.Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentrode
FN Sa femme est rentrée hier à Paris après une visite à Bagdad
la Prensa-Basln Özeti
Sur l'Irak, Le Pen accorde
un bon point à Çhirac
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iS Le 18 mai 1996. Jean-Marie Le Pen rencontrait Saddam Hussein. Déjà en 1991.le Front national s'opposait à la guerre
Z •,contre l'Irak. (Photo PooVAP.)
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22
Olivier Pognon '
Jany Le Pen devait atterrir
hier soir à l'aéroport de
Roissy, de retour de Bagdad.
14 femme du président du FN,
elle-même présidente et fondatrice
de l'association « SOS
enfants d'Irak », vient d'effectuer
un voyage d'une semaine
en Irak, ~n compagnie de
Jean-Michel Dubois. secré,,;
taire général d~ l'association,
et de Farid Smahi, conseiller
régional'd'Ile-de-France. La
délégation du FN a été reçue
par des responsables irakiens
cet, selon Jean-Marie Le Pen,
,qui à'. téléphoné hier à sa
femme, «': elle a visité deux
des sités désignés par Colin
Powell au Conseil de sécurité
de l'ONU comme des sites de
production d'armes de destruction
massive ». Les sites
ainsi visjtés par Jany Le Pen
étaierit: a déclaré hier le président
dùFN, des « sortes ,de
hangars désaffectés, rien qui
'puisSe abriter des, activités
militaires quelles qu'elles
soient ». Il y voit une preuve
de plus que les 'raisons invoquées
par les dirigeants américains
ne sont que des « pré-
,textes» pour « s'emparer du.
pétrole irakien ».
Depuis la première guerre
du Golfe, l',Irak est un cheval
de bataille pour le Front national.
Le mouvement lepéniste
s'était opposé à la campagne
contre l'Irak en 1991. Jany
Le Pen a fondé l'association
« SOS enfants d'Irak », qui se
propose de venir en aide aux
petits Irakiens victimes de
l'embargo. Depuis 1995, la
femme du président du FN
s'est déjà rendue dix fois dans
ce pays.
Il y a une différence cependant,
avec '1991 : la grande
majorité de la classe politique,
droite et gauche confondues (à
l'exception du PC), était alors
«L'honnêteté m'oblige
à dire qu'il exprime
,l'opinion de 90 %
des Français»
favorable à la participation de
la France à la guerre, participation
décidée par le président
François Mitterrand et
approuvée par le Parlement
lors d'un vote solennel.
Il n'en va plus de même
cette fois. L'opinion publique
est majoritairement contre la
guerre, et Jacques Chirac,
pour qui le conflit « n'est pas
inévitable », ne Graint pas de
braver les Etats-Unis. Le FN a
plus de mal à exprimer un
point de vue singulier. D'où le
haussement de ton du président
du FN. Il déclare dans le
dernier numéro de Français
d'abord, l'organe mensuel du
FN, que la France doit marquer
son opposition à la
guerre non seulement en
usant de son droit de veto au
Conseil de sécurité des Nations
unies, mais aussi par la
« rupture des relations diplomatiques
avec les Etats-
Unis ».
Le président du Front national
se veut « plus radical »
que le gouvernement français,
qui réclame des éléments de
preuve de la
culpabilité de
l'Irak. « Il
s'agit d'un
tout petit Etat,
sinistré, sans
infrastructure
industrielle,
assassiné
dans ses enfants par l'embargo,,qui
fait partie des Nations
unies et a donc le droit
de pouvoir se défendre contre
ses voisins, l'Arabie saoudite
et l'Iran, qui ne lui sont pas
forcément favorables. » Jean-
Marie Le Pen accuse les Américains
de se préparer à commettre
un « crime contre
l'humanité» en Irak.
Pourtant, dans la situation
actuelle des relations internationales,
Jean-Marie Le Pen
- fait rarissime - ménage
Jacques Chirac : « Je ne suis
pas un chiraquien inconditionnel,
c'est le moins qu'on
puisse dire. mais jusqu 'ù présent,
j'apprécie la position de
fermeté du président de la République
et du gouvernement
ù l'égard de l'outrecuidance
des Etats-Unis », déclarait
hier au Figaro le président du
Front national. avant d'ajouter
: « L'honnêteté m'oblige ù
dire que Chirac exprime l'opinion
de 90 % des Français. »
Le Pen a aussi trouvé que Michèle
Alliot-Marie avait « répondu
de belle manière» aux
Etats-Unis en utilisant l'autre
jour le mot de Cambronne 'à
l'adresse de Donald Rumsfeld.
Récemment .. Jean-Marie
Le Pen n'était pas aussi favorable
à l'endroit du chef de
l'Etat. Dans le numéro de février
de National-Hebda.ildéclarait
: « Jacques Chirac.
comme souvent en des circonstances
identiques. joue
les tranche-montagnes. Mais .
quand la guerre sera déclarée,
il se couchera. » Et, au
milieu du mois dernier, en
présentant ses vœux à la
presse, le président du Front
national déclarait « craindre
que Chirac n'utilise pas son
droit de veto au Conseilde sécurité
de l'ONU, lui qui a
voulu que l'Europe soit réduite
ù un simple protectorat
américain ».