Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Baszn Öz<strong>et</strong>i Les Kur<strong>de</strong>s irakiens sont sur Iepied<strong>de</strong>gtlerre Le débat sur le proj<strong>et</strong> d'une République fédérale d'Irak, incluant l'actuel gouvernement régional kur<strong>de</strong>, s'ouvre aujourd'hui au,Parlement d'Erbil. La men'ace américaine d'un renversement du régime <strong>de</strong> SaddaiQ Hussein a poussé les Kurdl!s du nord <strong>de</strong> l'Irak à se prépàrer à une éventuelle contre-offensive irakienne <strong>et</strong> à s'organiser à la fois militairement <strong>et</strong> politiquement. Erbil : <strong>de</strong> notre envoyée spéciale Delphine Minoui Sur le bitume brûlant <strong>de</strong> la caserne <strong>de</strong> Dohok, à l'extrême nord du Kurdistan irakien, quelque 200 soldats défilent au rythme d'une fanfare, Ils ont l'air quelqt;rê'peu I)iâl à,)'aise dans leur tenue <strong>de</strong> camouflage flâmbant neuve, Cela ne fait pas longtemps qu'ils s'entraînent. Mais la dé~mnnalion' est pourtant bien d~1à Ptittlll, 'à'l'lïnage' <strong>de</strong> leur slogan : « Le Kurdistan ou la mort !» Le compte à rebours est lancé. La menace américaine croissante d'un renversement du régime <strong>de</strong> Saddam Hussein a poussé les Kur<strong>de</strong>s d'Irak a s'organiser en toute hâte. Dans son bureau d'Erbil, la capitale orientale du Kurdistan irakien, à 270 kilomètres au sud <strong>de</strong> Dohok, le ministre <strong>de</strong> la Défense, Hamid Afandi, suit les affaires <strong>de</strong> près. La plupart <strong>de</strong>s quelqup.:(50000 pechmergas (littéralement, « ceux qui vont au<strong>de</strong>vant <strong>de</strong> la mort ») qui sont sous ses ordres ont été déployés aux abords <strong>de</strong> la frontière irakienne. « Avec seulement trois ,tanks <strong>et</strong> quelques kalachnikovs, notre armée est tout juste ca- , puhle <strong>de</strong> se défendre en cas <strong>de</strong> représailles irakiennes. Il serait très mal placé <strong>de</strong> nous compa~ rer à l'Alliance du Nord en Af , ghanistan. Nous <strong>de</strong>vons pourtant nous préparer au pire. ' Mais contre les armes chimiques, on ne peut pas faire grand-chose », explique, soucieux, Hamid Afandi, Les Kur<strong>de</strong>s d'Irak ont été, massacrés <strong>et</strong> humiliés par Saddam Hussein. Ce <strong>de</strong>rnier est à . . l'origine <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 4 000 <strong>de</strong> leurs villages <strong>de</strong> 1986 à 1988, dont celui pe Ha~, Les cbefs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux partis kur<strong>de</strong>s, Jalal Talebani (UPK) <strong>et</strong> Massoud Banani (PDK), en 1998. au . moment <strong>de</strong> leur réconciliation. La perspective d'un renversement <strong>de</strong> Saddam Hussein les a poussés à s!gner, le 8 septemb~. un accord sorb!, « réunification duKurdistan.lihre ). (Photo AFP,) labja. lis'll' ont qu'uriè: iltée,en tête : se débarrasser du tyran <strong>de</strong> Bagdad. La politique menée par Washington les laisse pourtant perplexes. «Il nous est tii.en'diffi- 'cile<strong>de</strong> faire confiance aliXAméricains, qui nous ont déjà dupés à plusieurs reprises au cours <strong>de</strong> notre histoire », explique Nas- ' reen Sidik Moustafa, le ministre en charge <strong>de</strong> la Reconstruction du Kurdistan. Les Kur<strong>de</strong>s n'ont en 'eff<strong>et</strong> toujours pas pardonné aux Américains <strong>de</strong> les avoir lâchés après les avoir exhortés à se soulever contre Saddam Hussein en 1991. Ils n'ont pas oublié non plus ,les conséquences <strong>de</strong>s RccOrds'd'Alger, signés en 1975, '1tre l'Irak <strong>et</strong> l'Iran, sous rim- . pulsion <strong>de</strong> Heriry Kissinger. Ce . plan. Q1rl'visaità eouped'herbe sous lê pied <strong>de</strong>s rebenes kuraes irakiens soutenœ par l'Iran, je1:a <strong>de</strong>s dizain ès <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> Kur<strong>de</strong>s sur la route <strong>de</strong> l'exil. ,« Quoi.Que déci<strong>de</strong>nt les Américains, nous serons pourtant obligés d<strong>de</strong>s suivre. Notre voix .n'est pas assez forte pour qu'on . se fasse entendre. Nous ne ,sommes pas un État intemationalement' recon!lU »,' raconte Ouchiar lebari, le responsable <strong>de</strong>s affaires internationales. Et <strong>de</strong> s'interroger i .\1aisque v,a-t-' . it. vraiment' 1IDUS arriver , dimaln?» '.' . Des artères étroites,du bazar a i:,roll.aux couloirs <strong>de</strong> l'université; ~~,mßm.IUl\!e~1:ion se lit sur les lèvres <strong>de</strong>s,3,5 millions <strong>de</strong> Kur<strong>de</strong>s irakien:s~ Avec c<strong>et</strong>te . crainte, ormùprésente, <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir renoncer à c<strong>et</strong>te parenthèse <strong>de</strong> prospérité, acquise <strong>de</strong>puis ['installation,en 1991, d'un gouvernement régional kur<strong>de</strong>, protégé par les Nations unies. Jamais, en , eff<strong>et</strong>, les Kur<strong>de</strong>s d'Irak n'ont bénéficié d'une si gran<strong>de</strong> autonomie. Depuis 10 ans, le survol qùotidien <strong>de</strong>s avions américains aU-lJ,tlSSUS<strong>de</strong> ce territoire <strong>de</strong> 42 000 km' (à peine plus grand Que'lllSùlsse) a peTrols q'éviter ; un nouvel assaut irakien, Grâce a\,lX13 % <strong>de</strong> la maime perçue à 'Bagdad <strong>et</strong> gérée par les Nations unies au titre <strong>de</strong> « pétrole contre nourriture », les Kur<strong>de</strong>s sont parvenus à reconstruire la plupart <strong>de</strong> leurs villages, y ajoutant <strong>de</strong>s écoles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s usines, avec un accès généralisé à l'eau <strong>et</strong> à i'électricité. Depuis quatre ans, les antennes paraboliques ne cessent <strong>de</strong> fleurir sur les toits <strong>de</strong>s p'étitès' .maisons en. brique; construites avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s' agences <strong>de</strong> l'ONU. A Erbil <strong>et</strong> Sulamaniya, les . <strong>de</strong>ux principales villes du pays, 8
Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Baszn Oz<strong>et</strong>i les supermarchés' <strong>et</strong> <strong>de</strong>s cafés Intern<strong>et</strong> qui se multiplient sont autant <strong>de</strong> signes <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation. En attendant la reconstruction du Sheraton du Kurdistan, les hôtels quatre étoiles proposent chaque soir <strong>de</strong> multiples animations culturelles <strong>et</strong> musicales. L'alcool coule à flots dans' les nombreux restaurants. Quant à la presse, elle tranche, en matière <strong>de</strong> liberté d'expression, en comparaison <strong>de</strong>s voisins iraniens, turcs <strong>et</strong> syriens. Les quelque 160 publications représentent toutes les tendances politiques <strong>et</strong> religieuses du Kurdistan. Même tendance démo-