.Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka
Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti
Les défilés militaires se multiplient en Irak depuis quelques semaines
Les
.
soldats
.'- .
de. bois de
.1'armée irakienne
britaaffique, alors que se succè- renversent en 1963 le général
Tikrit:
.dentdes adolescents à peine pu- Kassem, tombeur de la monarchie
de notre envoyé spécial . bères et des hommes grisonnants,
irakienne. Le parti Baas
Adrien Jaulmes
qui passent en rentrant le prend alors le pouvoir pendant
ventre et .en balançant haut les quelques mois, avant d'être
.bras vers l'avant. Les compagnies
évincé par le clan Aref. Mais l'in-
La grosse caisse marque sourdement
sont généralement rastermède
propulse sur le devant .
la cadence. La musique semblées par classes d'âges, par de la scène un jeune activiste du
joue les premiè'res mesures. provinces d'origine ou par corps parti de retour de son exil en
d'une marche militaire célèbre de métiers.
mécaniciens
Défilent ainsi des
en combinaisons
Egypte : Saddam Hussein.
Créée fin 2000 pour « libérer
dans le monde arabe depuis
l'époque de Nasser, et le défilé
commence. Précédées de drapeaux
irakiens veit blanc rouge
qui claquent au vent, les femmes
s'avancent en rangs par huit sur
l'avenue principale de Tikrit, la
ville d'origine de Saddam Hussein.
Elles passent au pied de la
tribune aux cris de « Vive Saddam!
». Certaines portent le
voile, d.'autres pas. Certaines
marchent au pas, d'autre moins.
Car l'armée d'al-Qods, baptisée
d'après le nom arabe de Jérusalem,
n'est pas une armée régulière.
Les uniformes sont parfois
dépareillés, ornés de brassards
et d'écharpes, et les chaussures
d'une réjouissante variété.
Sandales, mocassins vernis,
bottines et godillots marquent le
pas en cadence, avec un mouvemep.t
glissé hérité de l'armée
bleues, des Bédouins en keffieh,
: qui passent en désordre en
brandissant de vieux fusils anglais
Enfield et des mousquetons
de cavä.Ierie: puiS une escouade.
.y- ..
en masque a gaz.
Pendant deux heures, plus de
35 000 hommes et femmes se
succèdent inlassablement. Enfin
des véhicules ferment la
marche, pick-up bricolés portant
des aflüts de mitrailleuses,
side-cars pétaradants et camionnettes.
Coiffé du béret noir
: .du parti Baas, roux et moustachu
comme un major anglais, Izzat
Ibrahim, vice-président du
Conseil de la révolution et numéro
deux du régime, salue mécalliqùerÎleni
les troupes du haut
d'un balcon baroque. Le 8 février
est le jour anniversaire du
coup d'État des frères Aref, qui
Jérusalem >>,l'arméed'al-Qods
est présentée comme un corps
de volontaires, dont ferlj.itpartie
un tiers de la population irakienne,
soit plus de 7 millions de
personnes, de tous les âges et de
toutes les conditions. Selon les
autorités irakiennes, 2 millions
et demi de recrues ont déjà terminé
leur entraînement dans ce
corps. Cette instruction rudimentaire
dure deux mois, pendant
lesquels sont pris en charge
les uniformes, la nourriture et le
transport des soldats. L'entraînement
ne dépasse cependant
pas ]e maniement des armes lé-
. gères et les techniques de base
du combat à pied.
Les capacités opérationnelles
de l'armée d'al-Qods sont donc.
réduites. Les soldats semblent
destinés il: des tâches de défense
civile, et de maintien de l'ol-dre
en cas de bombardements américains.
Ce qui n'empêche pas
les défilés de militaire de se multiplier
en' Irak depuis quelques
semaines: ''Des parades ont eu
. lieu à Mossoul, dans le nord du
pays, ei à Bassora, dans le sud
puis à Tikrit. Alors que les menaces
!i'une attaque américaine
se pr:!cisent de jour en jour,
!'lrak,. accusé de détenir des
armes nlOdernes de destruction
massive, met l'accent sur le soutien
populaire du régime, plutôt
que sur ses troupes régulières
qui restent invisibles.
Il n'y a jusqu'à présent
presque pas de préparatifs militaires
perceptibles. On aperçoit
des embossements pour blindés
creusés dans les collines qui entourent
Mossoul, face aux ré.
gions autonomes du Kurdistan,
où les forces spéciales américaines
sont déjà déployées.
Quelques chars soviétiques et
quelques postes de combat sommaires,
sortes de levées de terre
et de sacs de sable bâtis au bord
des autoroutes qui sortent de
. Bagdad sont aussi visibles.
Selon la télévision irakienne,
Sadd am Hussein rencontre
pourtant quotidiennement les
responsables militaires. Au
cours de ces réunions filmées,
où siège aussi son fils cadet
Qoussaï, qui dirige les unités
d'élite du régime, et le ministre
de la Défense Sultan Hachem
Ahmad, Saddam Hussein apparaît
étonnement détendu. [)ans
un décor blanc presque onirique,
cigare à la main, il questionne
ses officierssur les préparatifs.
« Si l'ennemi persiste à
vouloir nous agresser, nous al- .
Ions lui brL