Accélération de ciment au laitier par du ciment sulfo-alumineux

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Etude bibliographique La résistance au jeune âge peut être liée à la formation d’ettringite et la résistance au-dede 3 jours est attribuée à la croissance de C-S-H. L’évolution des résistances, suivant le type de sulfate de calcium utilisé et en présence ou non de retardateur, est donnée dans le Tableau 8 [ 33 ]. Tableau 8 : Evolution des résistances suivant le type de sulfate de calcium et la présence ou non de retardateur [ 33 ] Ciment Type de CaSO 4 Retardateur Temps de début de prise Résistance à la compression [MPa] 3 jours 7 jours 28 jours 75% GBFS 15% CaSO 4 10% OPC 96% OPC 4% CaSO 4 1 S, H 2 C NON 10 16,1 23,7 35,4 1 S, H 2 C 0,2% borax 60 15,9 22,3 43,1 1 C S, 2 H 0,1% acide tartrique 55 16,9 38,4 56,1 C S NON 62 15,8 35,2 55,3 C S,2H NON 110 17,5 28,0 46,0 Chaleur d’hydratation La chaleur d’hydratation dégagée par les ciments supersulfatés est faible. Selon Regourd [ 4 ], elle est égale à 116-188 J/g à 7 jours et à 188-209 J/g à 28 jours ; selon Singh et Garg [ 33 ], elle est du même ordre de grandeur à 28 jours : avec de l’hémihydrate C S,1 2H , la chaleur d’hydratation est de 211 J/g et avec de l’anhydrite, la chaleur d’hydratation est égale à 228 J/g. Or la limite donnée par l’IS : 6909-1990 est de 293 J/g. Le ciment supersulfaté peut donc être employé pour la fabrication de béton d’ouvrages massifs. Résistance aux agents agressifs Les ciments supersulfatés sont très résistants aux sulfates [ 4 ] [ 33 ] et à d’autres types d’agents agressifs [ 4 ]. Le comportement d’un échantillon à base de ciment supersulfaté conservé pendant une durée d’essai de trois ans dans différentes solutions est satisfaisant. Les solutions utilisées sont : une solution saturée en gypse, de l’eau prélevée dans le sol fortement sulfaté de la région de Liège, des solutions de MgSO 4 (20g/L), de Al 2 (SO 4 ) 3 (20g/L), de (NH 4 ) 2 SO 4 (5g/L), des eaux de mer naturelles et artificielles, une solution de HCl (5g/L). D’autres essais montrent une bonne résistance aux sulfates de calcium et aux sulfates de sodium. Cette résistance s’explique par l’absence de portlandite et par le fait que l’alumine est déjà combinée dans l’ettringite pendant la prise du ciment. Le ciment supersulfaté est légèrement affecté par les sulfates de magnésium à une 56

Etude bibliographique concentration de 0,35% de SO 3 car les sulfates de magnésium attaquent aussi les C-S-H et décomposent l’ettringite. Le ciment supersulfaté est sévèrement attaqué par les sulfates d’ammonium à une concentration de 0,35% de SO 3 . Il est aussi résistant à de faibles concentrations d’acides organiques (< 0,5%) comme les acides lactiques, acétiques, citriques et tartriques, les phénols et les crésols. De plus fortes solutions, dosées à 1% par exemple, causent des dommages. Les hydroxydes de chlore, les hydroxydes alcalins et les carbonates ne semblent pas avoir d’action. 2.4.4 Activation par du ciment Portland Le ciment Portland au laitier est le moyen le plus courant pour utiliser le laitier granulé de haut-fourneau [ 22 ]. Le développement de ce liant sur le marché est dû aux nombreux avantages qu’il procure : une faible chaleur d’hydratation, une durabilité importante, une résistance aux sulfates et autres agents chimiques agressifs, une couleur claire. Mais il existe un inconvénient majeur : une résistance au jeune âge plus faible que celle d’un ciment Portland Ordinaire. La réactivité du laitier, et donc ses performances mécaniques, varient suivant de nombreux paramètres (composition chimique, mode de production, composition du ciment, surface spécifique) [ 34 ]. Les mécanismes d’activation du laitier par du ciment Portland sont tout d’abord traités puis nous aborderons les différentes techniques qui existent pour pallier le problème des faibles résistances au jeune âge, à savoir la cure thermique et l’activation alcaline. 2.4.4.1 Mécanismes d’hydratation Le ciment Portland contient deux activants du laitier : le gypse et la chaux, libérée par l’hydratation des silicates du clinker [ 22 ]. Généralement, l’hydratation du laitier en présence de ciment Portland s’effectue en trois étapes : tout d’abord a lieu une période (I) de nucléation pendant laquelle la croissance des produits est accélérée, puis une période (II) où la phase croît de façon contrôlée sur les bords, enfin une étape (III) de diffusion contrôlée [ 35 ]. Le clinker du ciment Portland s’hydrate en premier et donne un gel de C-S-H, qui recouvre à la fois les grains de clinker et les grains de laitier, de la portlandite en plaquettes et de l’ettringite sous forme d’aiguilles. Les premiers hydrates formés autour des grains de laitier peuvent bloquer son hydratation mais les sulfates, issus de la dissolution du gypse, dissolvent le premier hydrate formé et favorisent la formation d’un second hydrate. Ce dernier, de structure plus grossière, s’oppose moins à la pénétration de l’eau [ 23 ] [ 36 ]. 57

Etu<strong>de</strong> bibliographique<br />

concentration <strong>de</strong> 0,35% <strong>de</strong> SO 3 car les sulfates <strong>de</strong> magnésium attaquent <strong>au</strong>ssi les C-S-H et<br />

décomposent l’ettringite. Le <strong>ciment</strong> supersulfaté est sévèrement attaqué <strong>par</strong> les sulfates<br />

d’ammonium à une concentration <strong>de</strong> 0,35% <strong>de</strong> SO 3 . Il est <strong>au</strong>ssi résistant à <strong>de</strong> faibles concentrations<br />

d’aci<strong>de</strong>s organiques (< 0,5%) comme les aci<strong>de</strong>s lactiques, acétiques, citriques et tartriques, les<br />

phénols et les crésols. De plus fortes solutions, dosées à 1% <strong>par</strong> exemple, c<strong>au</strong>sent <strong>de</strong>s dommages.<br />

Les hydroxy<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chlore, les hydroxy<strong>de</strong>s alcalins et les carbonates ne semblent pas avoir d’action.<br />

2.4.4 Activation <strong>par</strong> <strong>du</strong> <strong>ciment</strong> Portland<br />

Le <strong>ciment</strong> Portland <strong>au</strong> <strong>laitier</strong> est le moyen le plus courant pour utiliser le <strong>laitier</strong> granulé <strong>de</strong><br />

h<strong>au</strong>t-fourne<strong>au</strong> [ 22 ]. Le développement <strong>de</strong> ce liant sur le marché est dû <strong>au</strong>x nombreux avantages<br />

qu’il procure : une faible chaleur d’hydratation, une <strong>du</strong>rabilité importante, une résistance <strong>au</strong>x<br />

sulfates et <strong>au</strong>tres agents chimiques agressifs, une couleur claire. Mais il existe un inconvénient<br />

majeur : une résistance <strong>au</strong> jeune âge plus faible que celle d’un <strong>ciment</strong> Portland Ordinaire.<br />

La réactivité <strong>du</strong> <strong>laitier</strong>, et donc ses performances mécaniques, varient suivant <strong>de</strong> nombreux<br />

<strong>par</strong>amètres (composition chimique, mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, composition <strong>du</strong> <strong>ciment</strong>, surface spécifique)<br />

[ 34 ]. Les mécanismes d’activation <strong>du</strong> <strong>laitier</strong> <strong>par</strong> <strong>du</strong> <strong>ciment</strong> Portland sont tout d’abord traités puis<br />

nous abor<strong>de</strong>rons les différentes techniques qui existent pour pallier le problème <strong>de</strong>s faibles<br />

résistances <strong>au</strong> jeune âge, à savoir la cure thermique et l’activation alcaline.<br />

2.4.4.1 Mécanismes d’hydratation<br />

Le <strong>ciment</strong> Portland contient <strong>de</strong>ux activants <strong>du</strong> <strong>laitier</strong> : le gypse et la ch<strong>au</strong>x, libérée <strong>par</strong><br />

l’hydratation <strong>de</strong>s silicates <strong>du</strong> clinker [ 22 ]. Généralement, l’hydratation <strong>du</strong> <strong>laitier</strong> en présence <strong>de</strong><br />

<strong>ciment</strong> Portland s’effectue en trois étapes : tout d’abord a lieu une pério<strong>de</strong> (I) <strong>de</strong> nucléation pendant<br />

laquelle la croissance <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its est accélérée, puis une pério<strong>de</strong> (II) où la phase croît <strong>de</strong> façon<br />

contrôlée sur les bords, enfin une étape (III) <strong>de</strong> diffusion contrôlée [ 35 ]. Le clinker <strong>du</strong> <strong>ciment</strong><br />

Portland s’hydrate en premier et donne un gel <strong>de</strong> C-S-H, qui recouvre à la fois les grains <strong>de</strong> clinker<br />

et les grains <strong>de</strong> <strong>laitier</strong>, <strong>de</strong> la portlandite en plaquettes et <strong>de</strong> l’ettringite sous forme d’aiguilles. Les<br />

premiers hydrates formés <strong>au</strong>tour <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> <strong>laitier</strong> peuvent bloquer son hydratation mais les<br />

sulfates, issus <strong>de</strong> la dissolution <strong>du</strong> gypse, dissolvent le premier hydrate formé et favorisent la<br />

formation d’un second hydrate. Ce <strong>de</strong>rnier, <strong>de</strong> structure plus grossière, s’oppose moins à la<br />

pénétration <strong>de</strong> l’e<strong>au</strong> [ 23 ] [ 36 ].<br />

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