Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro
de la Prensa-Baszn Özeti
•
.-
't
de 50 cm de côté et une minuscule fenêtre. le réformer leur système pénitentiaire. Mais pas
tout peint uniformément en blanc. si bien que la méthode pour y parvenir ... Il n'aura pas
les défenseurs des prisonniers n'hésitent pas à fallu longtemps pour que se multiplient les
parler de "tortureblanche"dans un environnement
sans contact avec les autres détenus. Pour toutes sortes, de tortures et d'exécutions som-
témoignages faisant état d'humiliations de
les unités d'isolement, les craintes sont encore maires de la part des forces de l'ordre lors des
pires. "Les risquesdepressionpsychologique et delavage transferts. Amnesty International et Human
decerveauinquiètentbeaucoup".estime une ancienne
présidente de la Commission des droits de de viol aurait été recensé lors des transferts.
Rights Watch soulignent également qu'un cas
l'Homme du Parlement turc. pour qui la Leurs premières constatations dans les nouvelles
unités d'incarcération semblent avoir
réforme est "plusprochedesbagnesdu XVIII~ siècle
quedesbGsesd'unedémocratiepourle XX,"" siècle". confirmé leurs craintes: isolement total. pas de
sortie et pas d'exercice. Cette mise au pas, destinée
à démanteler la toute-puissance des
Consensus
introuvable
Devant la fronde des détenus politiques et l'inquiétude
des responsables d'ONG internationales,
le gouvernement avait fini par mettre en
sommeil l'application de la réforme, jusqu'à ce
qu'un "consensus social" soit trouvé. Dans le
même temps, le pouvoir pensait trouver la
solutiori au problème plus général de la surpopulation
carcérale en libérant plus de la moitié
des détenus de droit commun en vertu d'une
loi d'amnistie.
Voté en première lecture début décembre, le
texte devait obtenir l'aval du président Necdet
Ahmet Sezer. Surprise: le chef de l'Etat y met
son veto, jugeant la disposition anticonstitutionnelle.Alors
que la crise des prisons est dans
l'impasse, une délégation du Comité européen
pour la Prévention de la Torture (CPT) se rend
le 10 décembre en Turquie à l'invitation
d'Ankara pour effectuer, comme d'autres
auparavant, une tentative de médiation. Cinq
jours de négociations avec les représentants de
l'Etat et des mutins ne déboucheront sur rien.
Alors la politique répressive a repris le dessus.
Craignant la même issue tragique qu'en juillet
1996 où 12 détenus marxistes avaient trouvé la
mort au bout de 69 jours de grève de la faim,
le régime opte pour la manière forte et renie
ses promesses. Lors de l'assaut du 19 décembre.
elle emmène une centaine de prisonniers vers
les prisons "F" déjà bâties : Sincan, KocaeH,
Edirne ou Kandira. Si l'Association Turque des
Droits de l'Homme (IHD) a aussitôt condamné
l'intervention, la Commission européenne
a réagi plus mollement en exprimant sa "préoccupation".Bruxelles
a rappelé que les représentants
d'Ankara, invités au sommet européen de
Nice les 7 et 8 décembre. se sont engagés à
organisations clandestines, n'aura pas réussi à
venir à bout de la détermination des plus fana-
Les manifestants dans la gronde roue de Londres menacent de s'immoler
Solidarité
européenne
~~ Suisse, Allemagne, Pays-Bas, France ...
En-dehors de la Turquie où le geste de
représailles le plus grave aura été cet
attentat -suicide perpétré le 3janvier par un
militant du mouvement marxiste DHKP-C
devant le bureau de la Sûreté générale
d'lstanbul - deux morts et sept blessés -
l'assaut dans les prisons turques a provoqué
de multiples
manifestations de solidarité chez les militants
d'extrême-gauche basés en Europe. Des
opérations "coup de poing", réalisées en peu
de temps et dans plusieurs pays, démontrent
une nouvelle fois la réactivité
d'organisations très structurées, en dépit
d'une mobilisation qui reste faible sur le
terrain. Ainsi à Berne, ils n'étaient qu'une
douzaine, au nom d'un "Comité de résistance
contre les cellules de la mort", à avoir investi
le 19 décembre la chambre des Cantons du
Palais Fédéral suisse
après être entrés dans le bâtiment en simples
tiques - 2 000 d'entre eux, encore détenus
dans les prisons classiques, ont cessé de s'alimenter
par solidarité avec leurs camarades - si
bien que le ministre de la Justice, Hikmet Sami
Turk a accusé les ONG locales "d'inciterlesdétenus
au suicide".
Paradoxe de cette crise: la dernière semaine de
l'année. 20 000 prisonniers ont bénéficié de la
loi d'amnistie finalement adoptée le 21
décembre, le président Sezer n'ayant qu'une
seule fois la possibilité de repousser un texte
qui lui déplaît. La mesure ne concerne cependant
que les condamnés de droit commun. Les
détenus politiques, eux, peuvent continuer à
mourir tranquilles entre quatre murs gris.
.C.D.
visiteurs. Le lendemain à Bâle, un défilé non
autorisé de 400 personnes a dégénéré, quatre
policiers ont été blessés. Le même jour, le hall
de la Télévision Suisse Romande à Genève a
vu débarquer une vingtaine de manifestants.
Il y en avait le même nombre le 22 décembre
au siège des agences de presse DPA et EPA, à
Francfort. Les militants ont brièvement et
pacifiquement occupé les lieux afin de
transmettre un communiqué. A Amsterdam,
quelques dizaines de personnes se sont
invitées dans les locaux du Parti socialdémocrate
au pouvoir pour exiger une
condamnation du raid policier. Dans
certaines villes, ce sont les Kurdes qui ont
relayé,
parfois de façon spectaculaire, le mouvement
de protestation de l'extrême-gauche. Deu~
compartiments de la principale attraction de
Londres, "la grande roue" (The London Eye)
ont accueilli 22 manifestants menaçant de
s'immoler (notre photo ci-dessus). Enfin à
Paris, un groupe d'une centaine de Turcs a
pénétré dans une agence de la banque Is
Bankasi, situ~ dans le Xl"'"arrondissement.
~~ CD.
125