Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Revue de.Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti
Dix am après La guerre du GoL~e,t~ebbicacité,de66an~
é~~~ contre.l'Irr;Jkc;\'émOU&.\e ~~~tem1M.
Lebon vouloir deSaddam
péenne et américaine: Saddam Hussein l'a par- Saddam Hussein est également en '
par JA C QUE S BEL T RAN faitement compris. train d'aboutir dans sa stratégie de
Une fois de plus, l'initiative revient aujourd'hui division des Occidentaux, à tel
'-1'-1 y a dix ans, débutait l'mtervention alliée à l'Irak. C'est le texte même de la résolution point que l'unanimité apparente
contrel'Irak, assortie quelques mois aupa- 1284, fiXant les conditions d'Urie possible sus- qui avait présidé au lancement de
, ravant d'un embargo éConomique. Malgré pension des sanctions, qui la lUifournit. En pro- l'opération «Tempête du désert» en
, une décennie de sanctions extrêmement posant à Bagdad un mécanisme complexe de 1990 semble aujourd'hui bien loinsévères,
les puissances occidentales se re- ' suspension puis de levée des sanctions après pé- taine. Londres, Paris et Washington
trouvent aujourd'hui dans ~'impasse; divisée~', riode probatoire, cetteiésolution laisse à l'Irak s'accordent aujourd'hui pour dire
face à Saddam Hussein qUI reste quant à' lUI, Je soin de décider quelle sera la politique des qu'il faut empêcher l'Irak de dévemaître
de la situation, au plan intern~ èomme Occidentaux. Tant que Saddam Hussein jugera lopper l'arsenal nucléaire qu'il semau
plan international. l'embargo supportable,il s'opposera à l'e,ntrée blait sur le point d'acquérir il y a dix
En dépit des allégations récurrentes sur son état sur son territoire de la nouvelle commission ans. Mais la question sensible est
de santé, le dirigeant de Bagdad semble conser- d'inspection de l'ONU. Si à l'avenir la prCS$ion celle de la meilleure manière d'y parvenir. ',•
ver une main de fer sur la situation en Irak. En devenait trop forte, il pourrait très bien repro- ' A écouter les premières déclarations du préSimultipliant
les purges dans l'armée et ~esré- duire le scénario de 1998 en autorisantleretour ' dent BuSh ou de son secrétaire d'Etat Coliti'Popressions
sanglantes contre sa population, le des inspecteurs tout en les empêchant de faire .well, les Etats- Unis restent partisans d'une polidictateur
est parvenu jusqu'à.prése~t à musel~r un travail efficace. , ' : tique de fermeté et ne semblent pas disposés à
toute opposition politique. SIla ~aJeure partIe Malgré un embargo extrêmement dur, les Oc- une quelconque modification du régime'dè
de la population souffre effectIvement des cidentaux sont donc paradoxalementdépour- sanctions. La Grande-Bretagne s'est:jusqu'à
conséquences de l'embargo (en dix. ans, selon vus de moyen de pression. Ils en sont réduits à présent alignée sur cette position. ,
l'Unicef, la mortalité infantile auraltplus que attendre le bon vouloir de Bagdad. Car outre le La France a pour sa part depuis longtemps exdoublé),
les cadres dirigeants sont quant àeux fait que Saddam Hussein semble se satisfaire d? primé ses réserves à l'égard de sanctions jugées
très largement àl' abri des sanctions, et Saddam statu quo, il sait pertinemment que les O,Cl- à la fois inhumaines et contre-productives, mê-
Hussein se sert habilement de la rareté des res- dentaux sont divisés sur l'efficacité de l'embar- me si, respect des résolutions de l'ONU oblige,
' sources pour les distribuer à quile soutient et en, go et que le temps joue donc en sa faveur. L'une elle continue à appliquer l'embargo. On peut
priver les autres. Que l'on ne .sY~?:ompepas: ~e, des principales leçons que l'on peut tirer de l'af- cependant regretter la maladresse du gouverprincipal
responsable de la sItua~Oll ~umaDl- faire irakienne est en effet que l'efficacité des nement français dans l'affaire de l'«avion pour
taire en Irak reste Saddam H~I11' qill parson sanctions' économiques s'émousse avec le Bagdad». Sijuridiquement un vol sans transac- ,
entêtement à refuser l'entrée sui' son'territoire ' , temps, soit que le pays visé trouve dès failles tion commerciale avec l'Irak n'était pas expres- '
de la nouvelle équipe de l'ONU chargée de sur- , dans)' embargo, soit que les pays sarilptÎonnant sément interdit par l'embargo, il reste que l'attiveiller
le désarmement (Unmovic ),écarte tau - finissent par douter de son efficacité. Dà.psle cas tude de «laisser-faire» adoptée par la France n'a
te perspective de levée de l'emb~go. ,. irakien, les deux facteurs jouent simultanément fait que jeter de l'huile sur le feu et acc~oître les
'Plus inquiétant encore est le fait que I Irak SOIt ' et Sadd~ Hussein peut se targuer' suspicions américaines, alors que l'intérêt du ;
devenu au fildes années le «meneur Mglgré d' avoiif~iH~Claterles coalitions ara- ' vol en question était somme toute discutable. A ,
de jeu» dans ce face-à-face qui l'op- l'emb 1'0'" be et öCCldentale. ,l'hepre où lestensiâns transatlantiques risquent
pose aux puissances occidentales. a. ~O,, Dix ans après la guerre du GOlfe,les des' accroître; il n~estpas certain que ce «pied de
On se souviendra par exemple du . Leö ' plaintes de Bagdad devant l'achar- , ' 'nez à la:française>; ait été des plus opporfuns.
jeu de cache-cache de 1998entreJes OcctdentalDJ nement des Occidentaux ont reçu Il reste quèlesEtats-Unis ontbe3ujeudèrëfeter I
responsables irakiens et l'ancienne 6ont; un écho certain chez les sur Paris la responsabilité de l'éclatement de la!
équipe d'inspection de l'ONU pamdoxa-: ~ays v?isins de ~'Irak. Si coalition. C'est oublier que laFrance est soute-
(Unscom) qui se voyait tantôt auto- lement: IArable SaoudIte ~t 1e nue en cela par la Russie, la Chine et par bon
riser tantôt interdire l'accès à cer- d ~ ' Koweït refusent offiClelle- nombre d'autres pays qui _ sat:l s
être nécessaitams'sitesjugés
suspects. En guise de epOU'l17U6 ment tout contact direct rement membres permanents du Conseil de
représailles, les Etats- Unis et la ctemoy~ avec Bagdad,' d'autres sécurité-n'en sont pas moins des acteurs inter-
Grande- Bretagne avaient alors dé- de preMwn. pays de la région (Bah-nationaux à part entière. C'est oublier égalecidé,
après le retrait des inspecteurs, rein, les EmIrats arabes ment qu'une coalition n'est rien d'autre qu'une,
de bombarder l'Irak, si bien que l'on se retrou- unis) ont renoué deSrela- négociation permanente pour maintenir ~ne
ve aujourd'hui dans la pire ~es situations, tionsdiplomatiquesavec position commune et que-dans ce cas précispuisque
plus personne ne surveille le program- l'ennemi d'hier. TIest vrai le refus américain de prendre en considération
me d'armement irakien. " que tout est affaire la position française est au moins aussi respon-
Le pétrole a également été un enJe~ de ce defi d'équilibre. Equilibre sable de la situation actuelle.
permanent. L'Irak, qui exporte d'ailleurs ml: e • entre l'Irak et les autres puissances Pour sortir deœtte irnpasse irakienne; les Occipartie
de sa production en contreban~e, n'hésl- , tout d'abord (Iran, Turquie, Sy- dentaux devront faire la preuve de leur capacite
pas à se servir de cettearmeyétrolière.' com- ' rie ... ) qui amènentles autres Etats à , té à reprendre l'initiative. TIsdevront également
me ill'a faitlors du choc pétrolier de cet hiver, en se deIllander s'il est bien dans leur se mettre d'accord sur les objectifs visés. Car à!
décidant successivement d'interrompre ses ex-intérêt de courir le risque de voir entendre certaines déclarations américaines, il,
portations, puis de vendre ses barils en euros. . . 11rak s'effondrer. Equilibre entre in- semblerait que le but à atteindre soit autant le:
A cet égard, le programme «pétrole contre térêtsstratégiquesetintérêtscom-, désannement de l1rak que la disparition de son:
nourriture» de l'ONU, présenté co~e .u~e merciauxégalement:puisque-pré- dirigeant. '
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mesure visant à soulager la populatIon Civile sen~e américaine dans le Golfe, ::.Jacques Beltran e6t chercheur à t'1mfitutbr'al1Çai6'
irakienne du poids de l'embargo, doit faire l'?b- ' aidant - l'Irak ri'est plus la puissance' de6 relation6 intemationale6 (I~)et maître de conbé..
jet d'une double lecture. Si la préocc~patIon déstabilisatrice d'hier, n'est-il pas ' rence6àSaint-Cyr,
humanitaireestréelle~lecam!,oCCldental, grand temps de renouer des relail
s'agit aussi de garantir la pérenmté d~ flux de tions commerciales avec Bagdad?
'pétroleirakien,nécessaireauxéconol11leseuro- Au-delà de ses voisins immédiats,
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