Traitement et analyse de séries chronologiques continues de ...

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Partie 1 – Chapitre 2 : Approches de modélisation de la qualité des RUTP considérée lors de l’estimation des incertitudes des paramètres et des prédictions des modèles (voir Partie 2). 2.2.2 Des années 1970 à 2000 : une complexité croissante des modèles 2.2.2.1 Les premières études Les premiers modèles d’Accumulation-Erosion-Transfert, ou modèles dits détaillés, ont été proposés dès l’acquisition des premières bases de données dans les années 1970. Parmi les études les plus anciennes, les auteurs font souvent référence à Sartor et Boyd (1972) ou Sartor et al. (1974) aux Etats-Unis. Sur la base d’études expérimentales sur chaussées, ces auteurs ont proposé une formule exponentielle asymptotique pour la description de l’accumulation des polluants sur la surface. Pour l’érosion lors des événements pluvieux, une décroissance exponentielle proportionnelle à l’intensité de la pluie et à la masse disponible sur la surface est adoptée. Les auteurs suggèrent donc que l’accumulation sur la surface entre les événements pluvieux est un des facteurs majeurs qui expliquent la variabilité des masses de polluants observées à l’exutoire des bassins versants. Les résultats de ces travaux ont constitué la base des études ultérieures, parmi lesquelles les travaux de Pitt et Amy (1973), Alley et Smith (1981), Servat (1984), Novotny et al. (1985), Bujon (1988). Si des formules et des variables alternatives ont depuis été proposées, le principe de cette conceptualisation mathématique n’a pas vraiment été remis en cause avant la fin des années 2000. 2.2.2.2 Les modèles de transfert Pour la représentation du transfert des polluants en réseau, les modèles proposés présentent différents niveaux de complexité depuis le simple transport des polluants par advection - dispersion jusqu’au modèles de transport solide dérivés de l’hydrodynamique des rivières (e.g. Ackers et White 1973; Wiuff 1985). Nous renvoyons par exemple à Ashley et al. (2004) pour une synthèse récente de la connaissance des processus solides en réseau. Les modèles actuels prennent en compte le dépôt et la reprise des sédiments dans les différents points du réseau. Ils font également la distinction entre les différents modes de transport : en suspension et par charriage. Étant donnée la rareté des données disponibles, très peu de modèles prennent en compte la nature spécifique des particules en réseau d’assainissement (Skipworth et al. 2001; Ashley et al. 2004). 2.2.2.3 L’intégration dans des logiciels Avec l’apparition des premiers simulateurs et leurs constantes améliorations, les modèles d’accumulation, d’érosion et de transfert ont été implémentés dans des logiciels de gestion des eaux urbaines : depuis la première version du logiciel américain SWMM en 1971 (par la US- EPA) jusqu’aux logiciels plus récents comme MOUSE (DHI 2003) ou INFOWORKS (Wallingford Software 2004) en Europe ou MUSIC (CRCCH 2005) en Australie. Les auteurs soulignent la complexité croissante des modèles implémentés (Ahyerre et al. 1998, Bertrand- Krajewski 2007a, Beven 2009). Ainsi dans MOUSETRAP le module qualité du logiciel MIKE URBAN (DHI 2003), plusieurs modèles des processus biochimiques sont proposés. 22

Partie 1 – Chapitre 2 : Approches de modélisation de la qualité des RUTP 2.2.3 Des années 2000 à aujourd’hui : de nouvelles connaissances Avec l’accroissement du nombre de sites instrumentés, le rôle de l’accumulation a été remis en question par plusieurs auteurs (Charbeneau et Barrett 1998; Sutherland et Jelen 2003; Egodawatta et al. 2007; Shaw et al. 2010). Kanso (2004), à partir d’une importante base de données, a testé plusieurs modèles d’accumulation des MES sur la surface et conclut qu’un simple modèle de masse constante avant chaque événement permet d’obtenir les meilleurs résultats. Shaw et al. (2010) ont également évalué l’influence de la durée antérieure de temps sec (DTS) en comparant un modèle continu simple d’Accumulation-Erosion-Transfert à des modèles de régression événementielle multi-linéaires. Les auteurs concluent que la masse de sédiments érodés pendant les événements pluvieux ne dépend pas de DTS. Ces résultats suggèrent l’existence d’autres facteurs, dont des facteurs aléatoires, régissant les processus d’érosion sur la surface et dans les réseaux, actuellement non pris en compte dans les modèles traditionnels. En s’appuyant sur des données d’un petit bassin versant parisien, Kanso (2004) a également testé plusieurs modèles de transport solide en réseau, notamment le modèle d’Ackers et White (1973) et le modèle de Vélikanov qui propose une approche énergétique plus simple. Les résultats montrent que le modèle d’Ackers-White n’est pas adapté à la simulation du transport solide en réseau d’assainissement. Pour le modèle de Vélikanov, l’auteur met en évidence que les résultats obtenus sont très dépendants des conditions initiales de localisation des dépôts dans le réseau et que l’utilisation de ce modèle par rapport à un simple modèle d’advection ne permet pas d’améliorer de manière significative les résultats. 2.2.4 Intérêts et limites de l’approche 2.2.4.1 Intérêts La première motivation pour une représentation à base déterministe des processus est la possibilité d’utiliser les modèles de manière générique pour tous types de bassins versants, sans avoir besoin de reconstruire pour chaque site des modèles spécifiques, comme dans le cas des modèles statistiques simples (cf. paragraphe 1.2). Une deuxième motivation est de pouvoir utiliser les modèles dans des études d’impacts, avec la simulation de scénarios de changements de configuration du réseau ou de changement climatique. Si les modèles ne sont pas entièrement déterministes et que les paramètres ont besoin d’être calés avec des mesures locales, il est vrai que ces modèles présentent un avantage potentiel de ce point de vue par rapport aux approches locales. Toutefois, cette remarque n’est justifiée que si les modèles proposés représentent effectivement les processus réels. Un autre intérêt de l’approche Accumulation-Erosion-Transfert par rapport aux approches événementielles simples est de pouvoir simuler des pollutogrammes en continu, non seulement à l’exutoire du bassin versant mais également en d’autres points du réseau. Encore une fois, cette remarque ne vaut que si le modèle après calage est effectivement capable de reproduire les flux réels à l’échelle spatio-temporelle considérée. 2.2.4.2 Limites Les modèles détaillés de la qualité des RUTP sont très peu utilisés pour des applications opérationnelles (Cabane et al. 2002). Ceci est notamment dû au nombre important de paramètres 23

Partie 1 – Chapitre 2 : Approches <strong>de</strong> modélisation <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s RUTP<br />

considérée lors <strong>de</strong> l’estimation <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s paramètres <strong>et</strong> <strong>de</strong>s prédictions <strong>de</strong>s modèles<br />

(voir Partie 2).<br />

2.2.2 Des années 1970 à 2000 : une complexité croissante <strong>de</strong>s<br />

modèles<br />

2.2.2.1 Les premières étu<strong>de</strong>s<br />

Les premiers modèles d’Accumulation-Erosion-Transfert, ou modèles dits détaillés, ont été<br />

proposés dès l’acquisition <strong>de</strong>s premières bases <strong>de</strong> données dans les années 1970. Parmi les<br />

étu<strong>de</strong>s les plus anciennes, les auteurs font souvent référence à Sartor <strong>et</strong> Boyd (1972) ou Sartor<br />

<strong>et</strong> al. (1974) aux Etats-Unis. Sur la base d’étu<strong>de</strong>s expérimentales sur chaussées, ces auteurs ont<br />

proposé une formule exponentielle asymptotique pour la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l’accumulation <strong>de</strong>s<br />

polluants sur la surface. Pour l’érosion lors <strong>de</strong>s événements pluvieux, une décroissance<br />

exponentielle proportionnelle à l’intensité <strong>de</strong> la pluie <strong>et</strong> à la masse disponible sur la surface est<br />

adoptée. Les auteurs suggèrent donc que l’accumulation sur la surface entre les événements<br />

pluvieux est un <strong>de</strong>s facteurs majeurs qui expliquent la variabilité <strong>de</strong>s masses <strong>de</strong> polluants<br />

observées à l’exutoire <strong>de</strong>s bassins versants. Les résultats <strong>de</strong> ces travaux ont constitué la base <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s ultérieures, parmi lesquelles les travaux <strong>de</strong> Pitt <strong>et</strong> Amy (1973), Alley <strong>et</strong> Smith (1981),<br />

Servat (1984), Novotny <strong>et</strong> al. (1985), Bujon (1988). Si <strong>de</strong>s formules <strong>et</strong> <strong>de</strong>s variables alternatives<br />

ont <strong>de</strong>puis été proposées, le principe <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te conceptualisation mathématique n’a pas vraiment<br />

été remis en cause avant la fin <strong>de</strong>s années 2000.<br />

2.2.2.2 Les modèles <strong>de</strong> transfert<br />

Pour la représentation du transfert <strong>de</strong>s polluants en réseau, les modèles proposés présentent<br />

différents niveaux <strong>de</strong> complexité <strong>de</strong>puis le simple transport <strong>de</strong>s polluants par advection -<br />

dispersion jusqu’au modèles <strong>de</strong> transport soli<strong>de</strong> dérivés <strong>de</strong> l’hydrodynamique <strong>de</strong>s rivières<br />

(e.g. Ackers <strong>et</strong> White 1973; Wiuff 1985). Nous renvoyons par exemple à Ashley <strong>et</strong> al. (2004)<br />

pour une synthèse récente <strong>de</strong> la connaissance <strong>de</strong>s processus soli<strong>de</strong>s en réseau. Les modèles<br />

actuels prennent en compte le dépôt <strong>et</strong> la reprise <strong>de</strong>s sédiments dans les différents points du<br />

réseau. Ils font également la distinction entre les différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport : en suspension<br />

<strong>et</strong> par charriage. Étant donnée la rar<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s données disponibles, très peu <strong>de</strong> modèles prennent<br />

en compte la nature spécifique <strong>de</strong>s particules en réseau d’assainissement (Skipworth <strong>et</strong> al. 2001;<br />

Ashley <strong>et</strong> al. 2004).<br />

2.2.2.3 L’intégration dans <strong>de</strong>s logiciels<br />

Avec l’apparition <strong>de</strong>s premiers simulateurs <strong>et</strong> leurs constantes améliorations, les modèles<br />

d’accumulation, d’érosion <strong>et</strong> <strong>de</strong> transfert ont été implémentés dans <strong>de</strong>s logiciels <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s<br />

eaux urbaines : <strong>de</strong>puis la première version du logiciel américain SWMM en 1971 (par la US-<br />

EPA) jusqu’aux logiciels plus récents comme MOUSE (DHI 2003) ou INFOWORKS<br />

(Wallingford Software 2004) en Europe ou MUSIC (CRCCH 2005) en Australie. Les auteurs<br />

soulignent la complexité croissante <strong>de</strong>s modèles implémentés (Ahyerre <strong>et</strong> al. 1998, Bertrand-<br />

Krajewski 2007a, Beven 2009). Ainsi dans MOUSETRAP le module qualité du logiciel MIKE<br />

URBAN (DHI 2003), plusieurs modèles <strong>de</strong>s processus biochimiques sont proposés.<br />

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