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Information and liaison bulletin - Institut kurde de Paris

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MaiftallöM ...... à ~<br />

Deux cent cinquante <strong>kur<strong>de</strong></strong>s ont manifesté<br />

dimanche après-midi à la tour<br />

Eiffel. Une centaine <strong>de</strong> manifestants a<br />

réussi à occuper le preimier étage <strong>de</strong> la<br />

lour et à déployer <strong>de</strong>ux b<strong>and</strong>eroles,<br />

~ont une en français portant l'inscriplion<br />

Il A bas le génoci<strong>de</strong> au Kurdistan».<br />

Les manifestant,s ï.e sont dispersés sans<br />

inci<strong>de</strong>nt vers 19h.<br />

Vienne, envoyé spécial renqrc äü n:n<strong>de</strong>z-vous suivant? Azad<br />

près vingt minutes <strong>de</strong> retard, n'y croit pas beaucoup et ses amis pas<br />

Azad commence à, s'inquiéter plus., Il faut l'admettre, quelque chose<br />

sérieusement. Il connaît les ha- d'anormal est arrivé. Mais quoi? Azad<br />

bitu<strong>de</strong>s du Docteur et aussi sa ne sait pas même où le Docteur est allé<br />

ponctualité, <strong>de</strong>puis le temps qu<strong>and</strong> il l'a déposé.<br />

qu'il l'hébcrge et lui sert <strong>de</strong> Avec ses <strong>de</strong>ux amis qui l'ont rejoint,<br />

chauffeur durant ses visites à Azad croise <strong>de</strong>s voitures <strong>de</strong> police qui<br />

Vienne. Qu<strong>and</strong> ils s'étaient quittés, à arrivent tous gyrophares en bataille et<br />

cinq heures, <strong>de</strong>vant l'hôtel Hilton, le convergent, à une centaine <strong>de</strong> mètres du<br />

Docteur avait dit: « Reviens me pren- Hilton, dans la Linkbahngasse, une rue<br />

dre à sept heures et quart» puis, se étroite serpentant le long du chemin <strong>de</strong><br />

ravisant: «disons plutôt sept heures et fer, déjà fermée à la circulation. Un<br />

<strong>de</strong>mie.» A 19h 15 précises, Azad atten- pressentiment terrible les saisit alors<br />

dait au volant <strong>de</strong> sa voiture, face au qu'ils s'approchent <strong>de</strong>s policiers. D'un<br />

Hilton; <strong>de</strong>vant la station <strong>de</strong>s bus du flic à l'autre, il <strong>de</strong>viendra une tragique<br />

terminal aérien, prêt à démarrer à l'arri- certitu<strong>de</strong> qu<strong>and</strong> un officier leur apvée<br />

du Docteur. prend que trois personnes ont été tuées<br />

Qu<strong>and</strong> il parle <strong>de</strong> Ab<strong>de</strong>lrahman Ghas- et une quatrième blessée dans un imsemlou,<br />

secrétaire général du Parti dé- meuble proche. «Vous connaissez cet<br />

mocratique du Kurdistan d'Iran homme?» <strong>de</strong>m<strong>and</strong>e l'officier en ten-<br />

(PD KI), Azad dit toujours « le Doc- dant une carte <strong>de</strong> séjour française à<br />

teur».lnstallé en Autriche <strong>de</strong>puis seize Azad et à ses amis? Bien sûr qu'ils le<br />

'ans, né à Mahabad, la « capitale» du connaissent. Il s'appelle Abdullah Gha-<br />

Kurdistan iranien, Azad est d'abord un <strong>de</strong>ri, représentant en Europe du PDKI.<br />

militant du PDKl, discipliné et fidèle. Il accompagnait le Docteur dans la<br />

Ce n'est pas parce que le Docteur dort voiture d'Azad.<br />

dans sa maison et partage la plupart <strong>de</strong> Au cinquième étage du 5 Linkebahnses<br />

repas qu<strong>and</strong> il vient en Autriche gasse, un spectacle d'horreur attend les<br />

qu'Azad se permettrait <strong>de</strong> poser <strong>de</strong>s trois Kur<strong>de</strong>s. Au bout du couloir, dans<br />

questions. Il a bien senti que quelque une sorte <strong>de</strong> salon dont la police interdit<br />

chose d'exceptionnel se passait, comme l'entrée, ils peuvent voir le Dr Abdulil<br />

l'avait déjà <strong>de</strong>viné en décembre et rahman Ghassemlou, immobile dans<br />

janvier alors qu'il conduisait le Docteur un fauteuil, la chemise entièrement rouvers<br />

<strong>de</strong> mystérieuses réunions. Mais, si gie <strong>de</strong> sang. Deux autres hommes sont<br />

le Docteur n'en a pas parlé, c'est qu'il a allongés sur le sol. L'un est Abdullah<br />

ses T'disons. Gha<strong>de</strong>ri. Sous le choc, Azad n'i<strong>de</strong>ntifie<br />

Il est bientôt vingt heures, toujours pas. l'autre, qu'il connaît pourtant bien,<br />

rien. Azad déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> garer la voiture et le Dr Fadhil Rasoul, Kur<strong>de</strong> lui-aussi,<br />

<strong>de</strong> téléphoner a ses amis <strong>kur<strong>de</strong></strong>s qui, mais originaire d'Irak et ami du Dr<br />

justement, atten<strong>de</strong>nt Ghassemlou pour Ghassemlou.<br />

une réunion du Parti. Qui sait, le Doc- Il est 20h30. Pour Azad et ses amis<br />

~ _teur ,,:ura peut.-être pris, ,~n taxi pOW ~ .. ,.~~!~,~.tp!ll"l1ce ~ll nu}t h. plus triste .<br />

<strong>de</strong> leur vie, dont trois semaines plus tard<br />

ils ne sont pas remis. A cet instant,<br />

impossible d'imaginer quels peuvent<br />

être les auteurs du carnage. Scrupuleuse,<br />

la police autrichienne sépare les<br />

trois témoins <strong>kur<strong>de</strong></strong>s avant <strong>de</strong> les interroger,<br />

et leur intime l'ordre <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r les<br />

mains le long du corps, sans rien toucher<br />

surtout, précaution indispensable<br />

pour procé<strong>de</strong>r au test à la paraffine qui<br />

permet <strong>de</strong> déterminer si l'on s'est servi<br />

d'une arme à feu. Le test est évi<strong>de</strong>mment<br />

négatif, comme celui appliqué aux<br />

victimes. Il n'y a pas eu échanges <strong>de</strong><br />

coups <strong>de</strong> feu dans l'appartement où<br />

seuls les tueurs ont tiré. C'est alors tout<br />

ce qu'on peut dire. Un tueur, <strong>de</strong>ux<br />

tueurs? Venus d'où? Pour quels motifs?<br />

Disparus où? Par quels moyens?<br />

Autant <strong>de</strong> mystères.<br />

Au se étage du 5,<br />

Unkebahngasse,ce<br />

Jeudl13 Juillet, peu<br />

après vingt heures, trois<br />

Kur<strong>de</strong>s, morts. Devant<br />

l'Immeuble, un blessé et<br />

son tCgarciedu corps ..,<br />

iraniens<br />

Le crime eut été presque parfait si, en'<br />

sus <strong>de</strong>s trois victimes, il n'y avait pas eu<br />

le blessé. Un voisin est sorti en entendant<br />

<strong>de</strong>s cris sur le palier: Il Help, police.<br />

help'» Celui qui hurlait ainsi avait le<br />

visage en sang. Le voisin a aussitôt<br />

alerté la police. Cinq minute plus tard,<br />

elle était sur les lieux. Il est alors 19h 35,<br />

19h40 pe_~-êt~e:, '<br />

Le blessé est ird'öÎén;' il dit' s'appeler<br />

Mohamed Jaafari Sahraroudy, c'est au',<br />

moins le nom qui figure sur UD passeport<br />

diplomatique signé par le ministre<br />

i~anien <strong>de</strong>s Affaires étrangères, Velaya- .<br />

t1. Plus tard, d'autres l'i<strong>de</strong>ntifieront,<br />

sous le nom <strong>de</strong> Rahimi. Au moment où<br />

les policiers le récupèrent, à quelques "<br />

mètres du 5 Linkebahngasse, Sahraroudy<br />

tend un paquet à un autre homme, '<br />

ou bien l'autre lui prend un paquet dans '<br />

la poche, les témoignages divergent.<br />

L'autre se présente comme Amir Man- '<br />

souri Bo~zourgian, iranien également,<br />

porteur d un passeport <strong>de</strong> service.<br />

Sah~roudy part vers l'hôpital; Bourzo~rgIan<br />

est emmené au siège <strong>de</strong> la .<br />

pohce, sur le Schnottering. Se présentant<br />

comme un simple « gar<strong>de</strong> du<br />

corps» ~ Jaafari Sahraroudy, Amir<br />

BouzoUTgIan explique qu'une réunion<br />

i~poJ1ante et secrète se teu&t dans '<br />

I appartement <strong>de</strong> la Linkebab~<br />

entre une délégation iranieMe venue <strong>de</strong><br />

Téhéran et les représentants du PDKI. '<br />

Sahrdroudy dirigeait la délégation, assité<br />

d~un certain,Haji.Mostafawi Lajeverdi<br />

(désigné parfois sous le nom <strong>de</strong><br />

Mostafa Ajvadi) qui a disparu. Amir<br />

Bouzourgian n'a pas la moindre idée à '<br />

ce sujet. Du reste, sorti avant la fin <strong>de</strong> la<br />

réunion à laquelle, insiste-t-il, il n'assistait<br />

pas, il mangeait un s<strong>and</strong>wich à<br />

l'heure du crime. Qu<strong>and</strong> il est revenu, il<br />

a trouvé le blessé près <strong>de</strong> la porte <strong>de</strong><br />

, l'i~m~uble au .m~ment où la police<br />

amvall. JI ne salt nen d'autre. C'est du<br />

moins ce qu'il dit. Dans sa poche, on<br />

retrouve le paquet enlevé à Sahraroudy,<br />

, une somme <strong>de</strong> 9000 dollars et d'autres<br />

papiers peut -être. La police est extrêmement<br />

discrète à ce sujêt, comme ~ar bi.:n<br />

d'autres. .<br />

Trois -semaines 'plus '~~;d, le Dr Peter:<br />

Heindl, secrétaire du ministre <strong>de</strong> l'lnté- ,<br />

rieur recevant l'envoyé spécial <strong>de</strong> Lihé- '<br />

ratIon ne sera guère plus disert. « Sur ce j<br />

polOt, nous ne pouvons rien dire» répond-il,<br />

avec la plus eXqJuisecourtoisie,<br />

à la plupart <strong>de</strong> nos questions sur l'af- '<br />

faire. Ne coMaissait-i1. pas la réponse,<br />

ou' ne pouvait-il la donner? Le Dr,<br />

Heindl comprit la nuance, mais n'en dit<br />

pas plus. Ce ,laCOlisme, .était pas,<br />

~,semble+iI, exclusi~eor ,réservé à là<br />

, 'p~étrangère. Au matin du l4juillët,'<br />

le Juge Peter Seda, saisi <strong>de</strong> l'enquête,<br />

, n'o~t .guère ~Ius ~ policiers 9ui:<br />

, avalent IOterroge AlD1r 8ouzourgIan<br />

pendant une bonne partie <strong>de</strong> la nuit.<br />

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