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.Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Basm Öz<strong>et</strong>i<br />

'TarekAziz<br />

.'reçu au Quai<br />

. 'd'Orsay par<br />

Alain Juppé,<br />

alors ministre<br />

<strong>de</strong>s Affaires<br />

étrangères, .<br />

. le6janvier199S.<br />

essous<strong>de</strong>s cartes<br />

••• « l'éqUilibremillénaire entre le mon<strong>de</strong><br />

arabe <strong>et</strong> le mon<strong>de</strong> perse soit préservé ».<br />

« Nous ne voudrions pas, ajoute-t-il, que<br />

l'Irak soit vaincu dans c<strong>et</strong>te guerre. »C<strong>et</strong>te<br />

politique perm<strong>et</strong> aussi à !'industrie française<br />

<strong>de</strong> l'armement <strong>de</strong> conserver ses<br />

autres clients arabes. LArabie saoudite<br />

- qui, fin 1982,prêtera 4 milliards <strong>de</strong> dollars<br />

à la France -les Émirats, le Koweït<br />

.achètent à leur tour <strong>de</strong>s armes à la France.<br />

Le soutien à l'Irak va par ailleurs per~<br />

m<strong>et</strong>tre à François Mitterrand <strong>de</strong> réussir<br />

une vraie percée diplomatique dans les<br />

pays modérés du Moyen-Orient <strong>et</strong> du<br />

Golfe où son image, mauvaise au tout<br />

début, est très vite corrigée. En aidant<br />

l'Irak - bien plus qu'en soutenant les Palestiniens<br />

!-la France reste à leurs yeux<br />

« l'amie <strong>de</strong>s Arabes ».<br />

Al'automne 1982,<strong>de</strong>ux ans après le début<br />

<strong>de</strong> leur conflit avec l'Iran, les Irakiens<br />

sont en mauvaise posture sur le terrain.<br />

Ilsont perdu la bataille <strong>de</strong> Khorramchahr,<br />

<strong>et</strong> se sont r<strong>et</strong>irés sur leurs frontières. Ils<br />

cherchent le moyen <strong>de</strong> porter leurs coups<br />

sur les points sensibles <strong>de</strong>TIran, c'est-àdire<br />

ses <strong>de</strong>ux terminaux pétroliers, <strong>et</strong> les<br />

pétroliers qui viennent s'y approvisionner.<br />

Pour cela, en attendant la livraison<br />

en 1985 <strong>de</strong>s Mirage FI équipés pour tirer<br />

<strong>de</strong>s miss.iles Exoc<strong>et</strong>, ils vont <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

à la France <strong>de</strong> lui fournir cinq Super<br />

Etendard. Mais il y a un problème: la<br />

chaîne <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s Super Etendard,<br />

chez Dassault, est arrêtée. Pour livrer<br />

à l'Irak ces appareils, une seule solution<br />

: il faut,les prélever sur les stocks<br />

<strong>de</strong> la marine française <strong>et</strong> les prêter à l'Irak.<br />

Qu'importe. « La sécurité <strong>de</strong> l'Irak, déclare<br />

Charles Hernu, est un impératif <strong>de</strong><br />

défeùse nationale. » Les cinq appareils<br />

sont livrés à l'Irak au début du mois d'octobre<br />

1983. La France est au seùil <strong>de</strong> la<br />

cobelligérance.<br />

Le représentant <strong>de</strong> Téhéran à l'ONU<br />

lci,avec .<br />

le Premier<br />

.. ministre<br />

. Uonel Jospin,<br />

à Matignon,<br />

le 14 mai 1998.<br />

dénonce « une participation directe <strong>de</strong><br />

la France au conflit ». A <strong>Paris</strong>, certains<br />

ont, c<strong>et</strong>te fois, !'impression qu'on est allé<br />

trop loin <strong>et</strong> commencent à plai<strong>de</strong>r pour<br />

un infléchissement <strong>de</strong> la politique française<br />

en direction <strong>de</strong> Téhéran. C'est le<br />

cas <strong>de</strong> Roland Dumas <strong>et</strong>, au Quai d'Orsay,<br />

<strong>de</strong> Marc Bonnefous, alors directeur<br />

du département<br />

du Moyen-Orient. Mais<br />

on n'en est pas encore là. La livraison <strong>de</strong>s<br />

Super Etendard ouvre une nouvelle<br />

guerre: celle que l'Iran livre à la France<br />

avec ces armes non conventionnelles<br />

que sont les actions terroristes <strong>et</strong> les prises<br />

d'otages.<br />

'Find/une<br />

époque<br />

Dans la matinée du 22 mars 1985,<br />

près <strong>de</strong> l'avenue Clemenceau<br />

à Beyrouth-Ouest, <strong>de</strong>ux employés<br />

<strong>de</strong> l'ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

France au Liban <strong>et</strong> la ,fille <strong>de</strong> l'un d'eux<br />

sont enlevés. Le rapt est revendiqué par<br />

le Jihad islamique, qui exige « l'arrêt <strong>de</strong><br />

l'intervention directe <strong>et</strong> indirecte <strong>de</strong> la<br />

France dans la guerre entre la République<br />

islamique <strong>et</strong> l'Irak ».Deux mois plus tard,<br />

ce sera au tour <strong>de</strong> Jean- Paul Kauffmann<br />

<strong>et</strong> Michel Seurat d'être enlevés, <strong>et</strong> l'année<br />

suivante, d'une équipe d'Antenne 2.<br />

Désormais, l'affaire <strong>de</strong>s otages du Liban<br />

va dominer, <strong>et</strong> empoisonner, toute la politique<br />

française dans la région. Les Iraniens<br />

portent aussi la guerre dans les rues<br />

<strong>de</strong> <strong>Paris</strong>. La capitale est le théâtre, au début<br />

<strong>de</strong> 1986, d'une vague d'attentats sanglants,<br />

tous revendiqués par un mystérieux<br />

« Comité <strong>de</strong> solidarité avec les<br />

prisonniers politiques arabes du Moyen-<br />

Orient ». L'enquête m<strong>et</strong>tra en évi<strong>de</strong>nce'<br />

les liens <strong>de</strong>s terroristes avec l'Iran <strong>et</strong> débouchera<br />

sur la rupture <strong>de</strong>s relations diplomatiques<br />

àvec ce pays en juill<strong>et</strong> 1987.'<br />

La guerre Irak-Iran prend fin en juill<strong>et</strong><br />

1988. Pendant les <strong>de</strong>ux années qui suivent,<br />

jusqu'à l'invasion du Koweït,les<br />

relations franco-irakiennes vont être<br />

dominées par les négociations sur le<br />

rééchelonnement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte irakienne,<br />

estimée à 4 milliards <strong>de</strong> doUars. Si la<br />

gran<strong>de</strong> époque <strong>de</strong>s relations franco-irakiennes<br />

a vécu, Bagdad reste néanmoins<br />

un partenaire privilégié.<br />

L'invasion du Koweït va tout changer.<br />

Dès le début <strong>de</strong> la crise, François Mitterrand<br />

est convaincu que la France doit<br />

Cl cbller» aux Etats-Unis si elle veut pouvoir<br />

revendiquer sa place, ensuite, dans<br />

le nouvel ordre mondial que <strong>de</strong>ssine déjà<br />

l'effondrement <strong>de</strong> l'URSS.Ilva tirer, sans<br />

états d'âme, un trait sur dix-huit années<br />

d'amitié franco-irakienne. Craignant les<br />

conséquences régionales du conflit qui<br />

s'annonce, il tente, cependant, pendant<br />

les mois qui précè<strong>de</strong>nt l'entrée en guerre<br />

<strong>de</strong> la coalition, <strong>de</strong> convaincre Saddam<br />

Hussein d'accepter une porte <strong>de</strong> sortie,<br />

Mais le dictateur irakien, muré dans son<br />

autisme, ne saisira aucune <strong>de</strong>s perches<br />

tendues. <strong>Paris</strong> m<strong>et</strong> aussi l'accent sur la<br />

nécessité d'établir un lien entre la libé- .<br />

ration du Koweït, que la communauté<br />

internationale est déterminée à impo~<br />

ser, <strong>et</strong> l'ouverture <strong>de</strong> négociations sur le<br />

conflit israélo-palestinien. « Il serait<br />

catastrophique, dédare Roland Dumas<br />

le 9 octobre] 990, que, dans la situation<br />

actuelle, l'ONU aècrédite !'idée qu'il peut<br />

exister <strong>de</strong>ux poids, <strong>de</strong>ux mesures dès lors<br />

que l'on touche aux problèmes du<br />

Proche-Orient. » C'est le seul point sur<br />

lequel la France, plus sensible que ses alliés<br />

occi<strong>de</strong>ntaux aux frustrations <strong>de</strong> la<br />

« rue arabe », fera vraiment entendre sa<br />

différence.<br />

Le 15janvier 1991. dans l'après-midi,<br />

l'ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France à Bagdad, la <strong>de</strong>r~<br />

nière <strong>de</strong>s chancelleries occi<strong>de</strong>ntales en-<br />

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