Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Dix ans après la guerre du Golfe, le Kurdistan
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ANKARA, 13 jan (AFP) - 9h45 - Dix ans après la guerre du Golfe, le nord de l'Irak, qui échappe depuis à l'emprise de Bagdad, jouit
d'une relative prospérité et d'un statut de semi-autonomie sous le contrôle de deux factions kurdes, dans un climat de détente encore
fragile.
Jalal Talabani, chef de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) et son rival Massoud Barzani, chef du Parti Démocratique du
Kurdistan (PDK) sont les deux maîtres du Kurdistan irakien;
Le Kurdistan irakien est patrouillé par des avions britanniques et américains basés en Turquie qui interdisent son survol à l'aviation
de Bagdad depuis la fin de l'opération alli~e, pour protéger la popUlation kurde.
Alors que l'UPK contrôle le secteur bordant la frontière iranienne, le PDK tient le secteur frontalier avec la Turquie, l'un des
principaux acteurs dans la région. _
Ankara coopère avec les deux factions pour éradiquer les rebelles armés du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui se sont
retranchés dans les montagnes du Kurdistan après s'être retirés en 1999 de Turquie et appuie financièrement les Turkmènes,
communauté turcophone forte de 250.000 membres vivant dans la zone d'exclusion aérienne. -
Les relations entre ces deux factions, autrefois très perturbées et émaillées d'affrontements sanglants, semblent s'être améliorées
depuis l'accord de paix qu'ils ont signé en septembre 1998 à Washington et leurs chefs se sont rencontrés lundi à Selahaddine, QG du
PDK pour la première fois depuis des années pour évoquer leurs différends.
Mais dans cette région, Bagdad a l'oeil sur tout.
"Toutes les parties en jeu savent très bien qu'un jour ou l'autre, la souveraineté de l'Irak va être rétablie dans le Kurdistan, et
agissent en conséquence", explique à l'AFP Necdet Pamir, un analyste turc.
n estime qu'à terme le développement de cette région contribuera au développement de l'Irak "toute enti~re".
Les Etats turc, iranien et syrien ont averti dès la fin de la guerre du Golfe qu'ils étaient opposés à la création d'un Etat dans le
Kurdistan irakien, craignant qu'elle ne fasse des émules au sein de leurs propres populations kurdes.
MM. Talabani et Bar;zani s'entretiennent régulièrement avec les autorités de Bagdad et d'Ankara-et réaffirment l'intégrité
territoriale de l'Irak. -
La paix qui prévaut entre les groupes Kurdes a eu un effet favorable sur le développement des ~ones qu'ils contrôlent, même si elles
sont également durement affectées par l'embargo de l'ONU qui frappe l'Irak depuis 1990.
Lors d'une récente et ràre visite de journalistes à Erbil dont un correspondant de l'AFP, la "capitale" du Kurdistan irakien, avec-
900.000 habitants, apparaissait comme une cité qui ne cesse de grandir et se développer grâce au commerce frontalier lucratif avec la
Turquie. Idem à Zakho, près de la frontière turque.
La situation économique est aussi en amélioration à Souleimanieh, contrôlée par IUPK, selon les ONG occidentales qui y ont une
branche.,
M. Talabani a de son côté invité les hommes d'affaires turcs à investir dans cette zone à l'occasion d'une récente visite à Ankara.
"Nous souhaitons que les Turcs apportent leur savoir-faire dans des domaines comme la construction et l'industrie légère", a expliqué
à l'AFP un porte-parole de l'UPK à Ankara.
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L'ONU est également très présente dans la région à travers divers projets et veille à la bonne marche du programme "pétrole contre
nourriture" qui autorise l'Irak, soumis à embargo, à vendre du brut pour acheter des produits de première nécessité.
13% des revenus de ce programme sont utilisés dans le nord' du pays.
La Turquie et l'Irak mènent en outre des travaux techniques pour ouvrir un second poste-frontière, qui devrait contribuer à la
prospérité de la région.
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