Revue <strong>de</strong> Pr~sse-Press "R.eview-BerhevokaÇapê-Rivista' Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Basm Öz<strong>et</strong>i eI;lpartie les reports <strong>de</strong> la conférence, a tenu à rassurer ses interlocuteurs tout en laissant malgré tout dans le flou un certain nombre <strong>de</strong> questions : «Certains estiment que l'Irak ne peut pas <strong>de</strong>venir une démocratie. Les Etats-Unis ne sont pas d'accord avec ces affirmations. Nous pensons que l'Irak a ie potentiel <strong>de</strong> réussir sà transition vers la démocratie », a martelé l'envoyé <strong>de</strong> l'administration Bush sous les applaudissements <strong>de</strong> la'salle. «Les Etats-Unis n'ont aucun désir <strong>de</strong> diriger l'Irak », a-t-il ajouté, assurant que « c'est aux/rakiens <strong>de</strong> se gouverner le plus tôt possible~ Les Améric(lins ne resteront, pas ,une mInute <strong>de</strong> plus quand leur'1d~"s<strong>et</strong>éfélt1ievf». ,.:.' ':. " . Ce qUIne clarw.~paS entièrementla durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> transition nile rÔledévolu aux forces «d'H,mted,elll".p.qui,seloriM.l
Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Basm Öz<strong>et</strong>i .' M o ('oj ... .~ > ~ 00 '" .Les Kur<strong>de</strong>s pris entre <strong>de</strong>ux feux Enjeux Les 4 millions <strong>de</strong> Kur<strong>de</strong>s s'opposent aux Irakiens au sud, <strong>et</strong> aux Turcs au nord. Ils redou~ent que leur autonomie, acquise <strong>de</strong>puis 1991, vole en éclats en cas <strong>de</strong> conflit. Reportage sur un peuple oublié <strong>de</strong> l'échiquier international., DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL OLIVIER WEBER Sur les crêtes vertes <strong>de</strong> Kalak se que l'on craint tous, c'est une attaque découpent une kyrielle <strong>de</strong> si!- suici<strong>de</strong> à l'arme chimique <strong>de</strong> Saddam. hou<strong>et</strong>tes à contre-jour. Dans la Son <strong>de</strong>rnier ca<strong>de</strong>au aux Kur<strong>de</strong>s qu'il a lumière encore chau<strong>de</strong> du solei! cou- si longtemps opprimés ... » chant, le village en contrebas se pré- Derrière lui, les peshmergas -littépare à une nuit <strong>de</strong> veille, en regardant ralement les « combattants <strong>de</strong> la mort» les soldats irakiens à 200 mètres <strong>de</strong> là - acquiescent en agitant leurs fusi!s, qui les défient, Au premier coup <strong>de</strong> se- maigres reliquats <strong>de</strong> leur trésor <strong>de</strong> guer-' monce, les villageois déguerpiront vers re, quand les garnisons irakiennes fu<strong>de</strong>s lieux jugés plus sûrs. Mais, pour ' rent pillées à la faveur <strong>de</strong> l'Intifada, le l'heure, <strong>de</strong>ux hommes au visage rond soulèvement <strong>de</strong> 1991,qui commença ici s'affairent à charger <strong>de</strong> gros barils vi<strong>de</strong>s même, sur les rives <strong>de</strong> la Zab. Tel un sur le.plateau <strong>de</strong> leur Toyota. Rachad T. sinistre présage, un combattant pré<strong>et</strong> son frère sont trafiquants en carbu- vient alors le maire d'un inci<strong>de</strong>nt. Du rant <strong>et</strong> vont chercher près <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> mines ennemies leurs rations quotidiennes, jusqu'à 450 bidons par jour, au nez <strong>et</strong> à la barbe <strong>de</strong>s offficiers<strong>de</strong> Saddam, qui a réduit le ravitaillement en carburant <strong>de</strong> l'enclave kur<strong>de</strong> <strong>de</strong> 70% <strong>de</strong>puis décembre. Et pour le grand bon- , heur <strong>de</strong> quelques soldats irakiens, qui ti-' rent <strong>de</strong> ce négoce <strong>de</strong> juteux bénéficés. Le maire, Nassan Malayiaya, ancien, infirmier, <strong>de</strong>vise en compl<strong>et</strong>-veston sur le sort <strong>de</strong> ses administrés dans une sorte <strong>de</strong> fortin avec vue imprenable sur l'ennemi. Al'ombre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rricks, ilse félicite du pactole pétrolier: 230 dinars kur<strong>de</strong>s - soit 26 euros - le bari! <strong>de</strong> 200litres d'essence. Une manne qui perm<strong>et</strong> à maints paysans <strong>et</strong> commerçants d'arrondir <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> mois difficiles. Il décrit le drame <strong>de</strong>s bourga<strong>de</strong>s parsemées sur la ligne <strong>de</strong> front entre l'Irak <strong>de</strong> Saddam Hussein <strong>et</strong> le Kurdistan, dont l'autonomie est protégée par les Alliés<strong>de</strong>puis la guerre du Golfeen 1991. Kalak, en outre, n'est pas une localité comme les autres à l'orée du no man's land: ici, les villageois sont cernés <strong>de</strong> trois côtés par les Irakiens, avec la rivière Zab comme <strong>de</strong>rnière frontière. « Nous n'avons que le pont pour nous enfuir, clame le maire entouré <strong>de</strong> peshmergas, les combattants kur<strong>de</strong>s. Et ce « Ce que l'on' ,craint,' c'est une attaque suici<strong>de</strong> à l'arme chimique' <strong>de</strong> Saddam. )) toit <strong>de</strong> sa p<strong>et</strong>ite forteresse, on aperçoit une colonne <strong>de</strong> fumée qui s'élève vers les cieux mêlés du Kurdistan <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Mésopotamie: une camionn<strong>et</strong>te <strong>de</strong> contrebandiers a été saisie <strong>et</strong> l'officier <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> y a mis le feu, à quelques centaines <strong>de</strong> mètres <strong>de</strong> là. «C'estsignéAbdullah, le chef du check-point irakien, un membre <strong>de</strong>s services secr<strong>et</strong>s,enrage le commandant du secteur. On l'appelle Abdullah le Sauvage tant il a réprimé les Kur<strong>de</strong>s. Son heure viendra ... » , Alors, quand le maire r<strong>et</strong>ourne dans son fortin, la tête basse, il confie que tout cela n'est que broutilles à l'heure où s'annonce la gran<strong>de</strong> bataille. Celle qui se profile déjà dans les montagnes avoisinantes àvec les estaf<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> la CIA<strong>et</strong> les éclaireurs américains cachés par le PDK- Parti démocratique du Kurdistan '"i, la formation <strong>de</strong> Massoud Barzani, l'une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux figures <strong>de</strong> proue avec Jalal Talabani <strong>de</strong> ce « Kurdistan libre» peuplé <strong>de</strong> 4 millions d'âmes. Devant ses hommes, alors què les volutes <strong>de</strong> fumée s'élargissent comme une torna<strong>de</strong> vindicative, l'édile clame que les souffrances prévisibles <strong>de</strong> la nouvelle guerre du Golfe, bombar<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> Kalak, exo<strong>de</strong> <strong>de</strong> ses administrés, victimes <strong>de</strong> la vengeance irakienne, ne sont rien. en regard <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> inquiétu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dirigeants <strong>de</strong> l'enclave: celle que, dans le nouveau Proche-Orient qui se <strong>de</strong>ssine; le Kurdistan autonome disparaisse. Et que les Turcs accomplissent leur historique <strong>de</strong>ssein: envahir le fief <strong>de</strong>s peshmergas. Dans son nid d'aigle <strong>de</strong> Salaheddine, ' ancienne station climatique <strong>de</strong>s dignitaires du régime <strong>de</strong> Bagdad, qui domine la plaine d'Arbil, Massoud Barzani connaît les limites <strong>de</strong> son exercice: Fils du général Mollah Mustapha Barzani, héros <strong>de</strong> la rébellion kur<strong>de</strong>, ilreprend le flambeau à la mort <strong>de</strong> son père, en 1979. Douze ans d'indépendance <strong>de</strong> facto, <strong>de</strong>s renversements d'alliance, une lutte fratrici<strong>de</strong> avec son rival <strong>et</strong> désormais allié obligé, Jalal Talabani, ainsi qu'un pacte avec le diable, Saddam Hussein, pour bouter <strong>de</strong>hors l'autre faction, l'UPK, l'Union patriotique du Kurdistan. Iljoue,. comme Talabani, l'avenir <strong>de</strong>s Kur<strong>de</strong>s ,d'Irak. Accueillir les Américains, certes, mais quid <strong>de</strong>s Turcs? «Si Ankara envoie <strong>de</strong>s troupes ici, il . Y aura <strong>de</strong>s risques d'affrontement!" menace Hoshyar Zebari, le conseiller diplomatique <strong>de</strong> Massoud Barzani. Le commandélt:ltpeshmerga <strong>de</strong> Kalak,aux abords <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> front, lui, ne prend pas <strong>de</strong> gants: "Nous défendrons chèrement notre liberté. S'il le faut, nous recommencerons la guérilla, ce que nous qvons fait pendant quarante ans, <strong>et</strong> nous pourchasserons les Turcs où ils se trou- , vent!» L'inquiétu<strong>de</strong> est patente au sein <strong>de</strong> toutes les villes kur<strong>de</strong>s. Au cœur d'une enclave protégée, au nord du 36 e parallèle, par la chasse américano-britannique, celles-ci jouissp.nt 119