaAs avec un faible pourcentage d’indium car l’épaisseur<br />
critique est alors suffisante pour obtenir un nombre important d’oscillations<br />
(Fig. 1.8). En connaissant la vitesse <strong>de</strong> croissance du GaAs, on peut en déduire<br />
la vitesse <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> l’lnAs en utilisant l’expression :<br />
V InAs = V InGaAs − V GaAs (enMC/s) (1.3)<br />
Le gros désavantage cependant est d’une part que la mesure n’est pas<br />
directe <strong>et</strong> d’autre part, que le nombre d’oscillations est plus limité que dans<br />
le cas du GaAs (bien que supérieur <strong>à</strong> 1 ou 2). La <strong>de</strong>uxième métho<strong>de</strong> repose sur<br />
l’observation <strong>de</strong> la transition 2D/3D du mo<strong>de</strong> SK pour déterminer la vitesse<br />
<strong>de</strong> croissance l’lnAs. En eff<strong>et</strong>, en considérant que la transition 2D/3D apparaît<br />
pour un dépôt <strong>de</strong> 1.7MC, il suffit alors <strong>de</strong> mesurer le temps qui sépare le début<br />
du dépôt <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong> la transition tridimensionnelle pour en déduire la<br />
vitesse (Fig. 1.9). C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est intéressante car elle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> connaître<br />
l’épaisseur critique quelle que soit la vitesse <strong>de</strong> croissance.<br />
1.2.2.4 Etapes préliminaires avant la croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
Pour réaliser un plan <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs <strong>à</strong> partir d’un substrat<br />
prêt <strong>à</strong> être épitaxié, la procédure <strong>de</strong> croissance commence par la préparation<br />
minutieuse <strong>de</strong> la surface du substrat. C<strong>et</strong>te étape est essentielle car elle<br />
conditionne la qualité <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> croissance qui va influencer le développement<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques. Rappelons que les îlots doivent être cohérents,<br />
c’est-<strong>à</strong>-dire sans défauts.<br />
La première étape pour le substrat introduit est <strong>de</strong> subir un dégazage<br />
dans un four <strong>à</strong> 150 °C pendant environ <strong>de</strong>ux heures, pour évacuer les gaz<br />
atmosphériques dont il est imprégné. C<strong>et</strong>te étape se réalise dans le sas <strong>de</strong><br />
transfert sous vi<strong>de</strong> poussé (10 −9 Torr) qui se situe entre le sas d’introduction<br />
<strong>et</strong> le bâti. Une fois le dégazage effectué, le substrat est placé sur le portesubstrat<br />
dans le cœur du bâti. Commence alors l’étape <strong>de</strong> désoxydation, c’est<strong>à</strong>-dire<br />
la désorption <strong>de</strong> la couche d’oxy<strong>de</strong> amorphe qui protège le substrat <strong>de</strong>
38 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
GaAs commercial.<br />
Le substrat est chauffé par la face arrière en rampe <strong>de</strong> température jusqu’<strong>à</strong><br />
585/590 °C puis ramené a 580 °C (ajustée <strong>et</strong> contrôlée au pyromètre<br />
optique) sous flux d’arsenic. A c<strong>et</strong>te température <strong>et</strong> au bout d’une vingtaine<br />
<strong>de</strong> minutes, l’oxy<strong>de</strong> est totalement désorbé mais le GaAs <strong>de</strong> surface reste<br />
stœchiométrique grâce <strong>à</strong> la contre-pression d’arsenic. La qualité <strong>de</strong> la surface<br />
est vérifiée par l’intermédiaire du RHEED. On procè<strong>de</strong> alors au dépôt d’une<br />
couche tampon (ou buffer) <strong>de</strong> GaAs <strong>de</strong> quelques centaines <strong>de</strong> nanomètres<br />
(entre 400 <strong>et</strong> 500 nm) avec rotation du substrat, afin d’avoir la surface cristalline<br />
la meilleure possible. La croissance du GaAs est arrêtée, <strong>et</strong>, sous flux<br />
d’arsenic, la température est ajustée <strong>à</strong> 500 °C. La croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
peut débuter.<br />
L’ajustement <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> croissance est toujours réalisé manuellement<br />
pour s’affranchir <strong>de</strong> toute dérive induite par les fluctuations thermiques<br />
dues soit aux substrats eux-mêmes, soit <strong>à</strong> la conduction thermique<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> supports (Molyblock). Cela perm<strong>et</strong> en même temps <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> la<br />
qualité <strong>de</strong> la surface au RHEED. Par ailleurs, il convient <strong>de</strong> régler en parallèle<br />
la température <strong><strong>de</strong>s</strong> cellules <strong>de</strong> matériau <strong>à</strong> déposer (<strong>et</strong> donc les vitesses<br />
<strong>de</strong> croissance) <strong>à</strong> la valeur souhaitée, <strong>à</strong> cause <strong>de</strong> l’inertie <strong><strong>de</strong>s</strong> cellules qui est<br />
limitée a 3 °/min pour ne pas les détériorer. Lorsque tout est en place, <strong>et</strong> une<br />
fois <strong>à</strong> ce sta<strong>de</strong> seulement, la croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques peut démarrer.<br />
C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière est automatisée <strong>de</strong> façon <strong>à</strong> être reproductible.<br />
1.3 Molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques<br />
1.3.1 Potentialités <strong><strong>de</strong>s</strong> Molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques<br />
Ces <strong>de</strong>rnières années, les molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques ont attiré beaucoup<br />
l’attention <strong><strong>de</strong>s</strong> théoriciens <strong>et</strong> expérimentateurs, vue leurs propriétés<br />
originales dans la manipulation <strong><strong>de</strong>s</strong> charges <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> spins.<br />
Dans c<strong>et</strong>te section, nous présentons brièvement l’intérêt <strong>de</strong> l’utilisation
1.3 Molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques 39<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques dans divers dispositifs, plus particulièrement<br />
dans le domaine du traitement quantique <strong>de</strong> l’information.<br />
1.3.1.1 Intérêt <strong><strong>de</strong>s</strong> Molécules <strong>de</strong> BQs pour le traitement quantique<br />
<strong>de</strong> l’information<br />
Le traitement quantique <strong>de</strong> l’information (cryptographie quantique, calcul<br />
quantique) est un nouveau champ <strong>de</strong> recherche dont l’objectif est <strong>de</strong> tirer<br />
partie <strong><strong>de</strong>s</strong> possibilités offertes par la mécanique quantique pour traiter l’information<br />
d’une manière plus efficace [32]. Plusieurs systèmes ont été réalisés<br />
ou proposés pour m<strong>et</strong>tre en œuvre les opérations <strong>de</strong> la logique quantique.<br />
Comparées aux autres systèmes, les molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques sont les<br />
plus prom<strong>et</strong>teuses pour réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> opérations <strong>de</strong> traitement quantique <strong>de</strong><br />
l’information, vue leur compatibilité <strong>à</strong> la technologie <strong>de</strong> semi-conducteur actuelle<br />
<strong>et</strong> la possibilité <strong>de</strong> les manipuler en utilisant <strong><strong>de</strong>s</strong> champs électriques,<br />
<strong>optiques</strong> <strong>et</strong> magnétiques externes.<br />
Bien que les temps <strong>de</strong> cohérence dans tous les systèmes <strong>de</strong> la physique du<br />
soli<strong>de</strong> soient limités par les interactions avec l’environnement, les technologies<br />
<strong>de</strong> pointe telles que les impulsions <strong>optiques</strong> ultrarapi<strong><strong>de</strong>s</strong> ont permis <strong>de</strong> réaliser<br />
beaucoup d’opérations logiques quantiques dans <strong><strong>de</strong>s</strong> temps inférieurs au<br />
temps <strong>de</strong> cohérence. Des métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> mesure <strong>à</strong> faible bruit sont maintenant<br />
suffisamment développées pour son<strong>de</strong>r les qubits <strong>à</strong> basse température.<br />
Des opérations <strong>de</strong> logique quantique utilisant un seul ou <strong>de</strong>ux qubits ont<br />
été démontrées dans les <strong>boîtes</strong> quantiques individuelles [33, 34]. Loss <strong>et</strong> Di-<br />
Vincenzo [35] ont proposé le fonctionnement théorique <strong>de</strong> portes logiques<br />
quantiques <strong>à</strong> un ou <strong>de</strong>ux qubits en utilisant <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques couplées<br />
(molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques), qui ont par la suite été étudiées dans plusieurs<br />
groupes [36] en utilisant <strong><strong>de</strong>s</strong> paires <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques confinées <strong>et</strong> polarisées<br />
négativement par <strong><strong>de</strong>s</strong> électro<strong><strong>de</strong>s</strong> en surface <strong>et</strong> au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus d’une couche<br />
<strong>de</strong> gaz 2D.<br />
En outre, les qubits <strong>à</strong> <strong>base</strong> <strong>de</strong> spins ou <strong>de</strong> charges dans les molécules <strong>de</strong><br />
<strong>boîtes</strong> quantiques, ont été démontrés avec un temps <strong>de</strong> cohérence <strong>de</strong> l’ordre
40 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
<strong>de</strong> 1 ns [37]. Récemment, Gorman <strong>et</strong> al. [38] ont démontré <strong><strong>de</strong>s</strong> qubits <strong>à</strong> <strong>base</strong> <strong>de</strong><br />
charge dans une molécule <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>de</strong> silicium, avec un temps <strong>de</strong><br />
cohérence <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 200 ns, <strong>de</strong>ux fois plus grand que ce qui a été démontré<br />
par Hayashi <strong>et</strong> al. [37] montrant ainsi la potentialité <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques dans la mise en œuvre <strong><strong>de</strong>s</strong> dispositifs pour le traitement quantiques<br />
<strong>de</strong> l’information. Les dispositifs <strong>de</strong> qubit basés sur le chargement <strong>et</strong><br />
la détection d’un seul électron exigent l’utilisation <strong>de</strong> réfrigérateur <strong>à</strong> dilution<br />
perm<strong>et</strong>tant d’atteindre une température <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> quelques dizaines <strong>de</strong><br />
milli Kelvin. De plus, il est difficile <strong>de</strong> les manipuler ou les mesurer avec <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>optiques</strong>. Les <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>de</strong> semiconducteurs <strong>à</strong> gap directs<br />
élaborées par <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> épitaxiales auto-organisées sont optiquement actives<br />
<strong>et</strong> peuvent fonctionner <strong>à</strong> une température autour <strong>de</strong> 4.2 K. Les oscillations<br />
<strong>de</strong> Rabi d’un seul qubit <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques III-V (GaAs ou InGaAs)<br />
ont été démontrées en utilisant la spectroscopie <strong>de</strong> photoluminescence [33]<br />
ou <strong>de</strong> photocourant [34] <strong>à</strong> 4.2K.<br />
La cryptographie quantique (également appelée distribution <strong>de</strong> clé quantique)<br />
peut être mise en œuvre avec le protocole BB84 en utilisant <strong><strong>de</strong>s</strong> impulsions<br />
<strong>à</strong> photon unique [39]. En 1991, Ekert a inventé une distribution <strong>de</strong> clé<br />
<strong>à</strong> <strong>base</strong> d’intrication quantique [40], également appelé protocole d’Einstein-<br />
Podolsky-Rosen (EPR) [41]. Dans ce protocole, la clé <strong>à</strong> distribuer n’est pas<br />
envoyée directement entre l’expéditeur <strong>et</strong> le récepteur mais <strong>à</strong> travers une<br />
paire <strong>de</strong> photons intriqués <strong>et</strong> polarisés.<br />
En outre, les sources <strong>de</strong> photons intriqués sont également potentiellement<br />
applicables dans la téléportation <strong>et</strong> le calcul quantique <strong>à</strong> <strong>base</strong> d’optique linéaire<br />
[42]. Les sources <strong>de</strong> photons intriquées sont habituellement réalisées en<br />
utilisant la conversion paramétrique [43]. Cependant les photons produits<br />
par c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> sont aléatoires dans le temps. Récemment, <strong><strong>de</strong>s</strong> sources<br />
<strong>de</strong> photons intriquées ont été réalisées <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques uniques<br />
InAs [44]. Cependant, le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’émission <strong>de</strong> photons intriqués dans<br />
les <strong>boîtes</strong> quantiques est très faible <strong>à</strong> cause <strong>de</strong> l’asymétrie <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>. Gywat<br />
<strong>et</strong> al. [45] ont proposé la génération intriquée <strong><strong>de</strong>s</strong> biexcitons dans les <strong>boîtes</strong>
1.3 Molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques 41<br />
quantiques couplées <strong>et</strong> commandées par <strong><strong>de</strong>s</strong> champs électriques <strong>et</strong> magnétiques.<br />
En résumé, pour réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> dispositifs pour le traitement quantique <strong>de</strong><br />
l’information, les molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques sont très prom<strong>et</strong>teuses parce<br />
que le déphasage radiatif <strong><strong>de</strong>s</strong> excitons dans <strong>de</strong> telles molécules est limité [46].<br />
1.3.1.2 Autres applications envisagées<br />
La miniaturisation continue <strong><strong>de</strong>s</strong> composants électroniques <strong>et</strong> l’utilisation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> conducteurs <strong>à</strong> l’échelle nanométrique qui ém<strong>et</strong>tent <strong><strong>de</strong>s</strong> radiations microon<strong><strong>de</strong>s</strong>,<br />
fait penser <strong>à</strong> la réalisation <strong>de</strong> détecteurs sensibles <strong>et</strong> <strong>de</strong> large ban<strong>de</strong><br />
fonctionnant aux fréquences <strong><strong>de</strong>s</strong> micro-on<strong><strong>de</strong>s</strong>. Aguado <strong>et</strong> Korawenhoven ont<br />
proposé l’utilisation d’une molécule <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques comme détecteur<br />
<strong>de</strong> bruit quantique <strong>à</strong> fréquence variable [47]. L’expérience a été réalisée par<br />
Gustavsson <strong>et</strong> al [48] pour vali<strong>de</strong>r c<strong>et</strong>te idée, <strong>et</strong> ils ont montré qu’effectivement<br />
les molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques peuvent être utilisées pour réaliser<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> détecteurs <strong>à</strong> fréquence sélective très sensible aux radiations micro-on<strong><strong>de</strong>s</strong>.<br />
Dans le même contexte <strong>de</strong> détection <strong><strong>de</strong>s</strong> radiations, mais c<strong>et</strong>te fois ci dans<br />
la gamme terahertz, les molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques ont trouvé un gros<br />
succès dans le domaine <strong>de</strong> l’imagerie médicale <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> systèmes <strong>de</strong> surveillance.<br />
Certaines radiations <strong>à</strong> température ambiante présentes dans les signaux détectés<br />
par les détecteurs usuels ne peuvent pas être filtrées. Plusieurs solutions<br />
pour remédier <strong>à</strong> un tel problème ont été proposées, mais aucune d’elle<br />
n’a été prouvée expérimentalement. Récemment, Kleinschmidt <strong>et</strong> al [49] ont<br />
démontré expérimentalement la possibilité d’utiliser <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques pour réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> détecteurs <strong>de</strong> radiations terahertz très sensibles.<br />
On peut citer d’autres applications <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques,<br />
comme la réalisation <strong><strong>de</strong>s</strong> détecteurs <strong>de</strong> photon unique par <strong><strong>de</strong>s</strong> transistors <strong>à</strong><br />
un électron <strong>et</strong> double boîte quantique [50, 51], <strong><strong>de</strong>s</strong> détecteurs <strong>de</strong> polarisation<br />
<strong>de</strong> spin [52], <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <strong>de</strong> mémoire nanométriques contrôlés par la<br />
tension [53], <strong><strong>de</strong>s</strong> automates cellulaires quantiques [54, 55].<br />
En résumé les molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques sont très prom<strong>et</strong>teuses pour
42 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
réaliser divers dispositifs dans différents domaines d’applications. D’où l’intérêt<br />
<strong>de</strong> les étudier théoriquement <strong>et</strong> expérimentalement afin <strong>de</strong> comprendre<br />
les principaux phénomènes physiques d’un point <strong>de</strong> vue fondamental, mais<br />
aussi en vue <strong>de</strong> leur exploitation dans les applications.<br />
1.3.2 Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> réalisation<br />
Les molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques qui ont été étudiées intensivement ces<br />
<strong>de</strong>rnières années peuvent être réalisées dans une configuration verticale (selon<br />
l’axe <strong>de</strong> croissance) ou latérale. Du point <strong>de</strong> vue réalisation expérimentale<br />
l’utilisation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> alignées verticalement pour former la molécule est très<br />
recommandée. Cependant, pour s’adresser aux différentes parties d’une porte<br />
logique quantique avec <strong><strong>de</strong>s</strong> électro<strong><strong>de</strong>s</strong>, la géométrie latérale est plus favorable.<br />
Dans c<strong>et</strong>te section nous présentons les différentes techniques <strong>de</strong> réalisation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques dans les géométries verticale <strong>et</strong> latérale.<br />
1.3.2.1 Plans <strong>de</strong> Boîtes quantiques empilées<br />
Pour plusieurs applications (lasers, photo-détecteurs, <strong>et</strong>c.) il est nécessaire<br />
<strong>de</strong> disposer d’une gran<strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques. Pour l’obtenir,<br />
une façon consiste <strong>à</strong> réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons <strong>à</strong> plusieurs plans <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong>. Dans<br />
le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> Stranski-Krastanov [56] il a été observé que, lors <strong>de</strong><br />
la déposition successive <strong>de</strong> plusieurs plans <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong>, séparés par un matériau<br />
barrière, les <strong>boîtes</strong> d’une couche ont tendance <strong>à</strong> pousser au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
<strong>de</strong> la couche inférieure. La figure (1.10) montre les différentes étapes <strong>de</strong> ce<br />
processus [1].<br />
Une fois que les <strong>boîtes</strong> quantiques (par exemple <strong>de</strong> In(Ga)As) se sont<br />
formées, il faut déposer le matériau barrière (GaAs) <strong>et</strong> arrêter le dépôt avant<br />
que les <strong>boîtes</strong> ne soient complètement couvertes. L’In(Ga)As, pour arriver <strong>à</strong><br />
l’équilibre, a tendance <strong>à</strong> s’évaporer <strong>de</strong>puis les îlots tridimensionnels pour couvrir<br />
la surface libre <strong>de</strong> GaAs, en formant une <strong>de</strong>uxième couche <strong>de</strong> mouillage.<br />
C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière, <strong>à</strong> ce sta<strong>de</strong>, n’est pas complète ; elle le sera après un dépôt
1.3 Molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques 43<br />
Fig. 1.10 – Processus <strong>de</strong> formation d’une structure <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> empilées [1].<br />
ultérieur <strong>de</strong> In(Ga)As. Les îlots <strong>de</strong> la première couche produisent un champ<br />
<strong>de</strong> contrainte qui réduit le désaccord <strong>de</strong> maille entre le In(Ga)As <strong>et</strong> le GaAs<br />
qui est au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots. En conséquence, les atomes d’ln, qui forment la<br />
couche supérieure, ont tendance <strong>à</strong> s’accumuler au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots déj<strong>à</strong> existants.<br />
Il est possible d’obtenir un alignement vertical efficace si l’épaisseur <strong>de</strong><br />
GaAs entre <strong>de</strong>ux couches est plus p<strong>et</strong>ite qu’une valeur critique (quelques nm).<br />
Les techniques actuelles <strong>de</strong> croissance perm<strong>et</strong>tent d’obtenir différents types<br />
<strong>de</strong> <strong>structures</strong> : <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> <strong>à</strong> plusieurs couches <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong>, qui interagissent<br />
très faiblement l’une avec l’autre, jusqu’<strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> systèmes <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> fortement<br />
couplées.<br />
1.3.2.2 Molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques Latérales<br />
Une métho<strong>de</strong> consiste <strong>à</strong> contrôler les sites <strong>de</strong> nucléation <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
perm<strong>et</strong>tant ainsi <strong>de</strong> réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques latérales,<br />
bien organisées, reproductibles <strong>et</strong> avec un nombre <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> contrôlables.<br />
C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est basée sur la lithographie assistée par microscopie<br />
<strong>à</strong> force atomique [57, 58, 59, 60, 61]. La figure (1.11) montre les différentes<br />
étapes du processus <strong>de</strong> formation <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques par
44 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong>.<br />
H +<br />
OH -<br />
H2O<br />
Boîtes d’oxy<strong>de</strong><br />
Elimination d’oxy<strong>de</strong><br />
Trous<br />
Croissance épitaxiale<br />
Boîtes quantiques<br />
Fig. 1.11 – Molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques réalisées par la technique assisté par<br />
AFM : A gauche) Processus <strong>de</strong> contrôle <strong><strong>de</strong>s</strong> sites <strong>de</strong> formation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques.<br />
A droite) image AFM <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques réalisées par la technique<br />
assisté par AFM [62]<br />
La première étape <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te technique est la formation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> d’oxy<strong>de</strong><br />
réalisé par <strong><strong>de</strong>s</strong> procédures <strong>de</strong> lithographie <strong>à</strong> température ambiante <strong>et</strong> sous<br />
atmosphère humi<strong>de</strong>. Lorsque une pointe AFM polarisée négativement se rapproche<br />
<strong>de</strong> la surface d’un substrat semi-conducteur <strong>de</strong> n’importe quel type<br />
<strong>de</strong> conduction (n, p ou intrinsèque), le champ électrique décompose les molécules<br />
d’eau (H 2 O) <strong>à</strong> proximité <strong>de</strong> la pointe, en <strong><strong>de</strong>s</strong> ions H + <strong>et</strong> OH − , ce<br />
qui oxy<strong>de</strong> localement la surface du substrat. L’incorporation <strong>de</strong> l’oxygène<br />
fait augmenter davantage le volume <strong>de</strong> la boîte d’oxy<strong>de</strong>. La dimension <strong>de</strong> ces<br />
<strong>boîtes</strong> peut être contrôlée par la tension <strong>de</strong> polarisation <strong>de</strong> la pointe. Ces<br />
<strong>boîtes</strong> d’oxy<strong>de</strong> seront ensuite éliminées par gravure chimique, laissant <strong>de</strong>rrière<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> nano trous servant comme sites <strong>de</strong> nucléation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques.<br />
La <strong>de</strong>rnière étape est l’élaboration <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques par croissance épitaxiale<br />
que ce soit par EJM ou par MOCVD. C<strong>et</strong>te technique a permis l’obtention<br />
<strong>de</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques avec une homogénéité <strong>de</strong> l’ordre<br />
<strong>de</strong> ±5%, qui est meilleure que celle obtenue avec la croissance selon le mo<strong>de</strong>
1.3 Molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques 45<br />
Stranski-Krastanov usuel. De plus elle perm<strong>et</strong> d’obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules avec<br />
une distance inter-<strong>boîtes</strong> contrôlable qui peut atteindre une vingtaine <strong>de</strong> nm.<br />
In<br />
Ga<br />
a<br />
b<br />
In<br />
Ga<br />
c<br />
d<br />
Fig. 1.12 – Illustration schématique <strong>de</strong> la formation <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules autour d’un<br />
nanotrou. (a) nanotrou initial, (b) étape <strong>de</strong> remplissage du nanotrou, (c) croissance<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> au bord du nanotrou <strong>et</strong> (d) bimolécule <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques formée [63].<br />
Une autre manière originale pour produire <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
latérales par <strong><strong>de</strong>s</strong> procédures in situ, est l’utilisation <strong>de</strong> la gravure<br />
atomique sélective combinée avec la croissance épitaxiale [63, 64]. Des multi<br />
<strong>boîtes</strong> se forment naturellement autour <strong><strong>de</strong>s</strong> nanotrous auto-organisés créés<br />
intentionnellement par la gravure <strong>de</strong> la couche d’encapsulation couvrant les<br />
<strong>boîtes</strong> quantiques. Le nombre <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> par molécule peut être contrôlé par<br />
les conditions <strong>de</strong> croissance. La figure (1.12) illustre le processus <strong>de</strong> formation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> avec c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong>. D’autres métho<strong><strong>de</strong>s</strong> basées sur la<br />
formation <strong>de</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques autour <strong>de</strong> nanotrou mais sans<br />
procédure <strong>de</strong> gravure ont été développées récemment [65].<br />
Les techniques <strong>de</strong> réalisation <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques, basées<br />
sur le champ <strong>de</strong> contrainte, ne peuvent être appliquées qu’aux systèmes désaccordés<br />
en maille. D’ailleurs, les champs <strong>de</strong> contrainte dans ces nano<strong>structures</strong><br />
compliquent leurs <strong>structures</strong> électroniques <strong>et</strong> leurs propriétés physiques [66].<br />
Par conséquent, une métho<strong>de</strong> efficace a été développée pour réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> nano-
46 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
<strong>structures</strong> quantiques couplées dans <strong><strong>de</strong>s</strong> systèmes en accord <strong>de</strong> maille. C<strong>et</strong>te<br />
métho<strong>de</strong> est l’épitaxie <strong>de</strong> gouttel<strong>et</strong>tes (dropl<strong>et</strong> epitaxy) qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> réaliser<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> nano<strong>structures</strong> auto-organisées <strong>de</strong> haute qualité dans les systèmes<br />
en accord <strong>de</strong> maille [67, 68]. L’épitaxie <strong>de</strong> gouttel<strong>et</strong>tes peut être largement<br />
appliquée aux divers systèmes <strong>de</strong> semi-conducteurs composés parce que le mécanisme<br />
est basé sur la formation <strong><strong>de</strong>s</strong> particules métalliques en phase liqui<strong>de</strong><br />
(gouttel<strong>et</strong>tes) <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur cristallisation. Bien que l’épitaxie <strong>de</strong> gouttel<strong>et</strong>tes ait<br />
été employée principalement pour la formation <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques simples,<br />
c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est très intéressante pour la croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> nano<strong>structures</strong> plus<br />
complexes en raison <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés uniques <strong><strong>de</strong>s</strong> gouttel<strong>et</strong>tes pendant leur cristallisation<br />
[69, 70, 71]. Pour plus <strong>de</strong> détails sur les processus <strong>de</strong> formation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> gouttel<strong>et</strong>tes voir la Ref. [72].<br />
Dans ce travail nous avons obtenu <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs couplées<br />
latéralement <strong>de</strong> façon simplement auto-organisée <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> croissance<br />
par EJM en mo<strong>de</strong> S-K en utilisant une très faible vitesse <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong> la<br />
couche d’InAs. Contrairement aux autres métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> molécules<br />
<strong>de</strong> BQs plus complexes, c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> ne perm<strong>et</strong> pas d’obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
molécules reproductible <strong>et</strong> avec un nombre <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> contrôlables.<br />
1.3.3 Eléments <strong>de</strong> théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques<br />
L’utilisation <strong>de</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> théoriques pour l’obtention <strong>de</strong> modèles qui<br />
puissent prédire <strong>et</strong> comprendre les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> <strong>et</strong> les interactions<br />
entre les porteurs dans une molécule <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques est connue<br />
sous le nom <strong>de</strong> "Modélisation Moléculaire". Celle-ci perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> fournir <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
informations qui ne sont pas disponibles par l’expérience <strong>et</strong> joue donc un rôle<br />
complémentaire <strong>à</strong> celui <strong>de</strong> la physique expérimentale.<br />
Le nombre d’étu<strong><strong>de</strong>s</strong> théoriques a fortement augmenté avec le développement<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> outils informatiques au cours <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>rnières années : <strong><strong>de</strong>s</strong> procédures<br />
<strong>de</strong> calcul numérique ainsi que <strong><strong>de</strong>s</strong> ordinateurs toujours plus puissants ont
1.3 Molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques 47<br />
été mis au point, rendant ainsi possible l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> plus en plus<br />
compliqués, <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant l’utilisation <strong>de</strong> techniques <strong>de</strong> calculs <strong>et</strong> <strong>de</strong> niveaux<br />
<strong>de</strong> théorie <strong>de</strong> plus en plus poussés.<br />
Des approches atomistiques tenant compte <strong><strong>de</strong>s</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la contrainte<br />
ont été utilisées pour déterminer les propriétés électroniques <strong>et</strong> <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>boîtes</strong> quantiques uniques [73, 74]. Cependant, les molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
sont traitées généralement par <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles très simplifiés [75, 76],<br />
comme ceux qui sont basés sur l’approximation <strong>de</strong> la masse effective <strong>à</strong> une<br />
ou plusieurs ban<strong><strong>de</strong>s</strong>. Récemment, <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules <strong>de</strong> BQs ont été étudiées dans<br />
le contexte <strong>de</strong> l’approche du pseudopotentiel [25, 77, 78, 79, 80] ou d’un formalisme<br />
empirique [81, 82, 83].<br />
Dans c<strong>et</strong>te section nous nous concentrerons sur les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> basées sur les<br />
approximations <strong>de</strong> la chimie quantique afin d’introduire la métho<strong>de</strong> utilisée<br />
dans notre cas qui est basée sur la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales moléculaires.<br />
La chimie quantique consiste en l’utilisation <strong>de</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> basées sur la<br />
résolution <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Schrödinger indépendante du temps. En résolvant<br />
l’équation aux valeurs propres <strong>et</strong> vecteurs propres Hψ = Eψ, où H<br />
est l’hamiltonien non relativiste, E l’énergie totale <strong>et</strong> ψ la fonction d’on<strong>de</strong><br />
du système, il sera alors possible <strong>de</strong> déterminer toutes les informations du<br />
système étudié. Il n’est cependant pas possible <strong>de</strong> résoudre rigoureusement<br />
une telle équation, mis <strong>à</strong> part pour <strong><strong>de</strong>s</strong> systèmes mono-électroniques, <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
approximations ont donc dû être introduites dans la théorie quantique proposée<br />
dés les années 20 afin <strong>de</strong> pouvoir résoudre c<strong>et</strong>te équation <strong>de</strong> façon<br />
approchée [84].<br />
L’approximation orbitale suggère d’écrire la fonction d’on<strong>de</strong> <strong>à</strong> n particules<br />
(électrons ou trous) comme un produit <strong>de</strong> n orbitales spatiales <strong>à</strong> une<br />
seule particule. C<strong>et</strong>te approximation est valable pour un modèle <strong>de</strong> particules<br />
indépendantes dans lequel l’interaction Coulombienne est omise dans<br />
l’hamiltonien. De c<strong>et</strong>te manière l’équation <strong>de</strong> Schrödinger <strong>à</strong> n particules peut<br />
se séparer en n équations mono-électroniques. Cependant, la fonction d’on<strong>de</strong><br />
ainsi obtenue ne satisfait plus le principe <strong>de</strong> Pauli. Ce problème est alors ré-
48 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
solu en écrivant la fonction d’on<strong>de</strong> comme un déterminant <strong>de</strong> Slater construit<br />
sur la <strong>base</strong> <strong>de</strong> n spin-orbitales. Le problème rési<strong>de</strong> alors dans l’obtention <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
meilleures spin-orbitales pour obtenir la fonction d’on<strong>de</strong> du système <strong>à</strong> n particules.<br />
La fonction d’on<strong>de</strong> ainsi obtenue pour le système <strong>à</strong> n particules correspond<br />
<strong>à</strong> un modèle <strong>de</strong> particules non interagissantes, c’est <strong>à</strong> dire que le terme<br />
d’interaction Coulombienne <strong>de</strong> l’hamiltonien électronique est négligé. C<strong>et</strong>te<br />
contribution <strong>à</strong> l’énergie totale du système n’étant pas faible, ce terme doit<br />
donc être pris en compte.<br />
Une première approche est celle qui considère un champ électronique<br />
moyen, c’est <strong>à</strong> dire que chaque particule se déplace dans le potentiel électrostatique<br />
formé par les <strong>boîtes</strong> quantiques. L’hamiltonien consiste alors en<br />
<strong>de</strong>ux termes mono-électroniques : l’énergie cinétique <strong>et</strong> le potentiel électrostatique,<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong>ux autres termes bi-électroniques : les termes d’énergie appelés<br />
<strong>de</strong> Coulomb <strong>et</strong> d’échange. Il est alors possible d’évaluer la meilleure<br />
fonction d’on<strong>de</strong> polyélectronique construite sur la <strong>base</strong> d’un déterminant <strong>de</strong><br />
Slater en minimisant l’énergie électronique <strong>à</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> variationnelle.<br />
Les meilleures fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> seront celles conduisant <strong>à</strong> l’énergie la<br />
plus basse, mais c<strong>et</strong>te énergie sera toujours plus élevée que la valeur exacte<br />
car une somme <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> termes mono-électroniques ne peut pas être<br />
une solution exacte d’une équation différentielle contenant <strong><strong>de</strong>s</strong> opérateurs<br />
bi-électroniques.<br />
La minimisation <strong>de</strong> l’énergie est effectuée par la métho<strong>de</strong> auto cohérente<br />
(Self Consistent) <strong>à</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> équations <strong>de</strong> Hartree-Fock mono-électroniques<br />
obtenues sous la condition d’énergie minimale, tout en respectant la contrainte<br />
d’orthonormalité <strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales.<br />
La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Hartree-Fock (HF) est donc l’application du principe variationnel<br />
<strong>à</strong> la minimisation <strong>de</strong> l’énergie avec utilisation <strong>de</strong> fonctions d’on<strong>de</strong><br />
construites sur la <strong>base</strong> d’un déterminant <strong>de</strong> Slater. Les équations <strong>de</strong> HF<br />
peuvent donc être considérées comme étant <strong><strong>de</strong>s</strong> équations <strong>de</strong> Schrödinger<br />
décrivant une particule se déplaçant dans un potentiel moyen. Les valeurs
1.3 Molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques 49<br />
propres seront les énergies mono-électroniques associées aux fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
qui correspon<strong>de</strong>nt dans ce cas <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales. Cependant, ces équations ne<br />
sont pas réellement <strong>de</strong> type valeurs propres / vecteurs propres car les fonctions<br />
sont développées sur une <strong>base</strong> <strong>de</strong> dimension finie.<br />
Une solution numérique <strong><strong>de</strong>s</strong> équations <strong>de</strong> HF conduisant <strong>à</strong> l’obtention<br />
d’orbitales atomiques est possible pour une seule boîte <strong>de</strong> forme sphérique.<br />
Cependant sa résolution pour <strong><strong>de</strong>s</strong> systèmes <strong>à</strong> multi <strong>boîtes</strong> requiert <strong><strong>de</strong>s</strong> développements<br />
supplémentaires.<br />
La métho<strong>de</strong> proposée par Roothaan <strong>et</strong> Hall en 1951 basée sur l’approximation<br />
LCAO (Linear Combination of Atomic Orbitals) <strong>de</strong> Mulliken développe<br />
les orbitales moléculaires en termes <strong>de</strong> combinaisons linéaires d’orbitales<br />
atomiques. Les orbitales atomiques utilisées pour l’expansion <strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales<br />
moléculaires constituent les fonctions <strong>de</strong> <strong>base</strong> (Basis S<strong>et</strong>) choisies pour<br />
la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription du système. Plus le "s<strong>et</strong>" <strong>de</strong> fonctions choisi est grand, plus<br />
les orbitales moléculaires se rapprocheront <strong>de</strong> celles qui seraient obtenues si<br />
les équations <strong>de</strong> HF étaient résolues rigoureusement, ce qui est connu comme<br />
étant la limite Hartree-Fock.<br />
Dans la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Roothaan, les équations intégro-différentielles <strong>de</strong> HF<br />
sont converties en un "s<strong>et</strong>" d’équations algébriques résolues par <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
matricielles standard, très commo<strong><strong>de</strong>s</strong> pour le traitement informatique. Le<br />
problème principal dans l’implémentation <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> est le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
intégrales bi-électroniques <strong>à</strong> cause <strong>de</strong> leur très grand nombre créant <strong><strong>de</strong>s</strong> problèmes<br />
<strong>de</strong> stockage dans la mémoire <strong><strong>de</strong>s</strong> ordinateurs.<br />
Le fait que la corrélation électronique est négligée dans la métho<strong>de</strong> HF<br />
constitue son plus grand handicap. L’énergie <strong>de</strong> corrélation peut être définie<br />
comme étant la différence entre l’énergie non-relativiste exacte <strong>et</strong> l’énergie HF<br />
(<strong>à</strong> la limite HF). Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la corrélation électronique peuvent être subdivisés<br />
en <strong>de</strong>ux catégories : la corrélation dynamique <strong>et</strong> la corrélation statique.<br />
La corrélation dynamique (short-range correlation) se réfère <strong>à</strong> la corrélation<br />
entre le mouvement <strong><strong>de</strong>s</strong> particules provenant <strong>de</strong> l’interaction Coulombinne.<br />
Les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> chimie quantique peuvent être classées sur la <strong>base</strong> du
50 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
traitement <strong><strong>de</strong>s</strong> intégrales <strong>de</strong> Coulomb : métho<strong><strong>de</strong>s</strong> dites "ab initio" (c’est-<strong>à</strong>dire<br />
basées sur les premiers principes, non empiriques), <strong>et</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> semiempiriques.<br />
Dans les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> ab initio les intégrales sont évaluées rigoureusement<br />
<strong>et</strong> tous les particules sont, en principe, prises en compte. Dans<br />
la secon<strong>de</strong> catégorie <strong>de</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong>, une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> ces intégrales est<br />
négligée, simplifiée ou approchée en corrélant les résultats <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> données expérimentales.<br />
De plus, certains <strong><strong>de</strong>s</strong> électrons ne sont pas explicitement pris<br />
en considération.<br />
Une secon<strong>de</strong> classification possible se fon<strong>de</strong> sur le traitement <strong>de</strong> la corrélation<br />
électronique. La métho<strong>de</strong> HF non corrélée peut être améliorée par<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> traitements appelés post-Hartree Fock comme l’interaction <strong>de</strong> configuration<br />
(CI), la théorie <strong>de</strong> perturbation Many-Body (MBPT) <strong>et</strong> la métho<strong>de</strong><br />
Coupled-Cluster (CC).<br />
Les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> citées ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus constituent une première approche du traitement<br />
<strong>de</strong> la corrélation électronique. La métho<strong>de</strong> CI est basée sur l’expansion<br />
<strong>de</strong> la fonction d’on<strong>de</strong> moléculaire <strong>à</strong> n électrons comme une combinaison<br />
linéaire <strong>de</strong> déterminants <strong>de</strong> Slater correspondant <strong>à</strong> l’état fondamental électronique<br />
du système <strong>et</strong> <strong>à</strong> différents états excités résultant <strong>de</strong> la promotion<br />
d’électrons d’orbitales occupées vers <strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales virtuelles. La métho<strong>de</strong> variationnelle<br />
est alors utilisée pour obtenir les coefficients <strong>de</strong> l’expansion <strong>et</strong>,<br />
dans les faits, si le s<strong>et</strong> <strong>de</strong> fonctions utilisé était compl<strong>et</strong>, les énergies exactes<br />
<strong>de</strong> tous les états du système pourraient alors être obtenues. La métho<strong>de</strong> CI<br />
perm<strong>et</strong> donc, en principe, d’obtenir une solution exacte pour les problèmes<br />
<strong>à</strong> plusieurs électrons. Dans la pratique, seul un nombre fini <strong>de</strong> déterminants<br />
<strong>de</strong> Slater peut être traité <strong>et</strong> le CI ne perm<strong>et</strong> que d’améliorer l’énergie, sans<br />
conduire <strong>à</strong> l’énergie exacte du système. D’autre part, la troncation du s<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
fonctions peut résulter en une auto-incohérence, <strong>et</strong> les temps <strong>de</strong> calculs couplés<br />
avec les problèmes <strong>de</strong> convergence dus <strong>à</strong> la taille <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>base</strong>s utilisées font<br />
que les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> CI ne sont pas d’une utilisation très aisée. Ces métho<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
perm<strong>et</strong>tent néanmoins un traitement <strong>de</strong> la corrélation non dynamique satisfaisant<br />
[85].
1.3 Molécules <strong>de</strong> Boîtes quantiques 51<br />
La métho<strong>de</strong> MBPT perm<strong>et</strong>tant la prise en compte <strong>de</strong> la corrélation électronique<br />
est principalement utilisée dans le formalisme <strong>de</strong> Möller-Pless<strong>et</strong> [86].<br />
Par opposition <strong>à</strong> la métho<strong>de</strong> CI, MBPT ne suit pas le principe variationnel.<br />
Dans ce formalisme, l’hamiltonien total est représenté par la somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
termes : l’hamiltonien d’ordre zéro <strong>et</strong> un ou plusieurs termes <strong>de</strong> perturbation<br />
ajoutés <strong>à</strong> celui-ci. Dans la théorie perturbationnelle, la fonction d’on<strong>de</strong> <strong>et</strong><br />
l’énergie pour un état donné sont toutes <strong>de</strong>ux construites sur la <strong>base</strong> d’expansions<br />
<strong>de</strong> termes d’ordre zéro plus <strong><strong>de</strong>s</strong> corrections successives résultant <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
différents ordres <strong>de</strong> perturbation choisis pour le traitement du système.<br />
Enfin, la métho<strong>de</strong> coupled-cluster (CC) est basée sur l’expression <strong>de</strong> la<br />
fonction d’on<strong>de</strong> <strong>à</strong> n particules comme une combinaison linéaire <strong>de</strong> déterminants<br />
<strong>de</strong> Slater incluant la fonction d’on<strong>de</strong> HF <strong>de</strong> l’état fondamental <strong>et</strong> toutes<br />
les excitations possibles <strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales occupées vers les orbitales virtuelles.<br />
Ceci est rendu possible <strong>à</strong> l’ai<strong>de</strong> d’un opérateur défini par une expansion en<br />
série <strong>de</strong> Taylor, appelé "cluster operator" écrit <strong>à</strong> son tour en une somme <strong>de</strong><br />
n opérateurs (pour un système <strong>à</strong> n électrons). Ces opérateurs sont dénommés<br />
opérateurs d’excitation <strong>de</strong> une-, <strong>de</strong>ux-,. . . ..., n-particules <strong>et</strong> conduisent<br />
<strong>à</strong> toutes les excitations possibles du système en agissant sur le déterminant<br />
<strong>de</strong> Slater <strong>de</strong> l’état fondamental.<br />
Il faut encore ici noter que les métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> calculs basées sur la théorie<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales moléculaires (MO) utilisant l’approximation LCAO-MO formulée<br />
par Roothaan pour résoudre les équations <strong>de</strong> Hartree-Fock font intervenir<br />
un très grand nombre d’intégrales <strong>de</strong> répulsion électronique multicentriques.<br />
Leur nombre est proportionnel <strong>à</strong> N 4 , où N est le nombre d’orbitales atomiques<br />
présentes dans la <strong>base</strong> utilisée. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Roothaan étant, <strong>de</strong><br />
plus, auto-cohérente, elle sera résolue <strong>de</strong> manière itérative, ce qui va accroître<br />
le besoin en mémoire physique <strong><strong>de</strong>s</strong> calculateurs.<br />
En résumé, toutes ces métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong><strong>de</strong>s</strong> temps <strong>de</strong> calcul très variables,<br />
<strong>et</strong> leur choix dépendra du niveau <strong>de</strong> précision souhaité, ainsi que <strong>de</strong><br />
la taille du système. Les ordinateurs ont fait, il est vrai, d’énormes progrès<br />
ces <strong>de</strong>rnières années, mais certains calculs sont, <strong>à</strong> l’heure actuelle encore,
52 Généralités sur les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
prohibitifs.<br />
Dans ce travail nous avons choisi d’utiliser la métho<strong>de</strong> dite limite H-F<br />
avec un "s<strong>et</strong>" <strong>de</strong> fonctions <strong>de</strong> <strong>base</strong> optimal pour avoir un niveau <strong>de</strong> précision<br />
acceptable <strong>et</strong> un temps <strong>de</strong> calcul le plus faible possible.<br />
1.4 Conclusion<br />
Dans ce chapitre nous avons présenté quelques propriétés <strong>de</strong> <strong>base</strong>s <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
nano-<strong>structures</strong> <strong>de</strong> semiconducteurs ainsi que les différentes techniques <strong>de</strong><br />
leurs fabrication. Nous avons présenté également l’intérêt <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules<br />
<strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques, les différentes approches <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong> ces<br />
molécules <strong>et</strong> les éléments essentiels <strong>à</strong> la compréhension <strong>de</strong> leurs <strong>modélisation</strong>s<br />
théoriques.
Chapitre 2<br />
Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques<br />
dans les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
Dans ce chapitre, nous nous intéressons au calcul théorique <strong><strong>de</strong>s</strong> états<br />
électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs isolées <strong>et</strong> couplées latéralement.<br />
Nous détaillons tout d’abord le modèle théorique que nous avons<br />
développé pour calculer les fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>et</strong> les énergies propres <strong>à</strong> travers<br />
la résolution <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Schrödinger en trois dimensions, puis nous présentons<br />
le modèle <strong>de</strong> calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux d’énergies <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
dans un système <strong>à</strong> <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> quantiques. Nous présentons les résultats du<br />
calcul numérique <strong><strong>de</strong>s</strong> transitions excitoniques dans une molécule <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques InAs/GaAs.<br />
2.1 Boîtes quantiques isolées<br />
2.1.1 Modélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
Plusieurs formes sont utilisées dans la littérature pour modéliser les <strong>boîtes</strong><br />
quantiques (sphère, cube, cône, cône tronqué, lentille sphérique. . .). La difficulté<br />
du calcul dépend fortement <strong>de</strong> la forme choisi. Dans notre cas, la forme<br />
la plus proche <strong>de</strong> la forme réelle <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> est celle <strong>de</strong> lentilles sphériques
54 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
(Fig. 2.1). Les <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te forme présentent une symétrie cylindrique,<br />
pour cela nous adopterons dans notre calcul le système <strong>de</strong> coordonnées<br />
cylindriques pour calculer les états électroniques <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques.<br />
Fig. 2.1 – Forme <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques étudiées : A gauche, image TEM en section<br />
transversale. A droite, image AFM en 3D.<br />
Pour une boîte <strong>de</strong> rayon ρ dans le plan <strong>de</strong> croissance <strong>et</strong> <strong>de</strong> hauteur h<br />
(Fig. 2.2), l’expression théorique qui décrit sa forme (lentille sphérique) dans<br />
le système <strong>de</strong> coordonnées cylindriques est donnée par :<br />
⎧ √<br />
(<br />
⎨<br />
2<br />
r<br />
h 1 −<br />
z(r) =<br />
ρ)<br />
si r ≤ ρ<br />
⎩<br />
0 ailleurs<br />
(2.1)<br />
2.1.2 Potentiel <strong>de</strong> confinement<br />
Le potentiel <strong>de</strong> confinement V e(h) (ρ, z) pour les électrons <strong>et</strong> pour les trous<br />
utilisé dans notre calcul est un potentiel continu par morceaux. Il est égal <strong>à</strong> V 0<br />
dans la barrière <strong>et</strong> zéro dans la boîte. La difficulté rési<strong>de</strong> dans la détermination<br />
<strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> V 0 qui dépend <strong>de</strong> la composition <strong>et</strong> <strong>de</strong> la contrainte dans<br />
les <strong>boîtes</strong>. Les expériences <strong>de</strong> caractérisation structurale <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> (TEM,<br />
AFM,. . .) ne fournissent pas <strong><strong>de</strong>s</strong> renseignements très fiables sur la forme <strong>et</strong> la<br />
composition <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>, contrairement aux résultats relatifs <strong>à</strong> certaines hétéro<strong>structures</strong>,<br />
dont la croissance est mieux contrôlée. Plusieurs eff<strong>et</strong>s, comme
2.1 Boîtes quantiques isolées 55<br />
z<br />
z<br />
h<br />
InAs<br />
GaAs<br />
H<br />
InAs<br />
r<br />
ρ<br />
r<br />
GaAs<br />
R<br />
Fig. 2.2 – Système <strong>de</strong> référence <strong>et</strong> schéma <strong>de</strong> la boîte quantique.<br />
l’interdiffusion d’In ou la contrainte, se mélangent entre eux. Il est donc très<br />
difficile <strong>de</strong> connaître précisément les dimensions <strong>de</strong> la boîte <strong>et</strong> sa composition.<br />
Tant que la qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> informations dont on dispose sur les <strong>boîtes</strong> reste limitée,<br />
il est inutile <strong>de</strong> chercher <strong>à</strong> décrire exactement le système. De plus comme<br />
nous avons affaire <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> populations <strong>de</strong> BQs auto-organisées, la composition<br />
<strong>et</strong> la contrainte peuvent varier d’une boîte <strong>à</strong> l’autre.<br />
Il a déj<strong>à</strong> été montré [87, 88] qu’un bon accord peut être obtenu avec <strong>de</strong><br />
nombreuses expériences (capacité, magnéto-absorption, PL) en considérant<br />
un potentiel <strong>de</strong> confinement uniforme dans la boîte. Un seul type d’expérience<br />
sensible aux non-uniformités <strong>de</strong> la composition <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> est cité dans la<br />
littérature [89]. Pour cela dans notre calcul, nous avons considéré un potentiel<br />
<strong>de</strong> confinement uniforme dans la boîte en tenant compte d’un eff<strong>et</strong> moyen <strong>de</strong><br />
la contrainte. Pour une boîte <strong>de</strong> InAs, la valeur du potentiel est : pour les<br />
électrons, V 0 = 518meV <strong>et</strong> pour les trous lourds V 0 = 236meV .<br />
2.1.3 Niveaux d’énergie <strong>et</strong> fonction d’on<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Pour déterminer les niveaux d’énergies <strong>et</strong> les fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> associées<br />
nous avons résolu l’équation <strong>de</strong> Schrödinger indépendante du temps <strong>à</strong> trois<br />
dimensions dans le formalisme <strong>de</strong> la fonction enveloppe <strong>et</strong> l’approximation<br />
<strong>de</strong> la masse efficace. C<strong>et</strong>te équation est donnée par :
56 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
(<br />
)<br />
2<br />
− ∇<br />
2m ∗ (r, ϕ, z) ∇ ψ(r, ϕ, z) + V (r, ϕ, z)ψ(r, ϕ, z) = Eψ(r, ϕ, z) (2.2)<br />
<strong>et</strong><br />
∂<br />
∇ = ê r<br />
∂r + ê 1 ∂<br />
ϕ<br />
r ∂ϕ + ê ∂<br />
z<br />
(2.3)<br />
∂z<br />
où E est l’énergie propre <strong>et</strong> ψ la fonction propre associée, m ∗ (r, ϕ, z) est<br />
la masse effective <strong>et</strong> V (r, ϕ, z) le potentiel, les <strong>de</strong>ux sont supposés constants<br />
dans la boîte <strong>et</strong> dans la barrière. Nous avons utilisé les valeurs modifiées <strong>de</strong> la<br />
discontinuité <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction <strong>et</strong> <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> valence en tenant<br />
compte <strong><strong>de</strong>s</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la contrainte.<br />
La forme <strong>de</strong> l’équation (2.2) assure, entre autres, que les opérateurs sont<br />
Hermitiens <strong>et</strong> que les fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> sont orthogonales. Pour résoudre c<strong>et</strong>te<br />
équation nous avons utilisé la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’expansion <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
orthonormées. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> consiste <strong>à</strong> placer la boîte (matériau puits) <strong>de</strong><br />
forme lentille sphérique dans un grand cylindre du matériau barrière <strong>de</strong> rayon<br />
R <strong>et</strong> <strong>de</strong> hauteur H <strong>et</strong> <strong>de</strong> supposer que la fonction d’on<strong>de</strong> (solution <strong>de</strong> l’Eq. 2.2)<br />
est une combinaison linéaire <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> <strong>base</strong>s orthonormées.<br />
ψ(r, ϕ, z) = ∑ n,m,l<br />
A n,m,l ψ n,m,l (r, ϕ, z) (2.4)<br />
où A n,m,l sont les cœfficients <strong>à</strong> déterminer. La fonction périodique <strong>et</strong> orthogonale<br />
ψ n,m,l (r, ϕ, z) est donnée par :<br />
ψ n,m,l (r, ϕ, z) = R n,m (r)Z l (z)Φ m (ϕ) (2.5)<br />
où<br />
√<br />
2<br />
R n,m (r) =<br />
J RJ m+1 (k nmR) m(k nm r), 0 ≤ r ≤ R<br />
√<br />
2<br />
Z l (z) = sin ( lπ( 1 − z )) , − H ≤ z ≤ H H 2 H 2 2<br />
Φ m (ϕ) = √ 1<br />
2π<br />
e imϕ ,<br />
0 ≤ ϕ ≤ 2π<br />
(2.6)
2.1 Boîtes quantiques isolées 57<br />
où, n, m <strong>et</strong> l sont <strong><strong>de</strong>s</strong> entiers positifs. J m est la fonction <strong>de</strong> Bessel d’ordre m<br />
<strong>et</strong> k nm R sa n ème racine.<br />
Si on suppose que la boîte est tellement gran<strong>de</strong> qu’elle prend la forme du<br />
grand cylindre <strong>et</strong> si la masse effective m ∗ est m e alors la fonction ψ n,m,l (r, ϕ, z)<br />
doit satisfaire l’équation <strong>de</strong> Helmholtz. Dans un système <strong>de</strong> coordonnés cylindriques<br />
avec une hauteur <strong>de</strong> barrière infinie, c<strong>et</strong>te équation est <strong>de</strong> la forme :<br />
∇ 2 ψ n,m,l + K 2 ψ n,m,l = 0 (2.7)<br />
avec les conditions aux limites :ψ n,m,l = 0 si r = R ou z = ± H . 2<br />
Lorsque les fonctions R n,m , Z l <strong>et</strong> Φ m sont orthogonales, ces conditions aux<br />
limites imposent la relation suivante :<br />
( ) 2 lπ<br />
K 2 = knm 2 +<br />
(2.8)<br />
H<br />
En introduisant l’expression (2.4) dans un problème <strong>de</strong> détermination <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
valeurs propres d’un Hamiltonien, on peut écrire :<br />
où<br />
∑<br />
n ′ m ′ l ′ H nmln ′ m ′ l ′A n ′ m ′ l ′ = EA nml (2.9)<br />
H nmln ′ m ′ l ′ = ∫∫∫<br />
Ω<br />
)<br />
(−ψ n ∗ 2<br />
′ m ′ l ′(∇<br />
2m ∇)ψ ∗ nml + ψn ∗ ′ m ′ l ′V ψ nml dΩ (2.10)<br />
où Ω est le volume total du grand cylindre.<br />
Pour calculer les éléments (H nmln ′ m ′ l ′) <strong>de</strong> la matrice hamiltonienne, nous<br />
pouvons développer l’intégrale triple (Eq. 2.10) en trois parties dans chacune<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong>quelles la masse effective est constante (m w <strong>à</strong> l’intérieur <strong>de</strong> la boîte <strong>et</strong> m b<br />
en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la boîte), ce qui simplifie énormément le calcul.<br />
Les éléments <strong>de</strong> la matrice sont donnés alors par :
58 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
A nm ln ′ m ′ l ′ = (<br />
(<br />
2<br />
2m b<br />
knm 2 + ( lπ<br />
H<br />
(<br />
2<br />
2<br />
) 2<br />
)<br />
+ V 0<br />
)<br />
δ n ′ nδ m ′ mδ l ′ l+<br />
)<br />
1 ∫∫∫<br />
m w<br />
− 1 m b BQ dΩψ∗ n ′ m ′ l ′.∇2 ψ nml +<br />
(2.11)<br />
V 0<br />
∫∫∫BQ dΩψ∗ n ′ m ′ l ′.ψ nml<br />
Les intégrales triples dans l’équation (2.11) peuvent être simplifiées en<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> intégrales simples :<br />
∫∫∫<br />
BQ<br />
dΩψ ∗ n ′ m ′ l ′.∇2 ψ nml =<br />
∫ ρ<br />
0<br />
⎛<br />
⎜<br />
dr ⎝<br />
r dR∗ n ′ m ′<br />
dr<br />
dR nm<br />
dr<br />
F l ′ l (z(r)) +<br />
m 2<br />
r R∗ n ′ m ′R nmF l ′ l (z(r)) +<br />
π 2 l ′ l<br />
H 2 rR ∗ n ′ m ′R nmG l ′ l (z(r))<br />
⎞<br />
⎟<br />
⎠ δ m ′ m<br />
(2.12)<br />
avec :<br />
∫∫∫<br />
BQ<br />
F l ′ l (z(r)) = 2 H<br />
dΩψ ∗ n ′ m ′ l ′.ψ nml =<br />
∫ z<br />
0<br />
∫ ρ<br />
0<br />
r.R ∗ n ′ m ′R nmF l ′ l (z(r)) drδ m ′ m (2.13)<br />
( 1<br />
dz. sin l ′ π<br />
2 − z ) ( 1<br />
sin lπ<br />
H 2 − z )<br />
H<br />
(2.14)<br />
G l ′ l (z(r)) = 2 H<br />
∫ z<br />
0<br />
( 1<br />
dz. cos l ′ π<br />
2 − z ) ( 1<br />
cos lπ<br />
H 2 − z )<br />
H<br />
(2.15)<br />
Il faut noter que les équations (2.14) <strong>et</strong> (2.15) peuvent être intégrées analytiquement.<br />
Ainsi, le résultat final peut être présenté sous forme compacte :<br />
F l ′ l (z(r)) = A l ′ l(z) − B l ′ l(z) (2.16)<br />
où A l ′ l <strong>et</strong> B l ′ l sont définis par :<br />
G l ′ l (z(r)) = −A l ′ l(z) − B l ′ l(z) (2.17)
2.1 Boîtes quantiques isolées 59<br />
<strong>et</strong><br />
A l ′ l (z(r)) = sin(l′ + l)π ( 1<br />
2 − z H<br />
)<br />
− sin(l ′ + l) π 2<br />
(l ′ + l)π<br />
B l ′ l (z(r)) = sin(l′ − l)π ( 1<br />
2 − z H<br />
)<br />
− sin(l ′ − l) π 2<br />
(l ′ − l)π<br />
(2.18)<br />
(2.19)<br />
Dans le cas où l ′ = l, les équations (2.14) <strong>et</strong> (2.15) doivent être simplifiées<br />
pour garantir la convergence dans le calcul numérique :<br />
<strong>et</strong><br />
F l ′ l (z(r)) = sin 2πl ( 1<br />
− )<br />
z<br />
2 H<br />
+ z 2πl H<br />
G l ′ l (z(r)) = − sin 2πl ( 1<br />
− )<br />
z<br />
2 H<br />
+ z 2πl H<br />
(2.20)<br />
(2.21)<br />
Les énergies propres <strong>et</strong> les fonctions propres associées pour la particule<br />
confinée dans la BQ peuvent être trouvées par la diagonalisation <strong>de</strong> la matrice<br />
Hamiltonienne H.<br />
2.1.4 Transitions <strong>optiques</strong><br />
L’évolution d’un état électronique excité couplé au vi<strong>de</strong> électromagnétique<br />
est décrit par la règle d’or <strong>de</strong> Fermi, qui donne la probabilité pour le système<br />
<strong>de</strong> passer <strong>de</strong> façon irréversible <strong>de</strong> l’état discr<strong>et</strong> (dipôle électronique excité<br />
<strong>et</strong> champ dans son état fondamental) vers un état du continuum (dipôle<br />
dans son état fondamental <strong>et</strong> un photon). C<strong>et</strong>te évolution irréversible <strong>de</strong><br />
l’état discr<strong>et</strong> vers un état du continuum, avec un temps caractéristique τ r se<br />
traduit par un élargissement radiatif <strong>de</strong> la transition Γ r . C<strong>et</strong> élargissement Γ r<br />
est proportionnel au module carré <strong>de</strong> l’élément <strong>de</strong> matrice dipolaire électrique<br />
entre l’état initial |Φ i 〉 <strong>de</strong> l’électron <strong>et</strong> son état final |Φ f 〉 après avoir absorbé<br />
un photon :<br />
Γ r = 1 τ r<br />
= 2π |〈Φ f |V | Φ i 〉| 2 δ(E f − E i − w) (2.22)
60 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
où w désigne l’énergie d’un photon, E i (resp. E f ) représente l’énergie <strong>de</strong><br />
l’état initial (resp. l’état final) <strong>et</strong> V ∝ ˆɛ.⃗p est le terme dipolaire électrique.<br />
L’absorption interban<strong>de</strong> est plus délicate â traiter, â cause <strong>de</strong> la nature<br />
discrète <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux excitoniques. Toutefois, dans la limite <strong>de</strong> très faible excitation<br />
(couplage dipolaire
2.1 Boîtes quantiques isolées 61<br />
la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction, pas <strong>de</strong> trou) |0〉) (le vi<strong>de</strong>) vers un état avec un électron<br />
dans l’état |Ψ e 〉 <strong>et</strong> un trou dans l’état |Ψ h 〉. La règle <strong>de</strong> sélection sur<br />
les fonctions enveloppe nous conduit <strong>à</strong> nommer les transitions optiquement<br />
actives par la symétrie <strong><strong>de</strong>s</strong> états mis en jeu : transition S pour la transition<br />
|Ψ Se 〉 → |Ψ Sh 〉 . . .<br />
2.1.5 Résultats <strong>et</strong> discussion<br />
Les niveaux d’énergie <strong>et</strong> les fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> (Fig. 2.3) correspondantes<br />
d’une boîte quantique InAs/GaAs <strong>de</strong> forme lentille sphérique sont évalués en<br />
utilisant les paramètres listés dans le tableau (2.1).<br />
Tab. 2.1 – Paramètres utilisés dans notre calcul : m w masse effective dans le<br />
matériau puits (InAs) par unité m e , m b masse effective dans le matériau barrière<br />
(GaAs) par unité m e , m e = masse <strong>de</strong> l’électron libre, Eg InAs =765 meV : Gap du<br />
matériau puits <strong>à</strong> basse température, V e (V h )= discontinuité <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction<br />
(valence) en meV en tenant compte <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> moyen <strong>de</strong> la contrainte.<br />
Electron<br />
trou lourd<br />
m w m b V e m w m b V h<br />
0.023 0.068 518 0.41 0.5 236<br />
Différentes dimensions <strong>de</strong> la boîte (h <strong>et</strong> ρ) ont été utilisées pour tester le<br />
co<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul. Un paramètre parmi les plus utilisés est le rapport hauteur<br />
(h) sur diamètre (Φ = 2ρ) :(α = h/Φ). Ce rapport est déterminé <strong>à</strong> partir <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
étu<strong><strong>de</strong>s</strong> structurales. Il est généralement compris entre 0.1 <strong>et</strong> 0.3. α est toujours<br />
inférieur <strong>à</strong> 1 pour les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs [90]. Du point <strong>de</strong> vue<br />
calcul numérique, le paramètre le plus important pour assurer la convergence<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> énergies propres vers leurs valeurs asymptotiques est la dimension <strong>de</strong> la<br />
matrice hamiltonienne : N = n max × m max × l max .<br />
Nous avons fixé la dimension du cylindre extérieur <strong>à</strong> être 4 fois plus gran<strong>de</strong><br />
que la taille <strong>de</strong> la BQ (c <strong>à</strong> d : H = 4h <strong>et</strong> R = 4ρ). En essayant plusieurs
62 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques Fig.4 dans les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
a)<br />
b)<br />
Fig. 2.3 – Fonction enveloppe <strong>de</strong> l’état fondamental (a) <strong>et</strong> le premier état excité<br />
(b) d’une boîte quantique InAs <strong>de</strong> forme lentille sphérique dans une matrice <strong>de</strong><br />
GaAs.<br />
valeurs <strong>de</strong> N, nous avons observé que la convergence <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies propres est<br />
assurée pour une valeur <strong>de</strong> N = 7 × 7 × 7. En vue d’optimiser ce paramètre<br />
nous avons évalué la convergence <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité du 2 ème état<br />
excité. Nous avons observé que la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> probabilité converge rapi<strong>de</strong>ment<br />
dans la barrière pour <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs <strong>de</strong> N supérieures <strong>à</strong> 10 × 10 × 10. Il faut<br />
noter qu’une valeur <strong>de</strong> N très gran<strong>de</strong> rend le calcul très lourd <strong>et</strong> consomme<br />
énormément <strong>de</strong> ressources en mémoire, sans trop améliorer la précision <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
énergies propres. Ainsi, dans ce qui suit, nous nous limitons <strong>à</strong> l’utilisation<br />
d’une dimension <strong>de</strong> la matrice Hamiltonienne égale <strong>à</strong> 1000, soit 10 6 éléments<br />
<strong>à</strong> calculer.<br />
Lorsque les équations (2.2) <strong>et</strong> (2.3) sont utilisées pour déterminer les<br />
énergies <strong>et</strong> les fonctions propres, la particule confinée dans la boîte peut<br />
être un électron dans la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction ou un trou dans la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
valence. Pour calculer les transitions <strong>optiques</strong> nous <strong>de</strong>vons évaluer le décalage<br />
en énergie <strong>et</strong> l’intégrale <strong>de</strong> recouvrement <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong>. Si E e <strong>et</strong> E h
2.1 Boîtes quantiques isolées 63<br />
sont les énergies <strong>de</strong> confinement <strong>de</strong> l’électron <strong>et</strong> du trou respectivement, les<br />
fonctions d’on<strong>de</strong> correspondantes sont Ψ e <strong>et</strong> Ψ h , le décalage en énergie est<br />
défini comme :<br />
∆E e−h = E e + E h + E g (2.26)<br />
où E g est l’énergie gap du matériau <strong>de</strong> la boîte.<br />
Le spectre d’absorption est proportionnel <strong>à</strong> l’intégrale <strong>de</strong> recouvrement S<br />
donnée par :<br />
∫∫∫<br />
S =<br />
Energie (eV)<br />
1.3<br />
1.2<br />
1.1<br />
1.0<br />
E e3-hh3<br />
E e2-hh2<br />
E e1-hh1<br />
dΩΨ e .Ψ h (2.27)<br />
Ω<br />
20 24 28 32 36 40 44<br />
Diamètre <strong>de</strong> la Base <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs (nm)<br />
Energie (eV)<br />
1.3<br />
1.2<br />
1.1<br />
1.0<br />
E e3-hh3<br />
E e2-hh2<br />
E e1-hh1<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
T=10K<br />
20 24 28 32 36 40 44<br />
Diamètre <strong>de</strong> la Base <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs (nm)<br />
0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4<br />
Energie (eV)<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
T=10K<br />
Fig. 2.4 – A gauche : énergie <strong><strong>de</strong>s</strong> transitions (E e1−hh1 , E e2−hh2 and E e3−hh3 ) pour<br />
une BQ <strong>de</strong> forme lentille sphérique en fonction <strong>de</strong> la largeur <strong>de</strong> <strong>base</strong> <strong>de</strong> la boîte<br />
(rapport hauteur sur largeur fixe α = 0.15). A droite : spectre <strong>de</strong> photoluminescence<br />
<strong>de</strong> la structure étudiée enregistré <strong>à</strong> forte puissance d’excitation optique. Le pic <strong>à</strong><br />
1.057 eV correspond au niveau fondamental <strong>et</strong> les <strong>de</strong>ux pics suivants <strong>à</strong> 1.118 eV <strong>et</strong><br />
1.176 eV correspon<strong>de</strong>nt au premier <strong>et</strong> au <strong>de</strong>uxième niveau excité respectivement.<br />
0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4<br />
Sur la figure (2.4), Energie nous (eV) présentons les énergies <strong>de</strong> transition électrontrou<br />
lourd (E e1−hh1 , E e2−hh2 and E e3−hh3 ) en fonction <strong>de</strong> la largeur <strong>de</strong> <strong>base</strong><br />
<strong>de</strong> la boîte. Nous remarquons sur c<strong>et</strong>te figure que les énergies <strong>de</strong> transition<br />
déterminées <strong>à</strong> partir <strong><strong>de</strong>s</strong> mesures <strong>de</strong> Photoluminescence (Fig. 2.4 <strong>à</strong> droite)<br />
correspon<strong>de</strong>nt <strong>à</strong> une taille <strong>de</strong> boîte <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 28 nm. Ceci est en très
64 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
bon accord avec les résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> structurale où nous avons trouvé une<br />
valeur moyenne <strong>de</strong> largeur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> autour <strong>de</strong> 30 nm.<br />
2.2 Molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
Pour déterminer la structure électronique <strong>et</strong> l’énergie d’une molécule <strong>de</strong><br />
<strong>boîtes</strong> quantiques il faut résoudre l’équation <strong>de</strong> Schrödinger <strong>à</strong> N particules<br />
(électrons ou trous). Diverses métho<strong><strong>de</strong>s</strong> ont été proposées pour tenir compte<br />
<strong>de</strong> l’interaction entre les particules : Hartree, Hartree-Fock, interaction <strong>de</strong><br />
configuration, <strong>et</strong>c . . . Dans une première approche, qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> se faire<br />
une idée qualitative <strong>de</strong> la structure électronique, on ne tient pas compte explicitement<br />
<strong>de</strong> l’interaction entre les particules, en résolvant une équation <strong>de</strong><br />
Schrödinger <strong>à</strong> une particule. Les solutions <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te équation sont dites orbitales<br />
moléculaires (basée sur la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> combinaison linéaire <strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales<br />
atomiques moléculaire LCAO-MO). On tient alors compte <strong>de</strong> la nature antisymétrique<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions d’on<strong>de</strong> <strong>à</strong> N particules en remplissant les orbitales<br />
moléculaires par ordre croissant d’énergie tout en respectant le principe d’exclusion<br />
<strong>de</strong> Pauli.<br />
2.2.1 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques avec la métho<strong>de</strong><br />
LCAO-MO<br />
Soit donc une molécule formée <strong>de</strong> n <strong>boîtes</strong> quantiques, notées BQ 1 , BQ 2 ,...,<br />
BQ n . L’électron (trou) se déplace dans le potentiel <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>, que nous supposons<br />
coulombien pour simplifier l’écriture. L’opérateur hamiltonien, qui<br />
perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déterminer les orbitales moléculaires <strong>et</strong> l’énergie du système est<br />
donné par :<br />
H = − 2<br />
2m ∗ ∇2 + V tot (2.28)<br />
Lorsque l’électron (trou) est dans la boîte BQ 1 , on s’attend <strong>à</strong> ce que<br />
l’orbitale atomique Ψ 1 donne une bonne <strong><strong>de</strong>s</strong>cription <strong>de</strong> la fonction d’on<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> l’électron(trou), <strong>de</strong> même lorsque l’électron est dans la boîte BQ i . Ceci
2.2 Molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 65<br />
suggère <strong>de</strong> décrire l’orbitale moléculaire Ψ, solution <strong>de</strong> 2.28, comme une superposition<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> Ψ i<br />
Ψ = c 1 Ψ 1 + c 2 Ψ 2 + ... + c n Ψ n = ∑ i<br />
c i Ψ i (2.29)<br />
où nous supposons c i <strong>et</strong> Ψ i réels. Une telle orbitale moléculaire est dite <strong>de</strong><br />
type LCAO (Linear Combination of Atomic Orbitals). En notation <strong>de</strong> Dirac,<br />
on l’écrit :<br />
|Ψ〉 = ∑ c i |Ψ i 〉<br />
i<br />
(2.30)<br />
La norme est donnée par :<br />
〈Ψ|Ψ〉 = ∑ i<br />
c 2 i + 2 ∑ i≠j<br />
c i c j S ij (d) (2.31)<br />
où l’on a admis que Ψ i est normalisée, <strong>et</strong> l’on a défini l’intégrale <strong>de</strong> recouvrement<br />
S ij (d) :<br />
∫<br />
S ij (d) = 〈Ψ i |Ψ j 〉 = Ψ ∗ i Ψ j dΩ (2.32)<br />
où d est la distance inter-centres <strong><strong>de</strong>s</strong> nanoparticules. La fonction d’on<strong>de</strong> normalisée<br />
est donc :<br />
|Ψ〉 = [ ∑<br />
i<br />
∑<br />
c i Ψ i<br />
i<br />
c 2 i + 2 ∑ c i c j S ij (d)<br />
i≠j<br />
] 1/2<br />
(2.33)<br />
L’énergie E, dans l’esprit <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> variationnelle, est déterminée en<br />
minimisant la valeur moyenne <strong>de</strong> l’énergie par rapport aux paramètres c i .<br />
Soit E = 〈Ψ i |H|Ψ j 〉, où H est l’Hamiltonien total du système, on obtient :<br />
∑<br />
c 2 i H ii + 2 ∑ c i c j H ij S ij (d)<br />
i<br />
i≠j<br />
E = ∑<br />
c 2 i + 2 ∑ (2.34)<br />
c i c j S ij (d)<br />
i<br />
i≠j
66 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
où H ij est définit par :<br />
〈Ψ i |H|Ψ j 〉 = E j S ij (d) + Ṽ ij<br />
j (2.35)<br />
E j est l’énergie <strong>de</strong> la j ème boîte isolée <strong>et</strong> Ṽ ij<br />
j = ∫ Ψ ∗ i Ṽ ij<br />
j Ψ jdΩ avec Ṽj est<br />
le potentiel du système, privé du potentiel <strong>de</strong> la j ème boîte.<br />
En différentiant E, donnée par l’équation (2.34) par rapport <strong>à</strong> c i <strong>et</strong> en<br />
posant ∂E<br />
∂c i<br />
= 0, on otient :<br />
c 1 (H 11 − E) + c 2 (H 12 − S 12 E) + · · · + c n (H 1n − S 1n E) = 0<br />
c 1 (H 21 − S 21 E) + c 2 (H 22 − E) + · · · + c n (H 2n − S 2n E) = 0<br />
.<br />
c 1 (H n1 − S n1 E) + c 2 (H n2 − S n2 E) + · · · + c n (H nn − E) = 0<br />
(2.36)<br />
Le système <strong>de</strong> l’équation (2.36) ne possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> solution non triviale que pour<br />
les énergies qui annulent le déterminant :<br />
∣<br />
(H 11 − E) (H 12 − S 12 E) · · · (H 1n − S 1n E)<br />
(H 21 − S 21 E) (H 22 − E) · · · (H 2n − S 2n E)<br />
.<br />
(H n1 − S n1 E) (H n2 − S n2 E) · · · (H nn − E)<br />
= 0 (2.37)<br />
∣<br />
Après détermination <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies qui annulent ce déterminant, les coefficients<br />
peuvent être déterminés par la résolution numérique du système linéaire<br />
(Eq. 2.36) après la réduction <strong>de</strong> son rang.<br />
2.2.2 Niveaux d’énergie <strong>et</strong> fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> dans une<br />
molécule <strong>à</strong> <strong>de</strong>ux BQs<br />
Considérons maintenant un système <strong>à</strong> double BQs avec une distance intercentres<br />
d comme indiqué sur la figure (2.5). En utilisant la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> combinaison<br />
linéaire <strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales atomiques moléculaires, la fonction d’on<strong>de</strong> du
M. Baira <strong>et</strong> al. Broken symm<strong>et</strong>ry in laterally coupled InAs/GaAs quantum dots molecule<br />
FIGURE 1<br />
2.2 Molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 67<br />
Fig. 2.5 – Deux configurations d’une molécule <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques (QDM) constituée<br />
par <strong>de</strong>ux BQs noté L ( gauche) <strong>et</strong> R (droite). d est la distance inter-centre<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> BQs. D L (D R ) est le diamètre <strong>de</strong> la BQ gauche respectivement droite. a) Cas<br />
d > (D L + D R )/2. b) cas d < (D L + D R )/2.<br />
système peut être écrite comme combinaison linéaire <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions d’on<strong>de</strong><br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> particules isolées :<br />
|ψ〉 = C L |ψ L 〉 + C R |ψ R 〉 (2.38)<br />
Si nous considérons une particule 17 qui se déplace dans un potentiel constitué<br />
par <strong>de</strong>ux BQs notées L <strong>et</strong> R, l’hamiltonien qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déterminer<br />
l’orbitale moléculaire <strong>et</strong> l’énergie du système est donné par :<br />
H = T 0 + V QDM (2.39)<br />
où T 0 est l’énergie cinétique du mouvement <strong>de</strong> la particule <strong>et</strong> V QDM est<br />
le potentiel <strong>de</strong> confinement formé par les <strong>de</strong>ux BQs.<br />
La représentation matricielle <strong>de</strong> l’hamiltonien H dans la <strong>base</strong> {|ψ L 〉 , |ψ R 〉}<br />
est :
68 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
(<br />
H =<br />
)<br />
H LL H LR<br />
H RL H RR<br />
(2.40)<br />
H LR <strong>et</strong> H RL sont les éléments essentiels <strong>de</strong> la matrice, puisque ce sont<br />
eux qui assurent le transfert <strong>de</strong> la particule d’une BQ <strong>à</strong> l’autre. Leurs valeurs<br />
dépen<strong>de</strong>nt fortement <strong>de</strong> l’intégrale <strong>de</strong> recouvrement S.<br />
Pour simplifier le calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments H LL , H RR , H LR <strong>et</strong> H RL dans la<br />
<strong>base</strong> {|ψ L 〉 , |ψ R 〉}, nous avons exprimé le potentiel V QDM comme somme <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux potentiels : potentiel atomique <strong>de</strong> la boîte isolée gauche V L (droite V R )<br />
<strong>et</strong> un potentiel atomique complémentaire VL c (V R c ), avec :<br />
0 si M ∈ Ω L/R<br />
V L/R (M) =<br />
∣ ailleurs<br />
<strong>et</strong><br />
VL/R c (M) =<br />
∣<br />
V 0<br />
− V 0 si M ∈ Ω R/L \ {Ω R ∩ Ω L }<br />
0 ailleurs<br />
(2.41)<br />
(2.42)<br />
où Ω est la région <strong>de</strong> la BQ (les indices L <strong>et</strong> R indiquent la position <strong>de</strong> la<br />
BQ :gauche ou droite). M est un point quelconque. Ainsi, pour tous les cas<br />
où les BQs sont i<strong>de</strong>ntiques ou différentes <strong>et</strong> pour une distance d inférieure <strong>à</strong><br />
(D L + D R )/2 le potentiel V QDM peut être exprimé comme :<br />
V QDM = V L + V c L = V R + V c R (2.43)<br />
Avec ces hypothèses, les éléments <strong>de</strong> la matrice H sont alors :<br />
H LL = EL 0 + 〈ψ L| VL c |ψ L〉<br />
H RR = ER 0 + 〈ψ R| VR c |ψ R〉<br />
H RL = S.EL 0 + 〈ψ R| VL c |ψ L〉<br />
H LR = S.ER 0 + 〈ψ L| VR c |ψ R〉<br />
(2.44)<br />
où EL 0(E0 R ) est l’énergie <strong>de</strong> confinement dans la boîte isolée gauche (droite).<br />
L’énergie du système (QDM) peut être obtenue par la résolution <strong>de</strong> l’équation<br />
<strong>de</strong> Schrödinger (H |ψ〉 = E |ψ〉), en cherchant les valeurs d’énergie (E)
2.2 Molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 69<br />
qui annulent le déterminant suivant :<br />
(H LL − E) (H LR − S.E)<br />
∣ (H RL − S.E) (H RR − E)<br />
∣ = 0 (2.45)<br />
Lorsque la molécule <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques est formée par <strong>de</strong>ux BQs i<strong>de</strong>ntiques<br />
(analogue aux orbitales moléculaires dans la molécule H + 2 ) nous avons H LL =<br />
H RR <strong>et</strong> H LR = H RL . L’équation (2.45) peut être résolue analytiquement.<br />
L’énergie la plus basse est associée <strong>à</strong> l’état symétrique |I〉 <strong>et</strong> l’énergie la plus<br />
haute <strong>à</strong> l’état anti-symétrique |II〉.<br />
Lorsque la molécule <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques est formée par <strong>de</strong>ux BQs différentes<br />
(analogue aux orbitales moléculaires dans la molécule HF) les énergies<br />
du système peuvent être trouvées par une résolution numérique <strong>de</strong> l’équation<br />
(2.45).<br />
Les matrices hamiltoniennes pour l’électron <strong>et</strong> le trou dans la <strong>base</strong> {|I e 〉 , |II e 〉}<br />
respectivement {|I h 〉 , |II h 〉} sont exprimées comme :<br />
H C =<br />
(<br />
)<br />
E e1 0<br />
0 E e2<br />
<strong>et</strong> H V =<br />
(<br />
)<br />
E h1 0<br />
0 E h2<br />
(2.46)<br />
En tenant compte <strong>de</strong> l’interaction coulombienne inter-particules, l’hamiltonien<br />
excitonique peut être exprimé comme :<br />
H exc = ˜H CV + Ûeh (2.47)<br />
où ˜H CV ( est le produit tensoriel ) <strong>de</strong> l’expression prolongée du Hamiltonien H C<br />
<strong>et</strong> H V : ˜HCV = H C ⊗ H V . Les éléments <strong>de</strong> la matrice Hamiltonienne Ûeh<br />
sont calculés <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> l’intégrale suivant :<br />
∫∫∫<br />
〉<br />
〈ψi e | Ûeh ∣ ψ<br />
h<br />
j =<br />
cylindre<br />
( ψ<br />
∗<br />
i (r e ) ψ ∗ j (r h ) ψ i (r e ) ψ j (r h )<br />
4πε (r e , r h ) |r e − r h |<br />
)<br />
dΩ (2.48)<br />
où ε (r e , r h ) peut être calculé en utilisant le modèle <strong>de</strong> Resta [91].
70 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
2.2.3 Transitions <strong>optiques</strong><br />
Sur la figure (2.6), nous présentons les résultats du calcul <strong>de</strong> la force<br />
d’oscillateur <strong><strong>de</strong>s</strong> excitons en fonction <strong>de</strong> la distance qui sépare les <strong>de</strong>ux centres<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques dans le cas où la molécule est formée par <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong><br />
i<strong>de</strong>ntiques (forme, taille <strong>et</strong> composition i<strong>de</strong>ntiques).<br />
On observe sur les spectres présentés dans c<strong>et</strong>te figure que, lorsque les<br />
<strong>boîtes</strong> sont suffisamment éloignées (d ≈ 80nm), un seul pic émerge <strong>à</strong> 1.060 eV.<br />
En diminuant la distance d séparant les <strong>boîtes</strong>, un <strong>de</strong>uxième pic apparait <strong>à</strong><br />
plus haute énergie. L’écart énergétique entre ces <strong>de</strong>ux pics augmente lorsque<br />
d diminue. Ceci donne une idée claire sur l’importance du couplage entre les<br />
<strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> formant la molécule. Ces résultats peuvent être expliqués comme<br />
suit : les états peuvent être construits <strong>à</strong> partir <strong><strong>de</strong>s</strong> configurations possibles <strong>de</strong><br />
l’électron <strong>et</strong> du trou. Ces configurations sont : l’électron <strong>et</strong> le trou peuvent<br />
être M. localisés Baira <strong>et</strong> al. dans Broken lasymm<strong>et</strong>ry même boîte, in laterally lescoupled <strong>de</strong>uxInAs/GaAs dans la quantum première dots boîte molecule <strong>à</strong> gauche<br />
(L,L) ou les <strong>de</strong>ux dans la <strong>de</strong>uxième boîte <strong>à</strong> droite (R,R), ou bien les particules<br />
sont localisées chacune dans une boîte (L,R) <strong>et</strong> (R,L). Ici le premier (second)<br />
indice entre parenthèses représente FIGURE la position 5 <strong>de</strong> l’électron (trou).<br />
d=80 nm<br />
Force d'oscillateur<br />
X 1 X 2<br />
X 3 X 4<br />
d=40 nm<br />
d=28 nm<br />
d=24 nm<br />
d=22 nm<br />
d=20 nm<br />
1.05 1.08<br />
Energie(eV)<br />
Fig. 2.6 – Force d’oscillateur <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre premiers excitons (|X 1 〉, |X 2 〉, |X 3 〉 <strong>et</strong><br />
|X 4 〉) en fonction <strong>de</strong> la distance qui sépare les <strong>de</strong>ux centres <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> dans le cas<br />
d’une molécule symétrique.
2.2 Molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 71<br />
Les <strong>de</strong>ux premiers arrangements sont optiquement actifs, cependant, les<br />
<strong>de</strong>ux autres sont inactifs. L’introduction <strong>de</strong> l’interaction coulombienne entre<br />
l’électron <strong>et</strong> le trou mène <strong>à</strong> un mélange <strong>de</strong> ces quatre états indépendants, ce<br />
qui donne les quatre états excitoniques dans l’ordre croissant d’énergie :<br />
⎧<br />
|X 1 〉 ∝ ∣ ∣ ∣ ∣ 〉<br />
Ψ<br />
e<br />
L ΨL〉 h + ∣Ψ e<br />
R ΨR〉 h + ∣Ψ e<br />
L ΨR〉 h + ∣Ψ e<br />
R Ψ h L<br />
⎪⎨<br />
|X 2 〉 ∝ ∣ ∣ ∣ ∣ 〉<br />
Ψ<br />
e<br />
L ΨL〉 h − ∣Ψ e<br />
R ΨR〉 h + ∣Ψ e<br />
L ΨR〉 h − ∣Ψ e<br />
R Ψ h L<br />
|X 3 〉 ∝ ∣ ∣ ∣ ∣ 〉 (2.49)<br />
Ψ<br />
e<br />
L ΨL〉 ⎪⎩<br />
h − ∣Ψ e<br />
R ΨR〉 h − ∣Ψ e<br />
L ΨR〉 h + ∣Ψ e<br />
R Ψ h L<br />
|X 4 〉 ∝ ∣ ∣ ∣ ∣ 〉<br />
Ψ<br />
e<br />
L ΨL〉 h + ∣Ψ e<br />
R ΨR〉 h − ∣Ψ e<br />
L ΨR〉 h − ∣Ψ e<br />
R Ψ h L<br />
Ces états peuvent être caractérisés par leur symétrie par rapport <strong>à</strong> l’axe<br />
<strong>de</strong> la molécule. |X 1 〉 <strong>et</strong> |X 4 〉 sont symétriques, par contre, |X 2 〉 <strong>et</strong> |X 3 〉 sont<br />
antisymétriques. C<strong>et</strong>te symétrie est la cause <strong>de</strong> l’activité optique <strong>de</strong> ces états.<br />
Puisque la force d’oscillateur est donnée par la probabilité <strong>de</strong> trouver l’électron<br />
<strong>et</strong> le trou dans le même endroit. Pour cela, les états |X 1 〉 <strong>et</strong> |X 4 〉 sont<br />
optiquement actifs <strong>et</strong> les états |X 2 〉 <strong>et</strong> |X 3 〉 sont inactifs.<br />
2.2.4 Anisotropie <strong>de</strong> taille dans une molécule <strong>à</strong> <strong>de</strong>ux<br />
BQs<br />
En pratique, dans le cas <strong>de</strong> réalisation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques par croissance<br />
auto-organisée, il est impossible <strong>de</strong> contrôler précisément les caractéristiques<br />
géométriques <strong>et</strong> la composition <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques. Il est donc quasiment<br />
impossible <strong>de</strong> fabriquer un système <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> couplées strictement i<strong>de</strong>ntiques.<br />
C’est pourquoi nous avons considéré le cas plus réaliste où la molécule est<br />
formée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> non i<strong>de</strong>ntiques.<br />
Pour introduire une légère dissymétrie dans la molécule, plusieurs paramètres<br />
peuvent être modifiés (taille, forme, composition, contrainte . . .). Dans<br />
la Ref. [78], Bester <strong>et</strong> al ont introduit seulement l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la contrainte dans<br />
leur calcul (dans le cas du couplage vertical entre <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> quantiques).<br />
Dans notre cas les <strong>boîtes</strong> sont réalisées dans les mêmes conditions <strong>et</strong> sur le<br />
même plan. En conséquence, la contrainte n’est pas un paramètre judicieux
72 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
<strong>à</strong> modifier. Pour cela nous avons introduit une dissymétrie <strong>de</strong> type anisotropie<br />
<strong>de</strong> la taille <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>, puisque la taille a un grand eff<strong>et</strong> sur l’énergie <strong>de</strong><br />
confinement <strong><strong>de</strong>s</strong> particules dans les <strong>boîtes</strong> quantiques.<br />
La figure (2.7) montre les résultats du calcul <strong>de</strong> la force d’oscillateur pour<br />
les quatre premiers états excitoniques |X 1 〉, |X 2 〉, |X 3 〉 <strong>et</strong> |X 4 〉 en fonction<br />
<strong>de</strong> la distance (d) inter-centres <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs dans le cas d’une molécule dissymétrique.<br />
Dans ce qui suit nous adopterons la notation S (p<strong>et</strong>ite boîte) <strong>et</strong> B (gran<strong>de</strong><br />
boîte) pour distinguer les <strong>de</strong>ux BQs formant la molécule.<br />
Nous observons que seuls les <strong>de</strong>ux états |X 1 〉 <strong>et</strong> |X 2 〉 sont optiquement<br />
actifs pour d > 40nm. Chacun <strong>de</strong> ces états excitoniques représente un état<br />
pur comme il est indiqué sur la figure (2.8). L’écart énergétique entre |X 1 〉 <strong>et</strong><br />
|X 2 〉 est attribué <strong>à</strong> (E eS − E eB ) + (E hS − E hB ) puisque l’électron <strong>et</strong> le trou<br />
sont localisés dans la même boîte. E eS (E eB ) <strong>et</strong> E hS (E hB ) sont les énergies<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> particules isolées dans la p<strong>et</strong>ite (resp. gran<strong>de</strong>) boîte.<br />
En se référant <strong>à</strong> la figure (2.8), les états |X 3 〉 <strong>et</strong> |X 4 〉 sont i<strong>de</strong>ntifiés comme<br />
étant <strong><strong>de</strong>s</strong> états purs si l’électron <strong>et</strong> le trou sont localisés dans différentes<br />
<strong>boîtes</strong>. Dans ce cas, la force d’oscillateur est nulle car le recouvrement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> particules est pratiquement nul pour une distance d<br />
gran<strong>de</strong>.<br />
L’écart énergétique entre |X 3 〉 <strong>et</strong> |X 4 〉 est égal <strong>à</strong> (E eS − E eB )−(E hS − E hB ).<br />
Il faut noter que le terme d’interaction Coulombienne est plus important<br />
si les particules sont localisées dans la même boîte que si elles sont<br />
dans différentes <strong>boîtes</strong>. Ainsi l’écart énergétique entre |X 2 〉 <strong>et</strong> |X 3 〉 est égal<br />
<strong>à</strong> (E eS − E eB ) + ( Ueh<br />
SB − U )<br />
eh<br />
SS où U<br />
SB SS<br />
eh <strong>et</strong> Ueh<br />
sont les termes Coulombiens.<br />
Pour <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs <strong>de</strong> d inférieures (D < d < 2D) les état excitoniques<br />
ne sont plus <strong><strong>de</strong>s</strong> états purs. Par exemple |X 1 〉 <strong>de</strong>vient un mélange d’états<br />
〉 ∣ 〉<br />
∣ ψ<br />
e<br />
B ψB<br />
h <strong>et</strong> ∣ψ e<br />
S ψB<br />
h .<br />
La figure (2.7), montre aussi que |X 1 〉 <strong>et</strong> |X 2 〉 se décalent vers les basses<br />
énergies en gardant le même écart énergétique. D’autre part |X 3 〉 <strong>et</strong> |X 4 〉 se<br />
décalent vers les hautes énergies. Ceci est attribué <strong>à</strong> la variation du terme
M. Baira <strong>et</strong> al. Broken symm<strong>et</strong>ry in laterally coupled InAs/GaAs quantum dots molecule<br />
FIGURE 6<br />
2.2 Molécules <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 73<br />
d=80 nm<br />
d=40 nm<br />
d=36 nm<br />
d=34 nm<br />
d=32 nm<br />
Force d'oscillateur<br />
d=30 nm<br />
d=28 nm<br />
d=26 nm<br />
d=24 nm<br />
d=22 nm<br />
d=20 nm<br />
d=18 nm<br />
d=16 nm<br />
d=14 nm<br />
X<br />
X 2<br />
1<br />
X 3<br />
X 4<br />
1.05 1.08 1.11<br />
Energie (eV)<br />
Fig. 2.7 – Force d’oscillateur <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre premiers excitons (|X 1 〉, |X 2 〉, |X 3 〉 <strong>et</strong><br />
|X 4 〉) en fonction <strong>de</strong> la distance qui sépare les <strong>de</strong>ux centres <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> dans le cas<br />
22<br />
d’une molécule dissymétrique.<br />
Coulombien avec l’augmentation <strong>de</strong> recouvrement <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong>. Comme<br />
conséquence, le terme ( Ueh<br />
SB − U )<br />
eh<br />
SS diminue si d diminue. Dans ce cas les
74 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
forces d’oscillateurs correspondants aux |X 3 〉 <strong>et</strong> |X 4 〉 augmentent lentement<br />
contrairement <strong>à</strong> |X 1 〉 <strong>et</strong> |X 2 〉.<br />
Tous ces états ont <strong><strong>de</strong>s</strong> forces d’oscillateurs <strong>de</strong> valeurs comparables si d est<br />
plus p<strong>et</strong>it (20nm < d < 40nm).<br />
La présence <strong>de</strong> quatre états excitoniques optiquement actifs est en bon<br />
accord avec nos résultats expérimentaux décrit au chapitre suivant [92]. |X 2 〉<br />
<strong>et</strong> |X 2 〉 se croisent pour une valeur <strong>de</strong> d = 21nm. Nous gardons toujours l’attribution<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> états |X 1 〉, |X 2 〉, |X 3 〉 <strong>et</strong> |X 4 〉 aux états propres du Hamiltonien<br />
dans l’ordre croissant <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies propres.<br />
Lorsque d diminue davantage (d < 18nm) les énergies <strong>de</strong> confinement varient<br />
plus rapi<strong>de</strong>ment que le terme Coulombien. Dans ce cas Ueh<br />
SB = U BS<br />
= U BB . Tous les états <strong>de</strong>viennent alors <strong><strong>de</strong>s</strong> mélanges statistiques équi-<br />
U SS<br />
eh<br />
eh<br />
M. Baira <strong>et</strong> al. Broken symm<strong>et</strong>ry in laterally coupled InAs/GaAs quantum dots molecule<br />
eh =<br />
probables <strong><strong>de</strong>s</strong> états <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs complètement découplées. Dans un tel cas, le<br />
système est caractérisé par <strong>de</strong>ux états symétriques <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux états antisymétriques<br />
optiquement actifs <strong>et</strong> inactifs<br />
FIGURE 7<br />
respectivement.<br />
Exciton d < 18 nm 28 nm < d < 40 nm d > 40 nm<br />
- + - + ε<br />
+ + + + ε<br />
+ - -<br />
- - +<br />
Fig. 2.8 – Représentation schématique <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions d’on<strong>de</strong> excitoniques. Les<br />
symboles sont : + (trou), - (électron) ou ± (exciton). Les <strong>de</strong>ux cercles dénotent les<br />
BQs gauche <strong>et</strong> droite.<br />
23
2.3 Conclusion 75<br />
2.3 Conclusion<br />
Dans ce chapitre, nous avons présenté notre modèle <strong>de</strong> calcul perm<strong>et</strong>tant<br />
<strong>de</strong> calculer les états électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
isolées <strong>et</strong> couplées latéralement. Nous avons détaillé tout d’abord le modèle<br />
théorique qui a permis <strong>de</strong> calculer les fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>et</strong> les énergies propres<br />
<strong>à</strong> travers la résolution <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Schrödinger en trois dimensions, puis<br />
nous avons abordé le modèle <strong>de</strong> calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux d’énergies <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions<br />
d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> dans un système <strong>à</strong> <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> quantiques. Enfin nous avons présenté<br />
les résultats du calcul numérique <strong><strong>de</strong>s</strong> transitions excitoniques pour une molécule<br />
<strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs, symétrique puis dissymétrique.
76 Calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques dans les <strong>boîtes</strong> quantiques
Chapitre 3<br />
Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques InAs/GaAs<br />
Dans ce chapitre, nous présentons d’abord les conditions <strong>de</strong> croissance<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs qui ont permis d’obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> <strong>à</strong><br />
faible <strong>de</strong>nsité surfacique <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> <strong>et</strong> l’émission <strong>de</strong> lumière autour <strong>de</strong> 1.3 µm.<br />
Nous présentons également les propriétés structurales <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons étudiés.<br />
Nous détaillons les propriétés <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> populations <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> différents échantillons élaborés. Puis nous abordons l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
propriétés <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques uniques InAs/GaAs, en présentant<br />
leurs spectres <strong>de</strong> micro photoluminescence afin d’i<strong>de</strong>ntifier les différentes raies<br />
d’émission. A la fin du chapitre nous discutons les résultats obtenus sur <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>boîtes</strong> quantiques couplées latéralement, en comparaisons avec les résultats<br />
<strong>de</strong> calcul présentés au chapitre 2.<br />
3.1 Réduction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
Nous avons cherché <strong>à</strong> optimiser les paramètres <strong>de</strong> croissance pour réaliser<br />
un plan <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques (relativement grosses) ém<strong>et</strong>tant autour
78 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
<strong>de</strong> 1.3 µm <strong>et</strong> <strong>de</strong> faible <strong>de</strong>nsité surfacique pour perm<strong>et</strong>tre l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques uniques.<br />
Après une étu<strong>de</strong> bibliographique sur les eff<strong>et</strong>s <strong><strong>de</strong>s</strong> paramètres <strong>de</strong> croissance<br />
<strong>et</strong> les différentes métho<strong><strong>de</strong>s</strong> utilisées pour avoir une faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />
<strong>boîtes</strong> quantiques <strong>de</strong> bonne qualité optique <strong>et</strong> structurale [93, 94, 95, 96, 97],<br />
nous avons choisi d’étudier les paramètres déj<strong>à</strong> optimisés pour avoir un plan<br />
<strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>de</strong> forte <strong>de</strong>nsité <strong>et</strong> <strong>de</strong> bonne qualité optique, puis nous<br />
avons seulement fait varier la vitesse <strong>de</strong> croissance qui semble avoir une<br />
gran<strong>de</strong> influence sur la <strong>de</strong>nsité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques.<br />
Couche d’encapsulation GaAs<br />
(50 nm)<br />
2.4 MC d’InAs<br />
Couche tampon GaAs<br />
(500 nm)<br />
Substrat GaAs (001)<br />
Semi isolant<br />
Fig. 3.1 – Structure type <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons élaborés<br />
La structure type <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons élaborés (Fig. 3.1) consiste en un substrat<br />
<strong>de</strong> GaAs orienté (001), sur lequel nous avons fait croître une couche<br />
tampon <strong>de</strong> GaAs <strong>de</strong> 500 nm d’épaisseur <strong>à</strong> une température <strong>de</strong> 580 °C (avec<br />
une vitesse <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> 2.78 Å/s). Ensuite, nous avons déposé 2.4 monocouches<br />
(MC) d’InAs <strong>à</strong> une température <strong>de</strong> 500 °C. Un temps d’interruption<br />
<strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> 30 s est introduit avant l’encapsulation <strong>de</strong> la structure par<br />
une couche <strong>de</strong> GaAs d’épaisseur 50 nm. Tous les échantillons étudiés dans ce<br />
chapitre sont réalisés dans ces conditions, seule la vitesse <strong>de</strong> croissance d’InAs<br />
est changée d’un échantillon <strong>à</strong> un autre entre 0.003 MC/s <strong>à</strong> 0.069 MC/s.
3.1 Réduction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 79<br />
échantillon Vitesse <strong>de</strong> croissance d’InAs (en MC/s)<br />
S 1 0.069<br />
S 2 0.043<br />
S 3 0.026<br />
S 4 0.013<br />
S 5 0.003<br />
Tab. 3.1 – Vitesses <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> la couche d’InAs <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> S 1 , S 2 , S 3 ,<br />
S 4 <strong>et</strong> S 5<br />
Pour évaluer la <strong>de</strong>nsité <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots par Microscopie <strong>à</strong> force atomique, les mêmes<br />
<strong>structures</strong> sont reproduites mais sans couche d’encapsulation.<br />
Le tableau 3.1 récapitule les différentes vitesses <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> la couche<br />
d’InAs utilisées pour élaborer les échantillons étudiés.<br />
Les résultats d’imagerie par Microscopie <strong>à</strong> force atomique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong><br />
(InAs/GaAs) non encapsulées sont présentées en figure (3.2). Nous observons<br />
sur les images AFM l’évolution <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots en fonction <strong>de</strong> la vitesse<br />
<strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> la couche d’InAs. En eff<strong>et</strong> en diminuant la vitesse <strong>de</strong> croissance<br />
<strong>de</strong> 0.069 MC/s <strong>à</strong> 0.003 MC/s, la <strong>de</strong>nsité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques diminue<br />
significativement <strong>de</strong> 5.10 10 cm −2 <strong>à</strong> 4.10 9 cm −2 comme l’illustre la figure (3.3).<br />
L’évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> d’émission <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> largeurs <strong>à</strong> mi-hauteur<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> spectres <strong>de</strong> photoluminescence <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> S1, S2, S3, S4, <strong>et</strong> S5 <strong>à</strong><br />
température ambiante est donnée par la figure (3.4). Nous observons que,<br />
la réduction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> la couche d’InAs s’accompagne<br />
aussi d’un décalage <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> luminescence vers les gran<strong><strong>de</strong>s</strong> longueurs<br />
d’on<strong>de</strong> <strong>et</strong> les largeurs <strong>à</strong> mi-hauteur diminuent remarquablement <strong>de</strong> 34 meV<br />
<strong>à</strong> 22 meV, preuve d’une meilleure homogénéité en taille <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>.<br />
Ceci peut être expliqué par le fait que la faible vitesse <strong>de</strong> croissance m<strong>et</strong><br />
en jeu un nombre limité d’ad-atomes par unité <strong>de</strong> temps <strong>à</strong> la surface <strong>de</strong><br />
l’échantillon, ce qui limite le nombre <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> nucléation. Les <strong>boîtes</strong><br />
suffisamment isolées ont le temps <strong>de</strong> se développer librement comme l’ont<br />
montré Lu <strong>et</strong> al [98]. La faible vitesse <strong>de</strong> croissance perm<strong>et</strong> aux ad-atomes
80 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
S1<br />
VC=0,069 MC/s<br />
100nm<br />
S2<br />
VC=0,043 MC/s<br />
100nm<br />
S3<br />
VC=0,026 MC/s<br />
100nm<br />
S4<br />
VC=0,013 MC/s<br />
100nm<br />
S5<br />
VC=0,003 MC/s<br />
100nm<br />
Fig. 3.2 – Images AFM <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons non encapsulés réalisés <strong>à</strong> différentes vitesses<br />
<strong>de</strong> croissances.<br />
<strong>de</strong> diffuser plus loin car ils sont peu nombreux <strong>à</strong> la surface. Ainsi, chaque<br />
atome adsorbé est incorporé <strong>à</strong> une boîte déj<strong>à</strong> existante plutôt que <strong>de</strong> former<br />
un nouveau centre <strong>de</strong> nucléation par la rencontre avec d’autres ad-atomes.<br />
La dispersion en taille est du coup fortement diminuée puisqu’il y a peu <strong>de</strong><br />
nouveaux centres <strong>de</strong> nucléation.<br />
Joyce <strong>et</strong> al [99] ont, eux, établi que la hauteur moyenne <strong>et</strong> le diamètre
3.1 Réduction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 81<br />
Densité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots quantiques (cm -2 )<br />
4x10 10<br />
3x10 10<br />
2x10 10<br />
1x10 10<br />
3x10 9<br />
S5<br />
S1<br />
S2<br />
S3<br />
S4<br />
0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07<br />
Vitesse <strong>de</strong> croissance (MC/s)<br />
Fig. 3.3 – Densité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques en fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> croissance.<br />
Longeur d'on<strong>de</strong> (µm) (mm)<br />
1.30<br />
1.30<br />
1.28<br />
1.28<br />
1.26<br />
1.26<br />
1.24<br />
1.22<br />
1.20<br />
1.20<br />
S5<br />
S4<br />
S3<br />
S2<br />
T= 300 K<br />
T= 300 K<br />
S1<br />
40<br />
40<br />
35<br />
35<br />
LMH (meV)<br />
LMH (meV)<br />
30 30<br />
25 25<br />
1.18<br />
1.18<br />
20<br />
0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 20<br />
0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07<br />
Vitesse <strong>de</strong> croissance (MC/s)<br />
Vitesse <strong>de</strong> croissance (MC/s)<br />
Fig. 3.4 – Evolution <strong><strong>de</strong>s</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> d’émission <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> S(1-5) <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
largeurs <strong>à</strong> mi-hauteur <strong><strong>de</strong>s</strong> pics <strong>de</strong> PL <strong>à</strong> 300 K.<br />
moyen <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques augmentent pendant que la dispersion en taille<br />
diminue avec une faible vitesse <strong>de</strong> croissance. Ils relèvent aussi une amélioration<br />
<strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> luminescence, car les <strong>boîtes</strong> présentent peu <strong>de</strong> défauts,
82 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
Température <strong>de</strong> croissance du GaAs 580 °C<br />
Vitesse <strong>de</strong> croissance du GaAs 2.78 Å/s<br />
Température <strong>de</strong> croissance d’InAs 500 °C<br />
Vitesse <strong>de</strong> croissance d’InAs<br />
0.003 MC/s<br />
Temps d’arrêt <strong>de</strong> croissance<br />
30 s<br />
Epaisseur <strong>de</strong> la couche Tampon 500 nm<br />
Epaisseur <strong>de</strong> la couche d’encapsulation 50 nm<br />
Tab. 3.2 – Paramètres <strong>de</strong> croissance optimisés pour obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques InAs/GaAs <strong>de</strong> faible <strong>de</strong>nsité ém<strong>et</strong>tant autour <strong>de</strong> 1,3 µm.<br />
<strong>et</strong> elles sont peu dispersées. Ces phénomènes sont <strong>à</strong> l’origine du décalage<br />
<strong>de</strong> l’émission vers les gran<strong><strong>de</strong>s</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong> la largeur<br />
<strong>à</strong> mi-hauteur du pic d’émission <strong>de</strong> photoluminescence observé sur la<br />
figure (3.4).<br />
Da Silva <strong>et</strong> al [100] ont montré qu’en optimisant principalement la vitesse<br />
<strong>de</strong> croissance, on peut atteindre l’émission vers 1.5 µm. Cependant, dans<br />
notre cas, nous avons observé une saturation <strong>de</strong> la longueur d’on<strong>de</strong> vers<br />
1.27 µm <strong>à</strong> partir d’une vitesse <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> 0.013 MC/s. En examinant<br />
les résultats <strong>de</strong> l’imagerie par Microscopie <strong>à</strong> force atomique (histogrammes<br />
<strong>de</strong> dispersion <strong><strong>de</strong>s</strong> dimensions <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>), nous avons observé une diminution<br />
<strong>de</strong> la dimension moyenne <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>. Ceci peut être expliqué par l’existence<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux phénomènes opposés lors <strong>de</strong> la formation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>. La faible vitesse<br />
perm<strong>et</strong> d’augmenter la taille <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>. Cependant, la désorption d’Indium<br />
fait diminuer c<strong>et</strong>te taille. La désorption est d’autant plus accentuée <strong>à</strong> très<br />
faible vitesse <strong>de</strong> croissance puisque la température utilisée est assez élevée<br />
(très proche <strong>de</strong> la température d’évaporation d’In). A c<strong>et</strong>te température <strong>de</strong><br />
croissance, les atomes arrivant sont adsorbés sur la surface puis désorbés<br />
partiellement <strong>à</strong> cause <strong>de</strong> la température excessive (le coefficient <strong>de</strong> collage<br />
est alors inférieur <strong>à</strong> 1). Une idée pour contrer ce phénomène <strong>de</strong> désorption<br />
<strong>de</strong> l’Indium consiste <strong>à</strong> augmenter la contre-pression <strong>de</strong> l’arsenic.<br />
Les travaux <strong>de</strong> Riel <strong>et</strong> al [101] <strong>et</strong> Joyce <strong>et</strong> al [99] ont, cependant montré
3.2 <strong>Propriétés</strong> structurales <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons étudiés 83<br />
qu’un flux trop important d’arsenic limite la diffusion <strong><strong>de</strong>s</strong> ad-atomes <strong>et</strong> donc<br />
rentre en concurrence avec l’avantage apporté par l’utilisation d’une faible<br />
vitesse <strong>de</strong> croissance <strong>et</strong> une température <strong>de</strong> substrat élevée. Pour cela nous<br />
avons décidé <strong>de</strong> nous limiter <strong>à</strong> l’utilisation <strong><strong>de</strong>s</strong> paramètres résumés dans le<br />
tableau 3.1 pour élaborer <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> quantique InAs/GaAs <strong>de</strong><br />
faible <strong>de</strong>nsité ém<strong>et</strong>tant autour <strong>de</strong> 1.3 µm, sans entrer dans une étape d’optimisation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> autres paramètres qui pourrait conduire <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats en<br />
<strong>de</strong>hors <strong><strong>de</strong>s</strong> buts fixés au départ.<br />
3.2 <strong>Propriétés</strong> structurales <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons étudiés<br />
La modification <strong>de</strong> la morphologie <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> lors <strong>de</strong> l’encapsulation, ne<br />
peut pas être étudiée par microscopie <strong>à</strong> force atomique. La microscopie électronique<br />
en transmission est une technique <strong>de</strong> caractérisation structurale très<br />
utile lors <strong>de</strong> l’optimisation <strong><strong>de</strong>s</strong> paramètres <strong>de</strong> croissance. Une vue au microscope<br />
électronique d’une boîte quantique InAs dans GaAs est donnée par la<br />
figure (3.5 : a). Le contraste noir autour <strong>de</strong> l’inclusion contrainte d’InAs est<br />
dû aux champs <strong>de</strong> déformation qu’elle génère, dans la matrice <strong>de</strong> GaAs. Cela<br />
peut être confirmé par l’image TEM réalisée en champ sombre <strong>de</strong> la même<br />
boîte quantique (Fig. 3.5 : b).<br />
Nous observons sur ces <strong>de</strong>ux images, la présence d’une couche <strong>de</strong> mouillage<br />
d’épaisseur <strong>à</strong> peu près une monocouche. Les observations par microscopie<br />
électronique en transmission <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots InAs ont permis <strong>de</strong> déterminer les dimensions<br />
moyennes <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots quantiques <strong>de</strong> forme lentille sphérique avec un<br />
diamètre <strong>de</strong> <strong>base</strong> <strong>de</strong> 27 <strong>à</strong> 35 nm <strong>et</strong> <strong>de</strong> hauteur variant <strong>de</strong> 4 <strong>à</strong> 6 nm. Pour<br />
déterminer les dimensions <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots avec une très bonne précision <strong>et</strong> vérifier<br />
l’existence ou l’absence <strong>de</strong> dislocations, une observation par microscopie<br />
électronique en transmission <strong>à</strong> haute résolution en section transverse a été<br />
réalisée (Fig. 3.6). L’îlot observé est cohérent, c’est-<strong>à</strong>-dire sans dislocation,<br />
le diamètre <strong>de</strong> la <strong>base</strong> est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 34 nm <strong>et</strong> la hauteur est <strong>de</strong> 6 nm.
84 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
a) b)<br />
Fig. 3.5 – Image TEM en coupe transverse <strong>de</strong> la structure S1 : a) en champ clair,<br />
b) en champ sombre.<br />
On remarque aussi sur c<strong>et</strong>te image l’existence <strong>de</strong> fac<strong>et</strong>tes qui ne sont pas<br />
détectables dans les autres images réalisées avec un agrandissement inférieur<br />
<strong>à</strong> 160000 fois.<br />
réalisées avec un agrandissement inférieur ou égal <strong>à</strong> 160000 fois.<br />
Fig. 2 : Image <strong>de</strong> microscopie électronique en transmission <strong>à</strong> haute résolution<br />
en section transverse d’un îlot InAs<br />
Fig. 3.6 – Image <strong>de</strong> microscopie électronique en transmission <strong>à</strong> haute résolution<br />
en section transverse (HRTEM) d’un îlot InAs.<br />
Sur la figure 3 on présente une image <strong>de</strong> microscopie électronique en section<br />
transverse qui montre la possibilité d’avoir <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> très voisines pour confirmer les<br />
résultats trouvés précé<strong>de</strong>mment dans l’étu<strong>de</strong> par micro photoluminescence <strong>et</strong> par<br />
microscopie <strong>à</strong> force atomique (AFM) sur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> similaires.
3.3 <strong>Propriétés</strong> <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> populations <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 85<br />
3.3 <strong>Propriétés</strong> <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> populations <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques<br />
Nous avons effectué une étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> populations<br />
<strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques réalisées par mesure <strong>de</strong> photoluminescence <strong>et</strong> excitation<br />
<strong>de</strong> PL, dont les bancs expérimentaux sont décrits en annexe A.<br />
3.3.1 Dépendance <strong>de</strong> la PL avec la <strong>de</strong>nsité d’excitation<br />
optique<br />
La figure (3.7) montre les spectres <strong>de</strong> photoluminescence normalisés <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
échantillons S1, S2, S3, S4 <strong>et</strong> S5 mesurés <strong>à</strong> basse température <strong>et</strong> <strong>à</strong> forte<br />
puissance d’excitation.<br />
Ces spectres présentent une forme <strong>à</strong> multipics que l’on peut ajuster avec<br />
3 gaussiennes avec un écart énergétique entre les différents composante <strong>de</strong><br />
l’ordre <strong>de</strong> 65 meV. Afin <strong>de</strong> remonter <strong>à</strong> l’origine <strong><strong>de</strong>s</strong> pics <strong>de</strong> luminescence,<br />
nous avons d’abord étudié leur comportement en fonction <strong>de</strong> la puissance<br />
d’excitation.<br />
Nous observons sur les spectres <strong>de</strong> photoluminescence <strong>à</strong> 10 K présentés<br />
sur la figure (3.8) pour l’échantillon S5, que l’intensité <strong><strong>de</strong>s</strong> pics <strong>à</strong> haute énergie<br />
augmente par rapport au pic <strong>à</strong> 1.057 eV lorsqu’on augmente la puissance<br />
d’excitation. C’est une signature <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> remplissage <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>boîtes</strong> quantiques. En eff<strong>et</strong> lorsque le niveau fondamental est complètement<br />
rempli, les paires électrons-trous photocrées viennent peupler progressivement<br />
les niveaux excités, d’où l’attribution <strong><strong>de</strong>s</strong> pics <strong>de</strong> photoluminescence <strong>à</strong><br />
haute énergie aux états excités présents dans les <strong>boîtes</strong>. Pour confirmer c<strong>et</strong>te<br />
attribution une étu<strong>de</strong> par excitation <strong>de</strong> photoluminescence est nécessaire. Il<br />
faut noter aussi, qu’un élargissement <strong><strong>de</strong>s</strong> composantes <strong>à</strong> forte puissance d’excitation<br />
est visible. Ceci est lié au raccourcissement <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> vie <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
porteurs en gran<strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>et</strong> donc en présence d’interactions Coulombiennes<br />
fortes [102].
86 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
λ (µm)<br />
1.3 1.2 1.1 1.0<br />
T=9K<br />
P=200 mW<br />
S1<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
S2<br />
S3<br />
S4<br />
S5<br />
1.0 1.1 1.2 1.3<br />
Energie (eV)<br />
Fig. 3.7 – Spectres <strong>de</strong> photoluminescence <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons S1, S2, S3, S4 <strong>et</strong> S5 <strong>à</strong><br />
basse température <strong>et</strong> <strong>à</strong> forte puissance d’excitation.<br />
3.3.2 Etu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> l’Excitation <strong>de</strong> Photoluminescence (PLE)<br />
A partir <strong><strong>de</strong>s</strong> mesures d’excitation <strong>de</strong> photoluminescence (PLE) nous avons<br />
pu confirmer l’existence <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux excités dans les échantillons étudiés. En<br />
eff<strong>et</strong> lorsque nous détectons au niveau <strong>de</strong> l’état fondamental déj<strong>à</strong> déterminé<br />
par la mesure <strong>de</strong> PL, on remarque l’apparition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ban<strong><strong>de</strong>s</strong> d’absorption<br />
repérées par <strong><strong>de</strong>s</strong> flèches sur la figure (3.9). Les <strong>de</strong>ux pics d’absorption<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> spectres <strong>de</strong> PLE correspon<strong>de</strong>nt aux énergies d’émission du premier <strong>et</strong><br />
du <strong>de</strong>uxième état excité correspondant au même niveau fondamental pour<br />
chaque structure.<br />
Nous observons cependant sur les spectres <strong>de</strong> PLE, un léger décalage en
3.3 <strong>Propriétés</strong> <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> populations <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 87<br />
T=10 K<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (U. A.)<br />
P 3<br />
=200 mW<br />
P 2<br />
=20 mW<br />
P 1<br />
=2 mW<br />
P 0<br />
=0.2 mW<br />
0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4<br />
Energie (eV)<br />
Fig. 3.8 – Spectres normalisés <strong>de</strong> photoluminescence <strong>à</strong> 10 K <strong>de</strong> l’échantillon S5<br />
pour différentes puissances d’excitations.<br />
Intensité <strong>de</strong> PLE (U. A.)<br />
E d<strong>et</strong><br />
=1.050<br />
E d<strong>et</strong><br />
=1.060<br />
E d<strong>et</strong><br />
=1.070<br />
E d<strong>et</strong><br />
=1.090<br />
x6<br />
x4<br />
x2<br />
S5<br />
S4<br />
S3<br />
S2<br />
S1<br />
E d<strong>et</strong><br />
=1.120<br />
1.0 1.1 1.2 1.3 1.4<br />
Energie (eV)<br />
Fig. 3.9 – Spectres <strong>de</strong> PLE <strong>à</strong> 10 K <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> S1, S2, S3, S4 <strong>et</strong> S5<br />
énergie <strong>de</strong> quelques meV entre les pics <strong>de</strong> PLE <strong>et</strong> les pics <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux excités<br />
mis en évi<strong>de</strong>nce en PL (Tab. 3.3.2). L’explication la plus vraisemblable<br />
concernant ce décalage fait appel <strong>à</strong> la1différence entre les puissances d’excitation,<br />
beaucoup plus forte pour la PL que pour la PLE. Les interactions
88 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
48nm<br />
position <strong>de</strong> pic <strong>de</strong> PL (eV) position <strong>de</strong> pic <strong>de</strong> PLE (eV)<br />
éch E0 E1 E2 E1 E2<br />
S1 1.120 1.191 1.264 1.192 1.257<br />
S2 1.090 1.161 1.228 1.166 1.24<br />
100nm<br />
S3 1.070 1.134 1.212 1.137 1.202<br />
S4 1.050 1.123 1.195 1.127 1.202 48nm<br />
55 1.057 1.126 1.19 1.12 1.208<br />
Tab. 3.3 – Position <strong><strong>de</strong>s</strong> pics <strong>de</strong> PL <strong>et</strong> <strong>de</strong> PLE pour les <strong>structures</strong> S1-S5. E0 :niveau<br />
fondamental, E1 : premier niveau excité <strong>et</strong> E2 : <strong>de</strong>uxième niveau excité.<br />
Coulombiennes existant entre porteurs nombreux peuvent réduire l’énergie<br />
<strong>de</strong> transition <strong>de</strong> quelques meV pour la mesure <strong>de</strong> PL par rapport <strong>à</strong> la PLE.<br />
Ce décalage peut être également lié au caractère non totalement discr<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
états d’énergie dans les <strong>boîtes</strong> quantiques.<br />
Fig. 3.10 – Image AFM <strong>de</strong> la structure S5 montrant une zone <strong>de</strong> regroupement<br />
<strong>de</strong> <strong>boîtes</strong>.<br />
Il faut signaler qu’une augmentation du signal côté haute énergie est<br />
observée sur les spectres <strong>de</strong> PLE pour les <strong>structures</strong> S1 <strong>à</strong> S4, d’autant plus<br />
marquée que la vitesse <strong>de</strong> croissance est faible (donc un faible couplage entre
3.3 <strong>Propriétés</strong> <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> populations <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 89<br />
les <strong>boîtes</strong>). Ceci a été déj<strong>à</strong> observé par Nischikawa <strong>et</strong> al [103], <strong>et</strong> a été expliqué<br />
par l’existence d’un couplage latéral entre les <strong>boîtes</strong> quantiques, la simulation<br />
numérique du spectre d’absorption confirmant c<strong>et</strong>te explication. Dans c<strong>et</strong>te<br />
étu<strong>de</strong>, Nischikawa <strong>et</strong> al ont montré que l’intensité du spectre d’absorption est<br />
d’autant plus faible que le couplage est fort. Dans notre cas, seul le spectre <strong>de</strong><br />
PLE <strong>de</strong> l’échantillon S5 présente un comportement différent. En examinant<br />
les images AFM <strong>de</strong> la structure S5 (Fig. 3.10), nous avons observé l’existence<br />
d’un regroupement <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> malgré la faible <strong>de</strong>nsité. La diminution du signal<br />
côté hautes énergies observée sur le spectre <strong>de</strong> PLE <strong>de</strong> la structure S5 peut<br />
ainsi être expliqué aussi par un fort couplage entre les <strong>boîtes</strong> quantiques.<br />
3.3.3 Dépendance <strong>de</strong> la Photoluminescence avec la température<br />
3.3.3.1 Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la température sur le confinement <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs<br />
Généralement, <strong>à</strong> basse température l’intensité <strong>de</strong> PL est très élevée en<br />
raison <strong>de</strong> fort confinement <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs dans les <strong>boîtes</strong> quantiques. A plus<br />
haute température les dispositifs basés sur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques présentent<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés parfois inférieures <strong>à</strong> celles basées sur <strong><strong>de</strong>s</strong> puits quantiques. A<br />
une température élevée, <strong>de</strong>ux principaux eff<strong>et</strong>s néfastes au fonctionnement<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> dispositifs <strong>à</strong> <strong>base</strong> <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques sont mis en jeu. Le premier est<br />
lié <strong>à</strong> la fuite <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs thermiquement excités en <strong>de</strong>hors <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>, le<br />
<strong>de</strong>uxième est l’activation thermique <strong><strong>de</strong>s</strong> défauts introduits lors <strong>de</strong> la croissance<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>. Ceci offre alors aux porteurs <strong><strong>de</strong>s</strong> centres <strong>de</strong> recombinaison<br />
non radiatifs préjudiciables pour l’efficacité <strong>de</strong> recombinaison radiative.<br />
Afin <strong>de</strong> vérifier l’efficacité du confinement <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs dans les <strong>structures</strong><br />
étudiées, une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la photoluminescence en fonction <strong>de</strong> la température<br />
s’impose.<br />
La figure (3.11) présente la variation <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> luminescence <strong>de</strong><br />
l’échantillon S5 en fonction <strong>de</strong> la température. Nous observons qu’il y a un<br />
rapport <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3% entre l’intensité intégrée <strong>de</strong> photoluminescence <strong>à</strong>
90 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
Intensité <strong>de</strong> PL Intégrée (u. a.)<br />
1<br />
0.1<br />
Résultat expérimental<br />
Ajustement paramétriques<br />
Mo<strong>de</strong>l <strong>de</strong> l'ajustement:<br />
I PL<br />
=I 0<br />
/(1+A*exp(-E a<br />
/kT))<br />
Paramètres d'ajustement:<br />
I 0<br />
=2.17<br />
A=461.33<br />
E a<br />
=71.01<br />
0.00 0.02 0.04 0.06 0.08 0.10 0.12<br />
1/T (K -1 )<br />
Fig. 3.11 – Evolution <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> photoluminescence en fonction <strong>de</strong> la température<br />
<strong>de</strong> l’échantillon S5.<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
10 K <strong>et</strong> celle mesurée <strong>à</strong> 300 K. Ceci implique une forte localisation <strong><strong>de</strong>s</strong> por-<br />
T=9K<br />
teurs dans les <strong>boîtes</strong><br />
T=20K<br />
quantiques. Ce rapport est largement supérieur <strong>à</strong> la<br />
T=40K<br />
T=70K<br />
valeur <strong>de</strong> 1% reportée par Xu <strong>et</strong> al [104] dans le même système <strong>de</strong> maté-<br />
T=110K<br />
riau. Cependant, ilT=160K<br />
est inférieur au rapport mis en évi<strong>de</strong>nce dans le système<br />
T=200K<br />
T=250K<br />
x8<br />
InAs/InP, 10% [105], 20% [106] <strong>et</strong> 50% [107]. C<strong>et</strong>te différence est due <strong>à</strong> la<br />
T=300K<br />
x60<br />
meilleur confinement dans le système InAs/ InP <strong>à</strong> cause <strong>de</strong> l’offs<strong>et</strong> <strong>de</strong> ban<strong>de</strong><br />
0.90 0.95 1.00 1.05 1.10 1.15 1.20<br />
Energie (eV)<br />
qui est plus supérieure que celle dans le système InAs/GaAs. Toutefois, les<br />
différentes composantes du spectre <strong>de</strong> photoluminescence s’élargissent légèrement<br />
<strong>à</strong> haute température traduisant une légère sensibilité aux eff<strong>et</strong> thermiques<br />
(couplage aux phonons).<br />
La chute <strong>de</strong> photoluminescence observée au-<strong>de</strong>l<strong>à</strong> <strong>de</strong> 80 K peut être expliquée<br />
par l’activation thermique <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs vers la couche <strong>de</strong> mouillage ou<br />
vers la barrière <strong>de</strong> GaAs. L’intensité Intégrée <strong>de</strong> PL est généralement décrite<br />
par [108] :<br />
I P L (T ) =<br />
1 + A. exp ( −E a<br />
) (3.1)<br />
kT<br />
A partir <strong>de</strong> l’ajustement paramétrique <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> dépendance <strong>de</strong><br />
l’intensité intégrée <strong>de</strong> photoluminescence avec la température (Fig. 3.11) en<br />
I 0
3.3 <strong>Propriétés</strong> <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> populations <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 91<br />
Intensité <strong>de</strong> PL Intégrée (u. a.)<br />
utilisant l’équation (3.1), nous avons pu extraire l’énergie d’activation du<br />
niveau fondamental <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques E a ≈ 71 meV. C<strong>et</strong>te valeur <strong>de</strong><br />
l’énergie d’activation est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> l’écart Résultat expérimental énergétique entre le niveau fondamental<br />
<strong>et</strong> le premier niveau excité. Nous supposons alors que l’activation<br />
thermique <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs en <strong>de</strong>hors <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> s’effectue par l’intermédiaire <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
1<br />
états excités vers la couche <strong>de</strong> mouillage I PL<br />
=I 0<br />
/(1+A*exp(-E ou vers la a<br />
/kT)) barrière <strong>de</strong> GaAs [109].<br />
3.3.3.2 Variation <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> Paramètres la transition d'ajustement: optique <strong>de</strong> l’état<br />
fondamental en fonction <strong>de</strong>A=461.33<br />
la température<br />
0.1<br />
Ajustement paramétriques<br />
Mo<strong>de</strong>l <strong>de</strong> l'ajustement:<br />
En plus <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong> l’intensité intégrée <strong>de</strong> photoluminescence,<br />
l’augmentation <strong>de</strong> la température<br />
0.00 0.02<br />
s’accompagne<br />
0.04 0.06 0.08<br />
aussi<br />
0.10<br />
d’un déplacement<br />
0.12<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
I 0<br />
=2.17<br />
E a<br />
=71.01<br />
1/T (K -1 )<br />
pics <strong>de</strong> photoluminescence vers les basses énergies (Fig. 3.12).<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
T=9K<br />
T=20K<br />
T=40K<br />
T=70K<br />
T=110K<br />
T=160K<br />
T=200K<br />
T=250K<br />
T=300K<br />
x8<br />
x60<br />
0.90 0.95 1.00 1.05 1.10 1.15 1.20<br />
Energie (eV)<br />
Fig. 3.12 – Spectres <strong>de</strong> photoluminescence <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
(échantillon S5) mesurés <strong>à</strong> différentes températures.<br />
Dans un semiconducteur massif la variation <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> interdite<br />
(gap) en fonction <strong>de</strong> la température peut être décrite par l’équation<br />
empirique <strong>de</strong> Varshni [110] :<br />
E g (T ) = E g (0) − α.T 2<br />
β + T<br />
(3.2)
92 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
où E g (T ) est l’énergie du gap <strong>à</strong> la température T, α <strong>et</strong> β sont <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
constantes. Le <strong>de</strong>uxième terme <strong>de</strong> l’équation (3.2) peut être traité comme<br />
une variation <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> interdite induite principalement par<br />
les interactions électron-phonon. Ce terme est proportionnel <strong>à</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />
phonons qui augmente avec la température.<br />
Pour calculer la variation théorique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> la transition fondamentale<br />
en fonction <strong>de</strong> la température, nous avons résolu l’équation <strong>de</strong> Shrödinger<br />
dans le formalisme <strong>de</strong> l’approximation <strong>de</strong> la masse effective <strong>à</strong> une seule ban<strong>de</strong><br />
pour l’électron <strong>et</strong> le trou [111]. Les énergies <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> interdite en fonction<br />
<strong>de</strong> la température pour le GaAs <strong>et</strong> l’InAs, sont données par l’équation<br />
suivante [110, 112, 113, 114] :<br />
E GaAs (T ) = E GaAs (0) − 0.00058.T 2<br />
g<br />
g<br />
E InAs<br />
g<br />
300+T ,<br />
(T ) = E InAs<br />
g<br />
(0) − 0.000419.T 2<br />
271+T<br />
,<br />
(3.3)<br />
Les résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> expérimentale <strong>et</strong> du calcul numérique <strong>de</strong> la variation<br />
<strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> la transition (E1-hh1) sont présentés dans la figure (3.13).<br />
Nous observons qu’en augmentant la température, la position énergétique <strong>de</strong><br />
la transition (E1-hh1) se décale vers les basses énergies. La différence entre<br />
les valeurs expérimentales <strong>et</strong> théoriques est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 7 meV, ce qui est<br />
très inférieur <strong>à</strong> celle (plus récente) reportée par Kim <strong>et</strong> al [115]. C<strong>et</strong>te légère<br />
différence peut être due aux interactions Coulombiennes. Ma <strong>et</strong> al [116]<br />
ont remarqué dans leurs étu<strong><strong>de</strong>s</strong> sur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> InAs/AlAs <strong>de</strong> forte <strong>de</strong>nsité,<br />
que l’énergie <strong>de</strong> la transition fondamentale s’écarte <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> Varshni en<br />
se décalant plus rapi<strong>de</strong>ment vers les basses énergies lorsque la température<br />
augmente. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est attribué au passage <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs par eff<strong>et</strong> tunnel<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> plus p<strong>et</strong>ites nano<strong>structures</strong> vers les plus grosses. Dans notre cas le pic<br />
<strong>de</strong> photoluminescence suit bien la loi <strong>de</strong> Varshni, ce qui confirme la bonne<br />
qualité optique <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons étudiés. Il faut noté ici que l’eff<strong>et</strong> du couplage<br />
entre <strong>boîtes</strong> quantiques observé dans nos <strong>structures</strong> est négligeable (en<br />
moyenne) <strong>de</strong>vant celui observé dans les <strong>structures</strong> <strong>de</strong> forte <strong>de</strong>nsité étudiées<br />
dans la référence [116].
3.4 Caractérisations <strong>optiques</strong> <strong>de</strong> BQs uniques InAs/GaAs 93<br />
1.05<br />
Transition Fondamentale (eV)<br />
1.02<br />
0.99<br />
Résultat Théorique<br />
Résultat Experimentale<br />
0.96<br />
10 100<br />
Température (k)<br />
Fig. 3.13 – Evolution <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> la transition optique <strong>de</strong> l’état fondamental<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques en fonction <strong>de</strong> la température (pour l’échantillon S5).<br />
3.4 Caractérisations <strong>optiques</strong> <strong>de</strong> BQs uniques<br />
InAs/GaAs<br />
Les applications <strong>à</strong> <strong>base</strong> <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques individuelles nécessitent une<br />
faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> puisqu’il faut espacer suffisamment les <strong>boîtes</strong> pour<br />
qu’un nano-composant optique ne contienne qu’une seule boîte. Après optimisation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> paramètres <strong>de</strong> croissance pour obtenir une faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />
<strong>boîtes</strong> ém<strong>et</strong>tant autour <strong>de</strong> 1.3 µm, nous nous intéresserons dans la suite<br />
<strong>de</strong> ce chapitre <strong>à</strong> étudier les propriétés individuelles <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
InAs/GaAs.<br />
3.4.1 Isolation d’une boîte quantique unique<br />
Les <strong>boîtes</strong> quantiques étant <strong><strong>de</strong>s</strong> obj<strong>et</strong>s d’environ 20 nm <strong>de</strong> diamètre, pour<br />
étudier leurs propriétés individuelles, il faut utiliser <strong><strong>de</strong>s</strong> systèmes expérimen-
94 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
taux offrant <strong>à</strong> la fois une résolution spatiale très poussée <strong>et</strong> une très gran<strong>de</strong><br />
stabilité spatiale. Les techniques <strong>optiques</strong> en champ lointain ne perm<strong>et</strong>tront<br />
jamais d’avoir accès <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> dimensions plus p<strong>et</strong>ites que la longueur d’on<strong>de</strong> utilisée,<br />
il faudra donc faire appel <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> techniques complémentaires pour avoir<br />
accès <strong>à</strong> une seule boîte. Une technique mise au point pour la première fois<br />
par Marzin <strong>et</strong> al [117] repose sur l’utilisation d’échantillons structurés en surface.<br />
Les échantillons doivent être attaquées chimiquement jusqu’<strong>à</strong> la couche<br />
tampon qui se trouve sous les <strong>boîtes</strong>, sauf sur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> carrées <strong>de</strong> taille<br />
variable appelées mésas. Ces mésas ont typiquement <strong><strong>de</strong>s</strong> tailles allant <strong>de</strong> 5 µm<br />
<strong>à</strong> 0.2 µm. La réalisation <strong>de</strong> mésas d’une taille <strong>de</strong> quelques centaines <strong>de</strong> nanomètres,<br />
a ses limitations. Premièrement, la gravure <strong>de</strong> si p<strong>et</strong>ites <strong>structures</strong><br />
est d’une réelle difficulté technologique. Deuxièmement, pour ces tailles, les<br />
états <strong>de</strong> surface peuvent perturber l’émission <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques car elles<br />
favorisent la capture <strong>de</strong> charges électroniques.<br />
Une <strong>de</strong>uxième technique plus simple <strong>et</strong> relativement rapi<strong>de</strong> est majoritairement<br />
utilisée. Elle consiste <strong>à</strong> déposer sur la face avant <strong>de</strong> l’échantillon<br />
un masque métallique présentant <strong><strong>de</strong>s</strong> ouvertures <strong>de</strong> dimension nanométrique<br />
(plusieurs dizaines <strong>de</strong> nm).<br />
La technique <strong>de</strong> masquage métallique <strong>à</strong> ouvertures submicroniques représente<br />
une alternative plus intéressante que la réalisation <strong>de</strong> mésas. Les<br />
ouvertures du masque métallique ont souvent un diamètre <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> cent<br />
<strong>à</strong> quelques centaines <strong>de</strong> nanomètres. Ces ouvertures ont donc une taille inférieure<br />
<strong>à</strong> la longueur d’on<strong>de</strong> du laser d’excitation (632 nm dans notre cas).<br />
Cela signifie que les <strong>boîtes</strong> quantiques situées sous l’ouverture sont excitées<br />
par la partie évanescente du champ électromagnétique. Comme l’intensité <strong>de</strong><br />
l’on<strong>de</strong> évanescente diminue <strong>de</strong> manière exponentielle, les <strong>boîtes</strong> doivent <strong>de</strong><br />
préférence se situer le plus proche possible <strong>de</strong> la surface ce qui rend préférable<br />
une faible épaisseur d’encapsulation.<br />
Traditionnellement, les ouvertures submicroniques <strong><strong>de</strong>s</strong> masques métalliques<br />
sont réalisées <strong>à</strong> l’ai<strong>de</strong> d’une lithographie électronique. Dans le cadre <strong>de</strong><br />
c<strong>et</strong>te thèse, une métho<strong>de</strong> plus simple a été utilisée [118]. La métho<strong>de</strong> consiste
3.4 Caractérisations <strong>optiques</strong> <strong>de</strong> BQs uniques InAs/GaAs 95<br />
<strong>à</strong> disperser <strong>à</strong> la surface <strong>de</strong> l’échantillon <strong><strong>de</strong>s</strong> billes en latex <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 100<br />
nm <strong>de</strong> diamètre, avant le dépôt du masque métallique <strong>de</strong> quelques dizaines<br />
<strong>de</strong> nanomètres d’épaisseur. Les billes sont ensuite enlevées par attaque chimique<br />
laissant <strong><strong>de</strong>s</strong> ouvertures <strong>de</strong> même diamètre dans le masque métallique.<br />
C<strong>et</strong>te attaque est rendue possible par le fait que le diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong> billes est<br />
n<strong>et</strong>tement supérieur <strong>à</strong> l’épaisseur du métal déposé. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> perm<strong>et</strong><br />
<strong>de</strong> réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> ouvertures <strong>de</strong> taille contrôlée en jouant sur le diamètre <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
billes qui peut aller <strong>de</strong> 50 nm <strong>à</strong> plusieurs microns. La taille <strong><strong>de</strong>s</strong> billes en latex<br />
qu’il faut choisir, doit être suffisamment p<strong>et</strong>ite pour ne recouvrir qu’un<br />
faible nombre <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques. Elles doivent avoir un rayon supérieur <strong>à</strong><br />
l’épaisseur <strong>de</strong> métal déposé. Dans le cas contraire, les billes risquent d’être<br />
recouvertes par le métal déposé <strong>et</strong> cela rendra impossible leur dissolution par<br />
attaque chimique.<br />
C<strong>et</strong>te technique a été mise au point <strong>et</strong> utilisée <strong>à</strong> l’INL par Nicolas Chauvin<br />
[119, 120] pour l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> excitons neutres <strong>et</strong> chargés dans <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> d’InAs<br />
dans InP ém<strong>et</strong>tant autour <strong>de</strong> 1.5 µm.<br />
Dans ce travail, nous avons masqué l’échantillon S5 par une couche d’or <strong>de</strong><br />
50 nm d’épaisseur comportant <strong><strong>de</strong>s</strong> nano-ouvertures <strong>de</strong> 100 nm <strong>de</strong> diamètre.<br />
La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques étant <strong>de</strong> 4.10 9 /cm 2 (≈40 boîte par µm 2 ), une<br />
nano-ouverture <strong>de</strong> diamètre 100 nm peut contenir statistiquement <strong>de</strong> zéro <strong>à</strong><br />
quatre <strong>boîtes</strong>. On peut alors espérer isoler une seule boîte pour étudier ses<br />
propriétés <strong>optiques</strong> individuelles.<br />
3.4.2 Montage expérimental <strong>de</strong> micro-photoluminescence<br />
Pour étudier les propriétés <strong>optiques</strong> individuelles <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques, il<br />
faut utiliser un montage expérimental offrant <strong>à</strong> la fois une résolution spatiale<br />
très poussée <strong>et</strong> une très gran<strong>de</strong> stabilité spatiale. Le banc <strong>de</strong> manipulation<br />
<strong>de</strong> microPL, que nous avons utilisé perm<strong>et</strong> d’obtenir les mêmes informations<br />
que celui <strong>de</strong> photoluminescence, avec une résolution <strong>et</strong> une stabilité spatiales<br />
fortement améliorées.<br />
L’échantillon est placé dans un cryostat refroidi <strong>à</strong> l’hélium liqui<strong>de</strong> (4K). Il
96 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
Caméra IR<br />
Cryostat<br />
miroir<br />
Laser He-Ne<br />
Filtre atténuateur<br />
+<br />
Filtre Interréférentiel<br />
lentilles<br />
Filtre RG850<br />
CCD<br />
InGaAs<br />
Lame dichroïque<br />
Objectif achromatique X20<br />
Cube séparateur<br />
Réseau 600 tr/mm<br />
Blazé <strong>à</strong> 1µm<br />
Lampe Halogène<br />
Quartz-Tungstène<br />
Fig. 3.14 – Schéma du banc expérimental <strong>de</strong> micro-photoluminescence.<br />
est excité par un laser Hélium-Néon <strong>de</strong> puissance maximale 20 mW, focalisé<br />
sur l’échantillon par l’intermédiaire d’un objectif achromatique. Une caméra<br />
infrarouge très sensible perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> visualiser le spot laser <strong>et</strong> <strong>de</strong> le positionner<br />
précisément <strong>à</strong> la surface <strong>de</strong> l’échantillon. La puissance laser est ajustée grâce<br />
<strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> filtres neutres. La photoluminescence issue <strong>de</strong> l’échantillon est envoyée<br />
dans le monochromateur, pour être dispersée par un réseau 600 traits/mm<br />
présentant un ren<strong>de</strong>ment maximal <strong>à</strong> 1 µm puis est détectée par une barr<strong>et</strong>te<br />
InGaAs <strong>de</strong> 512 pixels refroidie <strong>à</strong> l’azote liqui<strong>de</strong>. Le signal est acquis<br />
<strong>et</strong> traité par un ordinateur (Fig. 3.14). Il faut noter que l’utilisation d’une<br />
barr<strong>et</strong>te InGaAs perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> détecter <strong><strong>de</strong>s</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> au-<strong>de</strong>l<strong>à</strong> <strong>de</strong> 1 µm<br />
contrairement aux détecteurs silicium qui sont plus largement utilisés dans<br />
la littérature.
3.4 Caractérisations <strong>optiques</strong> <strong>de</strong> BQs uniques InAs/GaAs 97<br />
3.4.3 Spectres d’émission <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques uniques<br />
InAs/GaAs<br />
Du fait <strong>de</strong> la faible <strong>de</strong>nsité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>(≈ 4.10 9 cm −2 ), on peut observer <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>boîtes</strong> uniques dans certains trous. La figure (3.15) présente trois spectres<br />
<strong>de</strong> microphotoluminescence (µPL) enregistrés <strong>à</strong> travers trois trous différents<br />
dans le masque métallique déposé <strong>à</strong> la surface <strong>de</strong> l’échantillon S5.<br />
T=9K<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
1.04 1.06 1.08<br />
Energie (eV)<br />
PL Intensity (a. u.)<br />
2<br />
Fig. 3.15 – Spectres <strong>de</strong> microPL pour trois <strong>boîtes</strong> quantiques différentes <strong>de</strong> l’échantillons<br />
S5.<br />
T=9K<br />
1<br />
Nous observons, sur chaque spectre, la présence d’une seule raie d’émission<br />
<strong>à</strong> basse puissance d’excitation, <strong>de</strong> largeur <strong>à</strong> mi-hauteur moyenne <strong>de</strong><br />
l’ordre <strong>de</strong> 300 µeV. C’est la preuve que chaque trou ne contient qu’une seule<br />
0<br />
boîte quantique. A forte excitation les spectres <strong>de</strong>viennent compliqués. La<br />
cause est l’interaction coulombienne entre porteurs <strong>de</strong> charge piégés qui joue<br />
un rôle important, -1 en particulier dés que plusieurs paires électron-trou sont<br />
capturées par<br />
1.04<br />
la boîte quantique.<br />
1.06 1.08<br />
Energy (eV)
98 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
3.4.4 I<strong>de</strong>ntification <strong><strong>de</strong>s</strong> raies d’émissions<br />
Pour pouvoir i<strong>de</strong>ntifier les raies d’émission enregistrées <strong>à</strong> forte puissance<br />
d’excitation, une étu<strong>de</strong> en fonction <strong>de</strong> la puissance s’impose.<br />
4<br />
T=9K<br />
X<br />
2X<br />
Intensité <strong>de</strong> PL<br />
3<br />
2<br />
1<br />
P=160 µW<br />
P=100 µW<br />
P=48 µW<br />
0<br />
P=30 µW<br />
1.06 1.07<br />
Energie (eV)<br />
Fig. 3.16 – Evolution <strong>de</strong> la photoluminescence d’une boîte quantique unique en<br />
Exciton: 1068 meV<br />
fonction Biexciton: <strong>de</strong> la 1068.8 puissance meV <strong>de</strong> l’excitation.<br />
Différence (Exciton-Biexciton): -0.8 meV<br />
La figure (3.16) montre l’évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> raies d’émission issues <strong>de</strong> la boîte<br />
T=9K<br />
sondée en fonction <strong>de</strong> la puissance d’excitation <strong>à</strong> 9 K dans la gamme spectrale<br />
P=200 µW<br />
du niveau fondamental <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>. 67 meV A faible puissance d’excitation, une seule<br />
raie excitonique (notée ’X’) est présente <strong>à</strong> 1.067 eV.<br />
Intesnité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
En augmentant la puissance d’excitation on voit apparaître une secon<strong>de</strong><br />
raie <strong>à</strong> 0.8 meV au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />
A encore plus forte puissance d’excitation, le spectre se complique notablement.<br />
En augmentant la puissance d’excitation, une boîte sera d’abord<br />
remplie par un seul exciton, puis par un <strong>de</strong>uxième exciton (<strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong> suite).<br />
Du fait du confinement important, ces porteurs piégés dans la boîte sont<br />
1.05 1.10 1.15<br />
Energie (eV)<br />
en interaction Coulombienne, <strong>et</strong> leur présence va se traduire par un décalage<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux énergétiques <strong>de</strong> la boîte. Ce qui explique l’apparition dans
3.4 Caractérisations <strong>optiques</strong> <strong>de</strong> BQs uniques InAs/GaAs 99<br />
le spectre <strong>de</strong> photoluminescence, sous forte puissance d’excitation, <strong><strong>de</strong>s</strong> raies<br />
supplémentaires [121, 122].<br />
Le pic émergeant <strong>à</strong> 0.8 meV au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> la raie ’X’ provient <strong>de</strong> la raie<br />
d’émission ’2X’ correspondant <strong>à</strong> la recombinaison d’une paire électron-trou<br />
quant la boîte contient <strong>de</strong>ux paire électron-trou. Nous avons tracé l’évolution<br />
<strong>de</strong> l’intensité intégrée <strong>de</strong> photoluminescence <strong>de</strong> la raie ’2X’ en fonction <strong>de</strong> celle<br />
<strong>de</strong> la raie ’X’, puis l’évolution <strong>de</strong> l’intensité intégrée <strong>de</strong> photoluminescence<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux raies en fonction <strong>de</strong> la puissance d’excitation (Fig. 3.17).<br />
La raie associée <strong>à</strong> l’exciton voit son intensité augmenter proportionnellement<br />
<strong>à</strong> la probabilité d’avoir une paire électron-trou en moyenne par temps<br />
<strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l’exciton <strong>à</strong> l’intérieur <strong>de</strong> la boîte quantique. A plus forte puissance<br />
d’excitation, l’intensité <strong>de</strong> la raie ’X’ arrive <strong>à</strong> saturation lorsqu’on injecte en<br />
moyenne plus d’une paire électron-trou par temps <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l’exciton. L’évolution<br />
est linéaire (avec une pente <strong>de</strong> 1.1 proche <strong>de</strong> l’unité) pour l’exciton<br />
juste avant la saturation. Notons que, la raie ’X’ diminue en intensité <strong>à</strong> très<br />
forte puissance d’excitation. En eff<strong>et</strong>, le nombre <strong>de</strong> porteurs injectés est important<br />
: la probabilité <strong>de</strong> n’avoir qu’un seul exciton <strong>à</strong> l’intérieur <strong>de</strong> la boîte<br />
quantique diminue.<br />
L’augmentation <strong>de</strong> la puissance d’excitation provoque l’émergence <strong>de</strong> la<br />
raie notée ’2X’. Son apparition est plus tardive que celle <strong>de</strong> l’exciton <strong>et</strong> sa<br />
variation d’intensité par rapport <strong>à</strong> la puissance d’excitation (pente <strong>de</strong> 2.3)<br />
est plus rapi<strong>de</strong> que pour la raie ’X’, ce qui fait penser au comportement<br />
biexcitonique, d’où la notation employée.<br />
Revenons maintenant <strong>à</strong> la position énergétique relative <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux raies.<br />
Il est bien évi<strong>de</strong>nt que la recombinaison <strong>de</strong> la première paire électron-trou est<br />
perturbée par la présence <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> <strong>à</strong> cause <strong>de</strong> l’interaction Coulombienne<br />
entre les porteurs. Dans le cas présent, la raie associée au biexciton est située<br />
<strong>à</strong> plus haute énergie que celle <strong>de</strong> l’exciton. D’autres groupes on montré <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
configurations inverses, où la raie 2X est <strong>à</strong> plus basse énergie [121]. Différentes<br />
approches théoriques ont montré que, les <strong>de</strong>ux cas sont possibles <strong>et</strong> sont fonction<br />
<strong>de</strong> la géométrie <strong>de</strong> la boîte quantique [123, 124, 125]. L’écart énergétique
10 100<br />
Puissance (µW)<br />
100 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
entre les <strong>de</strong>ux transitions ’excitonique’ <strong>et</strong> biexcitonique’ est par convention,<br />
égal <strong>à</strong> E X − E 2X ce qui correspond <strong>à</strong> l’énergie <strong>de</strong> liaison du biexciton. Dans<br />
notre cas c<strong>et</strong>te valeur est <strong>de</strong> -0.8 meV, le biexciton est alors antiliant.<br />
Intensité intégrée (u. a.)<br />
10 5<br />
10 4<br />
10 3<br />
Exciton (X)<br />
Biexciton (2X)<br />
Intensité du Biexciton<br />
10 5<br />
10 4<br />
10 3<br />
10 100<br />
Puissance (µW)<br />
10 3 10 4 10 5<br />
Intensité <strong>de</strong> l'Exciton<br />
Fig. 3.17 – A gauche : Evolution <strong>de</strong> l’intensité intégrée <strong>de</strong> photoluminescence <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>de</strong>ux raies X <strong>et</strong> 2X en fonction <strong>de</strong> la puissance d’excitation. A droite : Evolution<br />
<strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> la raie 2X en fonction <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> la raie X. La courbe en<br />
pointillé est un ajustement linéaire aux valeurs expérimentales : la pente est <strong>de</strong><br />
2,3.<br />
Pour pouvoir visualiser la gamme spectrale du premier niveau excité,<br />
une augmentation <strong>de</strong> la puissance du faisceau laser est nécessaire : on va<br />
créer alors plus <strong>de</strong> paires électron-trou, ce qui va perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> remplir les<br />
niveaux excités. Un spectre <strong>de</strong> microphotoluminescence <strong>à</strong> forte puissance<br />
d’excitation est présenté sur la figure (3.18). On observe sur le spectre un<br />
niveau fondamental <strong>à</strong> 1.065 eV <strong>et</strong> un niveau excité situé <strong>à</strong> 66 meV au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus.<br />
Ceci est en accord avec les mesures <strong>de</strong> photoluminescence sur les populations<br />
<strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> (cf. Fig. 3.8).<br />
On peut observer aussi sur le spectre (en bas <strong>de</strong> la figure (3.18)), enregistré<br />
<strong>à</strong> travers un autre trou, <strong>de</strong>ux niveaux fondamentaux <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> différentes<br />
<strong>et</strong> les niveaux excités correspondants, ce qui confirme la possibilité d’avoir<br />
plus qu’une boîte par nano-ouverture dans le masque métallique.
3.4 Caractérisations <strong>optiques</strong> <strong>de</strong> BQs uniques InAs/GaAs 101<br />
S<br />
66 meV<br />
P=60 µW<br />
T=9 K<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
S1<br />
S2<br />
64 meV<br />
57 meV<br />
P<br />
P1<br />
P2<br />
1.02 1.04 1.06 1.08 1.10 1.12 1.14 1.16 1.18 1.20<br />
Energie (eV)<br />
Fig. 3.18 – Spectres <strong>de</strong> microPL <strong>à</strong> forte puissance d’excitation <strong>à</strong> travers <strong>de</strong>ux<br />
trous différents dans le masque métallique.<br />
Observation <strong>de</strong> 2 <strong>boîtes</strong> <strong>à</strong> forte puissance: observation <strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales s <strong>et</strong> p.<br />
3.4.5 Couplage latéral entre <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
3.4.5.1 Observations expérimentale<br />
Intesnité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
Les images AFM réalisées sur la structure étudiée ont montré que les<br />
<strong>boîtes</strong> quantiques ne sont pas réparties uniformément en surface. La plupart<br />
sont regroupées <strong>de</strong>ux <strong>à</strong> <strong>de</strong>ux (Fig. 3.19) avec T=9Kune distance inter-<strong>boîtes</strong><br />
variable. Les images par microscope électronique P=200 en transmission µW en section<br />
transverse (Fig. 3.20) ont aussi<br />
67 meV<br />
montré la possibilité d’observer <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> très<br />
voisines, ce qui nous a permis d’étudier le couplage latéral entre les <strong>boîtes</strong><br />
quantiques par micro-photoluminescence.<br />
La figure (3.21) montre un spectre <strong>de</strong> photoluminescence enregistré <strong>à</strong><br />
basse puissance d’excitation, nous observons quatre pics (notés : X1, X2, X3<br />
<strong>et</strong> X4) : un doubl<strong>et</strong> <strong>à</strong> basse énergie <strong>et</strong> un <strong>de</strong>uxième doubl<strong>et</strong> <strong>à</strong> haute énergie<br />
représentant une force d’oscillateur plus faible que le premier. L’écart énergétique<br />
entre ces doubl<strong>et</strong>s est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 23 meV. Ces pics sont attribués aux<br />
quatre différentes possibilités <strong>de</strong> recombinaison d’une paire électron-trou pré-<br />
1.05 1.10 1.15<br />
Energie (eV)
éalisées avec un agrandissement inférieur ou égal <strong>à</strong> 160000 fois.<br />
102 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
48nm<br />
100nm<br />
48nm<br />
Sur la figure 3 on présente une image <strong>de</strong> microscopie électronique en section<br />
transverse qui montre la possibilité d’avoir <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> très voisines pour confirmer les<br />
résultats trouvés précé<strong>de</strong>mment dans l’étu<strong>de</strong> par micro photoluminescence <strong>et</strong> par<br />
microscopie <strong>à</strong> force atomique (AFM) sur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> similaires.<br />
Fig. 3.19 – Images AFM montrant plusieurs groupement <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
InAs/GaAs.<br />
Fig. 2 : Image <strong>de</strong> microscopie électronique en transmission <strong>à</strong> haute résolution<br />
en section transverse d’un îlot InAs<br />
Fig. 3 : Image <strong>de</strong> microscopie électronique en<br />
transmission en section transverse <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots InAs<br />
Fig. 3.20 – Image TEM en section transverse <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots InAs montrant <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong><br />
quantiques InAs/GaAs couplées latéralement.<br />
sente dans une molécule <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques. Il faut noter que le <strong>de</strong>uxième<br />
doubl<strong>et</strong> ne peut pas provenir <strong>de</strong> transitions associées aux biexcitons, puisque<br />
l’énergie <strong>de</strong> liaison du biexciton est <strong>de</strong> l’ordre du meV, ni aux transitions correspondant<br />
<strong>à</strong> l’état excité puisque, comme on a montré dans la section (3.4.4),<br />
l’état excité n’est observable qu’<strong>à</strong> forte puissance d’excitation. De plus, l’écart<br />
énergétique entre l’état fondamental <strong>et</strong> l’état excité est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 60 meV,
Intensité <strong>de</strong> PL (<br />
P=60µW<br />
P=30µW<br />
3.4 Caractérisations <strong>optiques</strong> <strong>de</strong> BQs uniques InAs/GaAs 103<br />
1.04 Energie (eV)<br />
1.06<br />
bien supérieur <strong>à</strong> nos observations <strong>de</strong> la figure (3.21).<br />
T=9K<br />
X1<br />
X2<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
X3<br />
X4<br />
1.03 1.04 1.05 1.06 1.07 1.08<br />
Energie (eV)<br />
Fig. 3.21 – Spectre <strong>de</strong> photoluminescence <strong>à</strong> basse puissance d’excitation d’une<br />
molécule <strong>de</strong> boîte quantique.<br />
T=9K<br />
XX3<br />
XX1<br />
XX2<br />
P=200µW<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
P=100µW<br />
P=60µW<br />
P=30µW<br />
1.04 1.06<br />
Energie (eV)<br />
Fig. 3.22 – Spectre <strong>de</strong> photoluminescence en fonction <strong>de</strong> la puissance d’excitation<br />
d’une molécule <strong>de</strong>T=9K<br />
boîte quantique.<br />
X1 X2<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
X3<br />
X4
104 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs<br />
Lorsque la puissance d’excitation augmente (Fig. 3.22), le pic XX1 (XX2)<br />
émerge <strong>à</strong> 0.7 meV (0.9 meV) au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus du pic X1 (X2). C<strong>et</strong> écart énergétique<br />
est comparable <strong>à</strong> l’énergie <strong>de</strong> liaison du biexciton observé dans <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
non couplées. Un troisième pic XX3 émerge <strong>à</strong> 5 meV en <strong><strong>de</strong>s</strong>sous du pic X1.<br />
Ce pic est associé au troisième état du biexciton possible, avec un trou dans<br />
chacune <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>. L’observation <strong><strong>de</strong>s</strong> XX1 <strong>et</strong> XX2 confirme que les pics X1<br />
<strong>et</strong> X2 sont <strong>de</strong>ux états d’excitons <strong>et</strong> non pas un état exciton neutre <strong>et</strong> un<br />
autre chargé.<br />
3.4.5.2 Comparaison avec les simulations théoriques<br />
Dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt nous avons montré la possibilité d’observer 4<br />
transitions excitoniques dans le cas du couplage latérale entre <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong><br />
quantiques non i<strong>de</strong>ntiques. En eff<strong>et</strong>, les 4 raies excitoniques observées expérimentalement<br />
(Fig. 3.21) peut être attribuées aux 4 différentes transitions<br />
excitoniques possible dans une molécule <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques couplées latéralement.<br />
Les <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> formant la molécule sont évi<strong>de</strong>ment non i<strong>de</strong>ntiques<br />
[126].<br />
3.5 Conclusion<br />
Au cours <strong>de</strong> ce chapitre, nous avons exposé les optimisations réalisées<br />
pour l’élaboration <strong>de</strong> <strong>structures</strong> <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs ém<strong>et</strong>tant<br />
autour <strong>de</strong> 1.3 µm. Nous avons montré que l’utilisation d’une faible vitesse <strong>de</strong><br />
croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs perm<strong>et</strong> en même temps d’obtenir une faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong><br />
<strong>boîtes</strong> <strong>et</strong> d’augmenter la longueur d’on<strong>de</strong> d’émission. Nous avons étudié les<br />
propriétés structurales <strong>de</strong> l’échantillon réalisé <strong>à</strong> faible vitesse <strong>de</strong> croissance,<br />
en montrant que les <strong>boîtes</strong> ont une forme <strong>de</strong> lentille sphérique <strong>et</strong> présentent<br />
une faible dispersion en taille.
3.5 Conclusion 105<br />
Nous avons caractérisé par différents moyens <strong>de</strong> spectroscopie optique<br />
les échantillons étudiés. La luminescence atteint la longueur d’on<strong>de</strong> visée<br />
avec une dispersion spectrale <strong>de</strong> 22 meV <strong>à</strong> 300 K. Une gran<strong>de</strong> qualité <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
matériaux élaborés a ainsi été démontrée <strong>et</strong> un fort confinement <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs<br />
<strong>à</strong> l’intérieur <strong><strong>de</strong>s</strong> nano<strong>structures</strong>.<br />
Enfin, nous avons présenté les résultats <strong>de</strong> spectroscopie optique <strong>de</strong> BQ<br />
unique InAs/GaAs. L’expérience <strong>de</strong> micro-photoluminescence réalisée grâce<br />
<strong>à</strong> une technique simple <strong>de</strong> nano-ouvertures dans un masque métallique a permis<br />
d’i<strong>de</strong>ntifier l’émission due aux raies <strong><strong>de</strong>s</strong> excitons <strong>et</strong> biexcitons. Certains<br />
spectres <strong>de</strong> micro-photoluminescence présentant 4 raies excitoniques ont été<br />
attribués aux molécules <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux BQs couplées latéralement en se basant sur<br />
une <strong>modélisation</strong> théorique présentée dans le chapitre 2.
106 Spectroscopie optique <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs/GaAs
Chapitre 4<br />
Eff<strong>et</strong>s du champ électrique sur les<br />
propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
L’importance <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> eff<strong>et</strong>s du champ électrique sur les propriétés<br />
<strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>à</strong> été bien démontré durant ces<br />
<strong>de</strong>rnières années. Un tel champ peut être appliqué volontairement dans le but<br />
<strong>de</strong> contrôler les propriétés <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques ou bien il peut être<br />
dû aux charges résiduelles qui se trouvent au voisinage <strong>de</strong> la boîte. Dans ce<br />
chapitre nous étudierons différentes configurations du champ électrique : un<br />
champ appliqué parallèlement au plan <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques ou bien perpendiculairement<br />
<strong>à</strong> ce plan (// <strong>à</strong> l’axe <strong>de</strong> croissance z). Nous étudierons dans la<br />
suite l’influence du champ électrique sur la structure fine <strong><strong>de</strong>s</strong> excitons dans<br />
une boîte quantique unique <strong>et</strong> dans une molécule formée par <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong><br />
quantiques couplées latéralement.<br />
4.1 Champ électrique latéral<br />
4.1.1 Champ électrique créé par une charge ponctuelle<br />
Par définition, un champ électrique créé par une particule ponctuelle <strong>de</strong><br />
charge q situé <strong>à</strong> une distance d d’un point est donnée par l’expression :
108 Eff<strong>et</strong>s du champ électrique sur les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
soit<br />
F = 1<br />
4πε 0 ε r<br />
q<br />
d 2 (4.1)<br />
F (kV/cm) ≈ 11.5 ) 2<br />
; ε r = 12.4 (4.2)<br />
(<br />
d(nm)<br />
10<br />
La présence d’une particule chargée très proche d’une boîte quantique crée<br />
alors un champ électrique non négligeable, ce qui modifie considérablement<br />
les niveaux d’énergie confinés dans la boîte quantique.<br />
4.1.2 Niveaux d’énergie <strong>et</strong> fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Dans le chapitre 2 nous avons calculé les niveaux d’énergie <strong>et</strong> les fonctions<br />
d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> associées en utilisant le système <strong>de</strong> coordonnées cylindriques. Dans<br />
c<strong>et</strong>te section nous allons tenir compte <strong>de</strong> la présence d’un champ électrique<br />
latéral. Dans ce cas, la symétrie cylindrique est brisée, ce qui complique le<br />
calcul réalisé en utilisant la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> diagonalisation directe. Pour cela<br />
nous avons calculé les éléments <strong>de</strong> la matrice hamiltonienne en utilisant la<br />
théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> perturbations.<br />
On se place dans la <strong>base</strong> d’états <strong>à</strong> une particule formée <strong>à</strong> partir <strong><strong>de</strong>s</strong> trois<br />
premiers états électroniques <strong>de</strong> la particule résidant dans la boîte quantique<br />
{|Ψ 1 〉 , |Ψ 2 〉 , |Ψ 3 〉}. La prise en compte <strong><strong>de</strong>s</strong> états d’énergie supérieure aura<br />
très peu d’inci<strong>de</strong>nce sur la valeur <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> l’état fondamental.<br />
La matrice Hamiltonienne associée <strong>à</strong> la présence du champ (pour l’électron<br />
<strong>et</strong> le trou) <strong>de</strong>vient alors :<br />
H = H 0 + H ij<br />
champ<br />
, i, j ∈ {1, 2, 3} (4.3)<br />
H ij<br />
champ = 〈ψ i| qF x |ψ j 〉 (4.4)<br />
Les éléments <strong>de</strong> la matrice H 0 (E 1 , E 2 <strong>et</strong> E 3 ) représentent respectivement<br />
les niveaux d’énergie associés aux états |Ψ 1 〉, |Ψ 2 〉 <strong>et</strong> |Ψ 3 〉
4.1 Champ électrique latéral 109<br />
Le champ électrique est donc une perturbation qui va modifier l’état fondamental<br />
<strong>de</strong> l’électron (trou) par les autres états propres <strong>de</strong> H 0 .<br />
Les nouvelles énergies propres <strong>et</strong> leurs états propres associés seront déterminées<br />
par la diagonalisation numérique <strong>de</strong> la nouvelle matrice hamiltonienne<br />
(Eq. 4.3).<br />
∆E Stark vertical (meV)<br />
-100<br />
Il faut noter que la direction du champ électrique latéral peut être modifiée<br />
-150<br />
D=28nm, h=4nm<br />
en changeant l’opérateur x par une combinaison linéaire α.x + β.y, où α <strong>et</strong><br />
-200<br />
β sont <strong><strong>de</strong>s</strong> constantes / α 2 + β 2 = 1.<br />
-250<br />
h<br />
-300<br />
-350<br />
4.1.3 Eff<strong>et</strong> Stark "latéral"<br />
-400<br />
La présence d’un-450champ électrique fait apparaître un décalage en énergie<br />
Champ électrique (kV/cm)<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> états électroniques. Ce décalage dépend <strong>de</strong> la dimension <strong>de</strong> la boîte <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
l’amplitu<strong>de</strong> du champ appliqué.<br />
50<br />
0<br />
-50<br />
D=28nm, h=6nm<br />
D<br />
-30 -20 -10 0 10 20 30<br />
0<br />
∆E Stark latéral (meV)<br />
-1<br />
-2<br />
-3<br />
h<br />
D=20nm, h=4nm<br />
D=24nm, h=4nm<br />
D=28nm, h=4nm<br />
D<br />
-4<br />
-30 -20 -10 0 10 20 30<br />
Champ électrique (kV/cm)<br />
Fig. 4.1 – Eff<strong>et</strong> Stark quadratique en fonction du champ électrique latéral pour<br />
trois <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>de</strong> forme lentille sphérique <strong>de</strong> diamètre <strong>de</strong> <strong>base</strong> D : D=20 nm<br />
en tir<strong>et</strong>s, D=24 nm en pointillés <strong>et</strong> D=28 nm trait plein ; la hauteur est maintenue<br />
fixe : h=4 nm.<br />
La figure (4.1) montre la variation <strong>de</strong> l’énergie en fonction du champ<br />
électrique. Nous observons un décalage vers les basses énergies <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>
110 Eff<strong>et</strong>s du champ électrique sur les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
0.7<br />
I∆E Stark I latéral (meV)<br />
0.6<br />
0.5<br />
0.4<br />
0.3<br />
0.2<br />
0.1<br />
14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34<br />
Diamètre (nm)<br />
Fig. 4.2 – Evolution <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> Stark en fonction du diamètre <strong>de</strong> <strong>base</strong> <strong>de</strong> la boîte<br />
quantique pour un champ F =10 kV/cm.<br />
4 meV pour un champ <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 30 kV/cm pour <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
<strong>de</strong> forme lentille sphérique <strong>de</strong> largeur <strong>de</strong> <strong>base</strong> 28 nm <strong>et</strong> <strong>de</strong> hauteur 4 nm. Ce<br />
décalage est moins important pour <strong><strong>de</strong>s</strong> diamètres <strong>de</strong> boîte plus faibles.<br />
Il faut noter ici, que le décalage en énergie est indépendant <strong>de</strong> la hauteur<br />
<strong>de</strong> la boîte <strong>à</strong> cause <strong>de</strong> la symétrie cylindrique dans la géométrie <strong>de</strong> la boîte.<br />
Dans l’approximation <strong>de</strong> champ faible, on obtient une correction <strong>à</strong> l’énergie<br />
<strong>de</strong> recombinaison E Stark(F ) quadratique en F . Une analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> figures<br />
(4.1) <strong>et</strong> (4.2) perm<strong>et</strong> d’obtenir E Stark ∝ F.D α avec α ≈3. Dans un puits<br />
simple <strong>de</strong> hauteur <strong>de</strong> barrière infinie, on obtient une dépendance en F.L 4 où<br />
L désigne la largeur du puits. Le carré du champ est dû <strong>à</strong> la perturbation au<br />
2 ème ordre, tandis que L 4 vient d’un élément ∝ L au numérateur <strong>et</strong> un écart<br />
énergétique entre le niveau fondamentale <strong>et</strong> le premier niveau excité ∝ 1/L 2<br />
au dénominateur. Dans les <strong>boîtes</strong> quantiques, α est fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> différents<br />
paramètres <strong>de</strong> confinement : l’écart entre le niveau fondamental <strong>et</strong> le premier<br />
niveau excité est ∝ 1/D 2 .
4.1 Champ électrique latéral 111<br />
4.1.4 Intensité <strong>de</strong> PL <strong>et</strong> élargissement spectral<br />
Dans la pratique l’amplitu<strong>de</strong> du champ appliqué est systématiquement<br />
limitée par la gran<strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> PL pour <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs <strong>de</strong><br />
champ électrique supérieures <strong>à</strong> 30 kV/cm. De plus, c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> est accompagné<br />
par un élargissement <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> luminescence.<br />
Dans la figure (4.3) nous représentons la force d’oscillateur <strong>de</strong> la transition<br />
fondamentale dans une boîte quantique <strong>de</strong> hauteur 4 nm <strong>et</strong> <strong>de</strong> largeur <strong>de</strong><br />
<strong>base</strong> 28 nm en fonction <strong>de</strong> champ électrique latéral. Nous observons sur c<strong>et</strong>te<br />
figure que la force d’oscillateur diminue <strong>de</strong> 80% en appliquant un champ<br />
électrique <strong>de</strong> 30 kV/cm. Dans ce calcul nous n’avons pas tenu compte <strong>de</strong><br />
l’échappement <strong>de</strong> l’électron <strong>de</strong> la boîte quantique qui diminue davantage<br />
l’intensité <strong>de</strong> photoluminescence.<br />
4.0<br />
Force d'oscillateur (u. a.)<br />
3.5<br />
3.0<br />
2.5<br />
2.0<br />
1.5<br />
1.0<br />
0.5<br />
0.0<br />
F=0 kV/cm<br />
F=10 kV/cm<br />
F=20 kV/cm<br />
F=30 kV/cm<br />
1.044 1.046 1.048 1.050 1.052 1.054 1.056<br />
Energie (eV)<br />
Fig. 4.3 – Force d’oscillateur <strong>de</strong> la transition fondamentale dans une boîte quantique<br />
<strong>de</strong> forme lentille sphérique en fonction <strong>de</strong> champ électrique latéral (hauteur<br />
h=4 nm <strong>et</strong> Diamètre D=28 nm)<br />
En utilisant un modèle simple, développé dans l’approximation <strong>de</strong> la<br />
zone <strong>de</strong> déplétion [127], on peut estimer le taux d’échappement <strong><strong>de</strong>s</strong> électrons<br />
comme :
112 Eff<strong>et</strong>s du champ électrique sur les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
∣ ∣∣∣<br />
τ −1 ≥<br />
2<br />
4m ∗ ea exp − 4√ 2m ∗ e<br />
3eF V 3 2<br />
d ∣ (4.5)<br />
pour lequel est associé un niveau d’élargissement Γ <strong>à</strong> partir du principe<br />
d’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Heisenberg :<br />
( 1<br />
Γ<br />
τ + 1 ) −1<br />
≥ τ 1 2<br />
(4.6)<br />
où V d est la hauteur <strong>de</strong> barrière (ou l’énergie d’ionisation) du niveau <strong>de</strong><br />
l’électron vers le continuum, τ 1 est le temps caractéristique du mécanisme <strong>de</strong><br />
relaxation dans la boîte quantique.<br />
4.1.5 Molécule <strong>de</strong> BQ dans un champ électrique latéral<br />
Pour déterminer les différents états excitoniques possibles dans une molécule<br />
formée par <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> quantiques non i<strong>de</strong>ntiques en présence d’un<br />
champ électrique, nous avons utilisé la métho<strong>de</strong> présentée dans le chapitre 2.<br />
Les valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies E e1 , E e2 , E h1 <strong>et</strong> E h2 dans l’équation (2.46) sont remplacées<br />
par les nouvelles valeurs trouvées en appliquant un champ électrique.<br />
De même, les <strong>base</strong>s tronquées {|I e 〉 , |II e 〉} <strong>et</strong> {|I h 〉 , |II h 〉} sont remplacées<br />
par <strong><strong>de</strong>s</strong> nouvelles <strong>base</strong>s formées par les états perturbés par la présence d’un<br />
champ électrique.<br />
Les résultats du calcul <strong><strong>de</strong>s</strong> positions énergétiques <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre premiers excitons<br />
présents dans la molécule en fonction du champ électrique pour trois<br />
différentes valeurs <strong>de</strong> distance inter-centres <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques formant la<br />
molécule, sont présentés dans la figure (4.4). Nous observons, même pour<br />
une valeur assez élevée <strong>de</strong> distance inter-centres <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs, la présence d’un<br />
croisement <strong><strong>de</strong>s</strong> positions énergétiques <strong><strong>de</strong>s</strong> excitons X3 <strong>et</strong> X4, qui été observé<br />
pour un couplage fort entre <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> quantiques en absence <strong>de</strong> champ<br />
électrique. L’écart énergétique entre les excitons X2 <strong>et</strong> X3 est très perturbé<br />
par la présence d’un champ électrique pour <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs <strong>de</strong> d intercentres faible.<br />
Ainsi, on peut conclure que l’application d’un champ électrique latéral est
4.1 Champ électrique latéral 113<br />
1.060<br />
1.055<br />
1.050<br />
X4<br />
X3<br />
(a)<br />
Energie (eV)<br />
1.045<br />
1.040<br />
X2<br />
X1<br />
d inter‐centres=20 nm<br />
1.035<br />
1.030<br />
1.060<br />
1.055<br />
X4<br />
(b)<br />
1.050<br />
X3<br />
Energie (eV)<br />
1.045<br />
1.040<br />
X2<br />
1.035<br />
X1<br />
d inter‐centres=27 nm<br />
1.030<br />
1.060<br />
1.055<br />
1.050<br />
X4<br />
X3<br />
(c)<br />
Energie (eV)<br />
1.045<br />
1.040<br />
X2<br />
1.035<br />
X1<br />
d inter‐centres=40 nm<br />
1.030<br />
0 5 10 15 20 25 30<br />
Champ électrique (kV/cm)<br />
Fig. 4.4 – Position énergétique <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre premiers excitons présents dans la<br />
molécule <strong>de</strong> BQs en fonction du champ électrique pour trois différentes valeurs<br />
<strong>de</strong> distance inter-centres <strong><strong>de</strong>s</strong> BQs : a) d inter−centres = 20 nm. b) d inter−centres = 27<br />
nm. c) d inter−centres = 40 nm. Diamètre <strong>de</strong> la boîte : <strong>à</strong> gauche D L =28 nm, <strong>à</strong> droite<br />
D R =26 nm.<br />
très commo<strong>de</strong> pour contrôler le couplage entre <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> quantiques, surtout<br />
que la distance entre les BQs est variable d’une molécule <strong>à</strong> l’autre. D’où
114 Eff<strong>et</strong>s du champ électrique sur les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
l’importance <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> eff<strong>et</strong>s du champ électrique latéral pour les applications<br />
<strong>de</strong> traitement quantique <strong>de</strong> l’information.<br />
4.2 Champ électrique vertical<br />
4.2.1 Niveaux d’énergie <strong>et</strong> fonctions d’on<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
Dans le cas simple on considère que le champ créé ne dépend pas du<br />
temps <strong>et</strong> qu’il est isotrope en direction (orienté selon l’axe <strong>de</strong> croissance z).<br />
En présence d’un champ électrique vertical F ⃗ , l’Hamiltonien pour un<br />
électron (trou) dans une boîte quantique s’écrit sous la forme :<br />
H = H 0 − qF z (4.7)<br />
où H 0 représente l’hamiltonien en l’absence du champ électrique (traité<br />
dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt), q=-e correspond <strong>à</strong> l’influence du champ sur les<br />
électrons, <strong>et</strong> q=+e <strong>à</strong> celui sur les trous (e > 0 désigne la charge <strong>de</strong> l’électron).<br />
La résolution <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Schrödinger indépendante <strong>de</strong> temps (HΨ =<br />
EΨ) dans le formalisme <strong>de</strong> la fonction enveloppe <strong>et</strong> l’approximation <strong>de</strong> la<br />
masse effective, nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déterminer les niveaux d’énergies <strong>et</strong> les fonctions<br />
d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> associées.<br />
Il suffit alors d’ajouter le terme dû <strong>à</strong> la présence du champ électrique aux<br />
éléments <strong>de</strong> la matrice hamiltonienne dans l’équation (2.11). Ce terme s’écrit<br />
sous la forme :<br />
∫∫∫<br />
± q.F dΩψn ∗ ′ m ′ l ′.ψ nml = ±q.F<br />
avec :<br />
∫ ρ<br />
BQ<br />
0<br />
r.R ∗ n ′ m ′R nmP l ′ l (z(r)) drδ m ′ m (4.8)<br />
P l ′ l (z(r)) = 2 H<br />
∫ z<br />
0<br />
( 1<br />
z.dz. sin l ′ π<br />
2 − z ) ( 1<br />
sin lπ<br />
H 2 − z )<br />
H<br />
(4.9)
4.2 Champ électrique vertical 115<br />
L’équation (4.9) peut être intégrée analytiquement. Ainsi, le résultat final<br />
peut être présenté sous forme compacte similaire <strong>à</strong> l’équation (2.14) :<br />
<strong>et</strong><br />
où C l ′ l <strong>et</strong> D l ′ l sont définis par :<br />
P l ′ l (z(r)) = C l ′ l(z) − D l ′ l(z) (4.10)<br />
C l ′ l(z) = −z sin(l+l′ )π( 1 2 − z H )<br />
+<br />
(l+l ′ )π<br />
(<br />
H<br />
((l+l ′ )π) cos(l + l ′ )π ( 1<br />
− ) ) (4.11)<br />
z 2 2 H − cos(l + l ′ ) π 2<br />
D l ′ l(z) = −z sin(l′ −l)π( 1 2 − z H )<br />
+<br />
(l ′ −l)π<br />
(<br />
H<br />
((l ′ −l)π) cos(l ′ − l)π ( 1<br />
− ) ) (4.12)<br />
z 2 2 H − cos(l ′ − l) π 2<br />
Dans le cas ou l ′ = l, l’équation (4.9) doit être simplifiée pour garantir la<br />
convergence dans le calcul numérique :<br />
P ll ′ (z(r)) = −z sin 2πl( 1 2 − z H )<br />
+<br />
(<br />
2πl<br />
(<br />
H<br />
4π 2 l 1 + cos 2πl 1 − )) z<br />
2 2 H −<br />
(<br />
H 1 − ) ( z 1 − )<br />
3.z<br />
2 2 H 2 H<br />
(4.13)<br />
La diagonalisation <strong>de</strong> la matrice Hamiltonienne H perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> trouver les<br />
énergies propres <strong>et</strong> les fonctions propres associées pour la particule confinée<br />
dans la BQ.<br />
4.2.2 Influence du champ électrique vertical<br />
L’eff<strong>et</strong> du champ électrique vertical a été largement développé durant<br />
ces <strong>de</strong>rnières déca<strong><strong>de</strong>s</strong> afin <strong>de</strong> contrôler l’état <strong>de</strong> charge <strong><strong>de</strong>s</strong> nano-obj<strong>et</strong>s individuels.<br />
Depuis qu’il a été adopté pour les <strong>boîtes</strong> quantiques par Miller <strong>et</strong><br />
al [128], <strong>de</strong> nouveaux champs ont été ouverts pour étudier le processus <strong>de</strong><br />
chargement <strong>et</strong> déchargement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques uniques par <strong><strong>de</strong>s</strong> mesures<br />
<strong>optiques</strong>.<br />
L’investigation d’un tel eff<strong>et</strong> du champ électrique vertical a permis d’établir<br />
quelques règles pour optimiser la position du plan <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques
116 Eff<strong>et</strong>s du champ électrique sur les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
dans la région intrinsèque <strong><strong>de</strong>s</strong> photodio<strong><strong>de</strong>s</strong> n-i-p, p-i-n, n-Schottky ou p-<br />
Schottky.<br />
E F<br />
BC<br />
P<br />
S<br />
V 0<br />
E F<br />
BC<br />
V 1<br />
E F<br />
BC<br />
V 2<br />
Fig. 4.5 – Structure <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction pour trois différents cas <strong>de</strong> polarisations.<br />
Dans le cas <strong><strong>de</strong>s</strong> photodio<strong><strong>de</strong>s</strong> Schottky le champ électrique appliqué verticalement<br />
peut être estimé plus précisément <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> l’expression suivante :<br />
F = −(V + V s )/d (4.14)<br />
où V est la tension appliquée entre le contact Schottky <strong>et</strong> le contact ohmique<br />
côté substrat, V s est la hauteur <strong>de</strong> barrière Schottky (≈ −0.9V ) <strong>et</strong> d est<br />
l’épaisseur <strong>de</strong> la zone intrinsèque entre les <strong>de</strong>ux électro<strong><strong>de</strong>s</strong>.<br />
Nous examinons ici le cas où la boîte quantique n’est pas excitée optiquement.<br />
La figure (4.5) montre la structure <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction pour trois<br />
différents cas <strong>de</strong> polarisation. Nous commençons avec une polarisation indi-
4.2 Champ électrique vertical 117<br />
recte <strong>à</strong> une valeur <strong>de</strong> V assez élevée pour laquelle tous les niveaux d’énergie<br />
sont au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong> Fermi. La boîte quantique est alors non chargée<br />
dans c<strong>et</strong>te gamme <strong>de</strong> tension V 0 . En diminuant la tension V, le niveau<br />
fondamental se décale au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous du niveau <strong>de</strong> Fermi. Par conséquent, un<br />
électron est transféré <strong>de</strong> la zone dopée vers la boîte par eff<strong>et</strong> tunnel, puis<br />
un <strong>de</strong>uxième avec un spin opposé <strong>à</strong> celui du premier électron. Dans ce cas,<br />
le niveau fondamental se dégénère en <strong>de</strong>ux niveaux séparés par l’énergie <strong>de</strong><br />
répulsion Coulombienne. Le processus se complique en diminuant davantage<br />
la tension V.<br />
50<br />
0<br />
∆E Stark vertical (meV)<br />
-50<br />
-100<br />
-150<br />
-200<br />
-250<br />
-300<br />
-350<br />
-400<br />
h<br />
D=28nm, h=4nm<br />
D=28nm, h=6nm<br />
D<br />
-450<br />
-30 -20 -10 0 10 20 30<br />
Champ électrique (kV/cm)<br />
Fig. 4.6 – Eff<strong>et</strong> Stark quadratique en fonction du champ électrique vertical pour<br />
<strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>de</strong> forme lentille sphérique <strong>de</strong> hauteur h : h=4 nm en trait<br />
0<br />
plein, h=6 nm en tir<strong>et</strong>s ; le diamètre <strong>de</strong> la <strong>base</strong> D=28 nm.<br />
∆E Stark latéral (meV)<br />
-1<br />
La figure (4.6) montre le décalage en énergie <strong>de</strong> la transition fondamentale<br />
en fonction du champ électrique vertical pour <strong>de</strong>ux hauteurs différentes <strong>de</strong> la<br />
-2<br />
-3<br />
-4<br />
h<br />
D=20nm, h=4nm<br />
D=24nm, h=4nm<br />
D=28nm, h=4nm<br />
boîte. Nous observons sur c<strong>et</strong>te figure que le décalage vers les basses énergies<br />
est d’autant plus remarquable que la hauteur est plus importante. Il faut<br />
noter ici, que ce décalage est largement supérieur <strong>à</strong> celui dans le cas d’un<br />
champ latéral en raison du for recouvrement <strong><strong>de</strong>s</strong> fonctions d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’électron<br />
<strong>et</strong> du trou.<br />
-30 -20 -10 0 10 20 30<br />
D<br />
Champ électrique (kV/cm)<br />
La dépendance <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> la transition fondamentale en fonction du
118 Eff<strong>et</strong>s du champ électrique sur les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
h (nm) p (C.m) β(C.V −1 m −2 ) d m (m)<br />
2 1.10.10 −29 3.62.10 −12 3.45.10 −11<br />
3 5.67.10 −29 4.46.10 −12 1.77.10 −10<br />
4 9.63.10 −29 6.80.10 −12 3.01.10 −10<br />
5 1.24.10 −28 1.27.10 −11 3.89.10 −10<br />
6 1.47.10 −29 2.22.10 −11 4.61.10 −10<br />
Tab. 4.1 – Paramètres d’ajustement linéaire <strong>de</strong> l’équation (4.15) pour différent<br />
hauteurs <strong>de</strong> la boîte quantique : h=2-6nm. Le diamètre est maintenu fixe :<br />
D=28 nm.<br />
champ électrique peut être décrit par l’expression suivante [89] :<br />
E X0 (F ) = E X0 (F = 0) + pF + βF 2 (4.15)<br />
où E X0 (F ) est l’énergie <strong>de</strong> transition en absence du champ électrique,<br />
p décrit le dipôle vertical permanent <strong>et</strong> β est la polarisabilité <strong>de</strong> la boîte<br />
quantique dû <strong>à</strong> l’eff<strong>et</strong> Stark.<br />
L’ajustement <strong><strong>de</strong>s</strong> courbes <strong>de</strong> la figure (4.6) en utilisant l’équation (4.15)<br />
nous donne les résultats résumés dans le tableau 4.1.<br />
Nous observons que le dipôle vertical permanent est non nul pour les<br />
différentes hauteurs <strong>de</strong> boîte. Ce dipôle indique pour les <strong>boîtes</strong> d’InAs/GaAs,<br />
que les électrons (trous) sont localisés spatialement en haut (bas) <strong>de</strong> la boîte.<br />
Ce dipôle intrinsèque correspond <strong>à</strong> une distance moyenne entre l’électron <strong>et</strong><br />
le trou <strong>de</strong> seulement 0.3 nm (d m ≈ p ) pour une hauteur <strong>de</strong> boîte quantique<br />
2e<br />
h=4 nm. Des résultats similaires ont été obtenus par Itskevich <strong>et</strong> al [129].<br />
Dans la pratique les électrons induits électrostatiquement peuvent être détectés<br />
par <strong><strong>de</strong>s</strong> mesures <strong>optiques</strong> (PL ou Photocourant). L’excitation optique<br />
d’une boîte quantique chargée (création <strong>de</strong> paires électron-trou) provoque la<br />
formation <strong><strong>de</strong>s</strong> états excitoniques neutres, chargés <strong>et</strong> doublement chargés.
4.3 Contrôle <strong>de</strong> la charge dans les <strong>boîtes</strong> quantiques 119<br />
4.2.3 Intégrales <strong>de</strong> Coulomb<br />
Le rôle <strong>de</strong> l’interaction Coulombienne en présence d’un champ électrique<br />
peut être discuté en examinant l’évolution <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> liaison <strong><strong>de</strong>s</strong> excitons<br />
chargés (X − , X + ) <strong>et</strong> du biexciton (XX) par rapport <strong>à</strong> l’exciton neutre (X).<br />
Ces énergies sont données par :<br />
∆X + = E X − E X + = |J eh | − J hh<br />
∆X − = E X − E X − = |J eh | − J ee<br />
(4.16)<br />
∆XX = E X − E XX+ = 2.|J eh | − J ee − J hh<br />
où J ee(hh) sont les interactions Coulombienne entre <strong>de</strong>ux électrons (trous)<br />
dans l’état fondamental.<br />
La variation <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies <strong>de</strong> liaison <strong><strong>de</strong>s</strong> excitons chargés (X + , X − ) <strong>et</strong> du<br />
biexciton (XX) en présence d’un champ électrique vertical traduit directement<br />
la variation <strong><strong>de</strong>s</strong> termes Coulombiens (nous négligeons la modification<br />
<strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> l’exciton neutre E X ) comme il est indiqué en figure (4.7). Ces<br />
énergies <strong>de</strong> liaison varient légèrement en fonction <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> du champ<br />
électrique appliqué verticalement (-30 kV/cm
120 Eff<strong>et</strong>s du champ électrique sur les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
25<br />
+ +<br />
‐<br />
‐ X +<br />
+ +<br />
Energie (meV)<br />
20<br />
15<br />
J hh<br />
IJ eh I<br />
J ee<br />
+ ‐ ‐<br />
‐ ‐ X ‐<br />
+<br />
10<br />
3<br />
2<br />
-30 -20 -10 0 10 20 30<br />
E X - E X-<br />
Champ électrique (kV/cm)<br />
1<br />
∆E (meV)<br />
0<br />
-1<br />
-2<br />
E X - E XX<br />
-3<br />
-4<br />
E X - E X+<br />
-5<br />
-30 -20 -10 0 10 20 30<br />
Champ électrique (kV/cm)<br />
Fig. 4.7 – En haut : variation <strong><strong>de</strong>s</strong> termes Coulombiens J eh , J ee <strong>et</strong> J hh en fonction<br />
du champ électrique. En bas : variation <strong><strong>de</strong>s</strong> énergies <strong>de</strong> liaisons <strong><strong>de</strong>s</strong> excitons chargées<br />
(X + , X − ) <strong>et</strong> du biexciton (XX) en fonction du champ électrique.<br />
contrôler la position <strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux d’énergie par rapport au niveau <strong>de</strong> Fermi<br />
d’une électro<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence par l’application d’une tension électrique entre<br />
les <strong>de</strong>ux électro<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> la dio<strong>de</strong>.<br />
La première électro<strong>de</strong> consiste en un contact métallique réalisé par le dépôt<br />
d’une couche d’or par exemple qui crée une barrière Schottky. En eff<strong>et</strong><br />
un transfert d’électrons s’effectue du métal <strong>à</strong> l’interface avec la couche <strong>de</strong> semiconducteur.<br />
Ce transfert d’électrons provoque l’apparition d’une barrière
4.3 Contrôle <strong>de</strong> la charge dans les <strong>boîtes</strong> quantiques 121<br />
Substrat GaAs dopé<br />
InAS<br />
Contact ohmique<br />
GaAs<br />
GaAs<br />
Contact Schottky<br />
Vp<br />
Barrière Schottky<br />
-e.Vp<br />
Fig. 4.8 – Schéma d’une dio<strong>de</strong> Schottky <strong>et</strong> du profil <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> la structure <strong>à</strong><br />
eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> champ réalisée pour contrôler le chargement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>.<br />
<strong>de</strong> potentiel <strong>de</strong> quelques centaine <strong>de</strong> meV <strong>et</strong> l’établissement d’un champ interne<br />
dirigé du semiconducteur vers le métal, afin d’égaliser les potentiels<br />
chimiques <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux zones.<br />
La <strong>de</strong>uxième électro<strong>de</strong> (côté substrat) est <strong>de</strong> nature ohmique. Ce type <strong>de</strong><br />
contact laisse passer le courant avec une résistance ohmique très faible entre<br />
le métal <strong>et</strong> le substrat dopé.<br />
Si on applique une tension V p entre les <strong>de</strong>ux électro<strong><strong>de</strong>s</strong> on diminue ou<br />
on augmente le champ ressenti par les porteurs dans la structure, suivant le<br />
signe donné <strong>à</strong> V p . Si on considère ce champ constant, appliquer par exemple<br />
une tension V p positive revient <strong>à</strong> baisser l’énergie <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction<br />
au niveau <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>.<br />
C’est ce phénomène <strong>de</strong> bras <strong>de</strong> levier qui va nous perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> contrôler<br />
le nombre d’électrons ou <strong>de</strong> trou injectés selon le type <strong>de</strong> dopage utilisé.
122 Eff<strong>et</strong>s du champ électrique sur les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
4.4 Conclusion<br />
Nous avons montré dans ce chapitre qu’un champ électrique appliqué<br />
verticalement au plan <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques a <strong><strong>de</strong>s</strong> eff<strong>et</strong>s plus remarquables que<br />
celui appliqué latéralement. Un tel champ électrique <strong>de</strong> faible amplitu<strong>de</strong> peut<br />
être utilisé pour contrôlé la position énergétique <strong>de</strong> la transition fondamentale<br />
d’une population <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> aussi <strong>de</strong> contrôler l’état <strong>de</strong><br />
charge dans une boîte quantique unique ou une molécule <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques
Conclusion générale<br />
L’objectif <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong> thèse était double : d’une part, il fallait réaliser<br />
<strong>et</strong> optimiser la croissance sur substrat GaAs <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs <strong>de</strong><br />
faible <strong>de</strong>nsité ém<strong>et</strong>tant <strong>à</strong> 1,3 µm par épitaxie par j<strong>et</strong>s moléculaires. D’autre<br />
part, il s’agissait <strong>de</strong> mesurer les performances optoélectroniques <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
principalement par spectroscopie optique <strong>et</strong> <strong>de</strong> calculer les états électroniques<br />
dans les <strong>structures</strong> en présence ou non d’un champ électrique.<br />
La première partie <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> a été consacrée <strong>à</strong> l’optimisation <strong>de</strong> la croissance<br />
<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> paramètres importants visant <strong>à</strong> augmenter les dimensions générales<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> nano<strong>structures</strong> afin d’atteindre <strong>de</strong> plus gran<strong><strong>de</strong>s</strong> longueurs d’on<strong>de</strong><br />
d’émission (notamment 1,3 µm), <strong>à</strong> homogénéiser leur dispersions en taille <strong>et</strong><br />
diminuer leurs <strong>de</strong>nsités. La qualité <strong><strong>de</strong>s</strong> couches épitaxiées a été une gran<strong>de</strong><br />
préoccupation pour prévenir l’apparition <strong>de</strong> défauts néfastes <strong>à</strong> un ren<strong>de</strong>ment<br />
radiatif élevé. Nous avons aussi fixé une température <strong>de</strong> croissance <strong>à</strong> 500 °C<br />
pour favoriser la diffusion <strong><strong>de</strong>s</strong> adatomes <strong>à</strong> la surface du substrat. Puis nous<br />
avons montré l’intérêt <strong>de</strong> l’utilisation d’une faible vitesse <strong>de</strong> dépôt d’lnAs<br />
(0,003Mc/s) pour la croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques. En combinant l’ensemble<br />
<strong>de</strong> ces paramètres, nous avons obtenu <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques <strong>de</strong> faible<br />
<strong>de</strong>nsité ém<strong>et</strong>tant autour <strong>de</strong> 1,3 µm. <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité <strong>et</strong> avec <strong>de</strong> bonnes<br />
performances optoélectroniques.<br />
Dans la secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, nous nous sommes attachés <strong>à</strong> mesurer<br />
les propriétés <strong>optiques</strong> d’un plan <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs encapsulées<br />
par <strong><strong>de</strong>s</strong> barrières <strong>de</strong> GaAs dont la croissance a été optimisée dans la première<br />
partie <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. Les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> par microscopie <strong>à</strong> force atomique (sur
124 Conclusion générale<br />
un échantillon réalisé <strong>à</strong> faible vitesse <strong>de</strong> croissance dont les <strong>boîtes</strong> n’ont pas<br />
été recouvertes) ont montré une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 4.10 9 /cm 2 <strong>et</strong> la présence d’une<br />
unique population <strong>de</strong> nano<strong>structures</strong> homogène en taille. Les expériences ont<br />
été menées par photoluminescence (en puissance <strong>et</strong> en température) <strong>et</strong> par<br />
excitation <strong>de</strong> photoluminescence. Ceci nous a permis <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce<br />
que l’objectif d’obtenir une faible <strong>de</strong>nsité <strong>et</strong> l’émission <strong>à</strong> 1,3 µm était bien<br />
atteint. La dispersion spectrale très faible puisque le pic d’émission du niveau<br />
fondamental affiche <strong>à</strong> très basse puissance d’excitation une largeur <strong>à</strong><br />
mi-hauteur <strong>de</strong> 22 meV <strong>à</strong> 300 K. De plus, nous avons i<strong>de</strong>ntifié jusqu’<strong>à</strong> trois<br />
niveaux excités, montré une gran<strong>de</strong> qualité dans les matériaux élaborés ainsi<br />
qu’un fort confinement <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs dans les nano<strong>structures</strong>.<br />
Puis, après avoir étudié un ensemble <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques par photoluminescence,<br />
nous avons effectué la spectroscopie optique par microphotoluminescence<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> isolées <strong>à</strong> travers <strong><strong>de</strong>s</strong> nano-ouvertures submicroniques<br />
(100 <strong>à</strong> 200 nm) réalisés <strong>à</strong> travers un masque métallique. Ce masque<br />
a été déposé directement <strong>à</strong> la surface <strong>de</strong> l’échantillon contenant <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques, caractérisé précé<strong>de</strong>mment. L’étu<strong>de</strong> d’une boîte unique par microphotoluminescence<br />
effectuée <strong>à</strong> basse température <strong>et</strong> en fonction <strong>de</strong> la puissance,<br />
a permis <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce les raies d’émissions <strong><strong>de</strong>s</strong> excitons <strong>et</strong><br />
biexcitons associés aux niveaux fondamentaux <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>. Lors <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>,<br />
nous avons observé <strong><strong>de</strong>s</strong> spectres <strong>à</strong> multi-raies excitoniques. Ces pics ont été<br />
attribués <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> configurations excitoniques sous l’eff<strong>et</strong> du couplage latéral<br />
entre les <strong>boîtes</strong> quantiques. Les images par microscopie <strong>à</strong> force atomique réalisées<br />
sur la structure étudiée ont montré que les <strong>boîtes</strong> quantiques sont en<br />
eff<strong>et</strong> couplées latéralement.<br />
Afin <strong>de</strong> confirmer les résultats expérimentaux obtenus sur c<strong>et</strong>te structure,<br />
nous avons étudié théoriquement le couplage latéral entre <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
en résolvant l’équation <strong>de</strong> Schrödinger <strong>à</strong> trois dimensions dans l’approche <strong>de</strong><br />
la combinaison linéaire <strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales atomiques (LCAO-MO) pour construire<br />
l’état moléculaire (système constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>boîtes</strong> quantiques couplées latéralement).<br />
Nous avons tenu compte dans notre calcul <strong>de</strong> l’interaction cou-
125<br />
lombienne entre l’électron <strong>et</strong> le trou. Les résultats du calcul numérique sont<br />
trouvés en très bon accord avec les résultats expérimentaux.<br />
Enfin, nous avons étudié théoriquement les eff<strong>et</strong>s du présence d’un champ<br />
électrique sur les propriétés <strong>optiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques isolées <strong>et</strong> couplées<br />
latéralement. Nous avons montré la dépendance du décalage énergétique <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
transition <strong>optiques</strong> dans une boîte quantique isolé en fonction <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong><br />
du champ électrique appliqué. Dans le cas d’une molécule <strong>de</strong> <strong>boîtes</strong><br />
quantiques, nous avons montré, qu’un champ électrique latéral peux améliorer<br />
le couplage entre les <strong>boîtes</strong> <strong>et</strong> contrôler les écarts énergétiques entre les<br />
différents états excitoniques.
126 Conclusion générale
Perspectives<br />
En premier lieu, nous envisageons <strong>de</strong> réaliser <strong><strong>de</strong>s</strong> nanopixels (photorésistances<br />
<strong>et</strong> photodio<strong><strong>de</strong>s</strong>) par la technique <strong>de</strong> photolithographie sur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong><br />
contenant <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques peu <strong>de</strong>nses, <strong>et</strong> <strong>de</strong> les étudier par microphotoluminescence<br />
sous polarisation électrique. Les propriétés individuelles<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques uniques en présence d’un champ électrique parallèle ou<br />
perpendiculaire <strong>à</strong> l’axe <strong>de</strong> croissance seront ainsi accessibles <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong><br />
caractériser finement le système ém<strong>et</strong>teur unique (largeur <strong>de</strong> raie, observation<br />
du bi-exciton). Pour perm<strong>et</strong>tre c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
<strong>de</strong> faible <strong>de</strong>nsité sur substrat GaAs <strong>de</strong> différents types (semi-isoalnt, type n<br />
<strong>et</strong> type p) ont été élaborées, par épitaxie par j<strong>et</strong>s moléculaires.<br />
En <strong>de</strong>uxième lieu, nous continuerons la <strong>modélisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés <strong>optiques</strong><br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques en présence d’un champ électrique interne dans<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> HEMT (High electron Mobility Transistor).<br />
L’invention se rapporte <strong>à</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> transistors HEMT <strong>à</strong> <strong>base</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux<br />
GaAs/AlGaAs contenant <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques InAs au voisinage<br />
du canal. Ces <strong>structures</strong> sont actuellement l’obj<strong>et</strong> d’un très grand intérêt en<br />
raison <strong>de</strong> leurs potentialités d’application pour l’optoélectronique <strong>et</strong> la microélectronique<br />
telle que les photodétecteurs infrarouge <strong>à</strong> émission latérale, les<br />
mémoires non volatiles <strong>et</strong> les transistors <strong>à</strong> un électron. Par exemple dans le<br />
cas <strong><strong>de</strong>s</strong> mémoires non volatiles, le mécanisme <strong>de</strong> mémorisation est basé sur le<br />
remplissage <strong>et</strong> le vidage <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> par les électrons. L’application d’une tension<br />
positive sur la grille <strong>de</strong> quelques volts perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> transférer <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs<br />
du gaz bidimensionnel aux <strong>boîtes</strong> quantiques.
128 Perspectives<br />
Fig. 4.9 – Structure type d’un HEMT <strong>à</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
Intensité <strong>de</strong> PL (u. a.)<br />
T=9K<br />
P=200mW T=9K<br />
P=200mW<br />
S0 structure <strong>de</strong> réf<br />
S0 structure <strong>de</strong> réf<br />
S3 L esp<br />
=10nm<br />
S3 L esp<br />
=10nm<br />
S2 L esp<br />
=20nm<br />
S2 L esp<br />
=20nm<br />
S1 L esp<br />
=40nm<br />
0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4<br />
S1 L<br />
Energie (eV)<br />
esp<br />
=40nm<br />
0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4<br />
Energie (eV)<br />
Fig. 4.10 – Spectres <strong>de</strong> PL <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>structures</strong> HEMT <strong>à</strong> BQs pour différentes valeurs<br />
d’espaceur.<br />
Dans ce type <strong>de</strong> <strong>structures</strong>, le transfert <strong>de</strong> charges dans les <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
peut être contrôlé par la modification <strong>de</strong> la position du plan <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong><br />
ou bien la position du plan <strong>de</strong> dopage.<br />
La modulation <strong>de</strong> l’absorption ou l’émission <strong>de</strong> la lumière dans les <strong>boîtes</strong><br />
quantiques ou bien les nanocristaux <strong>de</strong> silicium par un champ électrique<br />
peut être exploitée dans l’optique intégrée. L’eff<strong>et</strong> Stark est généralement
129<br />
démontré avec <strong><strong>de</strong>s</strong> techniques <strong>de</strong> caractérisation telles que photo transmission/absorption<br />
[130], <strong>et</strong> luminescence [131].<br />
Dans une série d’échantillons nous avons modifié l’espaceur entre l’hétérojonction<br />
<strong>et</strong> le plan <strong>de</strong> dopage (Fig. 4.9). Les résultats <strong>de</strong> photoluminescence<br />
montrent l’existence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux eff<strong>et</strong>s antagonistes, d’une part l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> transfert<br />
d’électrons dans les <strong>boîtes</strong> qui tend <strong>à</strong> déplacer les énergies <strong>de</strong> transition<br />
<strong>optiques</strong> vers les hautes énergies <strong>et</strong> d’autre part l’eff<strong>et</strong> Stark fait déplacer ces<br />
transitions vers les basse énergies (Fig. 4.10).
130 Perspectives
Annexe<br />
A<br />
Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> caractérisations <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques<br />
Plusieurs techniques <strong>de</strong> caractérisation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques ont été utilisées<br />
<strong>de</strong>puis leur apparition. On se limite dans c<strong>et</strong>te partie <strong>à</strong> présenter les<br />
principales techniques qui sont utilisées dans le cadre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse.<br />
A.1 Caractérisations <strong>optiques</strong><br />
A.1.1<br />
Photoluminescence<br />
La mesure <strong>de</strong> photoluminescence (PL) (Fig. A.1) consiste <strong>à</strong> analyser l’intensité<br />
<strong>de</strong> la lumière émise par l’échantillon <strong>à</strong> la suite d’une excitation lumineuse<br />
<strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong> donnée. C<strong>et</strong>te expérience nous perm<strong>et</strong> donc d’obtenir<br />
le spectre d’émission du matériau. Pour cela, on provoque la recombinaison<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> paires électron-trou grâce <strong>à</strong> un photon inci<strong>de</strong>nt d’énergie supérieure<br />
<strong>à</strong> celle du gap.<br />
Ainsi, les paires se recombinent <strong>et</strong> témoignent <strong><strong>de</strong>s</strong> transitions radiatives<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs dans l’échantillon. On pourra ainsi détecter la longueur d’on<strong>de</strong><br />
d’émission <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots quantiques <strong>et</strong> la largeur <strong><strong>de</strong>s</strong> pics <strong>à</strong> mi-hauteur nous renseignera<br />
sur la statistique <strong>de</strong> taille <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> dans la zone sondée.<br />
Dans le banc utilisé (cf. Fig. A.1) l’excitaion est assurée par un laser Argon<br />
<strong>de</strong> 514 nm <strong>de</strong> longueur d’on<strong>de</strong>. Le signal <strong>de</strong> PL est focalisé par une lentille
132 Annexe<br />
Monochromateur<br />
Réseau 600tr/mm<br />
Blazé <strong>à</strong> 1µm<br />
Lentille<br />
Détecteur Ge<br />
Casse-grain<br />
Chopper<br />
Echantillon<br />
Cryostat<br />
Détection synchrone<br />
Laser Ar+<br />
Fig. A.1 – Schéma du banc expérimental <strong>de</strong> photoluminescence (PL)<br />
Cryostat<br />
Echantillon<br />
Monochromateur<br />
détection<br />
casse-grain sur les fentes d’entrée d’un monochromateur (Jobin Yvon HRS2).<br />
Lentilles<br />
Détecteur Ge<br />
Le détecteur est une cellule Germanium refroidie <strong>à</strong> l’azote. L’échantillon est<br />
monté sur le doigt froid d’un cryostat <strong>à</strong> circulation d’Helium.<br />
A.1.2<br />
Réseau 600tr/mm<br />
Blazé <strong>à</strong> 1µm<br />
Excitation <strong>de</strong> la photoluminescence<br />
Détection synchrone<br />
Chopper<br />
Lampe<br />
Halogène<br />
Le principe fondamental <strong>de</strong> l’excitation <strong>de</strong> la photoluminescence (PLE)<br />
est le même que pour la photoluminescence classique : une source <strong>de</strong> lumière<br />
crée <strong><strong>de</strong>s</strong> porteurs au sein <strong>de</strong> l’échantillon puis ces porteurs se recombinent<br />
en ém<strong>et</strong>tant une luminescence. L’excitation <strong>de</strong> photoluminescence est plus<br />
Monochromateur<br />
excitation<br />
délicate <strong>à</strong> m<strong>et</strong>tre en œuvre mais elle présente l’intérêt <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre la détermination<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> niveaux d’énergie d’absorption dans les <strong>boîtes</strong> quantiques.<br />
Dans le cas <strong>de</strong> la PLE, la source ém<strong>et</strong>trice n’est plus un laser mais une lampe<br />
<strong>à</strong> quartz qui ém<strong>et</strong> sur une large gamme <strong>de</strong> longueurs d’on<strong>de</strong>. C<strong>et</strong>te lampe<br />
est associée <strong>à</strong> un monochromateur pour fixer la longueur d’on<strong>de</strong> <strong>à</strong> laquelle<br />
on souhaite exciter l’échantillon. Le signal émis par l’échantillon est focalisé<br />
sur un <strong>de</strong>uxième monochromateur <strong>à</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> lentilles (Fig. A.2).<br />
Une expérience d’excitation <strong>de</strong> la photoluminescence consiste d’abord <strong>à</strong><br />
fixer ce <strong>de</strong>rnier monochromateur <strong>à</strong> une longueur d’on<strong>de</strong> qui correspond <strong>à</strong>
Réseau 600tr/mm<br />
Blazé <strong>à</strong> 1µm<br />
Lentille<br />
Casse-grain<br />
Cryostat<br />
Détection synchrone<br />
Laser Ar+<br />
Chopper<br />
A Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> caractérisations <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 133<br />
Monochromateur<br />
détection<br />
Détecteur Ge<br />
Réseau 600tr/mm<br />
Blazé <strong>à</strong> 1µm<br />
Lampe<br />
Halogène<br />
Lentilles<br />
Détection synchrone<br />
Cryostat<br />
Echantillon<br />
Chopper<br />
Monochromateur<br />
excitation<br />
Fig. A.2 – Schéma du banc expérimental <strong>de</strong> l’excitation <strong>de</strong> la photoluminescence<br />
(PLE)<br />
un <strong><strong>de</strong>s</strong> pics enregistrés en photoluminescence : on le fixe en général au pic<br />
principal correspondant au niveau fondamental <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong>. On réalise ensuite<br />
un balayage <strong><strong>de</strong>s</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> d’excitation. Ceci perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> connaître la<br />
contribution <strong>de</strong> chaque longueur d’on<strong>de</strong> excitatrice au pic <strong>de</strong> luminescence<br />
<strong>et</strong> donc d’en déduire l’existence ou non <strong>de</strong> niveaux d’absorption, pourvu<br />
que les paires électron-trou qui y sont créées puissent relaxer sur le niveau<br />
fondamental.<br />
A.2 Caractérisations structurales<br />
A.2.1<br />
Microscopie <strong>à</strong> force atomique<br />
La microscopie <strong>à</strong> force atomique (AFM) perm<strong>et</strong> d’obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> images<br />
tridimensionnelles <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots quantiques. Le principe <strong>de</strong> fonctionnement du<br />
microscope est basé sur la détection <strong><strong>de</strong>s</strong> forces inter-atomiques (capillaires,<br />
électrostatiques, Van <strong>de</strong>r Waals, frictions) s’exerçant entre une pointe associée<br />
<strong>à</strong> un levier <strong>de</strong> constante <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur fixe, <strong>et</strong> la surface d’un échantillon.<br />
La pointe est placée <strong>à</strong> une distance <strong>de</strong> quelques nanomètres <strong>de</strong> la surface<br />
<strong>de</strong> l’échantillon (Fig. A.3). Elle est solidaire d’un dispositif qui gui<strong>de</strong> son
134 Annexe<br />
Laser<br />
Miroir<br />
Céramique<br />
Piézo-électrique<br />
Electronique<br />
<strong>de</strong> régulation<br />
Photodétecteur<br />
Échantillons<br />
Fig. A.3 – Schéma <strong>de</strong> principe d’un microscope <strong>à</strong> force atomique.<br />
Barrière <strong>de</strong> GaAs (3D)<br />
Couche <strong>de</strong> mouillage (2D)<br />
Niveaux d’énergie<br />
dans une boîte<br />
quantique (0D)<br />
déplacement. Grâce <strong>à</strong> un système <strong>de</strong> transducteurs piézoélectriques (céramiques),<br />
elle peut être finement déplacée par rapport <strong>à</strong> l’échantillon dans les<br />
trois dimensions <strong>de</strong> l’espace : X, Y (plan <strong>de</strong> la surface) <strong>et</strong> Z (perpendiculaire<br />
<strong>à</strong> la surface). La position <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> est mesurée par l’intermédiaire d’un<br />
laser focalisé <strong>à</strong> l’extrémité du levier (au <strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> la pointe). La réflexion <strong>de</strong><br />
ce signal laser est collectée Grosse boîte sur un photodétecteur constitué P<strong>et</strong>ite boîte <strong>de</strong> quatre cellules<br />
photoélectriques. C<strong>et</strong>te réflexion perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> détecter les variations locales <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
forces. C<strong>et</strong>te analyse nécessite un alignement au préalable du spot réfléchi au<br />
centre <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre cellules photosensibles.<br />
10<br />
Généralités sur les <strong>boîtes</strong> 00<br />
p-shell<br />
quantiques<br />
Deux mo<strong><strong>de</strong>s</strong> opératoires sont appliqués pour contrôler la position s-shell verticale<br />
<strong>de</strong> la son<strong>de</strong> : le mo<strong>de</strong> interaction constante <strong>et</strong> le mo<strong>de</strong> hauteur 00 constante.<br />
Le premier mo<strong>de</strong> perm<strong>et</strong> d’acquérir <strong><strong>de</strong>s</strong> images en maintenant une force<br />
constante entre la pointe <strong>et</strong> la surface. En revanche, le01 second mo<strong>de</strong>10perm<strong>et</strong><br />
<strong>de</strong> mesurer l’intensité <strong><strong>de</strong>s</strong> forces <strong>à</strong> une hauteur donnée <strong>et</strong> <strong>de</strong> ce fait d’obtenir<br />
les courbes <strong>de</strong> forces en fonction <strong>de</strong> la distance (pointe-échantillon).<br />
10
A Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> caractérisations <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>boîtes</strong> quantiques 135<br />
A.2.2<br />
Microscopie électronique en transmission<br />
La microscopie électronique en transmission (TEM) consiste <strong>à</strong> placer un<br />
échantillon suffisamment mince sous un faisceau d’électrons utilisé en faisceau<br />
cohérent, <strong>et</strong> soit <strong>de</strong> visualiser l’hologramme obtenu qu’est la figure <strong>de</strong><br />
diffraction dans le plan focal <strong>de</strong> l’objectif, soit d’utiliser une autre lentille<br />
pour obtenir la figure transformée <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong> la figure <strong>de</strong> diffraction observable<br />
par l’impact <strong><strong>de</strong>s</strong> électrons sur un écran fluorescent ou <strong>de</strong> l’enregistrer<br />
sur une plaque photo (Fig. A.4).<br />
Con<strong>de</strong>nseurs<br />
Diaphragme<br />
Échantillon<br />
Objectif<br />
Diaphragme<br />
Lentilles<br />
intermédiaires<br />
Projecteur<br />
Ecran<br />
Fig. A.4 – Schéma <strong>de</strong> principe d’un microscope électronique en transmission.<br />
D’une part, les électrons sont plus ou moins absorbés par la matière, on a<br />
donc un contraste qui varie selon l’épaisseur, la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la matière <strong>et</strong> la nature<br />
chimique <strong><strong>de</strong>s</strong> électrons. D’autre part, les électrons se comportent comme<br />
une on<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong> Broglie (ceci est modélisé par la physique quantique). Lorsqu’ils<br />
rencontrent <strong>de</strong> la matière organisée (<strong><strong>de</strong>s</strong> cristaux), ils vont donc être<br />
diffractés, c’est-<strong>à</strong>-dire déviés dans certaines direction dépendant <strong>de</strong> l’organisation<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> atomes. Le faisceau est diffracté en plusieurs p<strong>et</strong>its faisceaux, <strong>et</strong>
136 Annexe<br />
ceux-ci se recombinent pour former l’image, grâce <strong>à</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> lentilles magnétiques<br />
(électro-aimants qui dévient les électrons).<br />
Les échantillons doivent être amincis <strong>et</strong> placés sous ultravi<strong>de</strong>. Les lames<br />
minces s’obtiennent par un découpage minutieux (par exemple avec une scie<br />
<strong>à</strong> fil diamanté), puis un amincissement. La technique la plus courante consiste<br />
en phase finale <strong>à</strong> faire un cratère, un trou traverse la lame <strong>de</strong> part en part,<br />
<strong>et</strong> l’on regar<strong>de</strong> les bords minces du trou. La limite <strong>de</strong> résolution dépend <strong>de</strong><br />
la longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> De Broglie <strong><strong>de</strong>s</strong> électrons, donc <strong>de</strong> leur tension d’accélération,<br />
elle est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> quelques angstrom. Pour bien<br />
contrôler la forme <strong>et</strong> connaître les propriétés structurales <strong><strong>de</strong>s</strong> îlots quantiques,<br />
la microscopie électronique en transmission s’avère une technique nécessaire,<br />
malgré quelques inconvénients puisque la technique est <strong><strong>de</strong>s</strong>tructive <strong>et</strong> nécessite<br />
une préparation lour<strong>de</strong>. De plus l’analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats est relativement<br />
complexe.
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