.Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro
de la Prensa-Basm Özeti
RPF, arborant à bout de bras d'immenses
drapeaux français frappés
de la Croix de Lorraine, impassibles
à quelques invectives, défilent « au
nom du gaullisme, pour défendre la
voie diplomatique et la place de la
France dans les instances internationales
». Seuls parlementaires de
droite dans la rue, Jean-Christophe
Lagarde, député UDF de Seine-
Saint-Denis, et Ma1lrice Leroy,
député UDF du Loir-et-Cher, sont
derrière la banderole de l'hebdomadaire
Marianne, dont ils avaient
signé l'appel. '
Chacun à sa manière, les manifestants
disent leur dégofit de toutes
les guerres. Soit avec gravité, comme
les militants de DroIt au logement,
Droits devant! AC !: «( Non
à la guerre contre les pauvres »). Soit'
avec un humour provocant, comme .
ces militants gays, tout de rose
vêtus, qui brandissent une banderole:
« La sodomie, pas lesfusils ; lafellation,
pas les cànons. »
Des manifestations ont également
eu lieu dans quelque 70 villes
en France. Plus de 20000 personnes
ont défilé' dâns le Sud-Ouest,
dont plus de la moitié à Bordeaux,
où les trois quarts des porteurs de
pancarte «(ferme ta Bush », « l'Europe
ni pute ni soumise ») manifestaient
pour la première fois de leur
vie.
Avec' 13. 000 à 15 000 manifestants,
selon Iii police, Lyon n'avait
plus' accueilli une foule aussi dense
depuis les manifestations contre l'alliance
de Charles Millon avec le
Front national, en 1998. Ni le maire
de Lyon, le socialiste Gérard Col-
10mb, ni les élus de droite n'étaient
présents. Au milieu du cortège des
anonymes, une pancarte brandie
par un jeune homme représentait
une photo de Jacques Chirac sur
laquelle on pouvait lire: « Digne fils
de de Gaulle, tu es notre fierté. »
A Nantes, plus que le nombre de
manifestants, c'est leur diversité
qui frappait, au-delà des partis et
syndicats de gauche: autonomistes
bretons, chevènementistes, mili-
'tants antiraCistes, association de
défense des palestiniens, musulmans,
paysans, enseignants, etc.
Le~chrétiens sous une bannière commune
A- ~aris et dans de nombreuses villes de province, les chrétiens ont été
nonlbfeux à s'afficher en tant que tels dans les cortèges. Dans la capitale,
pour la première fois, le Secours catholique, le Comité catholique contre la
faim et pour le développement (CCFO).là Cimade et l'Action des chrétiens
pour l'abolition de la torture (ACAT)ont défilé sous la même bannière.
Assez timidement, coincés entre la LCRet Alternative libertaire, ils ont fait
e'ntendre un chant, d'une voix fluette, comme un cantique: « Chrétiens, agis-
. sons pour la paix ... ,j .
Cette présence des associations chrétiennes était encore plus visible à
Nantes. Ainsi, rapporte notre correspondant, un militant de l'ACAT,Thomas,
portait une pancarte sur laquelle était écrit le psaume 34, "Recherche et
poursuis la paix ". Pour lui, afficher sa religion et non ses idées politiques ou
syndicales, comme dans d'autres manifestations, allait de soi.
Le cortège toulousain (entre
7 000 et 10000 personnes selon la
police) ,a alterné slogans et'
moments de silence. A Tours, où ils
étaient entre 3 500 et 10 000, un proche
du PCF constatait, amer: « Une
fois de plus, c'est le peuple de gal/che
ql/i sOl/fiè'nf.'Chirac, la droite est
absente. »
Jean-Jacques Bozonnet,
Caroline Monnot,
. X~vier Temisien.
et Laetitia Van Eeckhout (avec
nos correspondants régionaux)
A l'OTAN, les mesures de protection de la Turqùie
sont adoptées, mais la France a été partiellement isolée,
BRUXELLES
de notre bureau eurojJéen
Avec un ait consominé de la lito;
te, 1")TdRobertson, secrétaire géné;;
raI de l'OTAN, a indiqué', peu avan~
minuit, dimanche 16 février, que
« la solidarité de l'Alliance atlantique
a prévalu », ajoutant: «Nous
avons été capables, collectivement,
de dépasser l'inipasse »:Celle-ci se
prolongeait depuis près d'un mois
au sein du Conseil de l'Atlantique;
Nord (NAC), où siègent les ambassadeurs
des dix-neuf Etats-membres
de l'OTAN: la France, l'Allemagne
et la Belgique s'étaient opposées
à l'octroi des mesures de protection
réclamées par la Turquie
afin de se prémunir contre les conséqnences
d'un '.conflit avec l'Irak,
estimant que l'aide demandée par
Ankara ferait entrer l'Alliance dans
une « logique de guerre ».
Paris, Berlin et Bruxelles, qui
demandent une prolongation de la
mission des inspecteurs de l'ONU
en Irak, souhaitaient en tout état de
cause que le Cons~il de sécurité
entende au préalable les rapport~
de Hans Bl~ et de Mohamed ,ElBà~
radeL Ce préalable levé, Paris s'était
fait une raison à ce qu'une décision
intervienne dans le cadre du Comité
des plans de défense (DPC), orga~
nisme de planification de l'Alliance
au sein duquel la France n'est pa~
représentée depuis qu'elle a quitté
la structure miiitaire intégrée de _ envoi éventuel de batteries de qùe « l'usagè de laforce ne pourrait
l'OTAN en 1966. C'est ce qui s'est missiles antimissiles Patriot (four- constituer qu"un ultime recours, et
passé dimanche. nis sur une base bilatérale par les que toutes les possibilités offertes par
Si cette décision a été si laborieu- Pays-Bas et l'Allemagne, ils seront la résolution 1441 n'ont pas encore
se, c'est en raison de l'insistance de cependant connectés au réseau été exploitées ». Paris, Berlin et
la Belgique (et dans une moindre. radar de l'OTAN) ;Bruxelles rappellent enfin qu'il
Ji}esure de l'Allemagne) à obtenir - déploiement éventuel de capaci- appro;ie~t à l'ir~ ~'appo~er « une.
" tés de lutte contre la guerre chimi- cooperatIOn active ImmédIGte » aux
des garanties allant dans le seIlS de que et biologique (équipements' inspecteurs de l'ONU.
la position des trois pays. La déci- tchèques). ' La crise que vient de trayerser l'AIsion
du CPD signifie que SHAPE, le Ce « paquet» avait été exp~rgé, li,ance a eu pour effet d'I~ol~r parquartier
général de l'Alliance situé à la semaine dernière, d'autres dispo- tlellement la Fra!1~e (quI n a pas
Mons (Belgique), va pouvoir com- sitioris initialement demandées par pris part'aux déCISions concernant
rriencer la planification militaire des les Etats-Unis qui visaient à impli- la Turquie), et d'affaiblir le secrétaimesures
envisagées. lesquelles" ' . . . ,re général de l'OTAN; lord Robertdevront
faire l'objet d'une déci~ion quer I OTAN dans une mterventlon son, à qui plusieurs diplomates ont
politique du CPO ou du NAC {d,one armée c,?n~e Bagdad. , reproché à la fois sa gestion de la criavec
ou sans la France). Celles-cI S~r I mSlstance de ,l~ Belgique, se et une défense trop zélée des
sont a'u nombre de trois: . plUSieurs rappels politiques figu- intérêts de Washington.
_ déploiement d'avions de Strr-' rent~dans les conclusions du DPC :
"veillance AWACS pour des mis" la:~,'\,ll;"'1 à la mise en œuvre de la
sions relevant de la seule « défeIi.! ré~: ~. 1441 des Nations unies,
_______ ---_-.- ainSI 4ue les efforts de l'ONU pour
rechercher « une solution pacifique
se» de la Turquie (ce qui exclut qu~
ces appareils contribuent à une
offensive militaire) ;
à la crise ». Le dispositIf a un carac-
tère « défens!"» et ne saurait préjuger
de futures décisions de l'OTAN
et des Nations unies.
« Nous avons été
o
capables,
collectivement,
Pour faire bonne mesure, la Fran-
, ,. . ,ce, l'Allemagne et la Belgique ont
de depasser 11mpasse » ~bIié dimjUlCAl: ~oir, une déclaration
commune pour lever toute
LORD ROBERTSON ambiguïté s'agissant de leur plein
soutien à'la Turquie et leur attachement
« au lien transatlantique ».
Les trois capitales réaffirment leur
Objectif d'un « désarmèment complet
et effectif de l'Irak »,soulignent
ftlllonde
18 •• IIRllR 2003
L. Z.
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