Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti
Le PKK avait annoncé le dépôt des armes et son retrait de Turquie à partir de septembre 1999, après 15 années de lutte armée,
affirmant qu'il allait déplacer sa lutte pour une solution à la question kurde sur le terrain politique. _
-- L'armée-turque a repoussé-cet appel et-promis de combattre jusqu'audemierles_rebelles indéFendautistes. EU~~é~~I~~~nt reconnu
_ récemment avoir envoyé dans le nord de l'Irak pour une "assistance technique" aux factions kurdes locales des rmlitanes, dont la
presse turque estime le nombre à une dizaine de milliers.
L'un des dirigeants kurdes d'Irak, Jalal Talabani, chef de l'U~on Pat:ri0tique du Kurd~s~an (~p~),.a indiqué ~er~redi lors d'une
visite à Ankara que quelque 8.000 militants du PKK demeuraIent touJours dans cette regIon, ou Il aIde la TurqUIe a les combattre.
Le chef rebelle kurde Ocalan publie-une
"leçon de savoir-vivre"
--
-
ISTANBUL, 13 jan (AFP) - 3h27 - Le leader de la rébellion kurde Abdullah Ocalan, condamné à mort pour haute trahison et
séparatisme il y a 18 mois et enfermé sur une île-prison, est l'auteur d'un livre récemment publié en Turquie qui se veut une leçon de
savoir-vivre au goût contestable. - .
- I
I
Cet ouvrage en deux tomes de 544 pages,-intitulé "Comment vivre ?", dont la rédaction remonte à février 1996, avait été publié
auparavant en Europe avant sa sortie en Turquie le 21 décembre, a expliqué à l'AFP Dilek Demiral, des éditions Mem.
Dès le lendemain, une Cour de Sûreté de l'Etat d'Istanbul ordonnait la saisie des 750 exemplaires imprimés pour "propagande d'une
organisation terroriste et de son chef' dans certaines pages énumérées par ce document de justice, dont l'AFP a obtenu une copie .
. 'Ces 15 pages sont quelques unes parmi celles, bien plus p.ombreuses, où se trouvent les mots "Kurdistan" ou "PKK" (Parti des
Travailleurs du Kurdistan).
La police est venue effectuer la saisie mais n'a trouvé aucun livre à l'imprimerie, l'ensemble ayant été distribué, a expliqué M.
Dilek.
"Comment vivre?" est depuis en vente libre dans plusieurs librairies du centr~ d'Istanbul, pour moins de 10 dollars, a constaté l'AFP.
D'après les éditions Mem, la distribution et la vente du livre, qui porte le nom de son auteur sur la couverture, n'a rencontré aucune
difficulté même à Diyarbakir, principale ville du sud-est à majorité kurde et régie par l'état d'urgence, ou dans d'autres villes de la
région.
Un avocat d'Ocalan, Irfan Dundar, a confirmé à l'AFP la publication de ce livre, "le moins politique d'Abdullah ocalan", sur lequel
il dit avoir "jeté un oeil", alors qu'il a "lu" les autres.
La raisOn de la tolérance de la justice tient peut-être à la nature d'un récit qui, s'il mentionne ça et là "la révolution kurde", "la
guérilla" ou "la lutte", s'attache plus à des réflexions "existentielles" sur l'homme kurde et ses relations avec la femme.
"Le corps de la plupart des femmes' kurdes est mort, malodorant, froid et pataud: elles ont l'âme terne, et aucune capacité
intellectuelle", écrit notamment un Ocalan qui y révèle, en une caricature de macho proche-oriental, un profond mépris pour la gente
férrUnine de "son peuple".
"Donnez la liberté à une femme, et elle voudra être ~!Sclave(...) chez nous (les Kurdes, NOLR), une femme ne peut pas s'éloigner de
l'ombre de l'homme. Comment partager la liberté avec une personne si dépendante ?", se demande-t-il.
Partant de ce constat amer, il prétend cependant avoir aidé la femme kurde à s'émanciper, affirmant que l'arrivée à la tête du
gouvernement turc de Mme Tansu Ciller en 1993 était une réponse "contre-révolutionnaire" de l'Etat turc à son "action", car "le parti
kurde est la parti de l'humanité".
Plusieurs photos le montrent en compagnies de militantes du PKK:
fi n'est p~s tendre non plUs avec le mâle kurde: "Le meilleur des Kurdes peut se transformer en criminel en un instant pour une femme,
pour un terrain ou pour sa famille, pour un poulet même, à cause d'une simple insulte", constate-t-il.
"Mais, si on lui dit: 'Viens, bâtissons quelque chose pour notre pays, pour le peuple, pour notre liberté', il ne répondra pas 'présent'. Il
lui sera impossible de renoncer à ses biens pour un tel but", affirme-t~il.
Finalement, le rebelle lance: "Je ne me laisse pas aimer facilement, mais, quand c'est le cas, on m'aime à la folie".
.32